chapitre vingt

Enfin, Taeko avait cherché pendant un bon petit moment, mais elle avait réussi, elle était de nouveau confronté au brun. Atsuya lui lançait un regard froid, il n'avait absolument aucune envie de parler. A côté de lui, le petit Max, ses yeux violets et innocents fixaient la châtain avec curiosité. Il ne semblait pas si méchant que ça, à première vue.

- Que veux-tu ? Demanda le gamin.
- Parler avec Atsuya, c'est tout...

Elle rougit légèrement et Max pencha la tête sur le côté, faisant un petit sourire timide.

- Awn, c'est mignon.. tu veux lui parler un tête à tête je suppose ?

Cette allusion fit rougir Taeko de plus belle qui hocha la tête, Max sourit et disparut soudainement, comme s'il n'avait jamais existé.

- Tu comptes vraiment mettre SME en route ?
- Pourquoi je ne le ferai pas ?
- Tu vas détruire la vie de pleins de personnes qui vivent tranquillement et qui ne se doutent de rien !

Le brun ferma les yeux et serra les poings.

- Moi aussi je vivais tranquillement. Moi aussi je ne me doutais de rien. Et pourtant, ma vie a été détruite.
- Justement. Tu as envie de faire vivre ta souffrance à tous ces gens ?!
- Je veux juste une place !
- Tu en as une !! Hurla-t-elle. Il suffit de la trouver !
- Je n'y arrive pas !!!! Personne... personne ne veut d'un mage... surtout pas d'un mage qui ne sait pas ce qui le tracasse...

Taeko tenta de calmer le sentiment d'injustice qui commençait à grandir en elle, elle savait qu'Atsuya souffrait beaucoup, mais cela ne lui donnait pas le droit de pendre autant de vies innocentes.

- Qu'est-ce qui te tracasse ?
- Huit ans... ça fait huit ans qu'une fille hante mes pensées... je l'ai cherché, mais jamais je ne l'ai trouvé... je suis incapable d'être normal, je ne peux pas rire, ni ressentir de l'amusement... ça m'est impossible...
- C'est faux, murmura-t-elle. Quand tu jouais avec Dai et les autres au basket, tu t'amusais.

Il secoua la tête en fermant les yeux.

- Non, jamais. Pas depuis huit ans..
- Arrêtes. C'est toi-même qui m'as dit de ne pas rester focalisé sur le passé. Et puis, arrêtes de te voiler la face, idiot. Tu as une place, avec nous... avec.. moi..

Taeko fut surprise de voir à quel point elle parlait avec calme malgré la gêne de certaines de ses paroles, la rage et l'envie de savoir qui la dévorait.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé il y a huit ans... ? Dis moi...
- J'ai arrêté d'être quelqu'un de normal.

Elle se mit à avancer doucement vers lui.

- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé...? Qu'est-ce qu'il t'es arrivé pour que tu sois aussi triste, aussi plein de colère et rempli de haine...?
- Recules Tae, grogna le brun avec un mouvement de recul.
- Que s'est-il passé ?

Elle tendit la main vers lui et la posa doucement sur son cœur. Il y eu un flash blanc aveuglant et elle ferma les yeux instinctivement, mais quand elle les rouvrit, Atsuya n'étai plus là, elle n'était même plus en ville. Mais dans un village perdu dans les montagnes. Elle voyait des marchands, des maisons, des enfants qui se poursuivent dans les rues. Elle avança hésitante et essaya de se renseigner.

- Excusez-moi, où sommes-nous ?

Pas de réponse, l'homme à qui elle avait adressé la parole continua sa route sans lui accorder un regard.

- Monsieur ?

Toujours rien, elle soupira et se tourna vers des enfants qui accouraient vers elle.

- Excusez-moi, savez-vous où...

Mais les enfants ne s'arrêtent pas et lui passèrent aux travers, comme si elle était un fantôme. La surprise et l'angoisse la clouèrent sur place. Elle avança, en espérant que des gens puissent la voir, mais elle se faisait traverser à chaque fois, personne ne pouvait la voir ou la sentir. Elle n'était pas à sa place ici, elle était un intrus dans ce monde, puis elle arriva devant un jeune garçon d'environ neuf ans, des yeux rouges, des cheveux noirs... Atsuya. Alors... serait -ce des souvenirs à lui ? Il joue avec d'autres enfants, ils se poursuivent crient et rigolent, puis l'un d'entre eux utilise la magie pour se faire léviter. Mais personne ne réagit, les adultes autour rigolent gentiment. Un endroit où la magie est acceptée. Taeko sourit, voir ça lui réchauffe le cœur. Puis, il y eu un sifflement strident, un objet volant arriva et alla s'écraser sur une maison en explosant. Et ce fut le massacre, des dizaines d'obus se mirent à voler dans tous les sens, tout le monde se mit à courir un hurlant et en cherchant un endroit où se mettre à l'abri. Il y a des enfants à terre, le regard vide, un filet de sang coulant de leurs bouches, certains étaient écrasés par des pans de maison qui s'effondraient sur eux. Le ciel devint noir, un vacarme assourdissant résonne dans les oreilles de Taeko qui ne supporte plus ce spectacle d'horreur. Au bout d'une durée indéterminée, la pluie d'obus cesse, mais il ne reste cadavres et désolations. Aucun survivants. Le spectacle donne à Taeko envie de vomir, mais elle doit se retenir. C'est alors que des planches bougent lentement, puis Atsuya émerge d'un trou, il est terrifié, couvert de poussière et de sang, il tient sa petite sœur dans ses bras avec force. Il regarde autour de lui et appelle ses parents en pleurs, il supplie que quelqu'un lui réponde. Mais il n'y a rien, la seule capable de lui donner une réponse ici, c'est la Mort. Il marche au hasard dans mes rues en hurlant, pleurant toutes les larmes de son petit corps d'enfant, tenant Kaede dans ses bras maigres, puis il vient en direction de la châtain et croisa son regard.

