Chapitre n°11


Notre discussion sur la terrasse a été interrompus par Samuel, dont l'estomac criait famine. Ce n'est que lorsque nous sommes revenus dans la cuisine que nous avons réalisé l'heure qu'il était. Effectivement, Samuel aurait dû être couché depuis un bon moment.

Nous nous sommes dépêchés de faire le repas et dîner. Puis, Harry a pu aller mettre Samuel au lit alors qu'il commençait à s'endormir à table. Donc, nous avons rangé la cuisine dans le plus grand des silences avec Niall.

J'ai bien senti qu'il hésitait à reprendre la parole, pour reprendre notre discussion où nous l'avions arrêtée tout à l'heure. Mais j'ai fermé les yeux devant tous ses signaux. Je n'avais aucune envie de continuer d'en parler avec lui.

S'il y a quelqu'un avec qui je dois m'expliquer, c'est Harry.

Pas lui.

Une fois la cuisine rangée, je lui souhaite bonne nuit, et je me dirige vers ma chambre. Quand je pénètre dans la pièce, Harry est déjà assis sur le rebord du lit, en train de déboutonner sa chemise pour se déshabiller et se mettre sous les draps.

En m'entendant entrer dans la pièce, il tourne la tête vers moi, me fixant de ses pupilles émeraudes. Je vois un voile de tristesse se dessiner dans son regard, comme si une nouvelle partie de lui avait été brisée après la prise de conscience qu'il a eu en entendant les mots de Niall. Je serais prêt à donner n'importe quoi pour qu'il n'ait rien entendu. Il n'avait pas besoin de ça. Pas avec tous les doutes qu'il avait. Mais il était important que MOI je l'entende pour réaliser les choses, et pouvoir les rectifier. Parce que, même si Niall a raison sur le fait que nos habitudes sexuelles n'avaient rien de saines ces derniers jours, le reste était vrai. Les sentiments que nous éprouvons l'un pour l'autre, notre relation, notre confiance... tout ça est vrai.

« Tu m'en veux. » murmure-t-il d'une voix enrouée.

Malgré tout ce que je viens d'apprendre, mon cœur se brise toujours en l'entendant me parler d'une voix teintée d'autant de tristesse. Je me rapproche de lui, me glisse à ses côtés et je passe un bras autour de ses épaules pour le rapprocher de moi.

Instinctivement, il vient poser sa tête dans le creux de mon cou et je réponds en toute sincérité :

« Non, je ne t'en veux pas et non, je ne te déteste pas, j'ai juste... mal. J'ai mal parce que je n'ai pas été à la hauteur. J'aurais dû comprendre ton comportement, et t'aider autrement qu'avec ça. Quand je me suis engagé envers toi, je connaissais tes soucis, et je t'ai promis de t'aider Harry.

-Je ne m'en suis pas rendu compte, Louis... Je n'ai pas réalisé ce que je faisais, je m'en veux... tellement ! Si tu savais combien je voudrais revenir en arrière et effacer tout ça et avoir un autre comportement avec toi. » murmure-t-il avant de fondre en larme contre moi.

Je secoue la tête, le cœur en vrac et le serre de toutes mes forces. J'embrasse son front, lui caresse le dos, et murmure des mots apaisants pour le réconforter comme je peux. Même si je comprends les reproches de Niall, il ne peut pas nier qu'il y a bien quelque chose qui nous lie Harry et moi. Il y a une alchimie que je n'ai jamais eu avec personne d'autre, que je n'explique pas. Notre relation est forte, et intense. Elle a été destructrice par le passé, parce que trop passionnelle, mais aujourd'hui nous apprenons de nos erreurs, et nous ouvrons les yeux sur nos problèmes. Nous pouvons y arriver, j'en suis certain.

Je me redresse lentement en glissant une main contre sa joue, avant de finalement prendre son visage en coupe et de le fixer droit dans les yeux. Je caresse ses joues ruisselantes avec mes pouces et je presse mes lèvres contre les siennes avec une douceur infinie, comme si, par ce baiser, je pouvais aspirer ses chagrins et ses peines. Je prends une grande inspiration avant de finalement reprendre la parole :

« Arrête Harry, je suis là, et malgré ce que tu crois, je resterai là.

