Chapitre n°5

Je m'arrête net à l'entrée du salon, sentant comme un coup de poignard s'abattre dans mon dos.

Je n'arrive tout simplement pas à y croire. Niall savait que j'allais revenir vers midi. Il le savait très bien puisque je le lui ai dit et que je l'ai tenu au courant. Je lui ai même envoyé un sms en partant de l'hôpital pour le prévenir de mon arrivée ! Et lui, il ne m'a rien dit ! Il ne m'a pas dit que mes parents étaient là, tranquillement en train de prendre le café comme si de rien était. Comme s'ils ne m'avaient jamais reniés, abandonnés et délaissés. Comme si... leur présence était normale !

Sauf que non ! NON, elle n'est pas normale et non, je ne l'accepte pas.

Je me pince les lèvres et secoue la tête en voyant Niall qui s'apprête à prendre la parole. Je lève une main en l'air pour l'empêcher de parler et j'interviens sur un ton plutôt acerbe et tranchant. Mais après tout, je suis bien décidé à ne pas lui faire de cadeaux :

« Je ne fais que passer. Je peux vous laisser Samuel ? Il est épuisé de sa nuit et de tout ça. Il a besoin de repos. Je dois passer chez Louis pour lui ramener des affaires à l'hôpital. »

Niall ne répond rien et se contente de baisser le regard. Il s'en veut. Je le lis dans son comportement. Si j'ai eu pour habitude de le décevoir ces dernières années et je m'en excuse auprès de lui, je suis aujourd'hui déçu qu'il n'ait pas hésité une seconde à me faire un coup comme celui-ci. Je ne veux plus avoir affaire avec mes parents. Pas après l'enfer que mon père m'a fait vivre pendant mon adolescence et le sentiment de rejet que j'ai eu lors de la disparition de Noah.

Je m'apprête à faire demi-tour et à quitter la pièce puis l'appartement quand je vois ma mère se lever et prendre la parole :

« Harry, s'il te plait nous voudrions ...

-Non, je la coupe en secouant la tête avant de reprendre la parole. Juste Non. Je n'ai pas besoin de vous, ni de vos critiques. Surtout pas aujourd'hui ! Je ne veux rien de vous ! Je ne vous ai même pas demandé de venir pour l'audience ! Je commence à peine à sortir la tête de l'eau et ce n'est certainement pas grâce à vous. Je veux juste retourner à l'hôpital et m'assurer que Louis va bien. »

Je me tourne ensuite vers Niall qui fuit mon regard. Je suis déçu qu'il ne m'ait rien dit, mais je crois comprendre qu'on ne lui a pas réellement laissé le choix. Il ne m'a rien dit parce qu'il savait que je ne viendrais pas si j'avais su que mes parents étaient là. Ils ont dû insister avec ses propres parents et il n'a sûrement pas pu leur dire non.

Mon père sait être très convaincant... Ce n'est pas pour rien qu'il est l'un des avocats les plus reconnus de Londres. Pourtant, quand j'ai eu besoin des services d'un avocat, nous ne nous sommes pas tournés vers lui avec Niall.

Ce qui en dit long sur notre relation.

« Niall, je t'appelle plus tard. »

Mon ami relève les yeux vers moi et je crois voir quelques larmes perler aux coins de ses yeux. Je fronce les sourcils, étonné. Je l'ai rarement vu ainsi et je commence à me demander pourquoi tout ce monde est réuni. Peut-être y a-t-il une raison ?

Il reprend alors en me regardant.

« Tu devrais rester... et écouter. »

Sauf que je ne peux pas...

« Non. Je suis désolé, mais je ne peux pas. »

Niall détourne le regard et n'insiste pas. J'interpelle Samuel et il vient me retrouver. Je me mets à sa hauteur, le serre dans mes bras et embrasse sa joue avec douceur. Il me sourit et me demande avec une petite moue adorable sur le visage :

« Tu pourrais donner un de mes livres à Louis ? »

Je rigole en l'entendant dire, mais je suis réellement touché par son attention. Il a été si doux et attentif auprès de Louis ce matin. Je ne sais pas auquel des deux cette visite a fait du bien, mais elle a été très bénéfique à Samuel. Je le lis dans son regard et son comportement. Ce n'est plus le même petit garçon que celui que j'ai récupéré à la sortie de son rendez-vous chez le psychiatre. Il avait besoin de voir Louis.