- Qui... êtes-vous...?

Le temps se figea, il la voyait, il pouvait la voir, une lueur d'espoir se ralluma dans ses yeux rouges.

- Tu sais où sont maman et papa ?
- Non... non...

Elle panique, elle se met à reculer, elle ne sait pas du tout comment réagir, elle n'a pas le droit d'interférer dans le passé. Elle tourna les talons et partit en courant vers la forêt. Atsuya et Kaede la suivirent en courant, la suppliant de s'arrêter, mais elle ne pouvait pas. Pour lui, elle représentait son dernier espoir, leur dernier espoir. Elle dévala la montagne et fini par arriver aux abords d'une grande ville, elle s'arrêta et se tourna vers les petits Atsuya et Kaede qui continuait de lui courir après, épuisés. C'est alors que Taeko comprit, c'était elle, tout était de sa faute.

- Je suis désolée, Atsuya... chuchota-t-elle.

Puis un trou béant s'ouvrit sous ses pieds et elle tomba.

Quand elle se réveilla, elle reconnut le ciel gris de la ville, elle était couchée et dans les bras de quelqu'un, elle leva les yeux et croisa le regard du grand Atsuya.

- Pardonnes-moi... Lâcha-t-elle.

Puis elle sombra de nouveau. Quand elle se réveilla de nouveau, la chaleur des bras du brun avait disparu, mais des voix familières se firent entendre.

- Taeko !!
- Pas encore...

C'était Karu, il se précipita vers elle la prend dans ses bras.

- Lâches-moi, Karu. Ordonna Taeko en se dégageant violemment de ses bras.
- On t'a enfin retrouvé, soupira Noriko de soulagement, Tu devrais avoir honte de nous faire des peurs comme ça.

Taeko regarda autour d'elle, Yu portait Haru dans ses bras qui semblait dormir paisiblement, Yumi tenait fermement la main d'Eiji qui semblait décider à ne plus la lâcher. Mao par contre était absente, de même pour Akio.

- Où sont Mao et Akio ?
- Elle est partit rejoindre Ibuki. Expliqua Yumi. Je pense qu'ils ont besoin de parler un petit peu. Par contre... on a perdu Akio. Et vu tous les mages qui traînent, j'ai peur que...
- Ne parles pas de malheur, lança Noriko. On a retrouvé Haru, Eiji, Mao et toi, alors chut.

La bleue haussa les épaules, elle ne faisait que voir la vérité en face.

Pauvre Akio, il se réveilla brusquement, pieds et mains liés. Ren se tenait juste en face de lui.

- Content que tu ouvres enfin les yeux.
- Euh... tu pourrais me détacher ? S'il te plaît.

L'albinos le regarda interloqué, et explosa de rire.

- Tu ne manques vraiment pas de cran, toi ! Tu me plais, Akio.
- Euh... dans quel sens du terme..?

Akio devait bien avouer que l'albinos était loin d'être repoussant, mais le fait qu'il ait tenté de le tuer et qu'il l'ait attaché ne jouait pas en sa faveur. Un point en moins question romantisme.

L'albinos le dévorait des yeux tel une bête sauvage qui se léchait les babines devant un bon steak bien saignant, ses yeux jaune or avaient le don d'hypnotiser Akio qui ne pouvait en décrocher. Il fut donc plutôt surpris quand Ren posa délicatement ses lèvres sur les siennes.

Taeko était un peu remise de ses émotions, mais malheureusement Black Dragon ne semblait pas vouloir s'arrêter, désormais on pouvait voir le Maître et le fameux Shota tout en haut de la résidence. Le chef de l'organisation tenait SME à bout de bras, il semblait parler tout seul et la peur noua le ventre de tout le monde. Il allait activer la sphère magique.

Elle émit alors une lumière éblouissante qui engloba le chef, dont l'identité était toujours inconnue de tous, entièrement dans un halo de lumière obscure.

- Je la sens... sa puissance se déverse dans mes veines !

Il disparut et réapparut en plein centre de la grande pelouse verte impeccablement tondue, les mages de Black Dragon firent éruptions à ses côtés, armes en main et leurs magie prête à jaillir.

- Tuez-moi ces non-mages, ordonna le Maître.

Ils poussèrent un hurlement de bête surnaturelle et se ruèrent en avant. Il n'y avait plus personne pour les arrêter désormais. Black Dragon avait gagné.

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