•64. Résultat•

Eren

- Le taxi est à dix kilomètres, tu peux descendre ma valise 'Ren ?

J'hoche la tête distraitement et me saisi de la valise de Livaï ainsi que de la mienne alors que le noiraud enfile ses chaussures, assis sur le bord de mon lit téléphone encore contre son oreille de sa conversation avec notre chauffeur.

Notre week-end chez mes parents s'est bien déroulé. Limite trop bien même. Mais j'en suis content. Vraiment très content.

Je descend les escaliers, nos deux bagages en main, et les déposes dans l'entrée.

- Prêt au départ ça y est ? me demande mon père, appuyé contre le mur dans mon dos.

Je sursaute un peu, ne l'ayant pas vu plus tôt, puis lui répond.

- Eh oui. Ça passe vite un week-end.

- Oui. Tu peux venir avec moi cinq minutes s'il te plaît ?

- Euh, oui ? Où ça ?

Il ne me répond pas et sort de la maison, les mains enfouies dans les poches de son pantalon de travail. Perturbé par son comportement, je le suis sans rechigner jusqu'au cabanon-atelier qui trône au fond de notre jardin, sur le côté droit de la maison.

- Il y a un problème papa ? je demande inquiet.

- Non pas vraiment fils. J'ai juste quelques questions à te poser.

- Du genre ?

- Est-ce que j'ai pû dire ou faire quelques choses de mal par rapport à toi, vis à vis de ton homosexualité, quand tu étais encore à la maison ?

Mon souffle se coupe. Voilà une discussion gênante dont je me serais bien passée.

- Euh... Qu'est ce qui te fait penser ça ?

- Tu ne m'en a pas parler avant. Alors je me demande pourquoi, c'est tout.

- Eh bien... Non p'pa.

- Alors pourquoi ne pas en avoir parler plus tôt ?  Ta mère n'a aucune problème avec ça et moi non plus mais ça me travaille.

- Je sais pas comment aborder ça moi c'est tout... Ça change rien p'pa, il n'y a aucun problème je te jure.

- Mmh... D'accord, mais... Sache que je suis là hein, peut importe pourquoi, t'es mon fils et c'est tout.

- T'inquiète.

Son air inquiet illustré par ses sourcils froncés me touche et m'amuse en même temps. Je pouffe d'amusement puis approche de lui, lui servant une accolade père/fils qu'il me rends bien, me donnant chaud au cœur.

- Il faut que je file p'pa. Livaï doit m'attendre pour descendre et le taxi va arriver.

- Oui oui, vas-y je vous rejoins.

Je quitte le cabanon et retourne vite dans ma chambre, là ou je trouve un Livaï grognon assis sur la première des marches de l'escalier.

- T'étais ou crétin ? il ronchonne.

- Je parlais avec mon père désolé, je t'ai pas oublié t'inquiète, je réponds en l'aidant à se lever et a descendre les marches doucement.

- Vous parliez de quoi ?

- Du fait que je suis gay.

- Oh, je vois, il opine.

- Tu n'as pas l'air très étonné, j'observe.

- Nan, je m'en doutais un peu.

- Cachotier.

- Votre taxi est garé devant le portail ! annonce mon frère en entrant dans la maison. Eren je t'aide à amener vos valises si tu veux ?

- Oui merci, j'accepte en donnant ses béquilles à Livaï.

Ce dernier les saisit, puis part rejoindre Yelena, couchée dans le salon, afin de lui dire au revoir.

Je me saisis de deux de nos bagages et Sieg m'imite, puis nous sortons tout les deux pour aller les charger dans le même taxi qui nous avait emmené ici quelques jours plus tôt.

- Ça y est c'est le départ, s'amuse Sieg. La prochaine fois qu'on sera tous réunis comme ça, ce sera peut-être pour le bébé.

- Sûrement oui, j'avoue. Les prochains mois vont être tendax dans tout les cas.

- Ah ça, tu peux le dire. Tu aura quand le résultat de tes exams ?

- Dans la semaine prochaine.

- Et pour ton job, tu as téléphoné ?

- Nan pas encore, j'attends.

- Livaï va pas tarder à reprendre nan, vous allez rentrer sur Paris ?

- On en a pas encore parlés, pour l'instant on rentre à Nancy ensuite on verra bien, je réponds en fermant le coffre.

- Et la maison vous allez la vendre alors ?

- Apparemment non, il veut la garder tant qu'elle est encore pas connue de son public. Comme un point de tranquillité qu'il dit.