-Mais... tu as entendu ce que Niall a dit, tu ne l'as même pas nié ! Toi aussi tu es d'accord avec ce qu'il a dit ! Tu m'as reproché ce comportement y'a sept ans, et je recommence sans m'en rendre compte. Alors si... si, Louis, c'est grave. Je... je crois qu'on devrait arrêter de se voir. »

Ah ça non.

AH NON.

Jamais de la vie il me fait ça ! Pas maintenant. Pas après ce que j'ai fait pour lui !

« Je t'interdis de me quitter, Harry, si y'a bien une chose que je ne te pardonnerai pas, c'est ça ! je commence en essayant de garder mon calme. Tu ne cesses de répéter que tu veux enfin être toi-même et vivre pour toi, et plus à travers la personne que tout le monde veut que tu sois. Mais pour ça, tu dois prendre confiance en toi, en nous. Sans suivre tout ce que les autres te disent ! OUI, tu es alcoolique, OUI, tu es dépressif, et OUI, on a eu un comportement sexuel anormal cette semaine, mais NON, ça ne me fait pas peur, et NON, je ne te laisserai pas me quitter.

-Mais... on ne peut pas commencer une relation comme la nôtre tant que je ne suis pas guéri ! Je ne serais pas honnête envers toi, Louis ! Si... si je te dis ça, si je veux m'éloigner de toi, si je veux qu'on... c'est que je t'aime ! »

Je t'aime...

Je t'aime. Harry vient de me dire qu'il m'aime !

HARRY VIENT DE ME DIRE QU'IL M'AIME !!

« Je suis désolé... putain, je suis désolé Louis... je n'aurais pas dû dire ça, je... il commence avant que je ne le coupe en posant un doigt contre ses lèvres pour le faire taire.

-Moi aussi. Moi aussi je t'aime, Harry. » je murmure avec douceur.

J'enlève mon doigt de ses lèvres et je les embrasse avec une délicieuse tendresse. Puis, je reprends doucement :

« Depuis que j'ai croisé ton regard sur cette plage à Koh Lanta à la Jungle Party. Depuis cette nuit-là, tu me hantes jours et nuits. Même après ton départ à Bangkok, j'ai été incapable de t'oublier. Je t'ai détesté, ça oui, je peux te l'assurer, mais jamais je ne t'ai oublié. Puis, j'ai appris à vivre sans toi, et maintenant tu es revenu. Et je veux que ce soit pour de bon, je ne te laisserai pas partir, me quitter et m'abandonner. Pas après ce que nous sommes en train de vivre. Je ne te le permettrai pas. » je lui dis sincèrement en attrapant ses mains.

Il entrelace nos doigts, et je me penche sur lui pour presser mes lèvres contre les siennes. Je ferme les yeux et inspire profondément tout en frottant mon nez contre le sien.

« Quoi qu'il arrive, je serai là, Harry. Toujours... mais, tu as besoin d'aide, je ne le nie pas. Seulement, ce que tu ne sembles pas comprendre, c'est que je suis là pour t'aider à aller mieux et guérir ! Niall flippe carrément parce qu'il découvre que sa sœur est une folle perverse narcissique. »

Il hoche lentement la tête. Je n'imagine même pas ce qui est en train de se passer dans la tête de Niall en réalité. Et pour rien au monde je ne voudrais être à sa place. Pour rien au monde. Je pourrais lui en vouloir pour le discours qu'il a eu ce soir, mais, en fait, je le comprends. C'était une manière de nous protéger de nous-même avec Harry mais nous avons besoin de le faire seuls.

« Mais, pour y arriver, tu dois tout me dire, Harry. Tout. Alors, je voudrais que tu arrêtes de me cacher des choses, et de me mentir. Je sais qu'elle a abusé de toi. Je ne suis pas idiot. Et je mettrais ma main à couper qu'elle levait même la main sur toi ! Ca expliquerait pourquoi tu as peur d'elle ! »

Je vois le regard de Harry se remplir de larmes une fois de plus, et mon cœur se serre une fois de plus dans ma poitrine. Pour une fois, j'aurais voulu me tromper !

