Chapitre n°7
Mes quelques jours à Los Angeles ont été plutôt mitigés.
D'un point de vu professionnel, tout s'est parfaitement déroulé. Le résultat du plateau de tournage était top ! Niall m'a félicité pour tout le travail fourni. Il n'y a pas à dire, c'était une réussite. Je crois que je n'étais jamais parvenu à rendre les envies d'un artiste aussi réelles, pour le décor d'un clip. Il m'a remercié au moins dix mille fois ! Niall est toujours dans l'exagération pour ce genre de chose.
D'un point de vu moral, on ne va pas se mentir, j'ai passé deux jours chaotiques Je n'ai cessé de me questionner vis-à-vis de tout ce que Niall et Vanessa m'ont inconsciemment révélé.
Aujourd'hui, j'arrive à un point où je ne sais plus quoi penser de toute cette affaire. Je pense que je vais avoir besoin d'en parler pour faire le point. C'est bien pour cette raison que la première chose que je fais, lorsque je pose mon sac sur mon lit, ce soir en rentrant chez moi, c'est appeler Eleanor. Je sais bien qu'elle n'est pas au mieux de sa forme. Mais, l'un comme l'autre, nous avons besoin de nous soutenir je pense.
Elle me répond pratiquement de suite, comme si elle avait la main sur son téléphone.
« El' ?
-Oui. J'allais t'appeler. Tu es bien rentré ?
-Oui, tout va bien ?
-Pas vraiment... », m'avoue-t-elle d'une petite voix.
Pour que mon amie me révèle, d'elle-même, que ça ne va pas bien, c'est qu'elle a besoin de moi. Je connais assez Eleanor pour savoir qu'elle n'est pas le genre de personne à vouloir se faire plaindre. Elle n'oserait jamais abuser de ce genre d'attention.
Elle a besoin de moi, et c'est pour ça que je m'empresse de lui répondre :
« Tu veux que je vienne ? Je viens d'arriver chez moi. Je n'ai pas encore dîné, je peux passer prendre un truc sur la route !
-Mexicain ?
-Pas de soucis ! J'arrive dans trente minutes ! »
Nous nous saluons rapidement en raccrochant, puis je m'empresse d'attraper ma veste et mon portefeuille pour ressortir. Mes affaires peuvent bien attendre un petit peu pour être rangées.
Je saute dans un taxi, donne l'adresse d'un traiteur que je connais. Avec un plat de là-bas, je suis certain de faire plaisir à mon amie. Elle adore cette adresse. Si au moins je peux lui faire décrocher un sourire grace au repas, ce sera un victoire.
Quand j'arrive chez Eleanor, la soirée est déjà bien entamée. Il doit être près de vingt-deux heures, je suis épuisé par mes quelques jours à Los Angeles, mais comme on dit, je me reposerai quand je serais mort !
Je sonne à l'interphone, Eleanor m'ouvre la porte de son immeuble et je monte jusqu'à son étage. Je pénètre dans l'appartement dont elle a déverrouillé la porte. Je referme derrière moi, mets un coup de clé, puis je retrouve mon amie dans le salon. Elle est en pyjama, une veste en pilou-pilou tout doux et une tasse de thé entre les mains.
Elle se lève pour m'accueillir et je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras.
« J'ai ramené le repas, je murmure en me détachant finalement d'elle au bout de quelques secondes.
-Parfait. », dit-elle en attrapant la poche que je tiens toujours.
Elle dispose les petites boites sur la table basse pendant que j'attrape deux assiettes, deux verres et des couverts. Je les installe sur la table et m'assois par terre, comme j'en ai l'habitude, en face de mon amie.
« Alors, L.A. ? m'interroge Eleanor.
-Compliqué. Beaucoup de travail, mais ça a payé, ça a beaucoup plû à Niall. Il était très satisfait du décor. Donc, c'est un bon point. Il m'a beaucoup remercié, et je sais qu'il saura en parler. Ca nous fera de la pub. Même si nous n'avons pas besoin de ça à vrai dire.
