•10. Contact•
Eren
J'avoue avoir apprécié chaque seconde de ce repas avec les No Name, savourant ma chance de partager un moment avec ses trois personnes qui, au delà d'être des stars, avaient surtout l'air de trois copains de connerie.
Un drôle de sentiment avait entouré mon cœur lorsque j'avais appris la bisexualité de L. Non pas que je veuille faire quoi que ce soit avec lui mais, quoique, enfin voilà quoi..
Au delà de cela se trouvais surtout un sentiment rassurant de savoir qu'un des homme que j'admirais le plus partageais un point commun avec moi: un attirance pour le sexe masculin.
Moi qui n'ai toujours pas fait de comming out, cette nouvelle m'avais comme...donné confiance.
Puis pour ce qui est de l'attirance, je ne pense pas intéresser L. Il doit avoir des centaines, que dis-je, des milliers d'hommes -et des femmes- qui lui diraient oui sur l'oreiller. Et il n'a aucune raison particulière de s'intéresser à moi, je n'ai rien d'unique.
Contrairement à lui, je ne suis personne. Un grain de sable dans le désert.
Et je ne cherche pas d'histoire de sexe non plus.
Mais d'un autre côté j'ai justement envie de le connaître. De voir le vrai visage de cet homme, et non pas de ce chanteur.
Son caractère m'intrigue, à la fois dur et doux, familier et curieux avec ses amis.
Il en va de même pour M et H. Au delà d'être des artistes, il ont l'air d'humains incroyablement gentils. D'un groupe de copains tel que moi, Armin et Mikasa d'une certaines façons.
Revenant à la réalité, je mords dans ma Forêt Noire, prêtant une légère attention à la discussion de M et H qui tournais autour du concert de ce soir.
Puis je sens soudainement un contact contre ma jambe. Je relève alors la tête vers L qui, installé face à moi, venait d'effleurer accidentellement cheville en déplaçant sa jambe.
Déclenchant en moi un frisson exquis, une douce décharge qui courut tout le long de ma jambe,
Mon regard capta le siens
Et nous nous fixons. Immobile et silencieux.
Tout deux comme surpris, moi hypnotisé par son unique ordre grise.
Puis, il reporte son attention sur sa nourriture sans pour autant bouger sa jambe.
Je ne sais qu'en penser et j'en suis un peu déstabilisé.
L, son repas fini, se lève, se saisit de son carton désormais vide et parti de la pièce sans un mot, me laissant dans le flou.
- L où tu vas ? l'intérroge M.
- Loge, lâche le chanteur simplement.
M et H qui parlaient avec animation il y a encore quelques secondes, se tournent alors interrogativement vers moi, puis, devant mon incompréhension visible, haussent les épaules.
- Il...il fait souvent ça ? j'interroge.
- Non, mais quand il le fait c'est qu'il a besoin de réfléchir, informe M.
- Je vois... Et sinon, ça fait longtemps que vous vous connaissez tout les trois ? je change de sujet, désireux de surpasser le récent malaise.
- Houla, on peut dire ça ouais, me répond le blond.
- Genre ?
- Genre depuis l'école primaire, compléta Hanji. On était un peu les trois gamins à l'écart de la classe, les trois originaux, donc on s'est vite entendu.
- Et elle est venue comment l'idée de No Name ?
- J'ai commencé à jouer de la guitare en sixième, en quatrième je la maîtrisais parfaitement, m'expliqua H.
- Et ça m'à donné envie de jouer aussi, sauf que comme je cassais toujours mes cordes, je me suis tournée vers la batterie et le synthé', poursuit M. J'ai commencé en cinquième et j'ai maitrisé un an et demi plus tard les deux.
- Quant à L...il a toujours eut un talent pour l'écriture, déjà tout gosse il était peu bavard mais écrivait beaucoup. Il n'était pas vraiment intéressé par la musique en elle-même, mais il était fort en Français et écrivait souvent des petits poèmes et autres textes en tout genre. Il nous en a écrit un en jap' et pas sérieux on a essayé d'en faire une vraie musique, et voilà, reprend H.
- C'est vrai que même si les paroles ne sont pas toujours raffinées, on sent beaucoup d'émotions dans les textes de vos chansons, dis-je. Que ce soit du plaisir...charnel aux chansons plus tournées vers l'amour ou même celles sur d'autres choses comme la joie ou la déprime.