J'ai conscience que tout ce que je dis n'est pas facile à entendre, mais je le fais pour lui, pour nous. Il a besoin de cet électrochoc pour se rendre compte que, putain de merde, je suis là ! Pendant des années il a suivi aveuglément tout ce que pouvait lui dire sa femme. Elle le tenait par la peur, et le chantage, j'en suis certain. Maintenant qu'il veut s'émanciper, il doit s'en donner les moyens et, surtout, s'accorder une petite part de bonheur, avec moi. Il doit avoir son propre avis.

Mais, alors que je pensais qu'il allait se terrer dans son silence, je vois Harry prendre une grande inspiration. Ses lèvres tremblent, son regard est fuyant et rougi par ses larmes. Il ressemble à une épave.

J'en veux tellement à Perrie pour l'avoir mis dans un état pareil. Il est tellement abattu, qu'aujourd'hui j'ai du mal à réellement voir la personne qui se cache sous cette carapace...

« Elle... elle m'a menacé, Louis. Elle m'a dit qu'elle le ferait. A chaque fois qu'elle... à chaque fois qu'elle levait la main sur moi, qu'elle me frappait, ou qu'elle m'humiliait, ou qu'elle me forçait à... elle disait qu'elle me tuerait, et que personne ne le remarquerait, que personne ne me chercherait, elle disait que je n'étais personne et que je ne manquerais à personne. »

Comment peut-on dire une chose aussi horrible à quelqu'un ?

Bon sang, comment on peut faire ça ?

Je secoue lentement la tête en me pinçant les lèvres. J'inspire profondément et je prends ses mains dans les miennes. Je les porte à mes lèvres, et je les presse contre ma bouche. Je relève ensuite le regard pour le planter dans le sien. J'y lis de la détresse, de l'angoisse, mais au loin, j'y vois une lueur d'espoir... Sauf que je vais devoir attiser cette flamme pour qu'elle ne s'éteigne pas. Jamais.

« Elle paiera pour ce qu'elle t'a fait. Je t'en fais la promesse. »

Je l'entends sangloter silencieusement, et je le reprends contre moi. Je le berce et embrasse son front avec douceur. Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi, mais lorsqu'il reprend la parole, sa voix ne tremble plus. Elle est presque... sereine.

« J'ai... des photos.

-Tu as des preuves ? » je lui demande en me redressant d'un geste.

Il hoche lentement la tête en inspirant profondément. Je le vois, il refoule ses larmes.

Il prend une grande inspiration et attrape son téléphone dans sa poche pour chercher les clichés dans ses dossiers. Je glisse une main sur un de ses genoux, et je le serre comme pour lui donner une vague d'apaisement. Il s'arrête sur une photo pendant un moment, avant de finalement me tendre l'appareil.

Je me pince fortement les lèvres en découvrant le visage de Harry tuméfié avec la lèvre coupée et gonflée, ainsi qu'une mèche dans le nez.

« Elle a fait ça quand je l'ai quitté, juste avant qu'elle parte pour New-York. Elle m'a frappé au visage... C'était la première fois qu'elle le faisait sur un endroit visible. Elle l'avait toujours fait de façon à ce que ça ne se voit pas.

-Comment elle a fait ça ? je murmure avec horreur.

-Une chaussure... »

Je la déteste. Je la déteste pour ce qu'elle lui a fait, pour ce qu'elle lui fait subir, et pour les séquelles qu'il va garder toute sa vie. Comme si, perdre son frère, son jumeau, sa moitié, n'était pas suffisant !

« Ecoute Harry... maintenant que tu m'as tout dit, on va aller voir un avocat, que tu le veuilles ou non. On va lui montrer ces photos, et lui mettre le certificat de paternité sous le nez une fois qu'on l'aura récupéré. Il n'aura pas d'autre choix que d'être en ta faveur. Tu vas raconter ton histoire ! »

*

Le réveil de ce matin a été difficile. Harry et moi avions encore passé une nuit épouvantable. Après tout ce que nous nous sommes dit hier, je l'ai consolé pendant une bonne partie de la nuit, et nous avons trop peu dormi. Je commence d'ailleurs à ressentir les premiers signes de mon corps, pour me dire de faire attention. Je ne tiendrai pas ce rythme encore longtemps et à voir la tête de Harry, lui non plus.