-Obtenir plus de contrat de ce type ne pourra qu'être bénéfique pour vous.
-Oui, et ça change de nos autres dossiers. Mais... ça a été compliqué, j'ai appris des choses que j'aurais peut-être préféré ne pas savoir.
-Dis-moi tout. », me répond-elle en se servant une assiette.
Par où commencer ?
J'ai l'impression d'avoir appris tant de choses, mais en même temps, trop peu !
Je n'ai toujours pas les réponses à mes questions. Elles ne font que se multiplier depuis que j'ai retrouvé Harry.
Comme si le couloir que j'empruntais depuis était condamné et qu'il m'était donc impossible de voir la lumière au bout. Je n'ai jamais été aussi perdu. Pas même lors de mon retour de Thaïlande.
Je ne sais pas comment démêler tout ça. En parler, et faire le point avec Eleanor me fera sûrement du bien. Mais, si elle était sur le point de m'appeler quand je l'ai fait, c'est qu'elle aussi, a besoin de moi.
« Tu... ne voulais pas me parler ? J'imagine que ton appel n'était pas innocent.
-Toi en premier. On parlera de moi ensuite.
-Je n'oublierai pas ! » je lui dis en souriant en coin.
Elle sourit tristement, et hoche la tête avant d'attendre que je ne reprenne la parole. Je fais donc rapidement le tri des informations dans mon esprit et lui avoue celle qui demeure la plus importante :
« Perrie a un petit garçon, je commence avant qu'elle ne hoche la tête.
-Je l'ai vu hier, elle était avec lui, j'ai été plutôt... étonnée d'apprendre la nouvelle.
-Mais... je ne sais pas si Harry est son véritable père. Il se comporte comme tel d'après les dires de Niall. Mais je ne sais pas si, biologiquement parlant, c'est le papa de ce gamin.
-Je n'en ai pas la moindre idée. Tout ce que je sais, c'est que ce petit garçon a six ans et demi. »
Six ans et demi.
Donc, il n'était pas né lorsque j'ai rencontré Harry en Thaïlande.
Mais, s'il est le père de ce petit, ça veut aussi dire qu'elle est tombée enceinte AVANT que je ne le rencontre là-bas. Même si cela me fait mal de l'avouer, je pense que Harry est le père de Samuel. Ils se ressemblent. Tellement. C'en est troublant. Ils ont le même type de regard, perçant. Le type de regard qu'on ne peut oublier. Je ne comprends d'ailleurs pas comment j'ai pu ne pas faire le rapprochement en rencontrant le petit garçon.
Je me pince les lèvres à cette réflexion et reprends :
« Ils se connaissaient donc avant que je le rencontre.
-Tu crois que c'est son fils, à lui aussi ?
-Oui. Tu les as vu tous les deux ? Leurs yeux ?
-Oui....j'en ai bien peur. Mais pourquoi t'avoir fait vivre tout ça là-bas alors qu'il avait une petit-amie à Londres ? »
Voilà une des questions qui me trottent dans la tête depuis maintenant quelques temps.
Je hausse des épaules tout en réfléchissant à tout ça. Ca n'a tout simplement aucun sens. J'aurais peut-être dû questionner Niall. Si je lui avais dit la vérité sur mon histoire avec Harry, il aurait peut-être pu m'aider à y voir plus claire, et pourquoi pas répondre à quelques autres questions. Il ne m'aurait pas dit toute la vérité, je connais mon ami. C'est quelqu'un de fiable. Je ne le vois pas révéler quoi que ce soit sur quelqu'un qu'il connaît si bien. Si Harry a des secrets, ils sont bien gardés auprès de Niall.
« Mais ce n'est pas la seule chose que j'ai appris moi hier, Louis. », me dit-elle alors en voyant le silence qui suit sa précédente question.
