Epilogue
La voilà, c'est cette maison, ce grand portail de fer forgé. Je ferme l'application Google Maps et range mon téléphone.
Autour, c'est un lotissement des plus chics, rempli de villas luxueuses, du genre à accrocher des caméras de surveillance aux piliers en pierre. Tout est si calme et désert, difficile d'imaginer que c'est la bonne adresse, mise à part cette douteuse rangée de voitures garées le long du trottoir.
Un crissement retentit quand je presse le boitier high-tech, la voix masculine qui en jaillit l'est tout autant.
— Ouais ?
— Bonjour, je viens po...
— Ton nom.
— Euh. Tomlinson.
— Connais pas. Barre-toi.
Cric et plus rien. Génial. Sauf que c'est mal connaître ma détermination. Je n'ai pas galéré plus de trois mois pour tout abandonner devant un putain d'interphone.
— Tire-toi, gronde le boitier après que j'ai sonné à nouveau.
— Ecoute-moi bien fils de pute, tu m'ouvres où je fais débarquer tous les flics de la ville. Je veux pas d'emmerdes je viens juste voir mon ami et je sais qu'il est là !
Une minute s'écoule, la plus longue de ma vie, avant que le clignotement du mécanisme ne se déclenche. Je n'attends même pas qu'il soit ouvert avant de me faufiler entre les deux pans d'acier, comme s'ils risquaient de brusquement se refermer.
Une allée de graviers blancs sépare un beau jardin. Quelques voitures supplémentaires y sont garées, cachant la vision de la villa, voilà pourquoi je vois pas tout de suite cet homme me fondre dessus.
Il se poste si près de moi que j'en tressaute. Son nez frôle le mien, son souffle chargé de relents d'alcool et de cigarettes. Il a le crâne rasé et une gueule particulièrement inquiétante. La façon dont s'agite son corps laisse deviner que malgré sa maigreur, cet homme est redoutable.
— Qui tu viens voir.
— Styles.
Pas très virile cette voix Tom's.
Son regard froid comme l'acier me détaille lentement, puis il renifle bruyamment en repartant entre les voitures. C'est le signe que je dois le suivre j'imagine.
Nos pas crissent dans les graviers. Je lève la tête et observe cette immense villa blanche de plein pied. Style contemporain, piscine et jacuzzi, terrasse d'été. Sublime.
Malgré l'isolation que je suppose plutôt bonne, les basses d'une musique électro vibrent dans ma poitrine. Il y a une sacrée fête là-dedans.
L'homme a monté les trois marches de béton menant à la porte, je l'imite, c'est là qu'il fait brusquement volte-face et m'attrape la gorge en me plaquant au mur. Un râle étranglé m'échappe, pourtant je ne me débats pas, écartant même les bras pendant qu'il me fouille. Mon portefeuille m'est arraché sans qu'il ne me quitte de son regard rétrécit, agitant l'épais morceau de cuir sous mon nez.
— J'ai ton nom, dans dix minutes j'ai celui de toute ta famille, alors si j'entends un seul nom qui fuite ou si je vois passer une seule photo...
— Y en aura pas.
— Vaut mieux pour toi.
Il me relâche enfin et m'ouvre la porte. Je me jette presque à l'intérieur.
Dès les premiers pas, je découvre avec malaise l'ambiance qui s'y déroule. Les volets roulants des larges baies-vitrées sont fermés, les lumières tamisées. Un salon gigantesque m'apparait rempli d'une trentaine de gens, qui dansent lascivement, boivent ou discutent.
L'odeur de fumée et d'herbe est trop violente pour moi, j'en tousse deux fois, les épaules rentrées dans les omoplates tout en me frayant un passage entre les gens. Il y a beaucoup de têtes ici, mais pas la sienne.
Dans la cuisine même constat. Quatre personnes en costards et robes scintillantes discutent et rient. Il y a une femme assise sur le comptoir américain, un jeune mec se trace un rail blanc le long de sa cuisse. Je retourne sur mes pas en me raclant la gorge.
