Harry et moi avons passé une nuit très agitée, mais pas dans le bon sens du terme. Il n'a pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. Il a passé son temps à se tourner et se retourner dans tous les sens, à essayer de trouver le sommeil. Et lorsqu'il me sentait réveillé, il se collait à moi, à la recherche de mes bras, de ma présence et de mon réconfort. Je l'ai senti pleurer silencieusement contre-moi, à m'en déchirer le cœur.

Ce matin, quand nous nous sommes levés, nous étions épuisés, et nous n'avions pas assez dormi. En voyant nos cernes, Niall et Vanessa ont dû se faire une toute autre histoire. Pourtant, je n'ai fait que serrer Harry dans mes bras, et le bercer jusqu'à apaiser ses larmes, rien d'autre.

Nous sommes tous réunis autour de la table de ma cuisine. Samuel déjeune en silence, encore tout ensommeillé pendant que nous discutons tranquillement. Avec ses boucles blondes en bataille, et ses petits yeux, j'ai vraiment l'impression d'avoir un mini-Harry devant moi. Samuel est tout simplement adorable.

Harry et moi sommes les seuls à aller travailler ce matin. Niall est en repos jusqu'à mercredi. Il a demandé un petit break, pour s'accorder du temps avec sa famille. Mais il est en pleine promo de son nouvel album. Il est censé être sur tous les fronts ! Le clip que nous avons tourné ensemble va sortir dans les jours à venir, et il devrait enchaîner les plateaux télé et les émissions de radio. Sa tournée doit commencer à la rentrée, en septembre. Même si, pour le moment, il est avec nous, je sais que ça ne durera pas. Malheureusement. Quant à Vanessa, elle reprend l'avion ce soir pour Los Angeles. Elle aurait voulu rester, mais son boulot ne lui permet pas de faire ce qu'elle veut. Et je réalise le sacrifice que cela peut être pour Niall.

Après notre petit déjeuner, j'ai insisté pour qu'avec Harry, nous amenions Samuel à l'école. J'ai conscience que Perrie risque de vite se retourner contre lui en prenant un avocat. Je ne sais pas combien de temps il lui reste avec le petit, alors je veux qu'il puisse profiter de chaque instant avec son fils. Harry va devoir se battre pour le garder auprès de lui. Niall sera de notre côté, mais Perrie reste sa mère. Tant que nous n'avons aucune preuve de la paternité de Harry et qu'il n'ouvre aucune procédure juridique contre Perrie, nous avons les mains liées.

Nous avons donc déposé Samuel à l'école, et j'ai vu que le petit était super content que ce soit son papa qui l'amène jusqu'au portail. Maintenant que j'ai passé du temps avec eux, et que je commence à comprendre le fonctionnement de cette étrange famille, j'ai tout de même quelques questions qui me viennent en tête.

« Quelque chose te tracasse, Louis ? Finit même par me demander Harry alors que je roule vers l'hôpital pour le déposer avant son embauche.

-Je t'avoue que je suis un petit peu perdu. », je lui dis en grimaçant.

Même si j'ai les yeux fixé vers la route, je le sens m'interroger silencieusement du regard. Je me racle la gorge pour lui répondre :

« Pourquoi Samuel t'appelle papa, si aux yeux de tous, Noah est son père ? »

Je pense ma question légitime. Je ne comprends pas bien cette logique. A la place de Perrie, si j'avais perdu le supposé père biologique de mon enfant, je me serais battu pour qu'il le connaisse à travers mes mots, et mes paroles.

Alors pourquoi aurait-elle laissé Harry devenir cette figure paternelle pour Samuel ?

Harry semble réfléchir à la bonne façon de me répondre pendant un petit moment :

« Ça s'est fait naturellement à vrai dire. Après mon retour de Thaïlande, je me suis rapidement installé avec Perrie. De ce fait, nous vivions déjà ensemble quand Samuel est né. Quand il a commencé à parler, il appelait tout le monde papa, ça a exaspéré Perrie, alors elle a fini par lui dire que c'était moi papa. Ce genre de phase est un passage obligé chez les enfants, mais elle ne l'a pas supporté, et j'étais là... donc voilà. La disparition de mon frère était encore trop récente, et elle était incapable d'en parler. Donc j'imagine que c'était plus simple pour tout le monde.

-Mais... les parents de Perrie n'ont rien dit par rapport à ça ? Et votre entourage ?

-Ses parents pensent que nous sommes un vrai couple, alors ils ont trouvé ça normal je suppose. Tu la verrais Louis... c'est une grande actrice quand elle veut, elle pourrait tromper n'importe qui. Tout le monde n'y a vu que du feu ! Même mes parents la croient !