Je fronce les sourcils, et relève les yeux vers elle. Je l'interroge du regard, et elle reprend :
« Elle est arrivée à New-York seule. »
Je hoche la tête à ses mots, c'est une chose que j'avais, plus ou moins compris en entendant Niall et Vanessa discuter.
« Il voulait la quitter. Elle a pris le gamin, et elle s'est barrée, pour lui donner une leçon, je crois. Il voulait prendre ses distances, et vivre séparément. Harry n'aurait pas supporté d'être loin de Samuel et, il est arrivé en ville sans la prévenir. Il est ici depuis deux ou trois semaines à peine. Le soir où il a foutu un coup à Matthew, ça faisait depuis deux ou trois jours qu'il était là.
-Attends... ils sont séparés ? je demande en fronçant les sourcils.
-Non. Enfin... oui. C'est difficile à dire. Depuis qu'il est arrivé, elle m'a avoué que c'est l'antarctique entre eux.
-Mais je croyais qu'ils étaient dans une espèce de relation libre.
-En fait, ils ne se sont jamais dérangés pour aller voir ailleurs, ils ont toujours fonctionné comme ça. Depuis qu'ils se sont mis ensembles en tout cas. »
Mais si Harry est venu jusqu'ici, c'est bien qu'il tient un minimum à Perrie !
A moins que Samuel soit donc réellement son fils, et qu'il ne puisse pas supporter la distance entre eux deux, et non pas celle entre Perrie et lui.
« Samuel est son fils. C'est pour ça qu'il est revenu, je murmure.
-Je pense aussi. Mais elle m'a avoué que si Samuel n'était pas là, ils ne seraient plus ensemble depuis bien longtemps. Elle a conscience que c'est la seule chose qui les relie et qui lui permet de le garder. »
Je hoche lentement la tête, assimilant ces dernières informations. Visiblement, petit à petit le puzzle commence à s'assembler, doucement, mais sûrement. Même s'il y a encore beaucoup de pièces manquantes, je crois commencer à voir se dessiner le dessin. Au moins la structure qu'il prend.
Mais, maintenant que je sais qu'il y a un enfant au milieu de tout ça, je ne sais pas si je suis prêt à me mettre au milieu de cette histoire. Je ne peux pas être égoïste à ce point.
Je soupire largement, et baisse le regard sur mon assiette, que je n'ai même pas touché. Eleanor reprend alors, en glissant une main sur mon avant-bras.
« Nous découvrirons la vérité, Louis, je t'en fais la promesse.
-Sauf qu'elle me paraît de plus en plus compliquée. Il y a un enfant au milieu de tout ce merdier.
-Tu sais, je n'ai jamais cru au hasard. Si tu as retrouvé Harry, c'est que tu devais le retrouver. C'est le destin. »
Je souris légèrement à ses mots et hoche la tête.
Si c'est le destin alors... ainsi soit-il.
Je joue nerveusement avec ma nourriture, avant de relever les yeux vers mon amie. Je lui souris tristement et je reprends alors la parole.
« Assez parlé de moi, et mes histoires à coucher dehors. Qu'est-ce-qu'il se passe, El' ?
-Matthew m'a appelé. Il veut me voir. »
Je grimace en voyant son visage fermé et triste.
Je ne sais pas si elle est encore prête à aller vers lui. Mais après la discussion que j'ai eu avec mon ami, je ne sais pas si lui, attendra indéfiniment. Même s'il a compris que l'état d'Eleanor était anormal, et que cette rupture cachait autre chose.
« Alors ? je l'interroge.
-Avant... tout ça, j'étais prête à tout, Louis. Abandonner la vie que je menais, m'installer durablement à New-York, et reprendre mon agence pour m'en occuper moi-même, je voulais lui offrir une situation stable ! Je voulais faire tout ça, pour lui. Je voulais lui offrir la vie qu'il méritait. Je me voyais me marier, et avoir des enfants. Moi, me marier, Louis, c'est risible, non ? réplique-t-elle amèrement avant de reprendre et de légèrement secouer la tête. Je voulais la stabilité qu'il pouvait m'offrir, je la voulais tellement...