- C'est pas con comme raisonnement, admet Sieg. Et puis, elle est bien comme baraque sérieux, de plein pieds mais quand même pas mal de ce que j'ai vu sur les photos.

- Oui c'est vrai. Bon, faut pas traîner, vous partez quand Yelena et toi ? je demande en me dirigeant vers la maison.

- Ce soir vers six heures, on prend le train du soir, Lyon est trop bondé l'après-midi.

J'hoche la tête puis entre dans la maison.

- Tu est prêt Livaï ? je demande à ce dernier, debout près du canapé avec mon père ma mère et ma belle-sœur

- Ouep.

- Eh ben les garçons, vous revenez quand vous voulez, commence ma mère en me prenant dans ses bras tandis que Livaï sers la main de mon père.

- Merci, remercie le noiraud. C'est agréable ici.

- Contente que ça t'ai plus, lui répond ma mère en lui donnant à son tour une étreinte.

- Prend soin de toi, je souffle à Yelena en la saluant et en passant une main sur son ventre arrondis. Et de lui aussi.

Elle me fait un clin d'œil ainsi qu'une bise, et quelques au revoir plus tard, nous voilà dans notre taxi, direction notre maison à Nancy.

~~~

Quelques jours sont passés depuis notre petit week-end en Allemagne. Et mes cours à la fac étant désormais fini, je passe le plus clair de mes journées chez nous, à tourner en rond comme un lion en cage.

Encore plus maintenant. À deux heures à peine de mes précieux résultats.

Comme chaque mercredi après-midi, Livaï est partit chez sa psy, et je suis donc seul à la maison, m'occupant tant bien que mal en faisant le ménage ça et là alors que c'est ô combien inutile car j'habite avec avec le plus maniaque des maniaques de cette Terre.

Je suis intérieurement mort de trouille. J'ai peur de l'échec. Peur de l'incertitude.

Que ferais-je si je suis recalé ? Les portes de l'embauche me seraient alors fermées. Et pour les ouvrir, il me faudrais repasser une année à la fac, et donc être séparé de Livaï qui lui, devra retourner sur Paris.

Rien qu'y penser me mets la boule au ventre.

Ce matin, j'avais eu Armin et Mikasa au téléphone. L'un est chez son grand père à une centaine de kilomètres, et l'autre est en vacances avec sa mère. Les prémices de la séparation de la vie d'adulte je suppose. Mais noter ça m'avais donné un petit pincement au cœur.

Une énième fois, je soupire. Puis pose mon regard sur l'horloge sur le mur de notre cuisine. Livaï devrait être rentré depuis dix minutes.

Je sais que c'est anodin et sûrement banal, mais depuis l'accident, le moindre de ses retards m'effraye. Il a beau être bien rétabli, il n'a pas encore regagné le top de sa forme. Et bien que sa rééducation à la marche se passe bien, il a encore besoin de ses béquilles pour se déplacer.

Je craque et lui téléphone donc. Et en deux sonneries à peine il decroche.

- Oui 'Ren ?

- Tu est où ? je demande soulagé.

- En voiture, ça bouchonne un peu j'aurais du retard.

- Ok, d'accord... Tu veux que je fasse des croissants surgelés pour le goûter ?

- Si ça t'occupe, pourquoi pas.

- D'accord, à tout de suite bisous.

- Bises.

Je coupe notre communication. Des embouteillages, je stresse décidément pour rien.

Mais je m'écoute et sors quatre croissants congelés et les places au fours. Me trouvant comme passion de les regarder cuire jusqu'a ce qu'ils soient parfaitement dorés, moment ou je les sors (en me brûlant après avoir oublier de mettre une manique) et les poses sur un dessous de plat.

Au même moment, j'entends des pneus crisser sur le granit concassé de notre cours. Et je sors afin d'aider mon copain à descendre du taxi, payant la course par la même occasion.

Livaï, comme à chaque fois qu'il quitte notre domicile, est vêtu d'un ample gilet noir avec capuche rabattue sur son visage. Une mesure simple et bonne enfant qui jusqu'ici à très bien fait son taf pour nous garantir le calme dont nous avions besoin.

- T'as foutu quoi sur ta main ? il me demande en fronçant les sourcils une fois que nous sommes entrés dans la maison.

- J'ai oublier de mettre une manique pour sortir le goûter du four, me suis brûlé, j'avoue penaud.

- Espèce de couillon, il souffle. Tu est très dissipé en ce moment Eren, je sais que tu flippe pour tes exams mais quand même.