-Elle les voit toujours ? », je m'étonne en me rappelant que lui ne les a pas vus depuis des années.

Il hoche lentement la tête avant de m'expliquer qu'il avait insisté pour que Samuel ait un lien avec sa famille paternelle, quoi qu'il arrive. Même s'il était fâché avec ses parents, ce n'était pas une raison pour que son fils lui, soit coupé d'eux.

Et je le trouve très courageux d'accepter cela.

« Alors certains nous traitent de fous, d'autres nous félicitent pour notre courage. Les avis sont mitigés, mais si Samuel est mon fils... je pense que je préfère cela, plutôt que le contraire. Je n'aurais pas pu lui enlever ça. S'il avait réellement cru à Noah comme figure paternelle, et bien je ne pense pas que je m'imposerai comme je le fais maintenant, par respect pour mon frère, mais aussi pour ne pas briser mon fils. Je ne veux pas qu'il se sente perdu ou quoi que ce soit.

-Il connaît l'existence de Noah ? Je veux dire... comme ton frère. »

Harry hoche la tête en me répondant bien rapidement :

« Oui, mais c'est difficile d'expliquer tout ça à un enfant de six ans. »

Ça, je veux bien le croire !

Je glisse une main sur son genou, et je le serre doucement entre mes doigts. Il me lance un regard doux, et je me penche vers lui à un feu rouge pour embrasser ses lèvres avec douceur.

« Merci d'être là, et de me soutenir, Louis, tu ne t'imagines pas ce que ça représente pour moi. »

*

Après avoir déposé Harry à l'hôpital, je suis parti embaucher. J'ai passé une matinée assez ordinaire entre mes coups de téléphone et mes rendez-vous. Ce n'est qu'à midi, lorsque je vais toquer à son bureau pour le prévenir que je pars déjeuner, que je croise Liam pour la première fois de la journée.

Après avoir reçu son autorisation d'entrer, je pousse la porte, et me retrouve alors devant un joli portrait de famille. Zayn est installé dans un des canapés du coin salon, Nolan dans les bras, pendant que Liam relit un dossier sur son bureau, lunettes de vue sur le nez.

« Et bien, j'arrive en pleine réunion de famille ? » je demande en refermant la porte derrière moi.

Liam sourit en refermant son dossier et il se lève de son bureau, pendant que Zayn me répond :

« J'ai amené Nolan, pour que nous puissions déjeuner tous les trois.

-Tu es bien chanceux Liam, crois-moi ! Je n'en connais pas beaucoup qui ferait ça ! » je réponds en souriant.

Mon collaborateur sourit en hochant la tête. Je sais qu'il a conscience de la chance qu'il a d'avoir Zayn. Sa vie n'aurait certainement pas été la même sans lui.

Mon ami s'approche de moi pour me saluer et nous nous approchons ensuite de Zayn et Nolan. Le petit garçon est debout sur les genoux de son père et gazouille avec bonheur. Je lui gratouille gentiment le ventre après avoir embrassé son front, et sourit à Zayn pour le saluer. Puis, il se tourne vers moi après avoir laissé Liam prendre Nolan dans ses bras :

« Tant que tu es là, Louis, je voulais te remercier pour ce que tu as fait pour Liam vis-à-vis de sa sœur. », intervient alors Zayn en me fixant.

Donc, Liam lui en a enfin parlé. C'est une très bonne chose.

Je souris en secouant la tête. Je ne suis pas étonné de ses remerciements. Ça fait partie de lui. Il aime dire les choses, autant quand ça va bien, que lorsque ça va mal. Il estime que la franchise est sûrement la chose la plus importante au monde. Je l'apprécie énormément pour cette raison. Liam a de la chance d'avoir quelqu'un d'aussi franc et honnête que lui dans sa vie. C'est un gage de tranquillité et de bonne entente dans un couple.

« Tu n'as pas à me remercier. Il me semblait normal de le faire.

-Oui, mais certain n'aurait pas fait tout ce que toi, tu as fait Louis, affirme Zayn en me fixant.

-Et je ne peux que le confirmer. », ajoute Liam en s'installant dans un des fauteuils.

J'en profite pour m'asseoir moi aussi.

« Du coup, j'ai proposé à Liam de l'inviter un soir à dîner à la maison, explique Zayn en me souriant. Sans toi, ça n'aurait sûrement pas été possible, Louis.