-Tout cela n'est pas perdu, tu peux encore vivre une belle histoire avec lui. Et même si tu ne le penses pas, tu lui dois la vérité. Il doit savoir pourquoi tu es partie. Il a besoin de ça pour avancer et continuer.
-Pour qu'il me reprenne, par pitié ? Il n'en est pas question. Si je lui dis tout ça, il pensera que je ne reviens vers lui, que parce que je suis seule, et que j'ai peur de finir seule. Qui voudrait d'une fille qui est incapable de faire des enfants de toute façon ?! »
Je savais bien qu'elle avait peur que le jeune homme le prenne de cette manière. Mais je connais mon meilleur ami. Il me paraît évident qu'il ne ferait jamais une chose pareille. Si Eleanor ne peut pas avoir d'enfant...tant pis, ils en auront d'une autre manière. Il ne l'abandonnera jamais pour cette raison-là.
« Tu sais que tu es toujours profondément amoureuse de lui.
-Mais évidemment, Louis ! Je suis dingue de ce mec ! ça me rend malade de savoir qu'il... avec d'autres filles ! me dit-elle les larmes aux yeux.
-Une chose est certaine, Eleanor, tu ne peux pas continuer comme ça. Soit tu en parles à Matthew et vous discutez de tout ça, soit tu vas voir quelqu'un. Mais je refuse que tu continues comme ça. Ton voyage en Inde t'a peut-être aidé, mais ce n'est qu'en surface. Nous avons la même opinion avec Max. »
Elle renifle légèrement et approuve d'un signe de tête. Elle inspire profondément et frotte ses yeux avec une serviette en papier. Elle se mordille les lèvres puis repose le regard sur moi. Je déteste la voir comme ça. Je déteste tellement voir mes amis ainsi.
« Et s'il me repousse ? murmure-t-elle d'une toute petite voix.
-Il ne te repoussera pas. Il t'aime. Il t'aime toujours, et tout autant que toi tu peux l'aimer. Tu as besoin de lui pour traverser cette épreuve. Je sais que votre amour n'en sera que renforcé. Je n'ai aucun doute.
-Je devrais donc accepter de le voir alors...»
Je hoche la tête, sans l'ombre d'une hésitation. Eleanor pourrait aller voir tous les psychiatres ou psychologues du monde, la seule personne qui pourra réellement l'aider, sera Matthew.
*
J'ai passé la fin de ma semaine entre le boulot, et mon appartement. Voir Eleanor dans cet état m'a foutu le moral dans les chaussettes, et il n'était déjà pas au beau fixe. Je n'avais aucune envie de sortir ou de faire quoi que ce soit. Ce week-end, je ne suis même pas allé chez mes parents. Je me suis contenté de rester cloitré chez moi. J'ai eu des nouvelles de El', et elle n'a toujours pas appelé Matthew. Mais je pense qu'elle finira par le faire. Après la soirée que nous avons passée, j'espère qu'elle le fera en tout cas.
J'ai enchainé sur un début de semaine plutôt maussade, et après trois grosses journées, je me retrouve maintenant dans un bar avec Matthew, Dominic et Max. Zayn vient tout juste de partir. Nous avons finalisé les préparatifs pour l'anniversaire de Liam qui a lieu ce vendredi. Nous sommes allés acheter le cadeau avec Max après le boulot, et Matthew nous a rejoint avec Dom' pour nous donner l'argent et passer un petit peu de temps ensemble. Ça fait un moment que nous ne nous sommes pas vus tous les quatre.
