chapitre un

Le soleil était levé, depuis un petit moment déjà, et le vent soufflait légèrement en cette journée de rentrée des classes. Les lycéens se pressaient déjà dans la cour et se bousculaient pour atteindre le plus rapidement les panneaux, qui indiquaient dans quelles classes ils se trouvaient.

Daiki, un jeune homme aux cheveux et aux yeux roses, comme à son habitude, arriva en retard, son ballon de basket favori sous le bras. Il chercha des yeux ses amis et les vît en train de tenter de s'approcher des fameux panneaux. Il les rejoignit en courant.

- Salut les amis ! Cria-t-il, de fort bonne humeur.
- Ne cris pas si fort dès le matin, le réprimanda Yu, son ami aux cheveux et aux yeux rouges, on tient à nos oreilles, nous.

Daiki s'excusa et se tourna vers le mur, cherchant son nom dans les longues listes des classes. Quand il se trouva, il essaya de voir avec lesquels de ses amis il était.

- Je suis juste avec Yu, lut-il.

Chacun fini par trouver sa classe et tous se dirigèrent d'un pas traînant vers le grand bâtiment. Chacun avait des amis à lui dans sa classe, sauf une personne. Il s'agissait d'Atsuya. Il s'était retrouvé seul dans sa classe, mais cela ne le dérangeait pas plus que ça. La solitude ne le dérangeait pas vraiment, au contraire, un peu de calme ne lui ferait pas de mal. Vu les piles électriques qu'il devait supporter tous les jours...

Quand il arriva devant sa salle de cours, il remarqua que pas mal de personnes étaient déjà installées. Il alla donc s'asseoir au fond de la classe, contre la fenêtre, et observa dehors en espérant que personne ne viendrait se mettre à côté de lui ou le déranger.

Par chance, quand le professeur principal arriva, personne n'était venu l'importuner, il se détendit donc un peu en se disant qu'il passerait une année plus calme que les autres.

Le professeur fit l'appel et leur expliqua les objectifs de cette année, il distribua aussi une liasse de paperasse à faire signer par les parents etc.

La matinée fut très longue, seule la voix monocorde de l'adulte brisait le silence instauré par les lycéens qui étaient, pour la plupart, endormis sur leur table ou en train de rêvasser.

Personne n'était intéressé par le sujet principal, le baccalauréat. Chacun savait déjà comment cela allait se passer, c'était seulement un examen et puis c'est tout. On leur avait tellement rabâché comment ça se passait en seconde et en première, pas besoin de recommencer en terminale.

Quand vint enfin la fin de matinée, tout le monde se rua dehors, pour fuir le professeur et surtout, se remplir l'estomac. Atsuya ne fit pas exception à la règle. Il sortit et prit la direction du réfectoire, Daiki et les autres étaient déjà là et l'attendaient.

- Allez Atsuya !! On a trop faim nous, se plaignit le basketteur aux cheveux roses.

Le brun soupira, la paix n'aura pas duré longtemps. Il suivit tous les autres à l'intérieur, chacun prit un plateau et ils s'assirent à une table en commençant à parler de cette première matinée.

- Nous, on a Mme Sato en professeur principale, pleurnicha Chikao, un jeune homme brun, je la déteste ! Elle est pire qu'un somnifère.
- Mouais, moi je pense qu'il y a pire quand même, contesta Eiji, un jeune homme aux cheveux châtains, genre Mr Ishikawa par exemple. Un vrai sadique ce type. Il aime nous punir on dirait.

Et un débat éclata entre les deux pour savoir qui était le pire professeur. Très vite, les autres se joignirent à eux, soit en soutenant Chikao, soit en soutenant Eiji. Atsuya, lui, préféra rester neutre et continua de manger tranquillement. Il s'étonna même de penser qu'il était assez pressé de retrouver le calme de la salle de cours, mais il n'en dit rien aux autres, il les aurait vexés.

Quand la pause de midi fut finie, chacun retourna dans sa salle, tout en continuant de débattre. Aucune réponse n'avait abouti après deux heures de combat acharné entre les deux amis.