-Ne me remercie pas, j'ai simplement fait ce que j'aurais voulu que Liam fasse pour moi si les rôles avaient été inversés. Et... je sais qu'il l'aurait fait. Donc je ne me suis pas posé de question !

-Et c'est bien pour cette raison que je te remercie, Louis, tu en fais tellement pour tout le monde autour de toi... Tu ne dois jamais oublier que toi aussi tu as le droit d'être heureux. D'accord ? », demande Liam.

Au delà d'être associés, Liam et moi, nous sommes de véritables amis. C'est d'ailleurs cette amitié qui nous a poussés à travailler ensemble. Il me semblait logique de l'aider, alors qu'il était dans le besoin. En plus, je crois qu'avec toute cette histoire autour de Harry, j'avais besoin de voir un petit peu de bonheur dans les yeux de quelqu'un. Aider Liam à retrouver sa sœur était le meilleur moyen pour ça.

Je souris à mes deux amis, et reprends la parole :

« Quand vient-elle alors ? je demande.

-Demain soir, répond Zayn en hochant la tête. Je crois que mon cher mari aurait été incapable d'attendre plus longtemps. »

Liam roule des paupières en lui donnant un coup de coude sous les éclats de rire de son époux.

Ces deux-là sont tellement amoureux. Parfois, je me surprends à jalouser leur relation. Ils ont l'air de s'aimer comme des fous, on dirait que c'est facile pour eux ! Je sais que Liam en a bavé, et que Zayn n'a pas dû passer que de bons moments à essayer de l'aider à aller mieux. Mais aujourd'hui, le résultat est là !

« Bref, elle vient demain soir... nous nous sommes appelés hier. Elle m'a parlé de Nicola. Elle doit venir cet été. Elle lui a dit qu'elle m'avait vu, et elle était prête à sauter dans le premier avion pour venir me voir ! avoue Liam en souriant grandement.

-C'est génial, Liam, sérieusement, j'assure en hochant la tête.

-Bon, assez parlé de moi ! Comment vas-tu ? me demande alors mon ami.

-Oui, parce que ça commençait à faire un petit peu mégalo là, mon chéri. », le taquine Zayn.

Je rigole de bon cœur face au regard faussement assassin de Liam. Je secoue lentement la tête avant de prendre la parole, après un haussement d'épaules.

« Bien. Enfin, ça pourrait être pire. Les choses se dégagent petit à petit pour Harry, mais c'est encore compliqué. Niall est arrivé ce week-end. Il va rester à New-York pendant quelques semaines. Donc, ils va pouvoir aller chez lui. Après la semaine que l'on a passé... je pense que c'est mieux.

-La semaine ? Il est resté la semaine chez toi ? s'étonne Zayn. »

Je hoche la tête en réalisant que je n'en ai pas réellement parlé à part à Eleanor. Il est vrai qu'elle est la seule au courant de tout. Si bien que j'ai l'impression de vivre une double vie. Celle que je partage avec Harry d'un côté, qui est presque irréelle, puis la vraie vie de l'autre avec le reste de mes amis.

« Oui... c'est compliqué, je réponds en grimaçant.

-Et bien... si je m'attendais à ça, murmure Zayn en grimaçant.

-Tu arrives à gérer ? » me demande alors Liam.

Je hausse les épaules en regardant mes deux amis. Je crois que j'y arrive plutôt bien. Depuis le retour de Niall, je suis même serein quant à la tournure des évènements. Les choses sont bien loin d'être réglées, mais ça s'éclaire, petit à petit.

« Si tu gères... c'est le principal »

Enfin, je gère... en théorie.

*

Lorsque j'arrive chez moi, Niall est déjà rentré avec Samuel. Ce matin, nous avons convenu qu'il irait chercher le petit parce qu'Harry et moi terminions trop tard. Je lui ai laissé une clé avant de partir pour qu'il puisse aller et venir comme il le voulait durant la journée.

Je dépose mes affaires dans l'entrée et les retrouve dans le salon. Samuel est assis par terre, penché sur la table basse en train de faire ses devoirs, pendant que Niall l'aide, tranquillement installé dans le canapé.

Je m'approche en souriant, et les salue.

« Louis ! » s'exclame Samuel en se redressant d'un geste lorsqu'il me voit.

Le petit garçon se lève et abandonne son cahier pour venir à ma rencontre. Niall referme le livre de lecture de son neveu, et se lève du canapé. Il m'offre un sourire qui se veut légèrement crispé. Ça n'annonce rien de bon.

