•12. Petit chou•
Eren
Une fois L partis, je me dirige vers la porte et rejoins l'espace d'un mètre courant le long de la scène, séparant celle-ci du public de la fosse, et me positionne sur le côté de façon à avoir une bonne vue.
La première partie dura une petite demi-heure durant laquelle je pris tout de même quelques clichés avant que No Name monte finalement sur les planches.
L'ambiance changea aussitôt quand L eu posé une seule parole sur une seule de ses chanson, tel un lancement de fusée la soirée avait décollé haut, loin et vite.
J'avais alors enchaîné les clichés, altérant les angles et me déplaçant pour faire au mieux.
Mais, tout plaisir ayant une fin, le concert était désormais presque terminé, après 3 heures de show à couper le souffle.
Me déplaçant une énième fois je sentis un contact sur mon épaule et fait volte-face.
- T'as vu l'ambiance ? C'est cool hein ! me dit une fille d'environ mon âge.
- Oui, ça bouge ! je conviens.
Pour se faire entendre, elle me criait littéralement dans l'oreille.
- T'es plutôt beau gosse ! T'es photographe je suppose ? On s'échange nos numéros ? elle s'égosille.
- Merci mais non merci, j'esquive.
Voyant L s'avancer vers le bord de la scène, j'en profite pour me dégager de l'emprise de la jeune fille et me déplace vers le chanteur tandis que celui-ci entame Song for a Dream, une chanson au rythme plutôt calme par rapport à toute les précédentes et qui fait généralement office de clôtures aux concerts de cette tournée.
L chante, je le prends en photo, j'adore ça simplement.
Le vers « J'aimerais être important, j'aimerais être un désir » m'arrache un sourire. J'aime particulièrement ce morceau et je trouve ses paroles ironiques quand on connait le rayonnement que possède L, et à quel point il est désiré.
Le chanteur, devant moi, croise mon regard tout en continuant de chanter.
- J'aimerais te voir guérir, j'aimerais te voir grandir. Atténuer tes douleurs...
Il lâche un sourire en coin que je ne manque pas de photographier puis reprend, suivi par tout le public, sautillant sur scène, il avance, tourne. Bouge.
Il s'approche tout en chantant de M et s'occupe de quelques percussions sur un coin du synthé, dos au public.
Photo.
Il se retour et lève une main comme en triomphe.
Puis le silence et les lumières se coupent.
De petits projecteurs se rallumèrent finalement autour de la scène et les trois artistes s'approchent, s'inclinent pour remercier le public.
Photo et encore photo.
Puis ils quittent la scène et les fans commencent eux aussi à se bouger.
Je suis le mouvement des photographes et quitte la salle, retournant dans les coulisses.
- Monsieur Jäger, par ici.
Je me tourne vers la voix qui vient de m'interpeller et reconnais l'homme qui m'avait conduis jusqu'ici.
- Appelez-moi Eren, répondis-je en m'approchant de lui.
- Seulement si vous m'appelez Erd alors.
- Vendu, Erd.
- Très bien, tu sais où est ton sac ?
Je réfléchis un instant avant de lui répondre.
- Dans la loge de L il me semble.
- D'accord, suis-moi.
Sur ses mots il s'engage assurément dans les couloirs du Zénith, moi sur ses pas jusqu'à la loge du chanteur.
- Installe-toi ici je vais voir la suite du programme avec L, tu as soif ou faim peut-être ?
- Un verre d'eau ne serait pas du luxe s'il te plaît.
- Pas de soucis je te fais ramener ça, mets toi à l'aise, L a dit que tu es son invité.
Sur ces mots il repart, fermant doucement la porte de la loge derrière lui.
Un invité ? Nomination curieuse mais plaisante. J'avance donc doucement dans la pièce et passe doucement mon regard les affaires disposée dans la pièce, un peu émoustillé quant à l'identité de leur propriétaire.
Je m'assieds alors, ne sachant que faire d'autre, et sors mon ordinateur de mon sac. Posé sur le petit canapé de L, je branche mon Nikon à mon pc et jette un premier coup d'œil au résultat de mon travail du jour.
Mais mon regard est vite capté par autre chose. Plus précisément sur une sacoche pour homme posée contre le dossier du meuble sur lequel je suis assis.
La sacoche de L.
Est-ce qu'il a laissé ses papiers personels dedans ? Mes pensées extrapolent.
Une carte d'identité ? Un permis de conduire ? Un nom et une photo...