Le couloir est plongé dans le noir presque total. J'avance lentement entre les guéridons aux plateaux de verre, devinant les contours des grandes plantes et des sculptures. La décoration semble de très bon goût, contraste étrange entre la sophistication et la dépravation.
Derrière la première porte, je découvre un homme nu allongé sur un lit accompagné de deux femmes, l'une assise sur son visage et l'autre la tête entre ses jambes. Il ne faut qu'une seconde pour m'assurer que les tatouages ne sont pas les bons avant de vite refermer.
Bordel Harry...
L'espèce de salaud, il m'en aura fait voir de toutes les couleurs.
La chambre d'en face est vide, par contre la salle de bain ne l'est pas. De violents bruits d'ébats s'en échappent. Je me fais alors la promesse que cet endroit sera le dernier que je vérifierai.
C'est dans la dernière pièce que finalement je le trouve.
La porte s'ouvre, j'ose un œil hésitant avant de me figer.
Harry est là, adossé à la tête d'un superbe lit au design moderne, comme l'est le reste de cette chambre plus grande qu'un studio. Il est torse nu, ne portant qu'un jean dégrafé sur son boxer, une jambe allongée, l'autre repliée sur la couette épaisse. Il ne regarde pas vers la porte, bien qu'il m'ait vu entrer. Son visage est incliné sur le côté tandis qu'il s'allume une cigarette.
Putain que c'est dur de le revoir.
Je me suis longtemps demandé ça que ça me ferait. J'ai espéré que le moment venu, je le détesterai, lui en voudrais à mort, hurlerais et cognerais... finalement me voilà prostré les bras ballants, des larmes brulant ma gorge.
Merde je l'aime tellement.
Son regard intense se pose enfin sur moi. Aucune émotion ne transparait, il se contente de souffler la fumée.
— Tomlinson Junior, raille-t-il. Tu parles d'une putain de surprise.
Première attaque d'une longue série, je m'y suis préparé.
— T'étais en manque de sensations fortes ou tu t'es perdu ?
Là encore je ne réponds rien, je ne fais que le regarder, redessinant mentalement les traits de son visage, de sa chevelure, de ses muscles. Replongeant avec un besoin viscéral dans les souvenirs de la meilleure époque de ma vie, qui s'est brutalement achevée dans une loge, deux ans en arrière.
— Tout ce chemin pour pas ouvrir la gueule...
Dernier aboiement préventif, puisque lui aussi se met à me regarder dans les yeux. L'espace d'un instant, je sais qu'il est happé à son tour par les vestiges de notre histoire, happé par les regrets. Malheureusement une porte sur la droite s'est ouverte, brisant le lien.
Une jeune femme déboule de la salle de bain d'une démarche sexy, son corps divin simplement caché d'un string noir. Impossible de lui trouver la moindre imperfection, de sa peau mate, ses yeux clairs ou ses longs cheveux noirs lui coulant sur les reins.
Se balader nue devant moi ne la décontenance pas le moins du monde, elle a même souri avec effronterie tout en escalant à califourchon le corps d'Harry. Celui-ci empoigne sa fesse d'une main, tirant une latte sur sa clope de l'autre.
— Qui c'est ? Lui demande-t-elle en me reluquant verticalement.
— Une très vieille histoire.
— Elle cause pas des masses ta vieille histoire.
Mes poings se sont refermés contre mes hanches. La fille lui vole la cigarette, remuant ses seins généreux sous son nez.
— Tu l'as invité ?
— Il s'invite tout seul. C'est le genre acharné tu vois ?
— J'vois. Et il va juste regarder ?
— Cherche pas. Il est maqué et trop fidèle.
— Dommage pour lui.
Harry m'observe à son tour, me défiant et me narguant. Je le haïssais à l'époque quand il repoussait les limites, testant toujours un peu plus mon seuil de patience et de compréhension.
Dommage pour lui ça ne fonctionne plus désormais. Aujourd'hui je ne le crois plus le mec insolent, qui baise et qui boit. Je ne le crois plus le mec heureux qui possède la vie qu'il désire.