- T'es vraiment calé en vrai Eren. Et oui, on sent ses émotions dans ses écritures, et encore plus quand il chante, il est tellement froid dans sa vie de tout les jours que quand il chante, il extériorise tout.
Elle regarde rapidement M tandis que j'hoche doucement la tête, encore plus intrigué par L, surnommé Lili par H.
- Il a toujours été comme ça ?
La curiosité est un vilain défaut je sais, mais je saisis ma chance d'exploiter au maximum ma présence ici, avec eux.
- Depuis que je le connais ? Oui, il est comme ça c'est tout, mais au fond, c'est un ami en or, un chic type, c'est juste certains événements de sa vie qui l'ont rendu comme ça.
- Ne le juge pas sur son apparence froide et détachée, il ne l'est pas, il est joueur ça oui, mais c'est pas un connard fini, complète le batteur du groupe.
- Oï les guignols !
Nos trois têtes se tournent brusquement vers L qui, du bout de notre table, nous interpelle.
- Bougez vos gros derches, c'est l'heure du taf, alors plutôt que de parler d'ma vie allez vous préparer. Tss.
- Moh mais détends toi voir, on a le time il reste vingts minutes, remarque Hanji.
- M'en fous allez vous préparer. Et toi morveux, viens avec moi.
Mon cœur toque un sursaut contre ma cage thoracique et j'acquiesce un bref "ok" avant suivre L. Faisant juste un détour pour jeter la boite désormais vide de ma pizza.
Pourquoi diable m'appelle-t-il toujours soit« morveux » soit « gamin» ?! Ma mère m'a donné un prénom c'est pas pour rien.
- À plus Eren !
Sans que je n'eus le temps de comprendre ce qu'il se passait, une femme à lunettes me serrait dans ses bras. Puis, tout aussi soudainement, me lâcha et partie en direction de -je pense- sa loge, suivi de prêt par M qui m'adressa un rapide signe de tête en guise d'au revoir. Je leur souris puis me dirige vers L qui m'attends un peu plus loin.
Il s'est adossé au mur, son téléphone en main. Je reconnais de ma position les motifs de Facebook sur son écran, et je reconnu également ma tête qui passe sur son fil.
Il est sur mon mur là ou quoi ?
Je toussote légèrement pour signaler ma présence.
Sans gêne ni explications aucunes, il se redresse et me regarde un court instant et me montre tranquillement son écran. Il s'agissait bel et bien d'une photo de moi, plus précisément celle où je porte mon t-shirt No Name.
- Tu joues d'un instrument ? me demande t-il.
Il désigne l'étui instrumental qui figure dans mon dos sur la photo.
- Oui je joue de la guitare, un peu.
- Tu joues que de ça ?
- Oui, mais j'ai vraiment que les base, j'ai pas beaucoup de temps à y consacrer. Mais j'aimerais beaucoup m'y mettre plus sérieusement un jour, j'avoue.
Il hoche lentement la tête, satisfait de ma réponse, puis se donne de l'élan et se décolle du mur, se mettant en marche.
- Suis moi.
Je m'exécute et le suis à travers un dédale de couloir. Et c'est seulement maintenant, à cet instant que je me rends compte que je n'ai pas mon sac.
- Euuh...L...je crois que j'ai oublié mon sac près de la scène pendant la repèt, je panique légèrement.
Il se retourne vivement vers moi.
- Tu te fous de ma gueule là ?
- Non...merde...si je me grouille...il y est peut-être encore...
Mille et un scénarios défilèrent dans mes pensées. Le public devait être entrain d'arriver, et personne ne s'empêcherai de se saisir d'un sac non surveillé contenant plusieurs appareils électroniques.
Ou alors quelqu'un aurait très bien pu marcher dessus et briser mes affaires.
Ou tout un tas d'autre choses.
L, devant moi, ne redit rien, continuant d'avancer vivement et en silence, faisant presque voler sa veste de smoking noir tant sa démarche était fluide. Puis il entra dans une pièce sur notre gauche.
Je lu rapidement l'écriteau sur la porte: "loge personelle: L".