Mais je fais attention à ne rien laisser paraître. Samuel n'a pas besoin de voir mon trouble. Je me mets à sa hauteur pour le saluer. Je lui donne ensuite le paquet de bonbons que j'ai acheté spécialement pour lui, en sortant du bureau. Nous avons eu une discussion pendant le week-end, qui m'a apprise que nous aimions les mêmes guimauves enrobées de chocolat. Quand je suis passé devant l'épicerie au coin de la rue de mon agence, je n'ai pas résisté.

« Voilà pour toi bonhomme !

-C'est vrai ? C'est pour moi ? » demande-t-il en faisant les gros yeux.

Je rigole légèrement face à sa réaction et je hoche la tête. Je lui embrasse la joue en me redressant et ajoute :

« Seulement si tu m'en laisses un petit peu !

-Ben oui ! Evidemment que je le ferai ! T'inquiète pas Louis ! » réplique le gamin en retournant vers son cahier de cours.

Niall le suit du regard pendant un instant, et il me fait un signe de tête pour me demander de le suivre. Nous nous retirons vers le coin nuit, et nous enfermons dans la chambre où il a dormi cette nuit.

« Il y a un souci ? je l'interroge inquiet.

-Perrie attendait Samuel à la sortie de l'école, elle voulait le récupérer. Quand elle m'a vu elle a vite déguerpi. Heureusement que je suis arrivé en avance, sinon il ne serait pas avec nous ce soir. Mais maintenant qu'elle a la certitude que je suis dans le camp de Harry, elle va forcément impliquer la justice, et contacter un avocat. Si ce n'est pas déjà fait. Elle commence à réaliser les conséquences de ses actes. »

Je soupire largement en me laissant tomber sur le rebord du lit double. Je glisse une main dans mes cheveux. Nous aurions dû nous en douter. Il paraissait évident qu'elle serait présente ce soir à la sortie de l'école. Nous avons eu de la chance qu'elle ne le récupère pas ce midi. Nous avons été bien incrédule de croire que nous pourrions écarter Samuel de sa mère ainsi. Je secoue la tête avant de la relever vers Niall, en plongeant mon regard dans le sien. Nous allons vraiment devoir parler avec Harry, et faire quelque chose. Il risque de tout perdre sinon. Mais, vu comme il s'est fermé hier quand nous avons commencé à parler avocat, justice et plainte... Je n'ose même pas imaginer la suite des évènements.

« Notre seule chance serait de faire un test de paternité pour gagner des points, murmure Niall en me regardant.

-Il ne veut rien faire, Niall, tu l'as aussi bien entendu que moi ! Il ne veut rien faire ! Il m'en a parlé, il t'a impliqué et maintenant il ne veut rien faire ! Il a peur d'elle ! Il m'a avoué, en me regardant dans les yeux qu'il a peur d'elle ! »

Niall hoche la tête en me regardant. Il se pince fortement les lèvres avant de commencer à faire les cents pas dans ma petite chambre d'ami.

A ce rythme, il risque de me donner le tournis.

« Tant que Samuel est là, on doit faire ce test. » me dit-il tout bas en se retournant vers moi.

J'approuve d'un signe de tête, parce qu'il a raison, et que je ne peux que l'approuver. Sauf que nous ne pouvons pas l'obliger à le faire, nous ne pouvons rien faire sans son approbation.

« Si je réussis à le convaincre, tu pourrais demander à Max de faire ce test ? me demande-t-il alors.

-Oui... je peux. Mais... comment vas-tu t'y prendre ?

-En lui faisant comprendre qu'on ne lui laisse pas le choix. » me dit simplement Niall en sortant de la chambre.

Je soupire lourdement, prends une grande inspiration, et je sors à mon tour de la pièce. Je retrouve Samuel dans le salon, qui chante un des derniers hits à la mode, et je ne peux m'empêcher de grimacer en reconnaissant la fameuse chanson de Camila Cabello. Il ne manquait plus qu'elle pour embellir ma fin de journée !

Je m'approche de Samuel et il me sourit en me voyant arriver vers lui.

« Tu peux vérifier mes devoirs, Louis ? » me demande-t-il en me tendant son cahier lorsque je m'assois sur le canapé.

Je souris en l'attrapant et parcours la leçon du regard avant de vérifier son exercice. J'ai l'impression de retomber dix ans en arrière, lorsque je vivais encore chez mes parents et que j'aidais mes sœurs à faire leurs devoirs. Je corrige deux ou trois choses avec Samuel, lui rends son cahier et l'aide à rectifier. Tout ça me donne presque l'impression de vivre une journée normale...