Je hoche la tête en ébouriffant ses cheveux puis je reprends :

« Pourquoi ?

-Parce que j'ai peur qu'il s'ennuie. Tu sais mon livre sur les chevaliers ! Il pourrait lui plaire ! J'en suis certain ! »

J'approuve d'un signe de tête et le reprends dans mes bras une fois de plus. J'embrasse son front et me redresse en lui répondant :

« Je vais faire ça, ne t'en fais pas. Ok ?

-Merci beaucoup, Papa. »

Je lui souris et lui envoie un dernier baiser avant de quitter l'appartement, sans un regard pour les autres personnes présentes à l'intérieur. Ça pourrait paraître impoli, mais je n'en ai clairement rien à faire ! Je connais la personne responsable de ma situation, celle qui est responsable de ma passivité face à Perrie et pourquoi je l'ai laissée me briser et abuser de moi pendant si longtemps.

Tout ça est arrivé uniquement parce que j'ai laissé mon père le faire pendant des années, avant qu'elle ne prenne la relève.

Alors non. Il n'est pas question que je reste dans la même pièce que lui et que tous ces gens qui ont accepté ou juste fermé les yeux face à son attitude envers moi pendant des années. Même sa femme n'a pas été capable de dire ou faire quoi que ce soit pour moi !

Je sors de l'appartement, le coeur battant en inspirant profondément. Je manque d'air. Lorsque je me retrouve dans la rue, j'ai l'impression que je vais m'étouffer ! Je suis obligé de m'arrêter et de m'adosser contre un mur pour me calmer. Je suis à deux doigts de la crise d'angoisse. Je ferme les yeux et me concentre sur ma respiration. Quand je sens les battements de mon coeur se calmer et mon souffle revenir à la normal, j'ouvre les paupières. Je sens les larmes perler aux coins de mes yeux mais je secoue la tête. Je refuse de pleurer pour eux. C'est fini ça !

Je prends une grande inspiration et reprends mon chemin vers chez Louis. Je prends sur moi pour ne pas entrer dans le premier bar qui croise ma route. La seule chose qui me fait tenir est la clé de son appartement que je serre entre mes doigts.

Sans lui, sans son amour et son soutien, je serais déjà ivre mort à l'heure qu'il est.

Ou tout simplement mort.

*

Quand j'arrive à l'hôpital une petite heure plus tard, Louis est assoupi. Je pense que les anti-douleurs qu'il prend l'assomment un peu. J'en ai souvent pris après certaines de mes nuits compliquées avec Perrie. Je connais les effets secondaires de ces médicaments. Mais au moins, ils fonctionnent ! Ce qui reste le plus important !

Je souris en m'approchant du lit après avoir soigneusement refermé la porte derrière moi sans faire de bruit. Il a besoin de repos, je ne veux surtout pas le réveiller. Je dépose le sac de sport que j'ai rempli de ses affaires sur le petit fauteuil et m'assois ensuite sur le rebord du matelas. Je glisse une main contre sa joue en souriant tristement et je me penche sur lui pour embrasser son front.

Il ne réagit pas, ce qui prouve qu'il dort bien profondément.

Je me redresse finalement après être resté quelques minutes à l'observer dormir. Il paraît presque paisible et ça me réchauffe le coeur. Je m'approche du sac que j'ai emmené avec moi et je commence à le vider. Je pose son téléphone sur la table de chevet avec son chargeur, son ordinateur portable sur la tablette et les quelques vêtements dans l'armoire. Je me réinstalle sur le rebord du lit avec un roman et je me plonge dans ma lecture. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé lorsque j'entends la porte de la chambre. Je me retourne et je souris en voyant Johanna entrer.

Elle est seule et porte un gros sac avec elle. Je referme mon roman, me lève et récupère le sac. Elle me remercie en souriant et je le pose sur le fauteuil avant de me retourner vers elle lorsqu'elle me remercie.

