•3. Le groupe•

Livaï

Pourquoi les gens ne me laissent jamais dormir ?

J'étais tranquillement en étoile de mer dans mon lit quand j'entends mon téléphone sonner et vibrer sur ma table de chevet.

Alors, telle la grosse larve que je suis actuellement, je tâte aléatoirement la surface du petit meuble en cherchant mon cellulaire.

J'ouvre mollement un de mes yeux et observe l'écran de l'appareil.

Je crois que le prochain repas du groupe sera du hachis de binoclarde.

- Quoi putain ?

- Livaïïïï !!

- Quoi putain ?

- Tu fais quoi ?

- Bah, comme toute personne censée qui s'est couchée à 5h du mat', je dors.

- Mais il est 10h !

- Justement espèce de cinglée.

- Moi aussi je t'aime Lili, mais dis voir, j'ai une question.

- Non.

- Mais j'ai encore rien dit !

- Eh bah ne dit rien.

- Allez Lili !

- Arrête de m'appeler comme ça bordel. Et non.

- Ok alors à tout à l'heure !!

Et elle raccroche. Cette folle à lunettes aura ma peau un jour.

Sa question était bien évidemment: "Est-ce que Mike et moi on peut passer chez toi cet aprèm ?". Et quoi que j'aurais répondu. Ils seraient venus quand même.

Je soupire et me lève. Sortant de mon cocon de couverture, puis frissonnant à cause de la température ambiante.

Voilà qui m'apprendra à dormir en boxer.

J'ai fait une overdose hier soir. Une overdose de flemme. Alors, à l'encontre d'absolument tout mes principes, j'ai simplement balancé mon haut et mon pantalon dans un coin de ma chambre avant de m'échouer au lit, ce sans prendre de douche.

Ce qui est absolument dégueulasse et qui a comme conséquence une horrible odeur de sueur froide.

Je me hâte alors de rejoindre ma salle de bain, de retirer mon boxer et d'allumer l'eau tiède.

Ô joie, ô bonheur. Je me vide le flacon de savon dessus avant de me laver.

Et tout en laissant l'eau me couler dessus, je re-songeais au concert d'hier soir. Et plus particulièrement au gamin à la sortie. Eren Je-Sais-Plus-Quoi. J'ai pas vérifié si il m'a envoyé ses photos.

D'ailleurs, je me demande pourquoi je lui ai donné un numéro. Il aurait sûrement mit ses clichés sur Facebook. "Lol".

Bien-sûr ce n'etais pas mon numéro perso mais mon numéro secondaire que je réservais à mes... fréquentations officieuses.

Je ferme le robinet puis sort de la cabine avant de me munir d'une serviette et de l'enrouler autour de ma taille. J'entreprend de me brosser les dents et de me coiffer avant de rejoindre de nouveau ma chambre.

J'observe mon lit 5 secondes puis me dirige vers le placard à côté de celui-ci afin d'y prendre des draps propres. Je les pose sur ma commode puis vais enlever les vieux du bout des doigts.

Avant d'y sentir aussi une odeur de sueur. Beurk. J'ai dormi là dedans putain c'est dégueulasse.

Je porte ainsi les draps sales à la salle de bains puis les mets dans la machine à laver avec mes vêtements (eux aussi sales) et mets un programme en marche. Je regagne ensuite ma chambre et équipe les draps propres sur mon lit avant de me laisser tomber sur celui-ci.

Je prends mon portable et constate que le gamin ne m'a toujours rien écrit. Je me rends alors sur Facebook et constate qu'il n'a rien publié non plus.

En même temps, il est 10h du matin. Bon bientôt 11 maintenant mais tout le monde n'est pas aussi cinglé que la binoclarde. Le gamin doit sûrement dormir à cette heure là. Ce chanceux.

Je suis donc parti pour de longues heures d'ennuis.

Je me lève et m'habille rapidement avant d'aller au rez-de-chaussée de ma villa. Plus précisément dans mon placard à trésors.