Lorsque Niall revient dans le salon une grosse trentaine de minutes plus tard, nous avons fini et nous nous goinfrons de guimauves au chocolat avec Samuel. Mon ami arbore un air sérieux et déterminé. Il a réussi à convaincre Harry.

« Samy, on doit retrouver papa à son travail, on doit aller faire quelque chose d'important avec lui ! s'exclame Niall

-Oh, trop bien ! J'y suis jamais allé à son nouveau travail ! répond Samuel en se levant, tu crois qu'il voudra bien me montrer ses trucs de docteur ? »

Niall rigole doucement et hoche la tête sans l'ombre d'une hésitation, un sourire sur les lèvres :

« Evidemment, allez, hop, on y va. »

Je me redresse et attrape mon téléphone pour composer le numéro de Max. Il ne met que quelques secondes à peine pour me répondre. Je m'éloigne vers le coin cuisine et lui explique rapidement la situation. Mais je n'ai pas le temps de terminer, qu'il me coupe :

« Harry me l'a déjà demandé, on va faire les prélèvements sur lui en vous attendant.

-Merci... Merci infiniment.

-Louis, c'est à ça que servent les amis...

-Mais merci quand même. »

Je l'entends soupirer à l'autre bout du fil et il m'explique rapidement où le retrouver lorsque nous arriverons à l'hôpital. Quand j'ai raccroché, Niall a déjà préparé Samuel et me prévient qu'une voiture nous attend en bas de mon immeuble. Je hoche la tête, attrape ma veste et mon portefeuille avant de quitter l'appartement à leurs côtés.

Nous montons dans la berline noire stationnée devant l'entrée et nous roulons en silence tout le long du trajet. Samuel regarde le paysage défiler par la fenêtre, Niall a le nez plongé dans son téléphone, et moi j'essaie de ne pas trop penser à tout ça, ou je risque de demander au chauffeur de me ramener illico chez moi pour m'y enfermer jusqu'à perpétuité.

Quand nous arrivons, Niall demande à la personne qui nous a conduite, que je comprends comme étant son chauffeur, de nous attendre. Nous quittons la voiture et nous nous engouffrons dans l'hôpital. Je les guide à travers les couloirs que j'arpente un petit peu trop souvent à mon goût ces dernières semaines. Nous montons rapidement à l'étage du service d'Harry et Max et les retrouvons dans la petite salle de garde que mon ami m'avait indiquée au téléphone.

Niall entre le premier dans la salle, suivi de Samuel, et je referme soigneusement la porte derrière moi. Instinctivement, je vais tout de suite poser mon regard sur Harry. Je souris en voyant Samuel qui est déjà dans ses bras. Son petit garçon lui raconte que je l'ai aidé à finir ses devoirs, et Harry tourne la tête vers moi avec un sourire légèrement tendu, à cause de la situation, mais clairement attendri par les mots de son fils.

« Ah oui ? Il a fait ça ?

-Oui ! Il m'a dit les fautes que j'avais faites et après on a corrigé tous les deux ! Il explique mieux que le maître ! J'ai tout compris du coup !

-Tu as de la chance d'avoir un professeur particulier comme Louis alors... » murmure Harry en reposant son fils à terre.

Je souris, attendri par le petit commentaire de Harry et je m'approche. Je dépose un baiser furtif sur sa joue et je sens sa main se perdre dans le bas de mes reins. Je souris à son geste, et m'éloigne pour laisser Max s'approcher de Samuel.

« Alors mon garçon, je vais te donner ce gros coton-tige et tu vas le frotter sur ta langue, ok ?

-C'est pour faire quoi ? interroge le petit en fronçant les sourcils.

-Un jeu. Mais pour gagner, il va falloir aussi faire une piqûre.

-Une piqûre ? J'aime pas les piqûres moi ! », réplique Samuel en faisant les gros yeux.

Ça commence bien...

Harry s'approche alors de son fils. Il relève la manche de sa chemise pour lui montrer l'intérieur de son coude où un coton est scotché avec un morceau de sparadrap.

« J'ai fait le même jeu mon chéri. Et j'ai eu une super sucette après.

-Oh. Donc... un coton-tige, et une piqûre et après... j'aurai une sucette ? demande Samuel en se tournant vers Max.

-Affirmatif !

-Ok. Mais faut pas faire mal avec la piqûre ! »

Max rigole et hoche la tête. Il lui demande de s'asseoir sur le canapé de la salle de pause, et il lui tend le kit de prélèvement buccal. Il lui montre comment l'appliquer sur sa langue, puis, il récupère le relevé pour le mettre dans un tube en plastique. Ensuite, il attrape une aiguille et les tubes de prélèvement de sang. Il installe un garrot au-dessus du coude du petit garçon, mais Samuel commence à rapidement s'agiter en voyant l'aiguille arriver vers sa peau.

