Livaï

"Viens me chercher, je veux pas aller en anglais 😭 je ferai tout ce que tu veux L ! 😭😭🙏🏻🙏🏻 "

"Tout ce que je veux ? C'est une proposition fort alléchante gamin, mais je me dois de refuser. Il en va de ton avenir (c'te phrase de vieux). Aller casse toi en cours morveux"

"Tu fais toujours autant dans la délicatesse toi papi 😪 Bon ben j'y vais...merci de ton soutient et adieu"

"Bonne chance pour ton oral et à plus tard"

Je repose mon téléphone sur ma table de chevet avant de quitter le cocon chaud de mes draps.

Programme du jour: répétition générale du concert au stade. Je m'y étais déjà rendu hier afin de voir l'avancement de l'installation technique. Et je peux garantir que mon mètre soixante n'avait absolument rien à voir avec l'impression d'être minuscule.

Le stade était tout bonnement énorme, la scène possédait trois avancées: l'une au centre et deux de chaque côté. À l'arrière de la scène, un décor de ville horriblement haut avait été installé, et un nombre incalculable de jeux de lumières trônait sur le décor ainsi que dans tout le stade.

Évidemment, j'avais déjà connaissance de tout ceci, puisque c'était Hanji, Mike et moi qui avions décidé de notre décor. Avec les talents non existant de Mike pour le dessin.

Néanmoins, entre les croquis et le résultat, nous nous sentions énormément intimidé, et (pour moi en tout cas) pressé de voir le résultat final.

Que j'avais hâte de les voir, les lumières et les artifices qui percent l'obscurité dans laquelle serait plongée la salle. Mon petit côté pyromane avait insisté pendant deux heures auprès de Mike pour avoir son accord et intégrer quelque tout petit lance flammes au décor.

L'eau fraîche qui ruissèle doucement sur ma peau me rappel un fait: j'aurai pu dormir encore.

En effet il est actuellement 8h du matin.

La cause de mon réveil matinal ? Un gamin aux magnifiques yeux émeraudes.

Hier, le garçon ayant passé la totalité de sa journée à étudier et moi toute ma soirée avec Mike et Hanji, nous n'avions pas eu l'occasion d'avoir un seul échange texto, rien, nada.

Alors oui, ce matin j'ai mis un réveil afin de pouvoir lui parler avant ses cours.

J'ai même justifié mon premier message matinal par une prétendue insomnie. Quel joli mensonge.

Je passe une main dans mes cheveux tout en coupant l'eau et me saisis d'une serviette que je noue autour de ma taille.

Moi même, je ne comprends pas l'intérêt que je porte à ce gamin.

J'ai une énorme envie de le revoir, et le souvenir d'il y a presque un mois me revient sans cesse en tête. La douceur de ses lèvres, la douce décharge qui m'avais bouleversés à son contact, l'envie brulante de continuer

J'ai bien évidement envoyé un message au fameux Armin. Et après quelques échanges de rigueur et quelques habiles négociations il m'a fourni des images dossiers d'Eren. Pour mon plus grand plaisir.

Le dit Armin m'avais beaucoup parlé, me défendant de me jouer de son ami, me faisant part de ses inquiétudes vis à vis de moi. Chose que j'avais comprise après une longue (interminable) discussion avec le jeune blond.

J'avais compris qu'en fin de compte, Eren était aussi effrayé que moi par notre situation.

Nous étions deux, deux à jouer avec le feu.

~~~

- Mais ça va pas là ça !

- L laisse les faire leur boulot bordel, me rouspète Mike.

- On pourrait mettre plus de lance flammes nan ? déplore Hanji.

- Non. La ferme.

Elle jète un coup d'œil triste à Mike. Celui-ci la regarde fixement, d'un regard froid et dur, la défiant de répondre quoi que ce soit.

Pour tout résultat, la jeune femme baisse les yeux en soupirant.

- Bon, laissons les pro faire leur boulot et nous, allons répéter, ordonna Mike tout en réajustant son cache visage.

Sans attendre notre réponse, le blond s'engage vers l'avancée centrale de la scène d'un pas calme et droit et y monte.

Jetant un coup d'œil sur la mine boudeuse de Hanji, j'emboîte le pas à Mike.

Cela fait environ une demi-heure que nous étions ici, et nous sortions tout juste d'un entretient avec notre producteur, Monsieur Pixis, un homme d'environ 70 ans qui avait reprit l'entreprise de son fils lorsque celui-ci était décédé. Charles Pixis avait été notre premier producteur et était dans la classe de Mike lorsque nous étions en terminale. Son décès avait d'ailleurs terriblement ébranlé Mike, Charles nous ayant quitté suite à un AVC provoqué par sa leucémie, il n'avait que 27 ans.

Cela faisait donc près de deux ans que son père, Dot Pixis, avait reprit son rôle. Je respectais cet homme pour son courage lors des obsèques de son fils et lorsqu'il avait repris les rênes de l'entreprise. Mais aussi pour son tempérament assez calme et son respect envers les différents artistes qu'il produisait.

- Monsieur L, on peut tester vos micro dès maintenant si vous le souhaitez, je viens de finir les branchements, m'informa un technicien, coupant net le fil de mes pensées.

- Ouais...ok, et tutoyez moi bordel j'ai pas mille ans.