« Pourquoi vous vous êtes encombrée de tout ça, Johanna ? Les filles ne vous ont pas dit que je ramenais des affaires ? Louis m'a demandé de passer chez lui... » je lui explique

Elle me sourit et hausse des épaules. Je pose mon regard sur le contenu de la poche et souris. Vêtements, livres, magazines... Elle a ramené tout ce qu'il faut pour occuper son fils. Mais elle n'aurait pas dû emmener tout ça ! Elle était épuisée ce matin en partant, elle aurait mieux fait de se ménager.

Alors que je m'apprête à lui dire qu'elle n'aurait pas dû, elle reprend la parole :

« Je ne savais pas quand tu revenais, alors je voulais ramener deux ou trois choses à Louis » se défend-elle simplement en souriant tendrement.

Elle s'approche de son fils en souriant et glisse une main dans ses cheveux. Elle remet une mèche derrière son oreille et se penche pour embrasser son front. J'imagine qu'elle s'attendait à le voir éveiller. Quand elle est partie ce matin, il était toujours dans le coma. Ses yeux se sont ouverts que lorsque nous nous sommes retrouvés tous les deux. A croire qu'il m'a attendu pour se réveiller... Je crois que j'ai envie de croire en cela. Seuls Eleanor, Samuel, Charlotte et Félicité ont eu la chance de croiser son regard azuré aujourd'hui. Mais je ne m'en fais pas, il ouvrira les yeux de nouveau plus tard dans la journée, rien que pour sa maman. Pour le moment, il a juste besoin de dormir.

« J'ai l'impression de revenir presque trente ans en arrière. Lorsqu'il était bébé et que j'avais envie de le réveiller la nuit, juste pour vérifier qu'il respirait encore ! » dit-elle tout bas.

Je souris en m'approchant et je hoche la tête. Je faisais la même chose avec Samuel quand il était petit. J'avais tellement peur qu'il arrête de respirer dans son sommeil...

« Je comprends... je faisais la même chose, je lui avoue en rigolant doucement.

-Louis était un bébé qui dormait beaucoup. Je n'avais pas d'état-d'âme à parfois le réveiller ! Je savais qu'il se rendormirait. » dit-elle en répondant à mon rire.

Je souris sincèrement à Johanna et pose une main sur son épaule. Je vois qu'elle sent toute la reconnaissance que j'ai envers elle à travers un simple geste et un regard. Elle me sourit et ajoute en chuchotant pour ne pas réveiller Louis :

« Et si nous allions prendre un thé à la cafétéria ? A ce rythme, je vais finir par le secouer dans tous les sens pour le réveiller sinon !

-Allons-y. » j'approuve en hochant la tête.

Elle me sourit et nous quittons rapidement la chambre de Louis. Une fois dans le couloir, nous marchons en silence jusqu'à la cafétéria. Je lui dis de s'installer pendant que je vais faire la queue pour nous prendre deux boissons. Je reviens rapidement vers la petite table ronde où elle s'est installée, juste à côté de la grande baie-vitrée qui donne sur le parc de l'hôpital.

Je m'installe après avoir déposé son thé en face d'elle. Elle me remercie et je glisse mes mains autour de mon gobelet de café. J'inspire profondément en laissant la chaleur de la boisson me réchauffer. Johanna m'observe en silence pendant quelques secondes avant de me demander comment je me sens. Je relève les yeux vers elle et je lui avoue en toute sincérité :

« Coupable. Je me sens tellement coupable...

-Vous ne devez pas vous sentir coupable de ce qu'il s'est passé, Harry. »

Je relève les yeux vers Johanna en lui souriant et la reprends alors :

« Tutoyez-moi, Johanna... Je vous en prie.

-Bien... d'accord. » me répond-elle avec un sourire rassurant.

Je hoche la tête en la regardant avant de reprendre plus sérieusement :

« Mais vous savez, pour moi, tout ça est en partie de ma faute... J'aurais dû savoir que Perrie était capable de faire une chose pareille. Elle a fait du mal à Louis, elle a choqué son propre fils avec son comportement, j'aurais dû savoir. J'aurais dû prévoir. »

Je m'arrête en sentant la main de Johanna sur l'une des miennes. Elle plante un regard empli de douceur et de tendresse sur moi et je baisse les yeux. Je sens mon regard qui se voile encore et je secoue lentement la tête.