Personne ne le saura, je suis seul.
Seul.
- La curiosité est un vilain défaut Eren, fait soudain une voix rauque près de mon oreille.
Je bondis littéralement en un sursaut magistral avant de me retrouver face to face avec L.
- Euh je...alors en fait...
- Chut, t'as pas à te justifier, n'importe qui aurait réagi pareil, il agite sa main distraitement en parlant puis me tend une bouteille d'eau. Erd m'a filé ça pour toi.
- Merci...
Quelques rougeurs apparurent sûrement sur mes joues. Non pas de honte d'être curieux mais plutôt de m'être fait choper.
Je saisis la bouteille qu'il me tend et y boit quelques gorgées.
L quant à lui, se mets à l'aise devant moi sans gêne aucune. Ainsi il troc sa son costard chemise pour un t-shirt noir simple et un sweat-shirt gris affublé du logo de la Super Nintendo sur le torse.
Soit des habits facilement trouvable dans n'importe quel Kiabi.
- Alors Eren, qu'à tu pensé du concert ?
- C'était incroyable, j'en reviens toujours pas d'être là, j'avoue.
- Merci, alors, montre moi ça, dit-il en tentant de se saisir de mon ordinateur.
La panique me monte dans les veines.
- J-j'ai pas fini de trier ! Elles sont encore moches là !
Il hausse un sourcil.
- Et alors ?
- J'aime pas montrer mes photos brutes.
Il reste silencieux, se contentant de m'observer, un air amusé collé au visage. Me troublant profondément.
- Qu'est-ce qu'il y a? je finis par demander.
- Rien. À quel moment t'ai-je fait une quelconque remarque Eren ? dit enfin mon chanteur préféré.
- Euh..jamais..
- Alors pète un coup et détends toi. Enfin, pas sur mon canap' hein.
Un rire passe mes lèvres devant la simplicité de L avec moi.
- Bon, donne moi ça quand même, il reprend en me piquant mon ordi.
Sur ces mots, il se cale dans le canapé contre le dossier, et cale le pc sur ses genoux, commençant son exploration de mes clichés.
Je détourne le regard. Si je suis si réticent, ce n'est pas par gène, c'est simplement parce que je déteste qu'on observe et juge mon travail en ma présence.
Et ceci à toujours été, au plus grand damn de mes professeurs.
L observe ainsi les photos au moins cinq bonnes minutes avant de finalement reposer silencieusement l'ordinateur sur mes jambes.
Pensif, il se lève et va prendre une canette d'ice tea dans un petit frigo posé dans un coin de la pièce.
- Qu'est-ce que tu en penses ? je me hasarde, effrayé par son silence.
- Elle sont absolument magnifiques t'es photos morveux.
Eren.exe à cessé de fonctionné.
- Vraiment ?
- Bah j'ai l'air de te mytho là ?
- Nan mais...je sais pas t'étais silencieux et tout là !
- Mmh. T'as flippé ? C'est choupi, il s'amuse.
- Pardon ? C'est quoi ? Dis-je avec un air scandalisé.
- J'ai dit que t'étais choupi, petit.
- Je suis outré, et je suis plus grand que toi au passage, même largement plus grand.
- D'où te vient cette aisance soudaine ? Petit chou.
- De pire en pire, et pourquoi je devrais pas ?
Il hausse les épaules avant de répondre.
- Je t'avoue que dans mon milieu « professionnel » il est rare que mes interlocuteurs ne soient pas ou maladivement timide et gêné ou excessivement lèche botte, il avoue.
- Vu comme ça, j'imagine oui.
- Eh oui. Et sinon, tu rougis si je te dis que j'ai été regarder ton école sur Google Earth ?
- Vraiment ?
- Oui, et j'ai fait quelques recherches sur ton fameux Bachelor aussi. J'ai cru comprendre que tu avais deux stages obligatoires à faire ? il m'interroge.
- Oui c'est ça, de deux et trois mois respectivement. J'en ai déjà fait un, j'en ai un autre en juin, pourquoi ?
Pourquoi s'intéresse-t-il à moi comme ça ?
- T'as déjà trouvé ton lieu de stage ou pas ?
- Nan pas encore, pourquoi tu me demande ça L ?
Il balaie ma question d'un vague geste de la main.
- Ça te dirais de faire ton stage avec nous ? Suffit d'en parler à Auruo il peut te prendre avec lui comme stagiaire il me semble nan ?
