•52. Égoïste désespéré•

(NdA importante à la fin, lisez svp)

Eren

Seul, assis dans l'ombre à côté du lit de Livaï, éclairé seulement par la lampe de service, je réfléchis.

Il est désormais presque sept heures, et je n'ai pas fermé l'œil. C'est chose impossible.

Kuchel et ma mère sont partie il y a de cela trois heures sur demande des soignants, et je demeure donc seul au chevet de mon chanteur.

Il semble si fragile, allongé comme il l'est et étouffé par divers plâtres et bandages. Mais il a eu de la chance dans son malheur. Certes il est blessé: mais rien d'irréversible si ce n'est une chirurgie au coude et un potentiel problème de nerf radial. Des broutilles par rapport à ce qui aurait pu lui arriver.

Et pourtant, j'ai un mauvais pressentiment. Kuchel pense que c'est la fatigue qui ternis ses yeux, mais je ne suis pas du même avis. J'y vois du remord. Et des regrets.

Que s'est-il passé dans cette putain de voiture ?

Pourquoi ont-ils changé d'itinéraire ? Qu'est ce qui a causé leur sortie de route ?

J'avais espéré trouver quelques informations du côté du chauffeur de Livaï, Erwin Smith, mais rien. Quand son ex femme a été informée de son trépas, c'est à peine si elle a réagit. Se contentant d'un vague: « il n'a pas de famille je suppose que c'est a moi de gérer ses affaires ? »

Cela m'a retourné l'estomac, ce détachement froid et cette indifférence. Est-elle réellement son ex femme ? L'as t-elle déjà aimé ?

Quand bien même Livaï et moi finissions par nous séparer, jamais je ne pourrais être complètement indifférent envers lui.

Mais bon, je suis étranger à cela, je ne connaissais pas Erwin Smith, et je ne connais pas son ex. Je ne suis personne pour juger.

Je sens alors une pression douce sur ma main et baisse les yeux sur Livaï.

- Tu ne dort pas ? chuchote-t-il.

- Non.

- Je vais pas m'envoler tu sais, tu devrais dormir.

- Tait toi.

Délicatement, je m'abaisse sur le bord de son lit et pose ma tête dans mes bras juste contre lui. Doucement, je le sens poser sa main encore valide sur mon crâne et caresser mes cheveux en silence.

- J'ai moins mal à la gorge, murmure-t-il finalement quelques minutes plus tard.

- Force pas quand même...

- Ça va je chuchote là...

- Mmmh...

Je relève la tête et croise son regard terne. C'est idiot je le sais mais je sens quelques larmes traîtresse m'échapper.

- Approche.

Docilement, j'obéis, il attrape doucement le col de mon sweet et m'amène a lui.

Nos lèvres se rencontrent d'une façon incroyablement douce. Durant plusieurs secondes, notre étreinte perdure, puis je rompt et bise son front barré de blessures encore assez vives.

- Je t'aime Livaï.

- Moi aussi Eren.

J'hésite, je devrais lui dire de dormir. Mais la curiosité me ronge de l'intérieur. Raison ou savoir, j'en débat intérieurement tout en me mordillant les lèvres. Mais Livaï me connait un peu trop pour ne pas comprendre.

- Posa là, ta question, gamin.

- Qu'est ce qu'il s'est passé putain Livaï ?

- J'ai été con.

Devant mon air interrogatif, il détourne le regard. Puis se mets à gigoter.

- Qu'est ce que tu fout ?

- Aide moi à te faire de la place, il siffle rageusement de sa voix éraillée.

- Pas besoin je-

- Moi je veux que tu te mette à côté de moi.

Je soupire.

- Ok, mais laisse moi faire tu va te faire du mal.

Il grommelle et je me lève, et comme on déplacerait un nouveau né, je le déplace de quelques centimètres et me glisse contre lui sur sa droite, venant nicher mon nez près de sa tempe, humant son odeur rassurante.

- Erwin s'est suicidé.

Je me bloque. Mon sang se glace. Livaï poursuit.

- Il en avait marre que personne ne fasse jamais attention à lui. Il s'est dit qu'en m'amenant avec lui... On le remarquerait enfin.

