•41. Grillé•

- Je savais pas que j'étais suivi !

- C'est le principe d'une filature Mike, soupire Hanji.

- Mais merde je fais quoi maintenant ?! Livaï dis quelque chose ?

Assis sur mon lit, je doit avouer que la situation m'amuse énormément.

Dire que c'était moi le « danger » du groupe. Ironiquement, c'est Mike qui s'est grillé en premier, alors que de nous trois, c'était le seul à accorder une si grande importance à notre anonymat.

- Pourquoi faire ?

- C'est grave ! Il vont fouiller mon passé et épier ma vie jusqu'à vous trouver ! On est foutu putain c'est mort.

Hanji et moi échangeons un regard amusé. Visiblement, elle non plus n'en à pas grand chose à faire.

- Il n'y a que toi qui y croyait en l'anonymat éternel Mike. Franchement, moi j'en ai rien à cirer, note Hanji.

- N'empêche, je reprend. Tu te tape Nanaba. J'avais pas remarqué perso.

- Moi non plus ! se plaint la femme du groupe.

Le blond soupire et prend sa tête dans ses mains.

- Ouais bah maintenant il vont l'asticoter elle aussi, elle va me quitter et...

- T'es encore plus pessimiste que Livaï là.

- Hanji je t'emmerde.

- Je sais.

- Vous comprenez rien. Ils vont faire de nos vie un enfer ! C'est fini les sorties tranquilles !

- Si tu voulais une vie paisible t'avais qu'a pas t'engager dans une carrière de musicien. Tu veux le beurre et l'argent du beurre là Mike.

- Et le cul de la crémière aussi, ajoute la brune.

Le blond se tait un instant.

Son identité est tombée par un paparazzi qui l'a photographié entrain d'embrasser la responsable logistique de notre groupe: Nanaba. Dans leur étreinte, le bandage du blond s'était détendu suite à un défaut du velcro. Le photographe caché s'est alors fait un plaisir d'immortaliser la scène et de vendre son cliché à la presse people.

Depuis, mon portable ne cesse d'être inondé de notifications que je m'applique à ignorer.

Je me lève doucement et sors de la pièce pour sortir sur le balcon. Il est environ quatre heure aux U.S, il doit donc être environ dix heures du soir en France. Je compose donc le numéro du brun aux yeux verts qui me sert de copain, sachant pertinemment qu'il ne dort jamais si tôt. En une sonnerie à peine, il décroche.

- Livaï ??

- Nope. Le pape.

- Putain Livaï j'ai vu pour Mike et...

- Ouais, je le coupe.

- Vous allez faire quoi ?

- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?

Je sors ma vapoteuse de ma poche et tire dessus, espérant que les quelques milligrammes de nicotine liquide parviendront à me détendre.

À l'autre bout du fil, Eren soupire.

- Comment il va ?

- Il est en panique totale.

- Et toi ?

- Moi ? Je sais pas. J'y croyais pas en l'anonymat, mais ça me fait bizarre de me dire que c'est fini. L'avenir m'inquiète.

- Ça n'aura aucun impact sur ton groupe j'en suis sur.

- C'est pas mon groupe qui m'inquiète.

Il capte le sous entendu et reprend d'une voix plus hésitante.

- Je... Je savais dans quoi je m'engageais quand j'ai dis que je voulais être avec toi.

- Tu susciteras l'intérêt des médias si ils te trouvent Eren. En tant que mon homme ils voudront te parler. Ils chercheront probablement à être au courant de nos problèmes, voir même à nous en inventer pour pondre un article à scandale.

- Je m'en tape des autres, je t'aime.

- Moi aussi Eren.

- Tu projettes d'avoir des problèmes avec moi alors ? il reprend alors sur un ton plus taquin.

Je souffle du nez et expire ma douce fumée avant de lui répondre.

- Je voulais juste m'assurer que tu comprends bien la situation.

- Ne t'en fais pas 'vaï. On tiendra le coup. Ensemble ?

- Ensemble, j'approuve.

- Livaï on a Pixis au téléphone ! m'appelle Hanji de l'intérieur.

- J'arrive ! Je dois te laisser cœur, on a la prod au téléphone.

- T'inquiète, va.

- On s'appelle ce soir ?

- Toujours.

- À plus tard 'ren.

Je coupe la conversation et rentre dans la chambre où Mike est en PLS sur le lit alors qu'Hanji installe son ordinateur bien en vue tout en établissant la connexion avec Dot Pixis, qui lui visiblement n'a pas l'habitude d'être éveillé si « tard ».