~~~

"Je te hais, Armin aussi d'ailleurs, je vous hais, les deux"

- Oh, problème de couple ? pouffe Hanji sur ma droite.

- De l'eau dans le gaz, t'es trop proche d'Eren, remarque Mike à ma gauche.

Il est désormais un peu plus de 22h, Mike, Hanji et moi même sommes actuellement échoué sur mon lit côte à côte, méritant l'un comme l'autre le repos et le confort d'un matelas après cette après-midi complète de répétitions et de vérifications.

- Fermez-la, c'est pas mon mec, repondis-je tout en appuyant sur la bannière qui venait d'afficher le message du gamin. Et je gère Mike c'est bon lâche moi les basquettes.

Ce qui justifiait que les deux autres aient les yeux braqué sur mon téléphone ? Les photos que le même gamin qui venait de prétendre qu'il me haïssait m'avait envoyé suite au concert. Cela faisait déjà un mois oui, mais mes deux amis ne les avaient toujours pas vues dans leur intégralité.

- Ce n'est qu'une question de temps ça, réitère Hanji.

- Vous jouez trop avec le feu vous allez nous griller putain.

- T'abuse Mike merde, y'a que toi qui te prends la tête avec ta règle à la con, râle subitement Hanji.

- Je suis le plus censé de nous trois, mais faites bien comme vous voulez, quand vous serrez coursé dans votre vie privée par des paparazzis et des fans vous viendrez pas vous plaindre parce que j'en aurai strictement rien à foutre c'est clair ?

- Très clair, maintenant fous moi la paix j'ai pas quatre ans, et Hanji ferme ta gueule, je reprends afin de calmer le jeu entre mes deux amis.

Mike se renfrogne tandis qu'Hanji lâche un soupire exagérément théâtrale.

"Oh, qu'ai-je fait pour mériter ta haine gamin ?"

- T'es si poli avec lui, trop soumis j'adore, se moque doucement Hanji.

- J'ai une tête de soumis espèce de conasse ? répliquais-je.

- Tu faits un mètre soixante, intervint alors Mike.

Mon regard dérive sur lui, surpris de son intervention et de ses propos.

- Depuis quand t'as perdu ta maturité toi ? T'es censé ramener l'ordre ici connard !

- Je dois baisser la tête pour te parler mais cela ne fait pas de moi ton père Livaï.

Ma bouche s'ouvrit de stupeur tandis qu'Hanji se mit à glousser.

- Bien envoyé Mickey ! T'es peut-être pas si naze que ça finalement.

- Je vous emmerde profondément, tout les deux, redit encore le blond.

- Vas bien te faire mettre, je soupire finalement en me reconcentrant sur mon portable.

"Armin a oublié son portable sur ma table tout à l'heure, étant fouineur professionnel j'ai vu les photos qu'il t'a envoyé. Je vous hais Et votre discussion est gênante merde !"

Je me redresse et m'assied, cachant la vue sur mon écran à mes deux amis tandis qu'ils discutent derrière moi de la soudaine prise de parole de Mike.

"Moh, mais t'es mignon avec la capote entre les lèvres Et si notre conversation ne te plait pas t'avais qu'a pas la lire, sale gosse curieux"

"C'était un défi ! Et je fais ce que je veux d'abord =_=, je te hais...Lincoln ?"

"Tu me hais mais t'essaies encore de trouver mon prénom ? Bien bravo ! Tu peux m'appeler Abraham je t'en prie, bro"

"Jamais j'abandonne t'as cru. C'est pas courant les prenom en « Li » ! T'es chiant en vrai"

"Chiant et fier de l'être, au plaisir morveux, au plaisir"