•32. Famille•
Eren
Je me réveille le lendemain avec une étrange sensation de bien-être. Mes yeux s'ouvrirent doucement sur le plafond blanc de la chambre de mon chanteur favori.
Je tourne la tête et pose mon regard sur l'homme encore endormie contre moi, tête sur mon épaule et bras autour de moi. Je l'admire dormir tandis que les doux souvenirs de la nuit dernière se déroulèrent devant moi comme un film.
Nous avions couché ensemble.
Malgré mes doutes, malgré mes peurs, je m'étais laisser aller avec lui, m'abandonnant au plaisir de la chair, de sa chair.
Cependant, alors que tout semblait parfait, le doute me revint en force.
Pourquoi m'a-t-il fait cela ?
Un bâillement se fait alors entendre à côté de moi tandis que la main de mon idole remonte tendrement sur mon torse.
- Bonjour gamin, dit-il d'une voix encore emplie de sommeil.
- Bonjour Livaï..
Il se redresse sur un coude et m'observe, son sourire ravageur auw lèvres.
- Bien dormi ?
- Oui oui, et toi ?
J'entends moi même l'hésitation dans ma voix, et je sais que lui aussi l'a entendue grâce à son petit froncement de sourcils inquiet.
- J'ai jamais aussi bien dormi, qu'est-ce qu'il t'arrive Eren ?
- Oh... juste de pensées bêtes, je soupire en lui volant un baiser.
Il ne me le refuse pas, bien au contraire, mais il ne perdit pas son air interrogatif.
- Tu...
- Je ?
Il hésite puis reprend.
- Tu n'as pas aimé hier soir ?
- Hein ? je lâche un léger rire franc. Bien sûr que si Livaï, c'était super.
- Mmmmh, dit-il en promenant sa main sur mon torse, m'arrachant un long frisson. Tu l'avais déjà fait ?
- Fait quoi ?
Il roula des yeux.
- À ton avis ?
Je fronce les sourcils et mets bien deux secondes avant de comprendre.
- Oui mais... pas comme ça, j'avoue légèrement gêné.
Il me regarda mi-perdu mi-amusé.
- Je n'ai jamais été en dessous, je confesse à mi-voix.
- D'où tes petits élans de confiance hier soir, il sourit.
Son sourire en coin me fais perdre la tête, mais j'ai actuellement une question (qui risque de casser l'ambiance) qui me trotte dans la tête.
- Dit...Livaï...
- Oui ?
- On...tu...
Il me regarde, attendant une question qui à peur de franchir mes lèvres.
- On est quoi ?
Les yeux du chanteur se voilent quelque peu et il détourne le regard.
- Eh bien... Pourquoi cette question subitement ? demande-il d'une voix étrange.
- Parce que nous sommes deux adultes capables d'avoir des discussions importantes quand c'est nécessaire...? j'avance doucement.
- Toi, un adulte ? il tente de sortir de sa gêne et me lance un regard joueur.
- Ah ah, très drôle, je soupire en lui coulant un regard blasé.
Il garda son petit sourire quelques secondes puis se mure dans un silence pensif durant près d'une minute avant de me regarder de nouveau.
- Tu devrais te préparer, ton train part dans une heure.
Je regarde l'horloge sur sa table de chevet et mes yeux s'écarquillent en voyant qu'il est neuf heure du matin et que mon réveil n'as pas sonné.
- Oh putain, dis-je en me levant précipitamment. Merde merde merde !
L'homme dans le lit lâche un rire délicieux en me voyant m'activer. Je ne relève pas et me dirige vite jusqu'à une salle de bain pour vite me doucher. N'ayant pas pour projet de sentir le sexe pour un diner de famille.
J'ai bien remarqué que Livaï à éviter la question que je lui ai posé, et se serais mentir que de dire que j'en suis indiffèrent. Je me sens perdu, je ne doute pas de mes sentiments ni de mes envies. Je l'aime, mais est-ce son cas ?
Cet homme me rend fou.
~ ~ ~
Une fois douché et habillé, Livaï me conduit jusqu'à la gare dans un silence plutôt rempli de gêne.
Il gare doucement sa voiture devant la gare (une porche sur un parking SNCF...) puis tourne la tête vers moi.
- Je ne sais pas Eren.
- Tu ne sais pas quoi ?
- Ce qu'on est, je ne sais pas.
Je dégluti péniblement, ne sachant pas comment réagir.
- Et c'est égoïste de ma part mais... Eren s'il te plaît... laisse moi le temps. Le temps de faire le tri en moi.
La sincérité dans sa voix douce est absolument frappante. Je pèse ses paroles un instant, me grattant la nuque avant de finalement laisser passer un petit soupire.
- Je t'attendrai, Livaï.
Il sourit, comme rassuré, et se penche sur moi dans le but de m'embrasser.
- Allez, vas, tu vas rater ton train. On se parle par messages ?
- Oui t'inquiète, je réponds en sortant de la voiture.
