- C'était évident

- Harry -


A peine ai-je raccroché que je bondis de ma chaise, coupant le récit de la rousse dans la pire des impolitesses. Après avoir récupéré les deux casques derrière le comptoir, je zigzague entre les clients et quitte le lieu.

Sur le parking, quelques fumeurs discutent. Où est la blonde au cœur brisé ? Je la trouve là-bas, près de la route, en train de téléphoner au taxi. Elle fait volte-face quand j'arrive contre elle, ses yeux tartinés de maquillage s'arrondissent.

— Raccroche, lui dis-je fermement.

Elle déglutit puis se racle la gorge.

— Ho heu, excusez-moi, je vais annuler ma demande finalement, pardon, bonne soirée.

Elle retire le portable de ses cheveux et le range dans son sac, je lui fourre le casque dans les mains puis nous nous dirigeons vers ma moto. Elle n'est pas habituée, je crois bien que c'est sa première sur une sportive du genre, surtout qu'elle sait qu'on me l'a prêtée et que je n'ai pas du tout le droit de la conduire.

Le moteur rugit, elle s'accroche fort à ma taille, et dans ma grande miséricorde, je décide d'y aller mollo.

Nous avalons le bitume désert, le vent frappe nos corps. Je grille la plupart des feux rouges et double les quelques fêtards nocturnes. C'est beau, la ville semble illuminée juste pour nous.

A peine quelques minutes plus tard, elle se met à frapper vivement mon dos, alors je freine sur le bas-côté. Elle glisse de la scelle et arrache son casque avant de s'effondrer à quatre pattes dans l'herbe pour vomir. Je relève le mien pour m'allumer une clope en patientant, soufflant la fumée dans la nuit en regardant ma montre.

3h35. C'est fou comme le temps passe vite quand on s'amuse.

Des sanglots résonnent soudain en brisant le silence du champ, des sanglots de colère. Je descends de la moto et marche lentement vers elle. Elle est toujours par terre, la tête rentrée dans les omoplates tandis qu'elle pleure. Je mime un cadre photo dans sa direction et reproduit le bruit du clic avec ma bouche.

— M6 reportages bienvenue ! Ce soir nos journalistes ont enquêté sur les ravages de l'alcool. Harry, notre envoyé spécial a rencontré une de c...

— Ferme-la, m'assène-t-elle au milieu de ses larmes.

J'en recrache ma latte dans des rires, puis je m'accroupis contre elle. Je tire son épaule en arrière pour l'asseoir et j'essuie sa bouche avec la manche de ma veste. Elle renifle tristement, tourne son joli visage dépravé vers moi. Je mime un recul effrayé.

— Meuf, si tu cherches des paroles réconfortantes t'es mal tombée.

— Il t'a dit ? Renifle-t-elle. Tu es au courant ?

— De quoi. Que tu lui as avoué être amoureuse ? Je suis pas con merci, tu fais même plus l'effort de faire semblant.

Elle baisse honteusement le nez, moi je soupire bruyamment.

— Je savais que ça se terminerait comme ça...

— Comment ?

— Toi en larmes et lui comme un con. Y en a pas un pour rattraper l'autre. Il a clairement abusé avec ses légers dérapages sur votre amitié platonique. Toi par contre t'abuses avec tes crises surprises.

— C'est pas une crise, renifle-t-elle.

— Bien sûr que si ! Alors sous prétexte que t'as plus sa totale attention pendant deux heures et que t'as bu quatre verre d'alcool, tu nous pètes un drame de série B ? Je te jure ça aurait été moi je t'aurais enfoncé la tête dans les graviers, ça t'aurait calmé direct.

— Il fallait qu'on le dise !

— Tu choisis super bien tes moments. Bravo. Et tu croyais quoi, que devant tes trois pauvres larmes il allait plaquer sa brune et se jeter à tes pieds pour te crier son amour ? On est en train de parler de Louis Tomlinson là. Crois-moi qu'il aurait autant cogité avant d'appuyer sur le bouton de la bombe nucléaire.

— Je sais qu'il éprouve des choses pour moi, boude-t-elle. On est amis j'ai compris, mais je suis pas aveugle, y a pas que moi qui ressens des choses et je voulais juste qu'il me les avoue.

— Seigneur, fais-je dans un soupir dramatique, ces adolescentes qui regardent trop de films.

— Je me fais pas des films. C'est fort ce qu'on partage.

— Tu sais ce qui est fort surtout ? Quatre ans d'écart. Cinq heures de route, trois ans d'internat, un road trip, une brune aux gros nichons et un meilleur-pote pas très commode. Mais c'est beau de croire en ses rêves. J'allumerai un cierge pour toi. Amen.

Bon, c'était la tirade la plus bandante du siècle, mais forcément elle se remet à pleurer. Je roule des yeux en lui tapotant le dos, dans une sorte de compassion bizarre et maladroite à la Harry Styles.