« Non ! Elle est trop grosse ! Je veux pas ! » réplique-t-il en retirant son bras de l'emprise de Max.

Harry se pince les lèvres, et s'approche. Il s'assoit à côté de lui, et embrasse son front pour le réconforter. Il passe un bras autour de lui et murmure.

« Regarde-moi Samy, tu n'as qu'à me faire un câlin, et tu verras, tu ne sentiras presque rien. Comme... une piqûre de moustique.

-Juste un moustique ? Promis ? demande le petit garçon en se pinçant les lèvres.

-Je te le promets. Moi, je n'ai presque pas eu mal. Mais tu dois être fort ! Tu es un grand garçon, n'est-ce pas ? »

Samuel hoche lentement la tête, et il vient se blottir contre Harry, en tendant son bras à Max. Je vois le petit fermer les yeux en plissant les paupières, et serrer les lèvres lorsque l'aiguille s'enfonce dans sa veine. Harry ne cesse de lui murmurer des mots doux pour l'apaiser, et Max remplit deux tubes rapidement. Il retire le tout et colle un morceau de coton là où il a fait le prélèvement. Il range tout son attirail, puis va vers la table où un paquet de bonbons est ouvert. Samuel n'a pas bougé des bras de Harry. Mais dès qu'il voit la sucette apparaître devant ses yeux, il se détache de son père et l'attrape avec gourmandise.

« Tu auras les résultats quand ? je l'interroge.

-3 à 5 jours, répond Harry pour Max.

-Exact, ce sera rapide. Je vais tout faire pour les avoir avant la fin de la semaine. »

Nous hochons tous la tête, satisfaits de cette réponse. Plus vite nous aurons les résultats, et plus vite nous serons fixés. Je pense cependant que l'attente risque d'être longue...

« Légalement, est-ce qu'elle doit être mise au courant ? » intervient alors Harry en regardant Max en se pinçant les lèvres.

Je me tourne vers Harry et je suis extrêmement peiné de voir autant d'angoisse dans son regard.

« Vous êtes légalement mariés, donc...

-Attends, attends, Perrie et toi ? Vous êtes vraiment mariés ? » je m'exclame en me tournant vers Harry.

Je le vois river son regard sur ses pieds, et il hoche lentement la tête.

« Tu... tu ne l'avais pas compris ? interroge Niall.

-Non. Désolé, de ne pas m'être posé la question ! Toute cette histoire est déjà bien assez tordue pour moi ! » je réplique en secouant la tête.

Harry grimace, et s'apprête à me parler, mais Max le coupe bien rapidement pour terminer ce qu'il était en train de dire. Je crois qu'il n'a pas envie d'essuyer une dispute, et qu'il a du travail à faire. Ce que je peux comprendre. C'est déjà énorme qu'il ait pu nous recevoir si rapidement pour ce test.

Donc, quand il reprend la parole, je me referme, et Harry se tait.

« Comme je le disais, vous êtes légalement mariés, donc, Samuel est sous votre garde à tous les deux. Elle n'a pas besoin d'être au courant, car dans une situation normale, il est sous-entendu qu'elle l'est. Et il en sera de même pour les résultats, je n'ai pas besoin de les lui faire parvenir. Cependant, cette réponse aurait été différente si vous n'aviez pas été mariés.

-Bien, c'est mieux comme ça, répond Niall.

-Bon, je vais vous laisser, je suis de garde ce soir, et je dois commencer mes visites.

-Merci encore Max. » je réponds en hochant la tête.

Max salue tout le monde, et quitte la pièce. Je sens Harry se fondre dans le canapé dans lequel il est installé et je soupire lourdement. Niall attrape la main de Samuel et déclare qu'ils vont faire un tour et qu'on se retrouve à la voiture dans quinze minutes.

Une fois tout le monde dehors, excepté Harry et moi, il relève les yeux vers moi et murmure :

« Il me semblait évident que tu l'avais compris... Elle porte une alliance, et j'en ai une, moi aussi.

-Non, ce n'était pas évident pour moi, Harry. » je réponds en me laissant tomber à côté de lui.

Il glisse une main sur ma cuisse, la descend lentement pour aller serrer mon genou et je tourne la tête vers lui.