- À nous deux, je dis à Monsieur Propre.

~~~

Je suis encore entrain d'exercer mon loisir préféré quand des coups retentissent contre ma porte. Je m'y rends, mon expression blasé habituelle collée au visage tout en me demandant ironiquement qui cela peut-il bien être.

- Liliiiiiiiiiiiii !!

Je n'eu le temps d'acquiescer ni parole ni mouvement qu'Hanji m'avais déjà sauté dessus.

- Salut Livaï, me dit simplement Mike avec un regard de compassion.

- Vous êtes déjà là ?! Il est quelle heure bordel ?

- Bah 14h, fit la binoclarde en me lâchant enfin. T'étais entrain de faire le ménage hein ?

- Bah ouais, ça fait une semaine que je l'avais pas fait. C'était dégueulasse là dedans.

- Enfaite, t'as raté ta vie Livaï, lâcha Mike en avançant dans la maison.

- Ouais il aurait dû être femme de ménage, renchérit Hanji.

- Je vous emmerde chacun votre tour vous savez ?

- Et moi perso je t'encule, c'est plus sportif, dit la binoclarde un insupportable sourire collé sur sa sale gueule.

- Je savais que t'étais un travelo, dis-je simplement.

- Tu t'es trahie Hanji.

- Vos gueules.

- C'est la réplique de Livaï ça.

- Ta gueule gros pif'.

- Mais qu'est-ce qu'il à mon nez bordel ?

Je les dévisage quelques secondes (mais qui m'a foutu des amis pareil ?!) avant d'aller ranger mes produits ménagés lâchant un soupir désespéré au passage.

Les bonnes manières et la politesse ? Nous pas connaitre.

Mais c'est comme ça qu'on s'aime, je suppose.

Je connais Mike et Hanji depuis le primaire, nous étions les trois gamins "à part" dans la classe. Ni tout à fait intégré aux autres élèves, ni tout à fait rejeté.

Ne venant pas d'une famille aisée du tout et n'étant absolument pas sociable depuis que j'étais séparé de mes deux seuls amis de maternelle, je m'étais ramassé ses deux abrutis en CE1.

Au début du collège, la folle à lunettes avait commencé à jouer de la guitare, et le blond l'avais suivi et avait appris à jouer de la batterie. D'abord pour rire, je leur avait écrit une chanson, un texte, puisque j'ai toujours aimé écrire. En japonais de base puis je leur avait traduit en français. Ils s'étaient alors occupés de bande son.

Puis ils m'ont demandé si je voulais bien chanter mon texte. J'avais accepté.

Nous avions par la suite joué une fois devant mes deux mes amis d'enfance qui entre-temps étaient revenu dans la région: Farlan et Isabel, et cette dernière (presque aussi insupportable que Hanji) nous avait filmé de dos entrain de jouer et mit sur YouTube, sans notre accord.

De là pourtant, le succès nous avait accueilli à bras ouvert. La vidéo enregistrée dans le garage de Mike où je chantais une chanson en japonais avait fait plus d'un million de vue.

Et une maison de disque nous avait contacté pour produire le single.

Nous avions alors monté le groupe, moi en chant, Hanji à la guitare et Mike à la batterie.

Pourquoi on l'a nommé No Name ? Parce que lavabo.

On avait pas vraiment d'inspiration sur le coup. Mike et Hanji avaient 18 ans et moi 17, nous étions jeune et hésitant. J'ai eu ensuite l'idée de la bande sur les yeux grâce à un raisonnement purement merdique: pas de nom, pas de visage. Surtout pour être tranquille et finir nos études de base.

C'est ce qui à vraiment attiré l'attention sur nous. Personne n'a vu nos visages sans nos bandes, pas même le staff du groupe, et personne ne connait ne serait-ce que nos prénoms.

Juste H, M et L.

Et encore aujourd'hui je ne comprends pas comment ce secret est encore d'actualité. Près de 8 ans après.

J'interromps le fil de mes pensées puis rejoinds Mike et Hanji au salon.

- Nan mais sûr, tu sniffais dans nôtre dos avant, sinon t'aurais pas un aussi gros pif ! Quand t'étais môme il était tout petit mimi !

Ça, c'est du Hanji tout crachée. Je prends place à côté d'eux sur le canapé puis croise mes jambes.

- Mais ça à rien à voir espèce de folle !

- Qui ne nie pas consent Mike ! Tu prenais quoi comme came ?

- Hanji ?

- Oui Lili ?

- Ta gueule.

Elle allait rajouter quelque chose. Mais mon regard l'en dissuada et elle me fit simplement un sourire de psychopathe.

- Livaïï~

Je le sens pas, je sais pas pourquoi mais je le sens pas.

- Tu nous raconte qui est ton nouveau flash du moment ? Tu sais...le garçon d'hier soir...

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