Je dois arrêter de m'en vouloir pour tout. Je dois arrêter de me sentir coupable de tous les maux de la Terre. Je n'y suis pour rien. Pour rien du tout. Perrie est responsable. Elle seule. Pas moi. Je le sais ! Mais... c'est encore difficile à assimiler.

« Désolé. Non. Je n'y suis pour rien. Je sais. Mais, je travaille sur moi-même et c'est encore dur pour moi. »

Johanna sert ma main entre ses doigts avant de reprendre la parole d'une voix douce.

« Je te sens déjà plus confiant que le jeune homme que j'ai rencontré il y a quelques semaines, Harry. Je n'ai pas de doutes quant à ta guérison. Tu dois te faire un petit peu plus confiance. »

Louis a tellement de chance d'avoir une maman comme elle. Une vraie maman. Je crois que c'est ce que je regretterai toujours le plus dans ma vie. Malheureusement.

« Je vais essayer, mais ce n'est pas toujours facile, je lui avoue en baissant le regard.

-Moi je crois en toi, Harry. Il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. Je vois le combat que tu mènes avec toi-même. A chacune de nos rencontres, je vois les progrès que tu fais. Et j'en suis heureuse. C'est important pour toi, mais pas seulement. Ca l'est aussi pour ton entourage. Ton fils, Louis... tes amis. Pour tout le monde. »

Je me pince les lèvres en la regardant, sans réellement savoir quoi lui répondre. Je suis soulagée de l'entendre dire tout ça et de savoir qu'elle me soutient. Ça compte beaucoup pour moi. Je sais combien la famille est importante pour Louis. Alors si sa mère ne m'avait pas apprécié, j'aurais été déçu. L'entendre dire tout ça me fait un bien fou. Mais j'ai peur de ne pas être à la hauteur et de ne pas mériter Louis. J'ai tellement entendu les gens me rabaisser et m'incriminer par le passé que j'ai encore du mal à faire la part des choses. Pourtant, je devrais y arriver !

« Tu PEUX croire en toi, Harry. Sincèrement, m'assure Johanna en relâchant ma main.

-Je fais ce que je peux pour y arriver et je pense que je vais y arriver. Je le veux en tout cas. »

Ou tout du moins, j'ai envie d'y croire. Ça compte beaucoup pour moi. Et j'ai envie que Louis soit fier de moi. J'aimerais pouvoir trouver assez d'assurance pour aller vers mes parents et leur montrer que je suis quelqu'un de bien, que j'ai une vie stable et que je suis aussi heureux que je puisse l'être ! Mais je ne sais pas si j'en serai un jour capable...

Je sens le regard de Johanna qui continue de me scruter. Je relève la tête vers elle et elle m'interroge :

« Il y a autre chose ? Tu parais... préoccupé. Outre toute cette histoire. J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose dans ta tête. » me dit-elle en me regardant.

Johanna est aussi douce et attentive que son fils. Louis est capable de déceler les moindres de mes émotions en un seul regard. J'avoue que c'est parfois déstabilisant parce que j'ai l'impression de ne rien pouvoir lui cacher, mais ça me permet de me reposer sur lui et de compter sur lui. Si bien que, parfois, même lorsque je ne m'en rends pas compte moi-même, lui sait quand ça ne va pas et quand il doit intervenir.

Je hoche lentement la tête en me disant que parler à Johanna me fera du bien. Elle est neutre dans l'histoire et semble être une oreille attentive. Niall est trop proche de mes parents et je n'ai pas envie d'embêter Louis avec une autre de mes histoires. Il en souffre déjà bien assez. Johanna est la personne idéale. Je me sens entièrement en confiance avec elle et ça me fait un bien fou.

« Mes parents sont là... Je ne sais pas si Louis vous a parlé de ma relation avec eux, enfin si on peut appeler ça une relation... bref. Je les vois peu, voire même pas du tout. A part pour Samuel. Parce que, malgré tout, j'estime que c'est important qu'il voit ses grand-parents. Ils sont venus pour le procès alors que je n'étais même pas au courant de leur venue. Je pensais qu'ils seraient déjà repartis. Mais quand je suis arrivé chez Niall ils étaient là, tous les deux.