— Allez respire. Au moins tu le lui as dit, il pourra plus faire comme s'il ne se doutait de rien.

— De toute façon je ne veux plus le revoir, déclare-t-elle, blessée.

— Sage décision. Cette relation c'est de la souffrance gratos qui vous apportera rien.

— Sans compter que toi ça t'arrange bien que je disparaisse de vos pattes...

— Ouep. Fini les blondes amoureuses tartinées de maquillage qui vomissent dans les champs. Un problème de moins.

Elle soupire tandis que j'essuie exagérément ma manche sur sa tunique.

— C'est bon, t'es remise on peut y aller ?

Je la relève puis la pousse devant moi jusqu'à la moto.

— Je te déconseille de dégueuler dans ton casque intégral, tu t'en remettrais jamais.

Elle sourit et c'était inespéré. Elle s'accroche à moi et j'abaisse ma visière avant de rallumer le moteur.

Nous rejoignons l'appartement en moins de dix minutes, elle se rend immédiatement dans la salle de bain pendant que je me prépare un café, je vais en avoir bien besoin. Mon téléphone sonne à ce moment, je sors sur la terrasse pour pouvoir parler.

— Styles, me dit-il avec inquiétude.

— On est à l'appart c'est bon.

— Comment elle va ?

— Je dirais qu'elle va comme une fille amoureuse à qui on aurait déchiqueté le cœur, pissé dessus et foutu le feu.

— J'suis une enflure.

— Pas du tout. C'était clair entre vous, vous étiez en couple tous les deux, vous êtes amis, ton côté du contrat il était respecté. T'es juste un connard trop affectueux, ça lui a fait sauter la soupape de sécurité.

— Bordel je m'en veux tellement.

— C'est bon, y a pas mort d'homme t'as juste remis les pendules à l'heure, et fallait le faire.

— Mais je lui ai hurlé dessus Harry, hurlé quoi, on s'est dit des trucs affreux.

J'arque un sourcil perplexe. Louis n'hurle jamais sur personne à part moi.

— Alors en plus de l'avoir remballée vous vous êtes disputés ? Mais pourquoi ?

— Je l'ai retrouvée accrochée à la bouche d'un mec, j'ai vrillé.

Mon rire franc me fait rejeter le visage en arrière.

— Elle est encore plus futée que je le pensais. Et toi gros débile tu marches pas tu cours dedans. J'aurais payé cher pour vous voir sérieux, je me serais prostitué.

Il ne répond rien mais soupire dramatiquement, moi j'en secoue la tête de désespoir. Il est bien ivre le copain et dans un sale état. Je déteste le voir comme ça.

C'est évident qu'il l'aime, mais il se focalise tellement sur sa jeunesse, la distance qui les sépare et l'impossibilité de se voir, qu'il ne s'en rend même pas compte. Pour lui "amour" rime tout de suite avec vie commune, petit pavillon en banlieue et deux labradors. Quand elle lui a balancé cet ultimatum en traitre sur le parking, il a dû baliser à s'en évanouir. C'était stupide... il avait juste une Carrie bourrée, jalouse et complexée qui attendait qu'il la rassure.

A sa décharge, c'est pas un mauvais gars, il est juste trop raisonnable. Il n'est pas du genre impulsif et il lui faut un bilan prévisionnel ou trois réunions de chantier avant d'envisager quoi que ce soit dans sa vie. Même son foutu cœur n'est pas capable d'un peu de folie, alors elle était mal barrée pour qu'il trompe sa nana, même par les paroles. Il est plus droit et honnête qu'un Pape.

Carrie sort soudain de la salle de bain, le visage lavé avec de nouvelles fringues. Lorsqu'elle se dirige vers sa valise et qu'elle remballe toutes ses affaires, ma bouche se tord, comprenant ce qu'elle fait. Je recule encore un peu sur la terrasse pour me faire silencieux.

— Mec, elle fait sa valise.

— Quoi ?!

— Elle va me demander de l'accompagner au premier bus.

— Putain non... (j'entends les graviers et une exclamation rauque) merde non ! Empêche-la !

— J'empêche rien du tout. Je la comprends, j'aurais pas franchement envie d'être là quand vous allez tous revenir, ta meuf compris.

— Mais je ne lui ai pas dit au revoir Harry ! Non je suis pas d'accord !

— T'as ta meuf accrochée à toi et tu pourras pas t'en débarrasser cette nuit, alors tu laisses partir Carrie et tu t'occuperas de ce merdier plus tard. Nos potes se sont tapé quatre heures de route pour venir.

— J'ai pas voulu ça, gémit-il.

— Je sais mec. Tu veux toujours satisfaire tout le monde et que tout le monde soit heureux, je sais, mais le monde merveilleux de Louis où tout le monde est heureux, c'est un monde imaginaire.