La fille semble s'impatienter, trop longtemps écartée par notre bras de fer. Elle rend la fin de la clope à Harry puis se penche vers la table de chevet, récupérant une trousse en cuir qu'elle déroule sur le matelas. Mon expression s'horrifie.
Des seringues. Des putains de seringues.
— Reste pas planté là bébé, me dit-elle, viens t'allonger on va se faire un fix ça va te détendre.
La voilà ma limite, et je n'aurais jamais pensé l'atteindre en moins de cinq minutes. J'ai brusquement bondi sur eux, arrachant cette femme du corps d'Harry. Elle glapit en essayant de libérer son bras, ses gros seins s'agitant dans tous les sens, jusqu'à ce que l'autre brun ne me saute dessus.
— Pour qui tu te prends ! Me gueule-t-il. T'as cru que t'étais qui pour débarquer ici et me faire chier ?!
La femme est relâchée. Je recule en écartant les bras pour englober la pièce, lâchant un rire dégoûté.
— Alors c'est ça Harry ? La fameuse vie que tu désirais tant ? C'est toute cette merde ?
Ses mâchoires se contractent, c'est le signal qu'il va venir au front. Il avale soudain la distance qui nous sépare puis vient coller son nez au mien, me transperçant de son regard acéré.
— T'es jaloux ? Me siffle-t-il entre les dents. Tu t'emmerdes dans ta gentille petite vie bien rangée alors tu reviens chercher ton vieux pote ?
Ne pas répondre. Rester imperméable. Le laisser cracher son venin jusqu'à épuisement.
— Qu'est-ce qui t'arrive Lou, tu baises plus ta femme et ça te rend triste ? T'as besoin de mon aide ? Au pire je peux te prêter la mienne, c'est la moindre des choses.
Dès la fin de sa phrase, mon poing s'est écrasé violement dans sa bouche. La fille pousse un hurlement, Harry grogne en se prenant le visage pendant que moi je secoue la main en grognant de douleur et de rancœur.
Finalement, je ne m'étais pas assez préparé.
Harry se plie en deux, du sang se met à couler abondamment entre ses doigts.
— Sale fils de pute ! Vocifère la métis en se jetant sur moi.
Ses poings se mettent à pleuvoir, la protection de mes bras n'est pas suffisante. Elle s'acharne comme une lionne, complètement hystérique, avant de carrément saisir un clavier de l'ordinateur et me l'éclater sur l'épaule. Des touches volent de partout, ses insultes aussi, mais soudain elle crie de souffrance en se faisant brutalement reculer en arrière. Un Harry au nez ensanglanté lui a saisi les cheveux et la balance vers la porte.
— BARRE-TOI ! Lui hurle-t-il. Si t'oses encore le toucher je te le fais bouffer ce clavier !
La métis n'en revient pas, elle bafouille de stupéfaction tout en réceptionnant la robe qu'il lui jette dessus. L'orgueil lui fait gonfler la poitrine, mais on voit qu'elle est terriblement blessée.
— Je me tire si tu me files le fix !
Il le lui colle sur la poitrine puis claque férocement les doigts vers la porte. Me semble-t-il qu'elle l'insulte en Portugais avant de la claquer sur nous.
Le silence retombe, une douleur sourde bat dans mon cœur et mon épaule. J'ai reculé contre le mur le plus proche et je m'y laisse glisser.
Harry s'éloigne cracher du sang dans le lavabo de la salle de bain, puis il se ramène, une serviette plaquée sur le visage. Lui aussi s'assoit et s'adosse, étendant ses jambes en geignant.
C'est si bizarre de ravoir son épaule contre la mienne, j'ai l'impression que ça fait une éternité...
Fut-il un temps où elles étaient toujours soudées l'une à l'autre, quand on marchait, dormait ou regardait la télé. Tout le temps.
Que nous est-il arrivé ? Comment a-t-on pu en arriver là ?
— Non mais sérieusement... en à peine dix minutes j'ai été menacé, j'ai vu des gens baiser, se droguer, on m'a attaqué, et tu finis la gueule en sang...
— Ouais, marmonne-t-il au travers de la serviette, je t'avais manqué hein ?