Comme hier, nous avons amené Samuel à l'école. Puis, j'ai déposé Harry au boulot avant de moi-même aller à l'agence. Pendant que Niall lui, est resté chez moi. Je crois qu'il commence à vraiment flipper, et qu'il cherche des solutions partout. Avant de partir, il était au téléphone avec un avocat de la côte ouest. Heureusement qu'il est là, parce qu'il va savoir gérer tout ça, ou tout du moins, il va savoir entourer Harry des bonnes personnes.

J'ai passé une matinée plutôt calme au bureau, je n'avais pas beaucoup de travail. Je crois que Liam m'allège mes journées. Il sait que j'ai la tête ailleurs. Je ne lui en veux pas, mais je n'ai pas envie d'avoir un traitement de faveur. D'autant plus que lui aussi a vécu des moments stressants ces derniers temps avec le retour de sa sœur dans sa vie. Mais, je ne peux que le remercier, parce que je pense que, pour le moment, je serais incapable de gérer un gros dossier.

Vers dix heures trente, Eleanor m'a envoyé un message pour me proposer de déjeuner avec elle, ce qui m'a tout de suite redonné le sourire. Nous nous sommes vus dimanche matin, et pourtant j'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis. Il s'est passé tant de choses entre-temps... J'ai beaucoup à lui raconter.

A midi, je me retrouve donc dans un petit restaurant du quartier de mon agence, à attendre mon amie. Je pianote rapidement sur mon téléphone professionnel pour répondre à quelques mails que je n'ai pas pris le temps d'ouvrir ce matin, et lorsque j'entends la chaise en face de la mienne, je relève les yeux vers la nouvelle arrivée.

Eleanor est rayonnante. Elle affiche un magnifique sourire. Ses lèvres sont peintes en rouge et elle porte une jolie robe longue à fleurs avec un perfecto en cuir, et quelques tresses dans ses cheveux... blonds ?

« C'est quoi ça ? je lui demande lorsque j'attrape une de ses mèches de cheveux en rigolant.

-Nouvelle vie, donc nouvelle coupe de cheveux ! Ça aurait pu être pire ! Je voulais du rouge à la base, mais la coiffeuse à calmé mes ardeurs.

-Du rouge ? Mais ça ne va pas la tête ? » je lui demande en rigolant.

Mais, ça ne m'étonne pas d'elle. Après tout, je l'ai déjà vu revenir de chez le coiffeur avec un tie-and-dye vert. Le tout pour aller à une manifestation pour le développement durable. Ça nous avait tous beaucoup amusé, mais Matthew avait un petit peu moins apprécié, même si je sais qu'aujourd'hui il en rigole.

Je finis par lâcher la mèche de cheveux de mon amie, et nous nous installons à table, l'un en face de l'autre. Elle attrape une carte qu'elle parcourt rapidement du regard, en reprenant la parole :

« Je voulais me les couper mais... j'ai besoin de ma longueur pour me coiffer au mariage, donc je vais attendre septembre et je les couperai sûrement au carré. »

Je hoche lentement la tête, avant de percuter ses paroles : Au mariage, en septembre...

QUOI ?

« Attends, attends, tu es sérieuse, vous voulez vraiment vous marier avant la fin de l'été ? Mais c'est... je commence avant qu'elle ne me coupe.

-Oui, dans six semaines, je sais. On a décidé d'arrêter la date au premier week-end de septembre. Mais vous avez de la chance ! Nous étions à deux doigts d'aller à Vegas ! » me dit-elle d'un air autoritaire.

Et je comprends par son ton que c'est Matthew qui a insisté pour qu'ils fassent ça correctement, avec tout le monde. Il sait qu'elle aurait fini par regretter de ne pas partager ce moment avec ses proches.

