•38. Oportunité et détermination•

- Mais c'est super ça ! Chérie mon frère à pécho !

- Ta gueule je dors !

Je glousse amusé au téléphone. Je suis désormais de retour dans la villa parisienne à me préparer tranquillement afin d'aller travailler, en ce mardi matin ensoleillé. Livaï, quant à lui, dort encore.

Suite à ma "déclaration", mon désormais copain m'avait lâché un sourire incroyablement surprenant avant de fondre sur mes lèvres. Le long chemin du retour l'avait néanmoins épuisé, et après m'avoir embrassé chastement, il avait vite sombré dans un sommeil profond dans son lit, blotti contre moi.

Je profitais donc de ce moment matinal pour joindre mon frère qui m'a demander comment s'est passé mes retrouvailles avec "ma star" par sms il y a quelques minutes.

- Laisse donc ta femme dormir, je soupire amusé.

- J'vais faire ça parce que sinon elle va encore me mettre au régime pendant une semaine, il soupire de façon théâtrale. Ah les femmes...

- En tout cas je sais qui porte la culotte dans le couple, je me moque gentiment.

- Je t'emmerde petit frère.

- Je sais, bon je dois te laisser je vais bosser.

- D'accord, hâte que tu nous le présente, ton copain.

Je m'étouffe avec ma salive et répond sans trop d'assurance.

- Hum.. Oui oui, mais pas pour l'instant, je veux pas pousser mémé dans les orties comme dirait papa.

- Pff, c'est de la triche, toi tu as déjà vu sa famille à lui.

- De façon purement fortuite, je précise.

- Ouais ouais, aller va bosser jeune con.

- Toi aussi, vieux con.

Il se décharge d'une dernière remarque acerbe pour rassurer son égo avant que je ne coupe la communication.

Je termine donc calmement de m'habiller puis repasse doucement dans la chambre du chanteur, où celui-ci dort encore, vêtu uniquement d'un boxer.

Je décide de le laisser dormir et récupère mon sac en bas avant de quitter le domicile et de rejoindre un taxi que j'ai précédemment appelé. Lui ayant indiqué un endroit plus bas dans la rue, je fais quelques minutes de marche avant de monter dans le véhicule. Puis j'indique au chauffeur le centre ville avant de m'installer confortablement sur la banquette arrière.

Avec Livaï, nous avions décidé de nous mettre "ensemble" sans nous prendre la tête plus que nous ne l'avons déjà fait

J'ai eu énormément chaud au cœur lorsqu'il m'a proposé de rendre public son statut sentimental. Sans décliner mon identité pour me préserver, m'avait t'il expliqué.

Cette intention m'avait, je l'avoue, rassuré. Mais je l'ai déclinée, imaginant non sans mal la vague rage que provoquerait une annonce aussi "officielle", souhaitant préserver la tranquillité de mon chanteur autant que possible.

Tout ceci est très nouveau pour moi. Et je suis parfaitement conscient de la difficulté que peu engendrer la popularité de Livaï entre lui et moi.

Mais je suis étrangement confiant. Je pense pouvoir assurer qu'il n'est pas malhonnête.

Et je compte bien tout faire pour que ça marche entre nous.

Bien sur, lorsque viendra la fin de mon stage, je devrais retourner à Nancy pour finir mes études. Quelques mois à peine, certes. Mais quelques mois qui me paraissent déjà long.

Nous n'avons pas encore discuté de cela, après tout, nous ne sommes en couple que depuis hier. Mais je sais qu'il faudra en parler. Je n'ai plus qu'un petit mois à tirer ici.

Quant à mon avenir personnel, il n'est assuré en rien. Et que mon petit ami soit riche et célèbre ou pas, il est hors de question que je ne fasse rien. Je chercherais un travail, et j'avoue espérer réussir à me faire embaucher par Shoot Photography.

En plus de No Name, l'agence à beaucoup d'autres contacts intéressants avec des agences de mannequins, des entreprises de téléachats et même des magazines de sciences ou d'histoire.

En perspective: que des choses qui m'intéressent grandement.

Le taxi se gare doucement devant ma destination, je paie le chauffeur et descend tranquillement puis me dirige vers mon poste de travail après avoir salué deux trois collègues.

En arrivant je trouve Auruo assit sur mon siège. Celui-ci relève la tête vers moi puis se dresse sur ses petites jambes en me fixant.

- Ah ! Eren ! Viens avec moi.

Il n'attend pas de réponse de ma part et se dirige d'un pas sûr vers l'ascenseur du bâtiment.

- Que ce passe-t-il monsieur ? je demande.

- Je veux te faire essayer quelque chose de différent rapidement. J'espère que tu as profité de ton week-end parce que tu vas charbonner cette semaine !