« Perrie et moi nous sommes mariés un an après la naissance de Samuel. A l'époque, je ne pensais pas vivre ce que j'ai vécu toutes ces années, la situation n'était pas la même qu'aujourd'hui entre elle et moi. Je croyais l'aimer. Je croyais vraiment à ce que nous vivions. Ça m'a aidé à faire le deuil de mon frère, Louis.

-Qui a fait la demande à qui ? » je lui demande alors.

Il se pince les lèvres et fuis mon regard.

Je crois que ça répond à ma question.

« Et elle t'a appelé comment en faisant sa demande ? Harry ou Noah ? »

Je vois sa mâchoire trembler à ma réplique, et il soupire en secouant la tête avant de répondre :

« C'est vraiment bas de me balancer ça en pleine gueule.

-Elle continue à le faire, n'est-ce pas ? Elle continue de t'appeler Noah ? »

Il ne me répond pas. Il se lève d'un geste et secoue la tête, se triturant nerveusement les doigts.

« Harry, regarde-moi ! » je lui demande avec force.

Il se retourne d'un geste vers moi. Je le vois trembler. Je le vois trembler de peur.

Je répète ma question :

« Est-ce qu'elle continue de t'appeler Noah ? »

Il hoche lentement la tête en laissant quelques larmes rouler le long de ses joues.

Et le pire dans tout ça, c'est que je ne suis même plus étonné .

Je prends une grande inspiration, me lève du canapé, et me dirige vers la porte :

« On y va. »

Il ne me répond pas, et il m'emboîte le pas. Nous refermons la porte de la salle de garde derrière nous. Nous traversons le service, puis l'hôpital, et nous retrouvons Niall et Samuel dans la berline noire qui nous a amené jusqu'ici. Nous montons à bord, et sans un mot, nous roulons jusque chez moi. Une fois en bas de mon immeuble, je sors de la voiture en claquant la portière.

J'entends Niall échanger quelques mots avec son chauffeur, et nous nous engouffrons tous les quatre dans mon immeuble. Quand nous arrivons dans mon appartement, je fonce tout de suite sur la terrasse après avoir attrapé mon paquet de cigarettes. J'ai besoin de me détendre là.

« Je pensais que tu étais au courant qu'ils étaient mariés, Louis, murmure Niall en ouvrant la baie-vitrée.

-Elle continue de l'appeler par le prénom de son frère, Niall. Qu'ils soient mariés est le cadet de mes soucis là ! Il vient de me dire qu'elle continuait de l'appeler NOAH ! Alors qu'il est mort depuis sept ans. SEPT PUTAIN D'ANNÉES ! Tu sais ce que ça veut dire surtout ? Au début, elle faisait ça quand ils couchaient ensemble. Sauf que, vu le regard qu'il a quand on lui parle d'elle, ils ne font pas l'amour, Niall. Crois-moi.

-Ma sœur n'est pas une violeuse.

-Non, c'est une psychopathe. Mais... je crois que ça se rapproche. » je réplique durement.

Il soupire lourdement en attrapant mon paquet de cigarettes dans mes mains. Il s'en allume une et la porte à ses lèvres. Je ne l'ai jamais vu fumer je crois... Il ferme les yeux en prenant une grande inspiration en tremblant.

Je m'approche du bord, m'appuie contre la balustrade et me retourne vers Niall. Il me fixe, les larmes aux yeux et je comprends que tout ça ne pourrit pas seulement la vie de Harry, mais celle de tout son entourage. La seule chose que j'aimerais, c'est que Samuel soit épargné de toute cette peine. Mais, dans peu de temps, il risque de comprendre que rien ne va. C'est un enfant intelligent. Il va vite réaliser que la situation d'aujourd'hui n'est pas normale, il va commencer à réclamer sa maman, et à poser des questions. Il a sûrement déjà dû entendre, ou voir des choses anormales entre Harry et Perrie. Bon sang !

« Qu'est-ce que je vais faire de Perrie, Louis ? Qu'est ce que je vais faire avec ma sœur ?

-La faire aider. Elle est psychologiquement déséquilibrée. »

Il renifle légèrement avant de s'approcher de moi. Il s'adosse à la rambarde à côté de moi et porte la cigarette à ses lèvres en fermant les yeux.

« J'aurais dû le voir. J'aurais dû comprendre que les choses étaient si graves. Dès le départ, j'aurais pu le comprendre.

-Tu ne t'es jamais douté de quoi que ce soit ?

-J'ai sincèrement pensé qu'ils se servaient l'un de l'autre pour surmonter la mort de Noah.

-Harry est revenu uniquement en pensant qu'il était le père de Samuel, et Perrie en a profité. »

Il hoche lentement la tête, en inspirant profondément. Il reprend une taff sur sa cigarette en tremblant avant de tourner la tête vers moi.