Je reste timidement dans l'entrée et observe la pièce. Table de maquillage, canapé, armoire, porte manteau: le set de base d'un artiste.
Mais mes pensées restent focalisées sur mon sac.
- L, je fais quoi ?
Celui-ci prend un air amusé, me regarde une courte seconde et se penche dans l'armoire sur sa droite et en sort un sac.
Mon sac.
- Mais..
- Je t'ai déjà dit que j'adore faire chier mon monde ? s'amuse le noiraud.
La pression étant redescendue dans mes veines, je ne m'empêcha pas de rire un peu, ce qui à l'air d'amuser L qui me tend mon sac avec un petit sourire en coin absolument magnifique.
- Si je le pouvais, je te traiterais bien de connard pour le coup, j'avoue en le saisissant.
- Ah mais pourquoi tu ne le pourrais pas ? Ne te gêne surtout pas gamin. Je déteste les faux airs, c'est pas parce que suis "célèbre" (il fit les guillemets avec ses mains) que je suis respectable tu sais.
J'y réfléchis quelques secondes avant d'en convenir.
- Oui je comprend, c'est vrai, ça doit être chiant des fois toutes les manières que certains doivent faire par rapports à vous, dis-je en sortant mon Nikon et en l'attachant autour de mon coup avec le cordon de sécurité.
- Et je te parle pas des gens en chaleurs. Les pires. À nous baver dessus en continu sans jamais s'intéresser de façon censée à notre travail.
- Des gens qui s'arrêtent juste sur ton physique bien foutu sans s'intéresser à la véritable signification de tes chansons et de votre musique tu veux dire ? Dis-je distraitement en allumant mon appareil photo.
- Oui entre autre. Je suis "bien foutu" d'après toi alors ?
Le rouge me monte aux joues. Je relève la tête vers lui et fait tout mon possible pour tenter de garder contenance, ce qui fut, je pense, un lamentable échec.
- Bah...faut pas se mentir...oui.
- Toi aussi t'es en chaleurs ? s'amuse le chanteur.
- Moi je lis tout tes texte.
Il pouffe puis passe près de moi. Et c'est au moment où il me frôla sans me lâcher du regard que je vis la lueur d'amusement dans son orbe grise.
Nos yeux se lâchèrent tandis qu'il quitte la pièce, m'y laissant seul, à tenir mon appareil photo dans un trouble des plus total.
- Allez viens petit fan.
Je me reprends avec une bonne claque mentale puis le suis dans un nouveau dédale de couloir.
Plus nous avançons , plus un bruit de foule se fait entendre.
Comme si nous étions dans un sous-marin prêt à émergé à la surface d'un monde nouveau.
Puis mon regard remonte le long de l'homme qui marche juste devant moi. Sur son corps, bien que petit en taille, robuste et apparement musclé sous sa veste qui fait ressortir ses omoplates à chacun de ses pas.
Mon regard descend plus bas, sur ses fesses moulées dans son jeans noir.
Puis sur ses jambes elles aussi musclées.
- Je te laisse aller te placer dans le public, passe par là (il me montra une petite porte en bois) ça arrive direct devant la scène qui est juste au-dessus de nous.
- D'accord, dis-je en inspirant.
- Bonne chance gamin, fit le chanteur en posant une main sur mon épaule.
Je savoure le contact tout en le regardant.
- Merci, et bonne chance à vous surtout.
- T'inquiète morveux.
- Eh, mais t'as fini de m'appeler gamin ou morveux ? lâchais-je en pouffant, cherchant le calme avant la tempête alors que le stress commence à m'envahir.
- Laisse moi réfléchir...non, fait le chanteur.
- Connard, j'ose suite à notre précédente discussion dans la loge.
Je me demande quand même instantanément si je n'ai pas perdu une occasion de fermer ma gueule.
Mais au vu du sourire franc de L, je pense que ça passe.
- Tout à fait mon gamin, tout à fait.
Il me fait une brève accolade et me sert la main, je réponds mollement à tout ceci, bloqué de prime par le trac d'être à la hauteur puis sur le « mon » devant gamin dans la phrase de mon idole.
- À plus tard.
Et ce fut sur ces mots et en passant sa main sur ma joue qu'il me laissa planté là.
- Un rêve...je vis un putain de rêve.
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