Quel con. Mais le pire c'est que c'est vrai. Avoir le cœur qui bat à tout rompre, l'adrénaline qui afflue dans mes veines, frémir de colère de peur et d'excitation... il n'y a que lorsqu'il est là que je me sens vivant.
Je crois que je le regarde avec trop d'émotion, car il s'est mis à grogner. J'ignore sa gueule dangereuse tout en lui saisissant les cheveux, attirant son visage et heurtant nos fronts. Son odeur n'a pas changée, toujours ce mélange de parfum, de clope et de sexe que j'inspire à plein poumons.
L'odeur d'une vie à mille à l'heure.
— Lâche, gronde-t-il.
Je ne le fais pas.
— Lou tu lâches ! Ça fait gay !
— Ta gueule.
Son faible rire est étouffé par la serviette. Pragmatique, il m'octroie une unique minute supplémentaire d'affection avant de remuer pour se libérer. Quand j'essaye de lui retirer le tissu pour vérifier l'ampleur des dégâts, il me claque la main et me scrute de biais.
— Tom's qui m'envoie une droite...
— J'avoue que ça me ressemble pas. T'y es allé fort aussi, t'as surestimé ma patience et mon self control.
— Tu le méritais, rétorque-t-il.
— Pardon ?! Et pourquoi au juste ? T'avoir cru quand tu m'as dit d'aller me faire foutre, d'épouser Carrie et de lui faire plein de blonds ? Quand tu m'as ordonné de te laisser vivre ta vie fabuleuse ?
Aucune réponse, il est trop fier pour admettre la vérité. Un nouveau silence s'impose, pendant que j'observe cette chambre aux si mauvaises ondes, cet endroit où il se détruit corps et âme en y fuyant la réalité.
— J'ai voulu t'appeler l'année dernière.
— Quoi ?!
Ma surprise est si grande que je suis incapable de garder la bouche fermée. Sa main a reculé la serviette rougeoyante, il en contemple la tâche sombre sur le blanc immaculé, mais en réalité il s'est perdu très loin dans ses pensées.
— Ouais. Quand j'ai entendu la musique que t'as composé passer à la radio, ça m'a fait quelque chose.
« Quelque chose » dans son vocabulaire, ça signifie beaucoup, et rien ne pouvait me faire plus plaisir que cet aveu.
Combien de fois me suis-je demandé ce que ça lui avait fait, s'il avait ressenti quoi que ce soit... alors l'imaginer se figer en reconnaissant ces fameux accords de guitare, ceux que j'ai composé en leur présence ; l'imaginer penser à moi, à nous, jusqu'à même hésiter en serrant le téléphone dans la main... ça me colle les larmes aux yeux.
— Bordel Lou, si tu chiales je te cogne. D'ailleurs file-moi mes royalties pour ce morceau, là t'auras de bonnes raisons de pleurer.
— Pardon ?! J'espère que tu plaisantes...
— Tes paroles sont un plagiat de mon adolescence.
— De « notre » adolescence. Et puis pas du tout.
— Sérieusement ? Un monde où le soleil brille pour tout le monde, où l'on brule les uniformes et où on peut vivre ensemble ? Des voyages, des obstacles, des jeunes qui jouent dans les cascades ?
— T'as pas le monopole de la cascade.
Un rictus déforme sa bouche ensanglantée, je pousse comiquement son épaule de la mienne. Malheureusement notre léger amusement s'évapore tout aussi vite qu'il est arrivé. Harry a reposé la serviette sur son nez, ses sourcils se froncent.
— Pourquoi t'es là Lou.
— Parce qu'il faut bien que quelqu'un fasse quelque chose. Moi ça va pas, ma femme ça va pas, et ça fait un bail que mon ancien mec ça va pas non plus.
Il ne relève pas les derniers mots, je crois qu'il n'en a plus la force. C'est sur une autre information qu'il rebondit.
— Comment elle va ?
Je suis sûr que la question lui brule les lèvres depuis le moment où j'ai posé un pied dans la chambre.
— Bien. Elle est rayonnante.