« Je peux être honnête avec toi, Louis ? »

J'approuve d'un signe de tête en le regardant.

« Votre relation, elle est presque aussi malsaine que la leur. »

Sa réplique me fait l'effet d'un coup de poing dans la poitrine.

Je me tourne vers lui d'un bloc, choqué :

« Je te demande pardon ?! je réplique en fronçant les sourcils. Dois-je te rappeler que tu es celui qui m'a poussé dans ses bras, en venant pleurer au téléphone parce qu'il avait soi-disant besoin de moi ! »

Il hoche la tête, en jetant la moitié de sa cigarette consumée par-dessus la rampe de sécurité. Il se tourne ensuite complètement vers moi et plante son regard dans le mien.

« Harry est alcoolique, et dépressif. Quand je t'ai dit de revenir dans sa vie, ce n'était pas pour que vous passiez votre temps à baiser. C'était pour l'aider, tout court. Il m'a raconté votre semaine... Tu ne crois pas qu'il comble toutes ses addictions avec le sexe ? Le plaisir qu'il prend avec toi lui sert à atténuer ses peines, ses peurs, et son amour pour la bouteille. Il décharge complètement grâce à ça. Avez-vous passé ne serait-ce qu'une soirée sans baiser ou vous toucher ? Et ne me dis pas que vous faites l'amour parce que je ne te croirais pas. Tu ne t'es pas dit que ce comportement était anormal ? Sérieusement ? Tu ne crois pas que vous auriez dû aller doucement après ce que vous aviez vécu et aux vues de la situation d'aujourd'hui ? » me dit-il durement.

J'ouvre la bouche, prêt à répliquer mais... rien ne sort.

Je voulais aller doucement. J'ai franchement fait de la merde le soir où il m'a tout avoué. Mais après ça je voulais aller doucement, je voulais prendre le temps de réapprendre à le connaître. Sauf qu'il m'a poussé à bout, supplié et... j'ai cédé ! A chaque fois que nous nous retrouvions ici, chez moi, la première chose que nous faisions, c'était nous déshabiller. A chaque fois que son regard s'est fait plus triste, plus difficile à supporter pour lui, comme pour moi, ça s'est fini en partie de jambes en l'air.

J'ai servi de placebo...

« Il a raison, souffle Harry en refermant silencieusement la porte vitrée derrière lui. Il a entièrement raison. A chaque fois que je commençais à me sentir mal, que je commençais à trembler, ou bien à m'enfoncer, je... j'ai utilisé le sexe pour palier. Je n'ai pas pu m'en empêcher... tu n'as pas pu m'en empêcher. »

Je sens les larmes me monter aux yeux, et je secoue lentement la tête. Je ne peux tout simplement pas croire que tout cela soit vrai.

Niall nous regarde tour à tour avant de reprendre la parole, la mort dans l'âme :

« Je suis désolé, Harry, mais tu es en train de refaire le même schéma qu'il y a sept ans. Et le pire, c'est que tu ne t'en es même pas rendu compte. Tu te sers de Louis pour éponger tes peines, comme tu l'as fait en Thaïlande. Je ne doute pas de l'attachement que vous avez l'un envers l'autre, je ne doute pas que vous avez un lien fort et puissant ! Mais vous ne pouvez pas continuer comme ça. Si tu veux pouvoir te battre pour la garde de ton fils, il va falloir que ton comportement soit irréprochable. Sauf que, si à chaque fois que tu as un moment de faiblesse, tu te sens obligé d'aller baiser, ça ne va pas fonctionner. Alors que tu le veuilles ou non, il va falloir faire des choix, Harry. »

#NoahFIC __ Quand la réalité revient en pleine figure... je crois que le petit discours de Niall est une surprise pour bcp, mais je suis d'accord avec lui. Même si H a besoin de L leur récente relation n'est pas véritablement saine. Ils doivent faire la part des choses et pour le moment H ne peut pas... 

BON. Y'a plus qu'à croiser les doigts concernant le test de paternité. 

Pour bcp qui se sont posés la question sur le dernier chapitre, dans le cas de jumeau normalement il y a besoin des deux frères pour savoir qui est réellement le papa. MAIS on s'en fiche un petit peu c'est une fiction. :) 

Pour celles qui ne me suivent pas sur Twitter ! J'ai sortie une version broché de & du T1 de vous pouvez vous les procurer sur Lulu ! 

Merci à Amélie, Cindy & Célestine pour les corrections !

Love.