Et puis, j'aurais été vexé de ne pas pouvoir être là le jour de son mariage !

« Avoue, c'est Matthew qui a su te convaincre ! je lui dis en souriant en coin.

-J'étais prête à faire ma valise sur le champ moi... » m'avoue-t-elle avec une petite moue.

Qu'est-ce que je disais... Je lis en elle comme dans un livre ouvert, mais elle me le rend bien. Elle est capable de la même chose avec moi. Je crois que nous nous complétons assez bien elle et moi.

« Six semaines, ça va ? Tu vas tenir ?

-Je ne sais pas, murmure-t-elle en souriant.

-Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas avoir longtemps à attendre avant de te faire appeler Madame Daddario.

-Eleanor Daddario. Ça sonne plutôt bien, non ? » dit-elle niaisement en regardant la bague à son doigt.

Je souris sincèrement en la voyant ainsi. Je crois d'ailleurs que je ne l'ai jamais vu comme ça ! Qui aurait cru qu'elle serait aussi épanouie et heureuse aujourd'hui, vu l'état dans lequel elle est rentrée d'Inde.

Je ne sais pas comment Matthew s'y est pris, mais c'est un véritable magicien quand il s'agit d'Eleanor. J'espère qu'ils pourront vivre une belle et longue histoire, ils le méritent malgré ce que pourrait penser certains de nos amis.

« Dis Louis... je pourrais te demander un service ? » me demande-t-elle alors en reposant sa carte sur la table.

Je fronce les sourcils en voyant un petit sourire se dessiner sur le coin de ses lèvres.

Ok, là, ça ne m'annonce rien qui vaille. Je connais ce sourire, et je ne suis pas certain qu'il me plaise. Je sais où il me mène à chaque fois, et ce n'est jamais bon.

« Je t'écoute, mais je t'avoue que je m'attends au pire, je lui dis en grimaçant.

-Tout de suite, murmure-t-elle en roulant des paupières.

-La dernière fois que tu m'as fait une tête comme celle-ci, nous venions tout juste de nous rencontrer et je me suis retrouvé au milieu d'une jungle party à l'autre bout du monde. Dois-je te rappeler que tu as failli nous tuer dix-huit fois sur la route avec ton scooter de l'enfer ! » Je m'exclame en rigolant.

Eleanor sourit légèrement avant de hausser des épaules, l'air de rien. Comme si cette aventure était on ne peut plus normale. Mais j'oublie parfois ce qu'est la normalité dans le monde complètement déluré de mon amie.

« Oui, mais tu y as rencontré l'homme de ta vie ! » me dit-elle en souriant sincèrement.

Harry...

J'y ai rencontré Harry, ça je ne peux pas le nier, c'est grâce à elle que je l'ai rencontré. Mais, de là à dire que c'est l'homme de ma vie, je ne sais pas, mais je l'espère. Je l'espère sincèrement... Je veux me battre pour quelque chose. Je veux croire que ce que je suis en train de vivre en ce moment sert à quelque chose, et que dans quelques années, je serais toujours avec Harry.

« Bon, je l'avoue c'était une belle rencontre, mais quand même, je finis par lui dire.

-Une belle rencontre ? Tu rigoles j'espère, c'est LA rencontre de ta vie, et tout ça grâce à moi !

-Tout comme je suis celui qui t'a présenté Matthew, ne l'oublie pas ! »

En y pensant, c'est assez rigolo. C'est grâce à elle que j'ai rencontré Harry, parce que si elle ne m'avait pas invité à cette soirée, je ne l'aurais certainement jamais connu. Et sans moi, elle ne serait pas sur le point de se marier avec Matthew. Si par le passé, je lui en ai presque voulu de m'avoir invité à cette soirée, aujourd'hui, j'en suis heureux.

Cependant, elle reprend vite la parole en se raclant la gorge.

« Bref, ne t'inquiète pas, ce n'est pas la mer à boire ce que j'ai à te demander, m'assure-t-elle comme pour me rassurer.

-Je t'écoute, mais je m'attends au pire.

-Tu voudrais être ma demoiselle d'honneur ? » me demande-t-elle avec un sourire jusqu'aux oreilles.