— Tu m'étonnes. La date approche.
Mes yeux s'écarquillent, je scrute avec stupeur ses mâchoires imperceptiblement se contracter.
— Comment tu l'as su ?
— Par une connaissance. Le monde est petit, trop petit.
Si je m'attendais à ça... au moins nous entrons tout de suite dans le vif du sujet.
— C'est vrai, admets-je. C'est dans deux mois.
— Chouette, crache-t-il presque. J'attends toujours le carton d'invitation...
— Tu serais venu si t'en avais reçu un ?
— Putain bien sûr que non ! Grogne-t-il. Si je devais me pointer là-bas, ça serait juste pour fermer les portes de l'église derrière vous et y foutre le feu.
— Mon Dieu il a pas dit ça, fais-je en levant une mine désemparée vers le ciel.
— Si, il l'a dit, renchérit-il en faisant un fuck en direction du plafond.
Mon soupir mortifié lui arrache un ricanement.
— Mmmh. Et tu me crois si je te dis qu'elle n'a toujours pas choisi sa robe ?
— M'étonne même pas. Elle fait encore chier avec ses petits nichons c'est ça ?
— L'enfer.
— Quel bordel cette nana. Quand est-ce qu'elle va enfin se regarder dans un foutu miroir et réaliser à quel point elle est canon !
Je me tue à le lui répéter. Cette femme est sublime, la plus belle sur terre, mais ces fichus complexes de jeunesse lui collent à la peau.
Ma bouche s'ouvre pour renchérir, sauf que je réalise qu'il s'est vouté, cachant ses yeux dans la serviette le corps secoué de spasmes.
Il pleure.
Impossible. Jamais je n'avais vu Harry pleurer. Jamais.
— Putain je l'aime tellement, gémit-il.
Je bascule sur le côté pour attraper sa tête dans le creux de mon coude, enfouissant ma propre douleur dans ses cheveux. Rien ne m'est plus insupportable que le spectacle de leur souffrance.
— Je sais que tu l'aimes, fais-je d'une voix brisée.
— Je le lui ai jamais dit, reprend-il, je suis tellement con, je pourrais crever de l'aimer et je le lui ai jamais dit.
Ses sanglots redoublent alors je m'accroche à lui de toutes mes forces, comme j'aurais déjà dû le faire deux ans en arrière, lorsque tout s'effondrait et qu'il a voulu nous sauver Carrie et moi. J'aurais dû deviner, j'aurais dû l'en empêcher. Putain que je m'en veux.
— Styles, gémis-je dans mes larmes.
— Je veux pas me réveiller le matin, parce qu'y a que de la merde autour, tout est moche, tellement moche, et j'ai mal tout le temps.
— Pars d'ici avec moi.
— J'ai tellement mal. Et je suis fatigué.
— Je te ramène. C'est fini, on rentre.
Ses sanglots redoublent, il tire si fort le col de mon pull qu'il me cisaille le cou. C'est comme s'il n'avait plus rien d'autre à quoi se raccrocher, comme s'il basculait.
Moi aussi je pleure, à en suffoquer, épuisé moi aussi de l'avoir cherché partout. Heureusement c'est terminé, je l'ai retrouvé et il ne m'a pas repoussé. C'était assurément la partie la plus difficile du plan.
À présent c'est Carrie que je dois récupérer, que « nous » devons récupérer. L'arracher aux mains de son futur mari, cet horrible manipulateur, cette raclure de la pire espèce.
J'avais promis de me battre, et ça ne fait que commencer.
Il nous aura fallu du temps, du recul et des erreurs, mais nous avons compris maintenant.
Jamais je ne pourrai aimer Camille, ni notre adorable maison en banlieue, parce que je les aime eux. Jamais Harry ne pourra être heureux sans nous, même en s'enfonçant des aiguilles dans la peau. Et jamais Carrie ne pourra trouver un homme qui l'aime plus que nous le faisons lui et moi.
Je suis adulte maintenant et j'ai compris ce qui compte vraiment. Alors j'emmerde ma famille, j'emmerde la société et j'emmerde les règles.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top