Je resserre légèrement mon étreinte sur Livaï.

Il a essayé de le tuer. Erwin voulait le tuer. Avec lui.

Ce n'était pas un accident.

- C'est... je bredouille.

- Mh ?

- C'était égoïste, je souffle encore perturbé.

Le chanteur quant à lui, sers la mâchoire et se tend.

- C'était désespéré, corrige-t-il.

- Il a tenter de te tuer Livaï.

- Il était au bout du rouleau. Il n'avait plus rien, c'est moi l'égoïste.

- En quoi ?

- Laisse tomber tu peux pas comprendre.

À mon tour, je sers la mâchoire. Effectivement, je ne comprend pas. Mais un souffle de sagesse me suggère de ne pas creuser pour ce soir. Ce qui est fait est fait.

Le plus important maintenant, c'est de soigner Livaï. Et ce point risque d'être délicat.

- On en reparlera quand tu ira mieux, d'accord 'Vaï ? Détend toi.

- Mh mh.

Doucement, je saisis la fine couverture qui demeure au bout du lit et la glisse sur nous.

- Tu es bien installé ? je m'inquiète.

- Oui.

- Alors repose-toi.

- Toi aussi.

- Oui.

J'embrasse rapidement ses lèvres et me réinstalle contre lui. De nouveau, il pose sa main sur mon dos. Et le silence s'installe.

Je réfléchis de nouveau durant plusieurs minutes, mais l'épuisement me rattrape, et je sombre finalement dans les bras de Morphée.

~ ~ ~

Je suis réveillé par la lumière du jour qui entre à flot dans la chambre. Toujours échoué contre Livaï, je relève la tête et croise le regard de Kuchel.

- Bonjour Eren.

Je lui marmonne une réponse puis m'assied sous le regard attentif de son fils qui lui, semble réveillé depuis plus longtemps que moi.

- Salut marmotte, dit-il d'une voix presque correcte.

- Il est quel heure ? je demande pâteux.

- Presque midi, m'informe Kuchel. Carla est partie nous chercher à manger et Hanji et Mike sont allés chercher Kenny à l'aéroport.

Assis au bord du lit, je me frotte les yeux, approuve et m'etire avant de bâiller de toute mon âme.

- Et toi t'as dormi 'Vaï ?

- Quelques heures oui.

J'hoche la tête et lui vole un baiser avant de me lever et d'aller me rafraîchir dans la petite salle de bain annexe de la chambre.

Cependant, à mon retour dans la chambre, je tombe nez à nez avec un grand médecin en chemise cravate sous sa blouse d'un blanc impeccable. 

- Bonjour à tous, dit-il en entrant. Excusez-moi je suis un peu en retard, mais je suis chargé de prendre la déclaration de monsieur Ackerman au sujet de ses blessures, je vais donc vous demander de me laisser seul avec lui.

Livaï ne semble pas enchanté et lève les yeux au ciel avant de poser les yeux sur moi. J'hausse les sourcils et l'interroge du regard, il me répond en inclinant imperceptiblement la tête, signe que tout va bien.

- D'accord, on vous laisse alors, dit Kuchel en se levant. Tu viens Eren ?

- Je vous suis, je répond distrait.

Elle me ramène au présent en me tapotant l'arrière du crâne.

- Je t'ai déjà dis de me tutoyer, grand dadais.

- Aïe, oui oui pardon, je soupire.

Un sourire moqueur au lèvres, elle me passe devant et quitte la pièce. Je la suis et referme la porte derrière moi, non sans jeter un dernier regard sur mon chanteur au préalable.

Puis je fait volte-face et suis la mère de mon copain. Celle-ci avance tranquillement un peu plus loin dans le couloir, ou se trouvent des sièges et une machines à café et a boissons en tout genre. 

- Tu veux quelques choses ? elle me propose.

- Non merci, et toi ?

Elle secoue la tête négativement puis se rassied. Je la sonde du regard, me demandant si son fils lui a déjà raconté son accident ou si elle est toujours dans le flou. J'ai bien vite ma réponse lorsqu'elle relève les yeux sur moi et déclare:

- Peut-on vraiment lui en vouloir ?