Et ça l'amuse en plus de me poser cette question !! RAAAH. Etre son témoin ne lui suffisait pas, il fallait qu'elle me demande en plus, d'être sa demoiselle d'honneur.

Bon, je l'avoue, je suis touché. Cela prouve bien que notre relation est unique. Nous n'avions pas grand-chose en commun lorsque nous nous sommes rencontrés. Pourtant, sept ans plus tard, nous en sommes là, et nous sommes inséparables. Cela veut aussi dire qu'elle me veut de A à Z pour organiser son mariage, et son enterrement de vie de jeune fille. Je ne sais d'ailleurs pas du tout ce que je vais pouvoir lui faire pour cette soirée. Il va falloir que j'y réfléchisse. Mais, là n'est pas la question pour le moment !

Eleanor me regarde avec son sourire Colgate. Je vois bien qu'elle se retient de pouffer de rire cette bécasse !

Mais bon sang, sa fraicheur de vivre, et sa bonne humeur me donne du baume au cœur. J'avais vraiment besoin de passer un moment avec elle pour retrouver le sourire, après les jours de merde que j'ai passé !

« J'ai déjà un super costume en tête pour aller...

-AH NON. Je veux bien être ta demoiselle d'honneur, je dis en mimant des guillemets, mais il n'est pas question que tu m'habilles de la tête au pied ! Parce que je te connais, je vais me retrouver avec un costume rose bonbon ou bien à fleurs et j'aurais l'air malin après ! »

Mon amie explose littéralement de rire en secouant la tête, avant de me rassurer :

« J'allais te dire que c'était pour aller avec tes yeux ! Un costume bleu, de la même couleur que tes yeux, merci je ne suis pas idiote ! Je n'allais pas te faire un costume made in rideaux de mamie !

-Il ne manquerait plus que ça ! je m'exclame en souriant.

-Bref, tu es d'accord ? »

Comme si j'avais le choix...

« Si ça me donne le droit de faire ce que je veux de toi pour ton enterrement de vie de jeune fille, y'a pas de raison que je dise non ! » je lui réponds pour la taquiner.

Elle sourit en approuvant d'un signe de tête, mais elle tient tout de même à ajouter en souriant :

« Sauf que je sais que je serai, moi aussi, ta témoin le jour de ton mariage, Louis alors... n'oublie pas que je pourrais me venger !

-Tu ne perds pas le nord ! je lui dis en souriant.

-Ben non, qu'est-ce que tu crois ! »

Elle me sourit largement en rigolant avant de finalement reprendre avec beaucoup plus de sérieux :

« Si je t'ai demandé ça, Louis, c'est que c'est un moment important pour moi. J'ai conscience que c'est un petit peu bizarre comme demande pour un homme. Mais la vérité,c'est que je ne voyais personne d'autre que toi pour remplir ce rôle. Evidemment que je ne vais pas t'habiller comme un clown ! me dit-elle en rigolant. Mais je veux que tu sois là, que tu m'aides et que tu m'assistes pour organiser ce mariage.

-J'accepte avec plaisir, El', ça me touche énormément. Mais... je n'aurais pas attendu que tu me proposes ce rôle-là pour m'incruster dans l'organisation de ton mariage ! »

Mon amie n'a pas le temps de me répondre, qu'une serveuse vient déjà à notre rencontre pour nous demander de passer commande. Nous faisons notre choix, puis lorsqu'elle s'éloigne, Eleanor reprend la parole.

« Merci beaucoup d'accepter Louis...

-Avec plaisir, ne t'inquiète pas, c'est normal que j'accepte. Donc... si vous avez arrêté une date, c'est que vous avez trouvé un lieu ?

-Oui ! Les parents de Matthew ont des amis qui ont une maison dans les Hamptons. Elle donne directement sur la plage... J'aimerais faire une cérémonie laïque, les pieds dans l'eau.

