•60. La pampa•
Eren
En file indienne derrière mes camarade, je sens le stress m'envahir.
Le jour J est arrivé.
C'est le top départ à la pire semaine de ma vie: mes examens de fin d'études. De nombreuses heures d'épreuves écrites. Ainsi que des oraux de projet sur lesquels je travail depuis deux ans.
L'aboutissement de tout mes efforts. Une semaine déterminante qui me verra soit réussir, soit échouer.
Livaï à fait tout son possible pour me détendre. Tout le week-end il s'est comporté de façon adorable, m'offrant un bain chaud, un massage, une...danse.
Durant sa convalescence nous n'avions pas eu de rapports complet (chose logique au vu de son état), nous nous étions touchés et caressés certes, mais c'était à peu près tout.
Alors maintenant que son état s'était amélioré et que sa libido était revenue... Pas besoin de faire de dessin. Nous y allions doucement, pour ne pas le (re)blesser, mais il était bon de se retrouver corps à corps.
- Pièces d'identité et convocation, me demande une des surveillantes de l'épreuve devant la porte de la salle où celle-ci se déroulerais.
Machinalement, je lui tends ma carte d'identité française ainsi que ladite convocation. Elle porte son regard dessus, vérifie que tout est en ordre, puis relève les yeux sur moi.
- Table 13 rangée 4. Préparez les affaires qu'il vous faut bien en évidences sur la table, éteignez votre téléphone portable et placez le là dedans, dit-elle en me tendant une pochette plastique. Une fois fait, fermez la pochette, un de mes collègues viendra vérifier, la fermeture est a usage unique vous ne pourrez donc pas l'ouvrir avant la fin de l'épreuve sous peine de disqualification. Toute tentative de fraude est sanctionnée d'une interdiction de se représenter durant deux ans. Avec vous compris ?
Je hoche la tête, attentif à ses paroles, puis entre dans le salle et me dirige jusqu'à ma table de torture. Je sors mon matériel de mon sac, et envoie un ultime sms à Livaï pour le prévenir que ça commence.
"Courage tu va gérer, bisou à toute"
Je souris puis éteint l'appareil avant de le glisser dans la fameuse pochette hermétique.
Je referme ensuite ma sacoche et m'assied. Un autre surveillant vient alors contrôler mon portable ainsi que mon matériel et repart avec mon sac pour le déposer en bout de rangée avec ceux des autres candidats.
Durant le temps d'attente que tout le monde soit installé, je cherche mes amis du regard. J'aperçois Jean, deux tables plus loin, entrain de demander discrètement un stylo à Sacha, assise derrière lui.
Mikasa est assis tout à l'avant sur moi droite, les yeux fermés déjà concentrée pour l'épreuve.
Je vois aussi Armin qui passe devant moi pour rejoindre sa table un peu plus loin, il me fait un clin d'oeil et lève le pouce en signe d'encouragement. Je réponds de même.
Puis j'imite Mikasa, sentant une boule de malaise de loger dans mon ventre. Je n'ai pas peur de l'épreuve, mais c'est toujours comme ça avec moi. Je stresse jusqu'au moment ou j'ai la feuille dans les mains.
Une fois là, plus besoin de se soucier d'autres choses que des problèmes couchés noir sur blanc devant moi.
Une fois là, je me focus sur mon devoirs, oubliant le reste.
~ ~ ~
- C'est vraiment pourri en fait, l'Allemagne.
Assis avec Livaï à l'arrière de notre taxi depuis plus de quatre heures, je lâche un énième soupirs.
- C'est comme partout, il faut savoir ou aller, je tempère.
- Il y a du réseau chez tes parents ?
- Oui quand même, je lève les yeux au ciel. Mais c'est bien paumé comme coin.
- Je vois ça.
- T'es jamais allé en campagne ?
- Non pas vraiment, du moins pas à ce point là.
- Eh bien bienvenue dans la pampa Allemande, un pays ou quand on te dit bonjour tu as l'impression qu'on t'insulte.
J'arrache un gloussement à mon compain puis l'attire doucement contre moi.
Suite à son insistance, il est désormais en béquille. Son coude droit étant consolidé, le reste de ses blessure demeurant irréversible.
J'ai tout de même ordonné que nous prenions son fauteuil roulant, au cas ou il fatiguerais. Et après avoir râler, il a fini par caler et accepter.