Je ne réponds pas. Pas de suite. Il m'a proposé, à moi, de bosser pour No Name ?
- Tu rougis pas mais t'as perdu t'as langue, petit chou.
- Nan mais...sérieusement ?
- Ben, ouais. J'ai que survolé tes clichés de ce soir que je les trouve déjà bien fait.
- Ils sont pas fini et abuse pas c'est juste des photos.
- Ouais ouais cause toujours tu m'intéresse. J'aimerais que tu m'en envoie une copie quand t'aura fini de faire je sais pas quoi avec, j'en discuterais avec le groupe et t'aura le temps d'y réfléchir mais mon offre tient toujours Eren.
- Je...oui ok.
Comme si j'allais refuser.
- Bien, Erd va te ramener à ton école, à moins que tu veuille aller ailleurs ?
- Non non, l'école c'est bien.
- Ok, eh dis, je sais que ça te fait chier mais tu peux pas me filer déjà une vingtaine de tes photos ? Juste pour les montrer à M et H.
- Ben...si t'insiste ok mais les mets pas sur internet hein ?
- T'inquiète pas pour ça, c'est ton travail pour l'instant on y touche pas. Si ça plait à ma prod, et ça j'en doute pas un seul instant, on te fera parvenir un contract avant de les utiliser. Que tu sois rémunéré quoi.
- Oh ça, nan c'est bon t'inquiète, ça m'a fait plaisir ce soir.
- Ouais mais nan. Bon, t'as un câble d'IPhone ?
- Oui.
Il s'approche et me tend son cellulaire.
- Je te laisse choisir lesquelles tu veux mettre, le code c'est 1002.
Surpris qu'il me donne ainsi son code je ne dis rien. Lui s'écarte et va à la recherche de je ne sais quoi dans un de ses sacs. Je branche l'appareil à mon pc et rejette un coup d'œil à mes clichés, en sélectionnant une trentaine que je trouvais déjà pas trop mauvaise pour les télécharger dans l'appareil de poche du chanteur.
Mais pendant que j'exécutais ma tache, le téléphone vibra, annonçant par la un sms entrant.
Le nom du contact n'est pas écris en français, je constate. Impossible donc pour moi de comprendre qui est-ce.
J'ai vu le concert mon cœur, repose toi bien ce soir, je t'aime.
J'avais lu sans vouloir lire. Comme lorsqu'un ami vous prête son portable mais que celui-ci sonne. On à tous déjà lu involontairement une notification qui ne nous est pas destinée.
- C'est bon j'ai fini L, et euh... T'as eu un message.
- Ah ? Ok merci.
Je retourne m'assoir derrière mon ordi et sauvegarde mon travail tandis qu'il consulte le dit message.
- T'as lu le message je suppose, il demande.
- Par réflexe j'ai lu la bannière donc oui, désolé ?
- Nan t'inquiète, on va pas se mytho tout le monde lis les bannières même si c'est pas sur son tel.
- C'est vrai, j'avoue dans un sourire. Alors le petit grand L est casé finalement ? je demande faussement désintéressé.
Plus crédible tu meurs. L eu un air amusé avec un petit sourire en coin avant de me répondre.
- Je suis casé avec ma mère oui.
Un hoquet de surprise m'échappe de par ma connerie.
- Ah ah ! Tu rougis presque, se moque doucement L. Pourquoi ? Ça t'intéresse de savoir si je maqué ?
- Bah euh en rien en fait je demandais juste ça comme ça, dis-je style de rien.
- Mais bien sur, petit chou.
Je lui fais les gros yeux suite à l'énième surnom qu'il me donne, appréciant néanmoins sans l'avouer.
Puis quelque coup sur la porte se firent entendre.
- Ouais !
- Messieurs, vos voitures sont prêtes, fit Erd en entrant doucement dans la pièce.
Je ramasse alors mes affaires, me préparant au départ.
- Donne moi ton sac Eren, je vais le prendre, me dit le chauffeur.
- Non non c'est bon, je te suis Erd.
- Comme tu veux, L, au revoir.
- À plus Erd, répond la starlette toujours vautrée sur le canapé. On se reparle par messages Eren, j'en ai pas fini avec toi. Faut discuter de ton stage, dit-il avec un sourire en coin.
- Tu sais comment me joindre, dit au revoir à M et H de ma part, et encore merci pour tout !
- Merci à toi d'être venu bosser, à plus morveux.
Et sur ses mots le battant se referme.
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