•24. Fatigue•

L'impression que j'avais eu en entrant dans la salle était déjà énorme.

Celle que j'avais eu quand L avait chanter Lonely Together l'était plus encore.

Intimidation ? Gène ? Je ne sais pas.

Mais le fait que L m'ai fixé sur certain passage de la chanson de feu Avicii m'avait électrisé de la tête aux pieds.

J'avais moi même été un fan d'Avicii. Des l'entente de son pseudonyme, ses titres tel que « Hey brother », « Without You », « Wake me up » ou encore « Wating for love » me venaient directement à l'esprit.

Non loin de M et H, L observait le public en silence. Puis d'un signe discret aux deux autres, L les incita à reprendre le concert.

Les premières notes du titres suivant résonnèrent tandis que L se promenait sur scène.

Le chanteur était a fond, donnant même de sa personne en passant ses mains sur ses fesses, son torse ainsi que dans ses cheveux.

Je ne manque donc aucune occasion de prendre des photos.

- Tss, on sait bien pourquoi t'es là toi, lâcha soudainement Auruo en apparaissant à mes côtés me poussant limite.

- Ouais, pour prendre des photos.

- Surtout de L, t'es beaucoup trop loin pour en prendre de M et H.

- Sur un appareil photo il y a ce qu'on appelle un zoom. C'est trop bien ça permet de grossir l'image, et je me déplace également, Monsieur.

Insolant, moi ? Ah mais absolument. Le ton de mon plus qu'hautain de mon interlocuteur ne me plait absolument pas. J'ai horreur d'être pris de haut. Le respect ça va dans les deux sens.

Auruo fait claquer sa langue contre son palais tout en cherchant une réplique.

J'aurais pu le provoquer encore, mais, faisant preuve de maturité (chose rare), ainsi que de lucidité (il serait vraiment dommage de me faire virer le premier jours de mon stage) je me décale de lui et me rends une vingtaine de mètres plus loins afin de prendre des photos plongeantes du groupe.

Puis soudainement, L vint vers moi et descend de la scène alors que M et H continuent la bande son.

Je croise l'orbe grise de L et lui lâche un petit sourire. Un homme faisant partie de la sécurité lui donne une bouteille d'eau de laquelle il prit quelques gorgés avant de faire ouvrir le cordon de sécurité, faisant hurler les fans les plus proches.

Et chose inédite: L part faire un tour dans la fosse.

Et chose imprévue, il m'entraîne à sa suite.

- Photos, vidéos, ce que tu veux morveux, me dit-il en écartant le micro de sa bouche.

C'est ainsi que je me retrouve traîné derrière une star nationale dans une fosse pleine, remplie par 20 000 fans et entouré par quatre agents de sécurité.

- Vous êtes chaud ce soir ? demande L au micro d'une voix suave.

- Ouais !!!!!!

Notre marche sinueuse parmi la foule ne me donne pas de superbes conditions pour prendre des photos, je passe donc en mode vidéo en essayant d'être le plus stable possible.

- Alors je veux vous entendre allez ! Faites moi résonner ce putain de stade !

S'en suivi quelques "exercices" de chant qui furent repris par tout le public. L lâcha des syllabes telle que « la » ou «ta » tout en suivant la musique tandis que les fans de la fosse se bousculent pour le toucher ou le photographier.

Une femme failli même le saisir à un moment, après lui avoir hurlé son amour.

Malgré quelques incidents de ce type, la fosse fut traversée sans trop d'encombre. L entame alors un tour dans les gradins, déchainant ses fans.

Il se produit ici le même phonème qu'en fosse: tous veulent approcher au maximum le chanteur.

Celui-ci nous fait faire le tour des gradins, me laissant le temps de prendre plusieurs photos, avant de repasser par la fosse pour rejoindre le cordon de sécurité. Le tout en chantant.

De sa voix prodigieuse.

————

Environ une heure plus tard, le silence se fait dans la salle. Le concert est désormais fini et je suis tranquillement quoique fatigué mon maître de stage en direction de la loge des photographes.

- Je vais laisser couler ton coup de gueule au milieu du concert, parce que je suis quelqu'un de très permissif et généreux, m'informe ce dernier en marchant légèrement devant moi d'un pas ferme et sur de lui. Mais la prochaine fois que tu me parle comme ca je te vire c'est clair ?

Son ton ne me plait pas, mais malheureusement je n'ai d'autre choix que d'acquiescer.

Nous entrons alors tout deux dans la loge tandis qu'il allume son ordinateur et moi le mien.

- Tu va me copier tes clichés sur ma clé USB, me dit-il.

- Oh euh...est ce que je pourrais vous les rendre plutôt demain voire après demain ? Je voudrais d'abord les triées si vous me le perme-

- Non, me coupe il brusquement en me balançant sa clé. Allez dépêche, j'ai pas que ça à faire j'suis crevé. T'as l'adresse de l'hôtel au moins ? Mh ?

Je sers les dents en saisissant le périphérique USB avant d'être interpelé par la suite de la phrase de mon supérieur.

- Euh... Non, j'avoue penaud.

- Eh bah t'es vraiment pas doué, soupire mon ainé. Cherche Nanaba en sortant d'ici, c'est elle qui se charge de ces choses là, il ajoute dédaigneusement en agitant la main. Une grand femme blonde tu trouvera bien. Bon grouille toi.