Sa plainte se fait désemparée, moi je regarde ma montre.

— Vous allez où là ?

— Le bar ferme dans dix minutes, ils veulent aller à l'Underground.

— Ok, je dépose Carrie au bus de 5h15 et je vous y rejoins.

— Bordel, gémit-il encore.

— Ouais, c'est dur. Bourre-toi la gueule bien comme il faut, ça passera mieux.

Sur ces mots je raccroche et ouvre la véranda pour entrer, Carrie tourne la tête vers moi.

— Harry, est-ce que t...

— Je t'y emmène, t'inquiètes.

Je récupère mon café puis m'allume une cigarette en m'asseyant dans le clic-clac. Elle termine sa valise en titubant encore un peu.

Après sa joie et son excitation de la journée, je n'aurais jamais cru la retrouver dans cet état quelques heures plus tard...

Elle renverse soudain sa trousse de toilette, tout se déverse sur le sol, nous regardons les crèmes et les flacons rouler. Elle s'agenouille lourdement et commence à ramasser, balançant les trucs à même la valise. Le moindre de ses gestes retranscrit la colère et la douleur qu'elle éprouve. À la dernière crème, sa main s'immobilise, je sais déjà qu'elle va pleurer. Un premier sanglot contenu la fait frémir, elle en voute les épaules, le suivant la fait basculer dans les larmes.

Je pose mes coudes sur mes genoux et me masse les yeux, incapable de savoir quoi faire dans ce genre de situation. Généralement, je me tiendrais déjà à dix kilomètres de ce canapé.

Je déteste les filles qui pleurent, c'est tellement gonflant, mais là c'est différent, je réalise que je déteste qu'elle pleure.

— Reste pas par terre comme ça sérieux, fais-je d'une voix trop autoritaire.

Elle hoquète puis tire la chaise de la table pour s'y assoir mollement, ça n'arrange pas franchement le problème majeur, mais c'est déjà mieux.

Le silence revient, entrecoupé de ses sanglots. Elle finit par légèrement se calmer.

— Harry, renifle-t-elle tout à coup.

— Mmmh ?

— Est-ce que c'est parce que je suis blonde ou que... j'ai pas beaucoup de... que je suis pas...

Elle ravale ses larmes et baisse le nez. Moi je la regarde en secouant la tête.

— T'es sérieuse là ? T'es pas en train de te comparer à Loriane ou aux autres meufs de la soirée j'espère ?

— Non, se défend-elle piteusement.

Pourtant c'est ce qu'elle fait, elle se compare à ces filles sexys venues pour s'éclater, c'est n'importe quoi.

— Personne n'a fait attention à moi, hésite-t-elle, alors...

Mon regard se plisse et ma voix baisse encore d'un ton.

— Si t'avais envie de t'amuser ce soir Carrie, c'était pas dur, t'avais juste à raccourcir la jupe, grimper sur les jambes d'un mec que tu ne connais que depuis trente minutes et lui foutre la main au paquet. Crois-moi t'en aurais eue de l'attention. Alors si c'est vraiment ça le fond du problème, on va tout de suite dans ma chambre, mais j'espère pour toi que c'est ce genre d'attention-là dont t'as envie.

Sa tête blanche se secoue négativement, je fends donc l'air de la main pour couper court à ces stupidités.

Carrie n'est pas sexy, c'est évident, mais elle est belle, une beauté pure trop innocente, pas assez sûre d'elle et maladroite. On pourrait presque voir dans son dos la centaine de casseroles qu'elle se trimballe, celle d'une autorité trop stricte et d'un cruel manque de vie sociale. Mais c'est rien ça. C'est rien du tout. En à peine une semaine elle a déjà beaucoup appris, elle commence à rattraper ceux qui ont pris de l'avance.

Elle se trompe lourdement en pensant qu'elle n'est pas intéressante, c'est juste qu'on a pas envie de s'amuser avec elle de cette façon. Mais elle va le devenir, amusante, j'en suis persuadé, c'est juste pas encore son moment. Louis l'a entraperçu tout ça, voilà pourquoi il a déraillé pendant ces vacances. Parce qu'il a vu.

Mes yeux clignent et ma bouffée d'alcool se dissipe. C'est fou comme je philosophe quand je suis bourré.

Carrie apprécierait certainement que je lui fasse part de mes pensées, ça la consolerait un peu, mais voilà, je suis vraiment pas doué avec les relations humaines moi non plus, alors je me désespère tout seul de lui sortir un :

— Arrête de chialer sérieux.

Elle acquiesce en reniflant puis termine de ranger sa valise. Nous avons encore une heure à attendre.