-Et tu ne veux pas y retourner parce que tu ne veux pas les voir... » comprend Johanna en me regardant.

Je hoche lentement la tête en soupirant. J'aimerais que ce soit plus simple. J'aimerais avoir une belle relation avec mes parents. Je suis tellement envieux de tous ceux qui sont proches de leurs parents... Je me pince les lèvres et l'entends reprendre la parole avec douceur.

« Tu sais, Harry, je suis là. Je sais que ça ne remplacera jamais l'amour d'une mère. Mais je suis là pour toi, tu ne dois pas hésiter. Cela risque de te paraître bizarre, mais tu ne dois pas hésiter une seconde à décrocher ton téléphone pour me parler et te confier lorsque tu en as besoin.

-Merci beaucoup, Johanna. Tout ce que vous me dites me touche énormément, je lui dis avec beaucoup d'émotions.

-J'ai conscience que tu vis un moment difficile de ta vie et je pense que tu as besoin de soutien. D'autant plus si tu n'en as pas du côté de ta famille. Je sais que votre histoire avec Louis est récente mais elle n'est pas banale. Et j'ai le sentiment que vous allez faire un joli bout de chemin ensemble. »

Je souris inconsciemment face aux mots de Johanna. Elle n'imagine pas le bien que ça me fait de l'entendre me dire qu'elle approuve et soutient notre relation.

« Votre avis sur ma relation avec Louis compte beaucoup pour moi, Johanna. Alors merci de m'accepter malgré mes défauts et mon passé... houleux avec lui.

-Louis ne m'a jamais réellement raconté ce que vous aviez vécu en Thaïlande, mais je sais que ce voyage l'a changé. Outre votre rencontre, il n'est plus le même depuis son retour. Et je dois te remercier pour ça, Harry. Il avait beaucoup de problèmes avant ce voyage. Aujourd'hui, c'est derrière lui et il n'y pense plus, mais moi je n'oublie pas le combat que ça a été de lui faire prendre cet avion.

-C'était si grave que ça ?

-Il n'était pas sorti de chez lui depuis des jours voire des semaines avant de partir.

-Vous savez pourquoi ? Enfin... ce qui l'a conduit à avoir peur de l'extérieur comme ça ? »

Johanna secoue lentement la tête.

« Pas réellement et je pense que lui non plus. Tout est arrivé, petit à petit. Il a commencé par ne plus aller à la fac, puis à ne plus vouloir sortir avec ses amis pour finalement ne pratiquement plus sortir de chez lui. Il a vu un psychiatre à l'époque et il lui avait avoué ne même pas comprendre son angoisse de sortir. Puis, finalement, nous l'avons mis dans cette avion et il s'est passé quelque chose. Un déclic... mais il ne nous a jamais dit ou avoué s'il avait eu des soucis dehors qui aurait pu expliquer son comportement. »

Je hoche la tête en comprenant où elle veut en venir. Nous en avons beaucoup parlé lorsque nous nous sommes rencontrés avec Louis. Il n'a jamais su vraiment me dire pourquoi il avait eu si peur de sortir de chez lui, avant de partir. Il m'avait avoué qu'il n'avait jamais été quelqu'un de très ouvert et de trop sociable. Qu'il avait gardait les mêmes amis depuis l'élémentaire et que ça lui convenait ! Il s'était petit à petit renfermé sur lui-même sans s'en rendre compte...

« Mais le plus important est que tout ça soit derrière lui. Aujourd'hui, nous n'en parlons plus. C'est le principal. Son voyage l'a aidé mais les rencontres qu'il a faites là-bas aussi. Eleanor, Max... et toi, ça a beaucoup joué. Puis, il a eu le courage de se lancer après avoir rencontré Liam. Il ne l'aurait jamais fait avant.

-Louis est une très belle personne... je l'admire beaucoup, j'avoue à Johanna en souriant sincèrement.

-Je suis fier du jeune homme qu'il est devenu.