- Bon, commence le vieil homme. Comment comptez vous réagir face à ça ?

Nous avions eu de nombreux appels avec Moblit, mais Pixis étant en repos, nous n'avons pas encore discuté de ceci avec lui.

- Pour l'instant on va laisser couler.

- Pas de conférence ?

- Non, je refuse. On verra ça quand on sera de retour au pays, vous êtes d'accord ?

Mes deux compères hochent la tête en rythme alors que Pixis prend des notes.

- Bien, nous allons prendre nos dispositions pour protéger Nanaba de retombées médiatiques. Je pense qu'il est préférable qu'elle rentre sur Paris, elle ne va pas pouvoir assurer son travail pour l'instant de toute façon.

Mike hoche doucement la tête et accepte la proposition du vieil homme.

- Et... Je peux vous appeler Mike ? coupe le producteur.

- Oui oui, soupire le concerné dépité.

- Avez vous d'autres proches que vous voudriez protéger ?

- Mes parents et ma sœur.

Le blond blêmit un peu plus et prend sa tête entre ses mains.

- J'ai tout foiré putain.

- N'exagérons rien Mike je vous suggère de couper vos réseaux sociaux personnels. Je vais renforcer votre garde, on vit dans un monde de fous il est nécessaire de vous protéger. Si vous sentez une quelconque menace vous rentrerez manu-militari dans l'hexagone. L nous sommes d'accord ?

- Oui, j'approuve.

- Et sinon, le tournage du clip s'est bien passé hormis cet incident ?

Notre déplacement du jour était en effet un tournage pour le prochain single du groupe. Ce titre devrait sortir d'ici quelques mois voir quelques semaines afin d'annoncer officiellement notre prochain album qui lui, devrait sortir d'ici un an environ.

D'où la présence de Nanaba à nos côtés en ce jour.

- Oui, on a la moitié des images. On devrait avoir fini demain d'après le producteur, ensuite ils se chargeront du montage comme convenu.

- Bien. Je n'ai rien de plus à vous dire. Courage à vous trois. Contactez moi au moindre problème et nous nous verrons à votre retour.

Sans plus de cérémonie, Pixis coupe la visioconférence.

Hanji, restée silencieuse durant la communication, vient s'asseoir à côté de Mike.

- Eh, ça va aller, reprends toi Mikey, dit-elle en lui caressant le dos.

Il marmonna une vague réponse puis le téléphone de ma chambre d'hôtel sonna.

Chose étrange.

Je saisis le combiné sceptique et le porte à mon oreille.

- Allo ?

- Allo monsieur L c'est...

- Nanaba, je reconnais la voix de la jeune femme.

À l'entente ce nom, Mike relève la tête et me dévisage.

- Oui, elle souffle. Mike est avec vous...?

- Oui, je te le passe.

- Merci.

Le grand blond se saisit du combiné et sort sur le balcon pour un peu plus d'intimité. Je prends donc sa place sur le lit et m'allonge aux côtés de la brune.

- N'empêche, j'suis la célib du trio, glousse t-elle.

- Vois le bon côté des choses: tu n'as plus aucune raison de ne pas draguer Moblit maintenant.

- Arrête, elle sourit. C'est vrai qu'il me plaît mais c'est un contact du boulot quand même. C'est le représentant du boss en plus.

- Et alors ?

- Abruti, elle soupire.

- T'as des vues sur quelqu'un d'autre ?

- J'ai de vues sur personne, occupe toi du cul d'Eren et lâche moi les basquettes

- Jamais je ne toucherais tes basquettes Hanji, je sais pas où t'as traîné avant.

- Enfoiré, elle souffle amusée en me mettant une tape sur l'épaule.

Nos deux regards dérivent sur Mike, en pleurs au téléphone derrière la baie vitrée du balcon.

- Dis moi, je suis pas aussi niais avec Eren ?

- Non.

- Ouf.

- T'es pire.

- Connasse.

La guitariste gloussa comme une débile alors que je tente de la faire taire.

Notre lutte d'enfants de deux ans et demi est interrompue par le retour de Mike, les yeux rougis et gonflés.

- Quelle magnifique dégaine, j'ironise.

- Ouais, j'suis au top.

- Elle t'a dit quoi ? demande Hanji.

- Elle s'est excusée, elle dit que c'était sa faute.

Nous hochons doucement la tête.

- Et ?

- Elle en prend pas compte, elle dit que c'est bon, nous deux.

- Eh bah voilà ! je dis en me relevant. Une vodka pour fêter ça ?

- Non.

- Rhum coca alors ?

Je suis un super pote.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top