- Essayer quoi ?

- Suspens jeune homme ! Suspens !

Auruo est de plus en plus « sympathique » envers moi. Et j'avoue que le peu d'estime qu'il m'accorde me fait énormément plaisir. Je l'ai peut-être mal jugé aux premiers abords: il n'est pas si con que ça.

Il a juste un égo encore plus gros que celui de Livaï, et ça ce n'est pas peu dire.

- Un de nos collaborateurs majeurs après No Name est ici pour un shooting.

- C'est qui ?

- Yves-Saint-Laurent.

Je m'étouffe avec ma salive.

- Pardon ?

- Tu as bien entendu, un des responsables publicitaires de l'entreprise est là. C'est pour le prochain spot publicitaire de leur parfum "Black Opium". Je veux que tu t'occupes de prendre les photos du flacons et de tout ce qu'il te demanderont.

Je me liquéfie intérieurement. Je vais prendre des photos pour la marque Yves-Saint-Laurent ? Sérieusement ?

Auruo remarque mon air étonné et en acquiesce un air amusé.

- T'as du potentiel pour un jeune, faut le titiller, le presser pour en faire sortir le meilleur jus possible. C'est une responsabilité que j'te passe là. Bon je reste avec toi pour valider parce que t'es quand même qu'un stagiaire, mais me déçois pas, pigé ?

- Pigé chef.

Je suis sur un foutu nuage.

Ce dernier mois s'annonce grandiose.

~ ~ ~

"Hanji et Mike sont à la maison, on commande des pizzas, tu veux quoi Ren ?"

Épuisé par ma journée, je suis vautré contre la portière de mon taxi qui me ramène en direction du quartier de la villa.

"J'ai pas très faim, une reine avec supplément oeufs pour moi s'il te plaît"

"Je te prends ça, tu rentres bientôt ?"

"Je suis sur la route"

"Ta journée s'est bien passée mon cœur ?"

Je souris au surnom, je ne m'y ferais jamais je crois.

"Super, mais je suis absolument ko 😅😅"

"Après manger je te ferais couler un bain stv, Hanji et Mike traîneront pas t'facon"

"T'inquiète, à tout de suite"

Je m'assoupis presque contre la portière avant que le taxi ne s'arrête en bas de la rue huppé de la villa. Je paie et rentre vite jusqu'à la demeure du groupe.

Ma petite marche me réveille quelque peu, j'entre et me débarrasse de mes chaussures et de ma veste alors que deux bras musclés me soulagent de ma sacoche.

- Bonjour vous, dit Livaï en me volant un baiser. Tu as effectivement l'air claqué.

Je lui lâche un léger sourire puis le retire contre moi pour l'embrasser de nouveau.

- Eh bah, quel spectacle ! nous coupe Hanji.

- Spectacle niais, corrige Mike.

Je me sépare du chanteur et lève les yeux au ciel avant d'aller leur faire la bise pour les saluer.

Les deux compères nous félicitent tranquillement pour notre couple avant que les pizzas n'arrivent enfin.

Nous prenons donc place tout les quatre dans le grand salon de l'habitation.

- Eh Eren, Livaï t'as dit les nouvelles du groupe ? me demande soudainement Hanji avec excitation.

- Non, quelles nouvelles ? je demande en croquant dans une part, assis à côté de Livaï.

- On a eu la confirmation qu'aujourd'hui, précise celui-ci. Le mois prochain on part en Amérique deux semaines, on va tourner un clip et participer à un festival là-bas.

- Serieux ? Mais c'est super ! Un gros festival ?

- Oh... Un petit festival avec des artistes par trop connu, genre The Weknd, Eminem, Shawn Mendes... Des petites stars locales, précise Hanji.

Je souris franchement. Je suis heureux pour eux... Mais je ne peux m'empêcher de me dire que j'aurais aimé aller avec eux.

Livaï doit le comprendre car il se penche vers mon oreille.

- Le jour où t'auras fini tes études, je te jure de t'emmener partout avec moi, dit-il en me bisant le cou.

Je frissonne et pique une bouchée de sa part de pizza.

- En tout cas, c'est une super opportunité pour le groupe de vous faire connaître à l'international.

- Ça, c'est sûr, redit Mike. Va pas falloir se foirer.

- Mais relax, t'es trop stressé Mikey.

- Et toi pas assez Hanji.

Livaï semble désintéressé de ces remarques, il mange calmement avec moi, me partageant sa pizza alors que je lui donne également une part de la mienne.

Comme je le présentais, le « nous » après mon stage sera sûrement compliqué durant quelques mois.

Mais je n'en suis que plus motivé à tenir.

J'adore les défis.

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