-Vous pouvez l'être. »

Elle me sourit sincèrement et hoche la tête. Je suis content de connaître Louis et d'être entré dans son monde. Il est si bien entouré, j'espère que je pourrais intégrer ce cercle privé un jour. Nous ne sommes qu'aux prémices de notre relation et je sais que tout ça nous annonce une belle vie. J'en suis certain.

« Tout ça pour dire, Harry, que nous sommes là. Nous ne nous connaissons pas depuis longtemps, votre relation est toute neuve avec Louis mais ce n'est pas pour ça que nous ne te soutenons pas. Nous savons que ça durera. Nous n'avons aucun doute là-dessus.

-Merci beaucoup, Johanna. Vous ne vous imaginez pas ce que ça représente pour moi. J'ai rêvé recevoir ce genre de mot de la part de mes parents pendant si longtemps que j'en avais oublié leur saveur. Merci de m'accorder la chance que mes propres parents ne m'ont jamais laissé. Merci. Infiniment. »

Elle me tend une main que j'attrape avec douceur et elle la serre entre ses doigts. Elle la porte à sa joue et embrasse le dos de ma main avec tendresse. Son geste me touche beaucoup... si bien que lorsqu'elle relâche, j'ai presque envie de pleurer, mais de joie. jJ souris doucement et je reprends la parole.

« Louis m'a laissé les clés de son appartement... Je pense que je vais y rester quelques temps, en attendant que toute cette histoire se tasse et que mes parents soient partis. Il me l'a proposé avant que j'apprenne pour leur présence mais quand je pense à cette clé ça me soulage, beaucoup.

-C'est adorable de sa part. Mais... si tu ne te sens pas rester de tout seul là-bas, tu peux venir à la maison pour une nuit ou deux ? Nous t'accueillerons avec plaisir. Nous en avons parlé avec Mark, c'est lui qui a proposé l'idée. Nous connaissons tes difficultés et tout le monde sera rassuré de savoir que tu n'es pas seul. »

Je regarde Johanna, presque choqué de sa proposition. Clairement, je ne m'y attendais pas. Tout ce qu'elle vient de me dire me suffisait amplement. Elle n'avait pas besoin de me proposer ça. Je crois que je vais pleurer. Clairement ! Je ne vais pas tenir. C'est impossible. Je me pince les lèvres en me raclant la gorge et je hoche lentement la tête de haut en bas. Effectivement, ce serait la solution la plus envisageable. Je ne serais pas obligé d'aller chez Niall, je pourrais prendre du recul et rester avec Samuel. Mais avant d'accepter, je veux m'assurer qu'elle ne me propose pas cela par pitié.

« Vous êtes certaine que ça ne vous dérange pas ? Je ne veux pas m'imposer !

-Harry, tu fais partie de la famille maintenant... Alors il est normal que tu viennes à la maison. Les jumelles t'adorent ! Et se feront un plaisir de s'occuper de Samuel. Tu pourras te reposer et je serais heureuse de passer un petit peu de temps avec toi. Mark sera ravi aussi. »

Je me mords l'intérieur de la joue en hochant la tête, me retenant de pleurer. Je me lève de ma chaise et contourne la table. Johanna se lève quand j'arrive à elle et me prends dans ses bras. Pour la première fois, depuis longtemps, je me sens vraiment bien et le coeur léger... Ce qui n'a pas de prix. Je vais continuer de me battre parce que la vie en vaut la peine. Si j'ai eu des doutes durant ces derniers mois, maintenant je sais ce que je veux.

Continuer à faire partie de cette famille.

#NoahFIC __ surement l'un de mes chapitres préférés de cette partie. NON en fait je pense que cette partie est ma préférée des trois. Je veux dire, se retrouver dans la tête de H et voir tout le chemin qu'il a fait, c'est assez fou quand même... en tout cas, j'aime bcp ce chapitre. Avant tout pour la discussion entre Harry et Johanna. Cette maman est tout simplement exceptionnelle. Je sais que cette discussion m'a faite pleurer en la relisant il n'y a pas très longtemps. 

Merci les filles pour les corrections !
Love. Phil. 

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