- À qui ?

- Erwin Smith.

- Bien sue que oui.

- Je n'en suis pas si sur, et Livaï non plus.

- Il a essayer de le tuer pour partir connu, y'a rien de plus a comprendre.

Sans jugement, Kuchel me sourit simplement.

- Si, le « pourquoi ». Il a une fille tu sais.

- Oh... Non je ne savais pas... Mais ça le pardonne encore moins, il a abandonné son enfant.

- Qu'il déprimait de ne plus pouvoir voir a cause de son ex femme qui l'a trainé plus bas que Terre.

Kuchel ne parle pas sur un ton de reproche, mais sur un ton explicatif qui me laisse effectivement à réfléchir.

- Les choses ne sont jamais noirs ou blanches Eren, et elle ne changent pas d'aspect toutes seules, c'est un cheminement d'actions/conséquences/actions et ainsi de suite qui mène à des situations dans ce genre. Livaï va se torturer l'esprit avec ça quelques temps, je connais mon fils, il va falloir que tu sois patient.

Je prend appuis contre le mur derrière moi et médite ses paroles. Elle qui m'avait sembler assez ignorante quand au regrets brulant dans les yeux de son fils, je me suis visiblement planté de toute beauté.

- Tu pense qu'il a quoi ?

- Je pense qu'il culpabilise.

- Pourquoi ?

- Alors là, c'est le mystère à découvrir.

Je passe une main dans mes cheveux et songe a la situation à étudier. Oui, ça va être compliqué.

- Dégage laisse moi passer toccard !

Nous tournons la tête vers le bout du couloir, ou un Kenny très peu cordial traîne littéralement l'agent de sécurité que j'ai croisé préalablement derrière lui.

Le pauvre employé tentant tant bien que mal de faire son travail en contrôlant les allées et venues dans le couloir de Livaï.

Hanji et Mike arrivent alors essouffler dans le dos du vieil Ackerman, criant à l'agent que Kenny est avec eux.

Celui-ci le lâche donc, et l'oncle continue son chemin comme si de rien était.

- C'est quel chambre, dit il platement en passant devant Kuchel sans ralentir.

- Avant dernière sur ta gauche.

Sans un mot de plus, et sans se soucier de déranger quoi que ce soit, Kenny arrive au niveau de la porte, l'ouvre et entre dans la chambre.

- Et le médecin ?

- Je connais mon frère, tu peux lui dire tout ce que tu veux, quand il a une idée fixe, rien ne l'en détourne.

Et effectivement, moins de quatre secondes plus tard, le docteur est mis à la porte et le battant claque, soulignant son air outré par la situation.

- Je vous ai déjà dit que j'adore Kenny ? intervient Hanji.

- Non, mais étrangement, ça ne m'étonne pas, soupire Mike.

- Non moi non plus, j'ajoute.

Et je me rassied et attends. Encore.

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Up NdA: Chapitre non relu.

Hey, j'aimerais vous demander quelques choses, faire un « sondage » !
Lecteur fantôme (je vous vois 👀) répondez y aussi !

Si je sortais une version OC BoyXBoy de No Name, reliriez vous cette histoire ?
Bien sur, elle serait réécrite intégralement de façon plus « propre » et vraiment logique dans tout ses détails ! Je décolérais ainsi de l'univers de SNK et du générique des fanfictions en général pour en faire vraiment, mon histoire avev mes personnages.

Bien sur dans tout les cas, cela n'impactera pas la version EreRiren, elle sera finie et restera évidemment disponible sur mon compte. La version OC serait publiée sur un autre livre dédié sur mon compte.

Avis constructif s'il vous plait, et restez polis, je demande un avis neutre. Il est parfaitement normal que certains d'entre vous ne lirons pas, que vous soyez là uniquement pour le EreRiren (et aucune problème chacun fait ce qu'il veut ;)) mais restez respectueux.

Je ne tolérerai plus aucune insulte vous êtes prévenu.

Bonne journée à tous ;)

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