A contre cœur, je copie mes clichés dans la clé de mon supérieur puis la lui rend en silence.

- N'oublie pas que tes photos appartiennent à mon entreprise, pas de publications Facebook donc, rendez vous à l'agence demain pour te montrer nos locaux, allez, au revoir petit.

Et c'est sur ces simples mots qu'il parts. Bon débarras. Légèrement contrarié, je replace mes affaires dans mon sac et part donc à la recherche de la fameuse Nanaba. Je pourrais simplement envoyer un message à L, je sais que lui m'aiderait à la trouver, mais je ne veut pas le déranger, lui qui doit être si crevé après son magnifique concert.

J'ère donc dans les couloirs à la recherche de la chargée de logistique de No Name durant cinq bonnes minutes (me perdant totalement au passage) avant de finalement voir quelque chose que je n'aurais probablement pas du voir.

Soit M, dans un couloir vide en compagnie de quelqu'un.

Enfin, entrain d'embrasser une quelqu'un.

Très gêné je fait demi tour fissa et part dans la direction opposées, l'image néanmoins gravés dans la tête.

M s'était changé, il portait un sweat à capuche noir assez large et un jogging de la même nuance ainsi que le même genre de cache il que portait L lorsqu'il est venu me visiter à la fac le mois dernier. Je n'ai en revanche pas bien vu sa partenaires...ou son partenaire ? Je songe alors, n'ayant aperçu de l'autre personne que des cheveux blond et court.

Je souffle, ceci ne m'as pas aidé dans ma recherche de la fameuse Nanaba. Et, malgré que je sois fort curieux, je ne suis pas commère.

Apres avoir demandé à d'autres personnes du staff du groupe, je commence à perdre patience, et c'est finalement mon téléphone qui sonne qui me coupe dans mes recherches.

C'est un appel, un appel de L.

- Allo ? je dis en décrochant.

- Allo morveux, alors ca s'est bien passé ?

- C'est toi qui me demande ça ? T'es sérieux ?

- Complètement mon cher gamin, souffle doucement mon chanteur préféré d'une voix assez fatiguée.

- Moi c'était niquel, tu devrais te reposer plutôt que de me parler tu sais, je m'inquiète.

- Tout va bien t'inquiètes pas, tu fais quoi gamin ?

Je soupire, moi qui voulait me débrouiller comme un grand c'est loupé.

- Je cherche Nanaba, l'autre crétin qui me sers de maître de stage m'as fait remarquer que je sais pas ou est l'hôtel du staff, et que de toute façon j'ai pas de clé de chambre non plus , je soupire.

- Il ne t'a pas accompagné ? semble s'agacer L à l'autre bout du fil.

- Et non ! je soupire.

- Quel connard, siffle la star. T'es capable de retrouver la loge commune ou on a manger tout à l'heure ?

- Euh... Ouais je pense, je dis peu assuré.

- Bon, écoute, essaye moi je vais appeler Nanaba et je te rappelle d'accord ?

J'acquiesce et il raccroche tandis que je me mets en marche en direction de mon nouvel objectif. Je fini par trouver l'endroit à peine trois minutes plus tard, n'étant finalement pas si loin que ça de la loge commune du groupe.

- Ah te voilà, me dit L en arrivant sur place au même moment que moi, accompagné d'une femme plus grande que lui d'environ vingt centimètres, aux cheveux blonds courts, au trait fins et au yeux bleu clairs.

- Bonsoir Eren, me dit elle. Désolée j'ai complètement oublier de venir de donner ton pass pour l'hôtel, elle ajoute en me donnant une carte magnétique. Erd doit t'attendre sur le parking du stade je viens de le contacter, il va te conduire jusqu'à ta chambre.

- Pas de problème, je conviens. Merci madame.

- Oh, appelle moi Nanaba, tout le monde m'appelle par mon prénom ici, elle ajoute en souriant.

- Viens gamin je t'accompagne à ta voiture, dit L en posant sa main sur mon épaule.

Je salue poliment la jeune femme puis emboite le pas à L tandis qu'il réajuste sont cache il qui semble le déranger fortement. Il porte le même genre de tenue que j'ai vu M porter une dizaine de minutes plus tôt. Mais surtout, L semble éreinté, ses mouvements se font lourd et surtout, il parle peu.

- J'en connais un qui va bien dormir, je le taquine.

- Je suis complètement soufflé, il m'avoue doucement. Tu bosse demain ?

- Oui, au locaux de l'agence photos, jusqu'à dix-huit heures environs je crois.

- D'accord, bon on reparlera de tout ça par message demain ? il me demande en me regardant.

Je lâche un petit sourire en lui répondant par la positive, son air calme et fatigué le rend tout mignon, j'ai presque envie de le serrer dans mes bras.

Mais qu'est ce que je dis moi ?

Nous arrivons alors à proximité des voiture ou Erd m'attends bel et bien.

- Et dans tout les cas on se vois dans deux jours pour le shooting photos, continue L. A très bientôt Eren, dort bien.

Il se tourne alors vers moi et lâche un bisou extrêmement doux sur ma joue, me laissant surpris (encore) alors que lui repart tranquillement, probablement en direction de sa loge.

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