Quand le moment est enfin arrivé, nous quittons l'appartement. Dehors la nuit noire me semble trop calme, comme si elle était à l'affût de ce genre de situations gênantes, avide de secrets à raconter plus tard.

Il nous faut cinq minutes pour rejoindre l'arrêt de bus qu'elle avait raté la première fois. C'est un peu craignos pour une fille de quarante kilos, et même pour moi en fait.

Elle s'assoit dans l'abri et je m'allume une clope en observant le paysage.

Dix minutes plus tard, des phares brisent l'obscurité. J'avance sur la route pour que le bus me voie. Il ralentit, je lui monte la valise sur les marches de la porte qui s'ouvre. Carrie s'avance, de nouveau les larmes ont embué ses yeux. Ça me fait du mal, cette vision est trop sombre, et pourtant j'y suis habitué aux ténèbres.

Elle monte sur la première marche quand moi je redescends. Je me tourne lui faire face, elle m'esquisse une espèce de sourire éteint, un sourire qui me bouleverse.

Franchement c'est injuste, après avoir brillé comme un soleil pendant une semaine et s'être acharnée à illuminer cet appartement gris, c'est une gamine éteinte pleine de doutes et de complexes qui s'en va.

Je ne suis pas d'accord, ça me fait trop chier.

Elle enclenche son éternel salut du bout des doigts, mais j'attrape le col de son t-shirt et attire son visage contre le mien. Nos bouches se pressent fermement, elle se retient sur mes clavicules en contenant un gémissement. La surprise lui vrille les traits et le regard, mais elle ne se recule pas, elle garde nos lèvres collées.

Sa bouche est douce, le truc le plus doux que j'aie jamais touché.

Ma main attrape ensuite ses cheveux courts et met presqu'immédiatement fin à ce baiser. Nous restons nez contre nez, à se scruter. Mes paroles fermes se perdent sur sa bouche.

— T'es une nana géniale Carrie et t'es belle ok ?

— Ok, me chuchote-t-elle.

— Tu prends soin de toi, tu souris et t'emmerde le monde.

— J'emmerde le monde.

— Bien. Allez bouge.

Je libère ses cheveux et m'éloigne de quelques pas en arrière, tandis qu'elle grimpe vite. Les portes se referment, mes yeux la suivent pendant qu'elle traverse ce bus désert. Elle s'assoit puis vers le milieu puis décale contre la fenêtre pour me regarder.

Souris, allez. Souris bordel.

Le bus redémarre, elle pose sa main sur la vitre et m'offre enfin un sourire, un sourire aux dents écartées qui chasserait la nuit et ferait venir le matin si c'était possible. Je lui mime de dégager vite, elle rit en baissant le nez.

En une minute le bus disparait dans la nuit, tout comme la petite blonde, et je reste longtemps planté sur cette route.

Normalement je devrais les rejoindre en boite, mais c'est la dernière chose au monde que j'ai envie de faire. Rejoindre quoi de toute façon ? Un Louis dévasté qui noie ses doutes et sa souffrance dans la vodka, ou des amis en train d'emballer leurs conquêtes de la soirée.

Je m'en fous.

Exactement, je me contrefous des heures de route qu'ils se sont tapé pour venir, ni qu'ils puissent me faire la gueule, tout comme je me contrefous de la rousse qui fait vibrer ma poche, se demandant sûrement pourquoi je ne mets pas à exécution tout ce que je lui ai glissé à l'oreille.

Je m'en fous et je rentre chez moi.

Le silence m'accueille, c'est reposant. Je balance mes clefs sur la table et me dirige vers le frigo, mais sur le chemin mon pied écrase quelque chose qui crisse. Je me baisse et tâtonne, mes doigts se referment sur un minuscule tube en verre. C'est un échantillon de parfum presque vide. Une languette blanche qui le contourne, avec une inscription au stylo, « Mon Paris – YSL ». Je le débouche et le sens, une tête blonde m'apparait alors, un sourire plus grand qu'elle. Je le rebouche et m'étale sur le canapé sans même le déplier, fermant les yeux en inspirant fort, la fiole toujours serrée dans ma paume.

Il sent bon ce parfum.

SURPRISEEEE

Mes chéries, franchement vous m'avez fait rêver avec votre nombre de com sur le dernier chapitre, tous vos avis, vos discussions, vos thèses... j'ai tellement kiffé vous lire que du coup j'ai corrigé à fond le chapitre suivant, vous m'avez motivée.

BON ! ET CE BAISER ON EN PARLE ?! Ouais, parlez-m'en. Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.

J'ai adoré écrire ce chapitre, j'adore le Harry qui voit tout ça d'un œil extérieur, qui arrive à dédramatiser parce qu'il en a rien à foutre, qui roule des yeux parce que les sentiments ça lui passe trois kilomètres au dessus de la tête. J'adore.

Je vous dis à vendredi soir les nenettes <3

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