Nous en avons profité pour boire un verre avec Zayn, mais il n'a pas pu rester bien longtemps, puisqu'il devait aller chercher Nolan chez ses parents. Liam, lui, est resté tard au boulot, un dossier lui donne du fil à retordre. Je lui ai bien proposé mon aide, mais il m'a foutu dehors en me disant qu'il allait se débrouiller tout seul.
Maintenant que le mari de mon associé est parti, je m'apprête à attraper ma veste et me volatiliser aussi. Mais lorsque Matthew prend la parole, je décide de rester...
« J'ai appelé Eleanor. », annonce-t-il en s'amusant à faire rouler le fond de sa bière dans son verre.
Tous les yeux se tournent vers lui, et nous attendons tous qu'il enchaine. Sauf que c'est Dominic qui reprend la parole, en soupirant largement.
Il n'a pas encore parlé, que j'ai envie de lui en mettre une. Il n'a jamais apprécié Eleanor et c'était déjà le cas, avant qu'ils ne se fréquentent avec Matthew !
« Tu aimes te faire du mal, non ?
-Elle ne va pas bien, Dom', il se passe un truc ! » s'exclame Matthew en se tournant vers notre ami.
Mais Dominic roule des paupières en secouant la tête. Je comprends que ça doit le mettre en rogne de voir Matthew ramer comme il le fait depuis si longtemps, mais clairement, il serait temps qu'il lui foute la paix. Si Matthew avait dû l'écouter concernant Eleanor, ça ferait bien longtemps que nous en entendrions plus parler !
Je m'apprête à lui dire de se la fermer, et d'arrêter de parler sur tout ce dont il n'a aucune idée, mais Max me sort les mots de la bouche en enchainant :
« Eleanor est malade ! Je crois qu'il serait temps que tu la fermes Dominic. Surtout pour raconter des conneries comme ça. Elle est venue me voir, il y a des mois, parce qu'elle n'allait pas bien, et tout ça c'est révélé être vrai. Elle est malade. »
Le regard de Matthew se voile, et je me pince les lèvres. Dominic avale difficilement sa salive. Je crois qu'il ne s'attendait clairement pas à ça, et que Matthew prend conscience de toute la situation. Max secoue la tête en soupirant largement. Nous sommes, tous les deux, avant tout, les amis de Eleanor. Entendre Dominic la dénigrer est parfois épuisant. Alors je suis bien content qu'il ait osé lui rentrer dedans ainsi !
« Elle est vraiment malade ? murmure Matthew prenant alors conscience de tout ce que nous nous sommes dit lors de notre dernière discussion.
-Oui. Elle va aller bien, mais c'est difficile pour elle. » répond simplement Max.
Le silence qui suit à notre table est plutôt pesant. Je me pince les lèvres en me demandant bien pourquoi Dominic l'a ouverte. Mais, au moins, Matthew a pu prendre conscience des choses, et ce n'est pas plus mal.
Maintenant, je sais qu'il va insister auprès d'elle pour la voir.
Je vide la fin de mon verre alors que j'entends Max reprendre, sourcils froncés.
« Putain, y'a mon nouveau collègue, là-bas ! Vous allez pouvoir m'aider, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part mais je n'arrive pas à savoir où ! » s'exclame Max.
Nous l'interrogeons tous du regard, attendant qu'il nous dise où il est. Max reprend en comprenant nos regard interrogatifs :
« Au comptoir ! Le grand là, avec sa chemise à fleurs dégueulasse et ses boucles dans tous les sens ! »
Je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine, et je me retourne d'un geste.
Quand je vois Harry, accoudé au comptoir, l'air passablement alcoolisé, ma respiration se coupe. Je m'apprête à me lever pour aller à sa rencontre en le voyant faire chier la serveuse, mais Dominic me retient par le bras.
« Tu restes là ! Tu ne bouges surtout pas ! Dois-je te rappeler que la dernière fois qu'il a croisé Matthew il lui a foutu un poing dans la gueule ? Pas question qu'il nous voit ! » réplique mon ami.