- On est encore loin 'Ren ?
- Non, encore quelques minutes.
La tête calée sur mon épaule, je le sens caresser le dos de ma main. Puis enfin, le taxi tourne sur la propriété de ma famille, isolée de tout et à trois cent mètres de l'entrée du village le plus proche.
Le chauffeur s'arrête devant la haute bâtisse à colombage sous toit, et presque aussitôt ma mère en sors un sourire incroyable collé au faciès.
- Alors mon grand ? sourit-elle en me prenant dans ses bras a peine je descend du véhicule.
- Salut m'man, ça va ?
- Super super, elle me bise puis me lâche. Bonjour Livaï, tu as bonne mine c'est génial.
- Bonjour Carla, merci.
Les deux s'étant déjà vu a l'hôpital, ils sont plus a l'aise que si c'était la première fois. Et, sachant qu'ils avaient eu une conversation à l'hospice, je demeure curieux de savoir ce qu'i s'y sont dit.
J'aide délicatement mon chanteur à descendre, et le tient debout le temps qu'il se saisisse de ses béquilles. Je m'assure ensuite qu'il est stable, puis le lâche doucement et descend nos bagages du véhicule pour congédier le chauffeur.
- Ton père est parti chercher ton frère et Yelena à la gare, m'informe ma mère. Ils ne devraient plus tarder.
J'opine puis nous entrons enfin dans la maison. Livaï, comme un petit animal perdu (je souris à la comparaison) regarde partout autour de lui, cherchant ses repères.
- Fait comme chez toi Livaï, si tu veux t'assoir le salon et sur la gauche.
- Vient je t'y emmène, je me propose en déposant nos valises dans l'entrée.
Je le guide donc jusqu'au salon, une pièce simple mais conviviale munie d'un très grand canapé d'angle, d'une large table basse boisée et d'une télé 4K à écran plat.
- Il y a le satellite chez les chleuh ? me taquine Livaï avec un sourire espiègle en s'asseyant.
- Les chleuh t'emmerde espèce de bouffe sushis, je souris.
Je l'aide a s'assoir, et, chiant comme il est, il passe ses bras autour de moi et m'attire avec lui sur le canapé, me faisant tomber.
- Abruti, je soupire.
- J'assume mon petit chleuh.
Je lève les yeux au ciel sans lui répondre. Puis ma mère vient poser un plateau de gouter devant nous.
- Vous avez fait bon voyage ? En voiture ça a du être long.
- Interminable, précise Livaï.
- La patience n'est pas son fort, je taquine.
- On est pas tous photographe excuse nous.
- Pour l'instant je suis rien du tout.
- Mais tu va les avoirs tes examens mon bébé, tu as toujours été du genre à te ronger les nerfs pour rien, intervient ma mère.
Je grogne sans grande motivation et saisis un sablé au chocolat sur la table, en donnant un à mon copain au passage.
- Mouais, si vous le dites. J'aurais la preuve quand j'aurais la feuille.
- Je te parie ma voiture que tu l'auras ton diplôme.
- Qu'est ce que tu veux que j'en fasse de ta voiture, j'ai pas le permis.
- Le permis ça s'obtient. Tu crois que je vais te laisser piéton combien de temps ?
- Pardon ?
- Bah quoi ? Tu veux pas le passer ton permis ?
- Ça coûte cher et je me suis jamais posé la question.
- Cher... Tout est relatif.
- Je veux pas vivre sur ton argent.
- T'aura qu'a me rembourser si ça te chagrine.
- Non je-
- C'est adorable, vous agissez déjà comme un vieux couple, nous coupe la voix de mon frère arrivé silencieusement dans notre dos. Sieg, enchanté, il ajoute en tendant la main à mon copain.
- Livai, pareillement, répond l'autre en lui serrant la paume.
- Mon petit frère t'emmerde pas trop ça va ? Il est un peu lourd par moment...
- Sieg...
- Oh ! Salut Eren je ne t'avais pas vu, il souris en parfait comédien.
Livaï semble aussi amusé que lui. Il ne manque plus que ces deux là s'allient contre moi.
Mais je suis content que le courant ait l'air de passer. Entre crétin fier, ils devraient en avoir, des choses à se dire.
Et en croisant le regard amusé de ma mère, je me sens rassuré.
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NdlA: La version OC avance plutôt pas mal, elle ne devrait plus tarder à voir le jour 🤫
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