-Plus romantique, tu meurs... mais où est passé la Eleanor rebelle qui veut briser les chaînes que nous impose notre société ? »

Eleanor sourit et me donne une petite tape sur le dessus de la main. Elle sait bien que je me moque d'elle, mais en réalité, je suis heureux de la voir comme ça. Elle qui était contre tout, il y avait de quoi s'inquiéter pour son avenir parfois avec ses comportements.

« Bref, assez parlé de moi, Lou, comment tu vas ? » me demande-t-elle sérieusement.

J'aurais dû me douter, qu'elle en viendrait forcément à moi à un moment. Elle ne supporte pas être au centre de l'attention. Je reprends donc la parole en toute sincérité. De toute façon, elle remarquerait tout de suite que je lui mens si je lui dis que tout va bien.

« Je t'avoue que passer du temps avec toi me fait du bien, et me change un petit peu les idées. Tu l'as bien compris maintenant, la situation est compliquée avec Harry et... elle l'est de plus en plus. Il a fini par nous dire toute la vérité concernant Perrie, je lui dis en me pinçant les lèvres.

-C'est aussi grave que ce que je pense ? »

Je me pince les lèvres, en hochant la tête.

« Elle levait la main sur lui. Elle l'humiliait à longueur de journée et elle a détruit, petit à petit, le peu d'estime qu'il avait de lui-même. Quand il l'a quitté alors qu'ils vivaient encore à Londres, elle l'a tabassé avec une chaussure. Une chaussure Eleanor ! Il m'a montré une photo de son visage après ça. Il était méconnaissable. Autant au départ j'avais de la pitié pour elle, mais maintenant je ne lui accorde plus aucune indulgence après ce qu'elle lui a fait. Il n'en est pas question ! »

Eleanor se pince les lèvres en hochant la tête. Je ne sais pas si elle continue de voir Perrie, malgré tout ce que nous avons appris sur elle, mais je ne crois pas, je ne l'espère pas. Elle m'en aurait parlé sinon. Et si c'est le cas, je ne le supporterais pas.

Cette fille est malade. Il n'y a pas d'autre explication pour qu'elle ait un comportement comme celui-ci.

« Je ne sais pas comment Harry fait pour continuer de se lever le matin. A sa place, je serais dévastée, j'aurais essayé de me foutre en l'air depuis bien longtemps, finit-elle par m'avouer.

-Moi non plus je ne sais pas comment il a fait pour tenir, sûrement grâce à Samuel. Et je me sens tellement chanceux de l'avoir retrouvé maintenant, je n'ose pas imaginer ce qui aurait pu lui arriver sinon. »

Elle hoche lentement la tête en se pinçant les lèvres, et j'enchaine sur la dernière discussion que j'ai eue avec Niall, puis avec Harry. Je pense qu'il est important que j'ai son avis à elle aussi. Si j'ai réussi à me faire ma propre opinion et à guider Harry vers cette dernière, je veux m'assurer, qu'elle pense comme moi, et qu'elle ne soutiendra pas Niall.

Eleanor m'écoute attentivement et je la vois se retenir pour intervenir. Mais elle me laisse expliquer tout ça, et je termine par lui donner mon point de vu. Il n'y a pas si longtemps que ça, elle se serait déjà enflammé deux ou trois fois durant mon discours. Comme quoi, on évolue tous avec le temps...

Une fois mon récit terminé, je la vois soupirer lourdement avant de reprendre pour me répondre.

« Je ne suis pas d'accord avec Niall. Moi, tout ce que je vois, c'est un garçon complètement paumé et brisé par la vie. Alors peut-être que son comportement a été inapproprié, mais merde, sept ans plus tard il revient, et il s'accroche à toi, alors si ça, ça ne s'appelle pas de l'amour, je suis la reine d'Angleterre. Niall a peut-être raison sur certains points, mais Harry et toi, vous avez un truc. »

#NoahFIC _ HOLA. Pas le temps d'épiloguer malheureusement.... MAIS un petit "je t'aime" ça ne fait de mal à personne n'est-ce pas ? :p 

Pour celles qui ne me suivent pas sur Twitter ! J'ai sortie une version broché de & du T1 de vous pouvez vous les procurer sur Lulu !
Merci à Amélie, Cindy & Célestine pour les corrections ! 


Loves.

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