Je le regarde avec de grands yeux, et j'entends des éclats de voix dans mon dos. Non. Je ne peux pas ne pas intervenir. S'il commence à être aussi lourd que l'autre soir au Key's, il va se faire mettre dehors, ou pire, ils vont appeler les flics !
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pense pas qu'il ait besoin de ça, en plus de tout.
« Je suis sérieux, Louis, tu restes avec nous ! affirme Dominic.
-Mais qu'est-ce-que vous racontez ! ajoute alors Max en passant son regard de Dom' à moi sans comprendre.
-Si je pouvais éviter de me faire refaire le portrait ce soir, ce serait pas mal, effectivement, mentionne Matthew au passage.
-Mais... je commence avant de me faire couper.
-Louis ! Tu ne bouges pas ! réplique Dom' en me fixant.
-Je...
-Je t'interdis d'y aller ! », me coupe Matthew !
Dominic bouge de sa place et s'approche de moi, pendant que j'entends Max, dans son dos, reprendre la parole :
« Mais qu'est-ce que vous racontez bon sang ? Quelqu'un peut m'expliquer ? »
Dom' se retourne une fraction de seconde, pour lui expliquer la situation, et j'en profite pour filer.
Je me retourne, et fonce vers le comptoir. Je vois Harry se redresser pour essayer de descendre du tabouret où il est installé. Le mec face à lui, derrière le comptoir lui demandant de dégager. J'entends mes amis m'interpeller dans mon dos, mais je fais comme si je n'avais pas entendu. Je me contente de m'approcher pour arriver à la hauteur de Harry. Quand il sent ma présence à côté de lui, il me lance un regard étonné, et interrogatif.
« Harry, tu vas bien ?
-Vous le connaissez ? Il fait chier mes serveuses depuis tout à l'heure ! Elles ont été obligées de m'appeler. Je suis à deux doigts de le jeter dehors, alors si tu ne veux pas qu'il aille faire un tour en cellule de dégrisement, tu ferais mieux de le faire sortir d'ici. Et en vitesse, réplique le patron.
-Oui, oui, je le connais, je m'en occupe. » je réponds en me retournant vers le mec derrière le comptoir.
Harry se tourne vers moi, glisse une main sur mon épaule, et se lève. Je le vois se concentrer pour ne pas tanguer, ni tomber. Mais pourquoi se met-il dans un état pareil à chaque fois que je le vois dans un bar ? Deux fois en l'espace d'une semaine, ça fait beaucoup !
J'attrape la veste qui est sur le tabouret où il était assis et je la lui donne. Je l'aide à l'enfiler et je le regarde pendant un instant, réalisant que la mienne est resté à ma table avec les autres.
Je soupire lourdement et me retourne vers mes trois amis. Matthew et Dominic sont debouts, prêts à bondir sur moi - ou sur Harry, je ne sais pas trop - et ils nous observent de loin. Max regarde la scène depuis sa chaise, le visage fermé.
« Je vais chercher ma veste, reste ici. Je te raccompagne dehors » je murmure à l'attention de Harry, sans me retourner vers lui.
Je fonce à ma table en vitesse et me penche sur ma chaise pour récupérer ma veste, sous le regard exaspéré de mes deux amis, pendant que Max ne pipe mot.
« Tu ne vas pas faire ça ? ose alors demander Matthew en me voyant enfiler ma veste en vitesse.
-Je l'accompagne juste prendre un taxi.
-A d'autres, réplique Dominic en roulant des paupières.
-Laissez-le vivre. » s'exclame alors Max
Nous nous tournons tous les trois vers lui, et je le remercie d'un signe de tête. Max est sûrement le plus calme de nous tous. Il sait prendre des distances avec les situations assez rapidement. Il me mime un « vas-y » du bout des lèvres, comprenant sûrement le chemin qu'est en train de prendre mon esprit, même si j'ai du mal, moi-même à me comprendre. J'acquiesce rapidement et me retourne, à la recherche de Harry mais... il a disparu. Je fronce les sourcils, le cherche du regard, et le trouve finalement en train de quitter le bar. Je fonce à sa suite, et l'interpelle alors qu'il passe la porte de l'établissement.