Je prends mes affaires dans le coffre puis (après un dernier au revoir pour mon chanteur) me dirige dans la gare. Je composte mon billet puis fini rapidement dans le train, prenant place à mon siège attitré.
Je prend doucement mes écouteurs dans mon sac et les visses à mes oreilles, en panne d'inspiration je lance le « top 100 France » actuel de Deezer (sait-on jamais, peut-être y aura-t-il quelques morceaux intéressants entre deux titres de rap odieux).
Je suis plutôt content d'avoir posé ma question. Au final, peut-être que la situation avancera grâce à elle.
Je suis plutôt confiant. Mais pourtant... J'aurais aimé qu'il soit plus confiant. Et j'ai peur... Et si finalement il se rend compte qu'il ne m'aime pas ?
J'ai peur, mais je ne peux rien faire à part attendre.
J'ai besoin d'un câlin putain.
~ ~ ~
- Mon bébé ! s'exclame ma mère en m'ouvrant grand les bras à peine quand j'ouvre la porte de la maison familiale.
Je lui rends son étreinte et la sers doucement contre moi. Mes dix heures de trains m'ont servies. Je n'ai pas envoyé de message à Livaï, lui m'en à envoyé un mais je n'y ai pas répondu.
- Tu m'as l'air pensif mon bébé, remarque immédiatement ma mère. Un problème au travail ?
- Non non tout se passe bien, je répond.
- Alors quoi ? Les amours ? elle tente un commérage. Qui est la pétasse qui te fait tirer cette tronche mon fils ? elle me dit avec un sourire espiègle.
Ma famille n'est pas au courant de mon homosexualité. Non pas que j'en ai honte ou qu'ils soient homophobe. Je n'ai juste jamais trouvé l'occasion de leur dire.
- Entre mon grand on va discuter de tout ça, fit-elle en me lâchant. Ton père et ton frère sont sortis voir le vieux voisin et Yelena fait une sieste à l'étage. On t'a attendu pour manger.
- D'accord m'man, j'accepte en la suivant.
Je suis ma mère jusqu'à la cuisine puis me laisse tomber dans le fauteuil du salon, épuisé par mon voyage. Ma mère me servis tranquillement un café et me rejoint avec la boite à sucre et un paquet de spéculos.
- Alors ton voyage ? Pas trop long ?
- Dix longues heures ennuyantes à mourir. Mais j'en ai profité pour prendre un peu d'avance sur mon travail de lundi donc bon ça va.
- Un mal pour un bien. Bon, raconte moi ce qui te tracasse mon petit bébé.
- J'ai plus 5 ans maman tu sais.
- J'en ai rien à foutre et tu le sais mon doudou. Cherches pas à changer de sujet.
Le contraste entre son vocabulaire et son petit sourire doux était comme le blanc face au noir. Ma mère dans toute sa splendeur, une femme parfaite, un gris parfait. Une femme qui avait réussi sa vie en tout point, tant sur le plan professionnel que personnel.
Mon père lui est un homme fort et droit, ayant vécu une parfaite réussite professionnelle, marié et père de deux garçons, Sieg et moi.
Sieg, mon demi-frère, médecin et chercheur dont la renommée est grandissante en Allemagne, marié depuis ses 25 ans et futur papa. Soit l'enfant rêvé, droit, sage et obéissant et accumulant les réussites sans aucune difficulté.
Et il y a moi... Gay non assumé face à ses parents, élève plutôt médiocre au collège et au lycée. Parti dans des études en photographie sans débouché assuré. J'ai longtemps eu un énorme complexe d'infériorité vis à vis de ma famille. Mais j'ai finalement réussi avec le temps à être content pour eux plutôt que de ressasser mes échecs.
Peut être est-ce l'heure de passer aux aveux ?
- Maman... Je...
J'hésite alors que ma génitrice m'encourage du regard.
- Tu ?
- Eh bien... Qu'est-ce que tu dirais si... Si je te disais que je préfère les garçons ?
J'ose à peine la regarder alors que les mots franchissent mes lèvres. Et si elle me rejette ? Les questions commencent à se bousculées dans ma tête alors que ma mère reste stoïque durant plusieures longues secondes.
- Maman...?
Elle incline doucement la tête, puis laisse finalement passer un petit sourire doux devant mon air paniqué.
- Pour tout te dire mon bébé, ça fait quelques années que je le soupçonnais.
- A-ah bon ?
- Mmmmh mhhh, elle opine. Et tant que tu es heureux mon ange, tu aimes bien qui tu veux. Tu es mon fils, et c'est tout ce qui compte.
Un poids semble s'envoler de mes épaules, un poids dont je n'avais même pas conscience. Puis un sourire vient doucement me manger le visage avant que je me jette finalement dans les bras de ma mère.
- Je t'aime maman putain...
- Les mots, dit-elle, soit poli, petit con.
Je la serre contre moi. J'ai la meilleure mère au monde.
- Bon, maintenant parles moi du Dom Juan des bacs à sable qui te torture l'esprit.
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