Je lève les yeux au ciel, l'amusant encore plus qu'il ne l'est déjà. Je hausse les épaules, puis le tire dans mes bras pour lui voler un baiser.

- C'était ma dernière séance, il m'annonce après notre bref baiser.

- Vraiment ? Je suis fier de toi 'Vaï, je t'avais dit que ça serait bon pour toi.

- Oui. Je devrais peut-être t'écouter plus souvent.

Doucement, je le sens poser ses béquilles contre le mur, puis passer ses bras autour de ma nuque pour approfondir notre échange tout en me poussant contre le mur.

Docile, je me laisse faire, et caresse le creux de ses hanches, et le bas de son dos.

Sa langue, joueuse, vient taquiner mes lèvres, réclamant son égale. J'accepte, ne pouvant rien lui refuser, et nos deux muscles se rencontrent dans une caresse grisante.

Je perd la notion du temps, et me concentre simplement sur notre étreinte plusieurs minutes durant, jusqu'à ce que le manque de souffle ne nous interrompes.

Il niche sa tête contre mon épaule, y déposant quelques doux baisers délicieux, avant de relever la tête vers moi.

- Eren, j'ai faim.

- J'a fait des croissants, je l'informe.

- J'ai pas faim de croissant.

Son regard dégoulinant de luxure est très clair  quant au genre de faim qui le tourmente. Alors doucement, je passe mes mains sous ses cuisses, et le soulève de terre jusqu'a notre lit tandis qu'il s'emploie à me retirer mon haut.

Je le dépose sur nos draps, et l'aide dans sa tâche, ouvrant par la même occasion la fermeture de son gilet alors qu'il enroule ses jambes autour de moi pour rapprocher nos bassins. Bien vite pourtant, il inverse nos positions, et s'assied sur mon bas ventre, faisant onduler tout son corps sur mon point sensible tout en caressant mon torse.

Je me redresse en position assise sans pour autant le déplacer, et le débarrasse de son t-shirt avant d'aller lui mordiller une clavicule, puis de descendre jusqu'à un de ses tétons en passant par ses pectoraux.

Mon copain lâche un soupire d'aise et de plaisir, appuyant sur l'arrière de mon crâne pour amplifier mes geste sur son torse alors que je descend mes mains sur ses fesses parfaitement formées.

Par ses gestes, je comprend qu'il est d'humeur passive, et je m'applique donc à lui donner de longues, chaudes et bonnes préliminaires comme je sais qu'il les aimes.

Jusqu'à nous unir dans le plaisir le plus total, sans tabou ni gêne. Juste pour le bien de l'un comme de l'autre. Me faisant oublier, le temps d'un instant, le stresse de mes résultats.

~ ~ ~

- Merde, Livaï.

- Quoi ?

- On as oublier les croissants.

- Bats les couilles, on les mangeras ce soir devant Netflix.

- Pas faux ça peut-être cool.

Je me tais et caresse son corps nu, installé contre moi depuis de longues minutes, son épiderme étant encore humide de nos ébats.

- Livaï.

- Quoi encore ? il ronchonne.

- Il est l'heure des résultats je crois.

- Oh...

Il se décale et se saisit de mon pantalon au pieds du lit, me laissant tout le loisirs de regarder son corps nu, avant de me tendre mon portable.

- Vas-y. Regarde.

Je déglutis et m'en saisis. Je me rend sur le site internet dédié au annonces, et y écris fébrilement mes mots de passe, me bloquant net le doigt au dessus de la case "entrée".

- Bah alors ? T'attends quoi ?

- Je peux pas, regarde toi.

Je lui donne de force mon portable, me dégonflant comme une fillette et le faisant lever les yeux au ciel.

- Stupide gosse.

Il souffle et appuie sur mon écran. Quelques secondes passes, le temps du chargement de la page, puis l'expression de mon copain reste de marbre, avant de finalement s'attrister.

Mon cœur cogne douloureusement dans ma poitrine, et déjà je sens les larmes me monter.

- J'ai louper c'est ça ?

- Eren Jäger... Conformément au normes et au attentes en rigueur, il lit en marquant quelques arrêts. Vous êtes désormais diplômé de votre formation et titulaire du BTS catégorie photographie. Félicitations.

———
NdA: De nouveau chapitres ont été publiés sur la version OC nommée « Epsilon », j'y publie les chapitres deux par deux tout les deux jours 😉

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