Il se retourne alors qu'il vient de sortir du bar. Je m'approche de lui, je l'interpelle et lui dis :
« Tu devrais rentrer... je vais t'aider à trouver un taxi. Ok ?
-Non. »
-Comment ça non ? je réplique, presque choqué par la violence de sa réponse.
-Non, je ne veux pas rentrer. » me dit-il en secouant largement la tête.
Sourcils froncés, je l'observe, ne comprenant pas sa réaction. Comme si l'idée de rentrer lui donnait une envie de vomir, je vois une grimace se dessiner sur ses lèves. Il n'a vraiment pas envie de rentrer, vraiment, vraiment pas.
« Je ne veux pas la voir, je ne veux pas. Je ne peux pas ... Je ne veux pas qu'elle fasse comme toi. »
Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Pourquoi tout ça aurait un rapport avec moi ? Ca n'a pas de sens !
Je vois son regard se voiler et les larmes perler aux coins de ses yeux. Je m'approche et sans réfléchir, je le prends dans mes bras. Comme si je ne pouvais pas le laisser ainsi. La détresse que je lis dans son regard me brise le cœur. Il est tout simplement impossible pour moi de le laisser dans cet état. Il n'hésite pas une seconde. Je le sens fondre sur moi et se presser dans mes bras. Il referme les siens autour de moi, et se blottit à la recherche de réconfort. Ses joues mouillées viennent se coller à mon cou et il pleure en silence contre moi.
Je n'ose pas bouger. Je ne veux surtout pas le contrarier ou le braquer. Je ne veux pas qu'il ne s'éloigne de moi. Je ne le supporterais pas. Je n'explique pas le besoin que j'ai de l'aider. Il est tellement... perdu ? je crois que c'est le mot. Harry est totalement perdu, et je ne peux pas le laisser se noyer au milieu de l'océan. Je ne peux pas faire ça.
Petit à petit, je le sens se détendre, et ses larmes cessent. Et alors que j'aurais pu me détacher de lui et le laisser terminer de reprendre ses esprits, je ne le fais pas. Mais, il n'est pas question que je le lâche.
Contre toute attente, je sens un sourire se dessiner sur ses lèvres, contre ma peau.
« Tu as toujours le même parfum... », murmure-t-il au bout d'un long moment.
Je souris légèrement, niaisement, à ses paroles, et je réponds dans un souffle :
« Tu devrais rentrer chez toi.
-Je ne peux pas rentrer chez moi, je ne veux pas la voir, pas aujourd'hui. Pas ce soir. Je t'en supplie, ne... non. Je ne peux pas. Ne me laisse pas. » me demande-t-il en se détachant alors de moi.
Je le vois faire un pas en arrière, et m'observer mal à l'aise. Je vois bien qu'il est embêté, et peiné. Il y a une bonne raison qui le pousse à refuser de rentrer chez lui. Ce n'est pas par hasard. Je le sens.
Je ne peux pas le laisser comme ça, n'est-ce pas ? Je ne peux pas le laisser sur ce trottoir ! Pas dans cet état. Il tangue dangereusement, bien qu'il arrive à tenir un discours cohérent.
Comment puis-je lui résister ?
Comment, je pourrais, ne pas lui venir en aide ?
Je suis obligé.
« Je suis garé à deux pâtés de maison d'ici, tu peux... dormir sur mon canapé si tu veux. »
#NoahFIC _ Et bonjour ! Je n'ai pas le temps de faire un long discours ce matin, et j'en suis désolée les copains ! mais je vous remercie pour me suivre dans cette hier ! Désolée de couper ici au fait.....^^
Merci à Amélie pour ses corrections !
Love.
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