Le reste de la journée se passa sans trop de problèmes, et la fin de la rentrée arriva, le meilleur était passé, demain allait débuter les vrais cours, les leçons ennuyeuses, les exercices incompréhensibles, etc...

Le soleil se coucha sur une ville paisible, avec des adolescents qui ne voudraient pas se lever le lendemain, mais qui n'auraient, de toute façon, pas le choix.

Quand la lune argentée céda sa place au soleil doré, la ville s'éveilla, chacun se préparait pour aller au premier jour de vrai cours, avec le sac lourd de livres et de cahiers.

Atsuya arriva un peu en avance, la cour était encore vide, sauf quelques personnes la peuplait. Il monta directement dans sa salle et fut très surpris, en ouvrant la porte, de voir qu'il y avait déjà quelqu'un. Il s'agissait d'une jeune fille aux cheveux mi-longs, de couleur châtain. Elle avait ouvert la fenêtre et le vent léger du matin soulevait ses cheveux. Elle avait les mains croisées dans son dos et fixait le ciel. Atsuya ne l'avait jamais vu ici, et encore moins dans sa classe hier. Alors, que faisait-elle là ? Il resta sur le pas de la porte sans rien dire, jusqu'au moment où elle se retourna et afficha un air surpris.

- Oh, je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un.
- Et moi je ne me doutais pas qu'il y aurait quelqu'un, répliqua Atsuya.

La jeune fille sembla assez surprise, mais elle se reprit bien vite.

- C'est bien la classe de la Term8 ? Demanda-t-elle.
- Oui, mais je ne me souviens pas de t'avoir vu hier.
- Oui, c'est vrai.

Elle portait un jean noir, un t-shirt Iron Maiden rentré dans son jean ainsi que deux ou trois colliers à son cou, avec à ses pieds, des Dr. Martens noires. Il ne l'avait jamais vu ici ou même en ville, donc sa présence en ces lieux était d'autant plus troublante. Elle se dirigea vers lui, sans faire de bruit.

- Je suis désolée, je n'aurais pas dû me trouver là, s'excusa-t-elle.

Et elle sortit sans dire un mot de plus, et un frisson parcourut le dos du jeune homme, mais il ne comprit pas d'où il provenait. En tout cas, il était sûr d'une chose, cette fille ne lui inspirait pas confiance.

Quand elle eut disparue dans un virage, il rentra et alla s'asseoir à sa place. Le calme de la pièce lui faisait du bien. Des moments comme ça il en avait rarement avec Daiki et les autres, voir jamais.

Il attendit donc dans le silence. Petit à petit les élèves arrivaient, agglutinés dans la cour, puis la cloche sonna et tout le monde fut obligé de monter. La cacophonie se répandit dans la classe.

- Adieu le silence, murmura Atsuya pour lui même.

Au bout d'une dizaine de minutes, le professeur arriva et le silence se fit, il prit un ton solennel, comme pour un grand événement.

- Mes chers élèves, j'ai une bonne nouvelle pour vous aujourd'hui.

La curiosité commença à se répandre dans la classe comme une traînée de poudre.

- Vous êtes absent ? Proposa un garçon blond.
- Vous partez en retraite ? Osa un autre, roux cette fois.

L'effort que faisait le professeur pour ne pas se mettre en colère et céder aux provocations se lisait sur son visage. Il toussota et reprit la parole.

- Non, rien de tout cela. Je suis désolé pour vous, mais vous allez être obligés de me supporter jusqu'à la fin de votre année scolaire.

Un "oh" de déception résonna en écho dans la classe, énervant encore plus le vieil homme.

- Bien, je disais donc, aujourd'hui nous allons accueillir une nouvelle élève parmi nous. Je vous prierais donc d'être gentils avec elle.

Un murmure frénétique secoua la classe, tout le monde s'interrogeait déjà sur l'identité de la nouvelle venue. La porte s'ouvrit et elle entra, il s'agissait de la jeune fille aux cheveux châtains qu'avait surpris Atsuya quelques minutes plus tôt, dans la salle de cours.

Elle se positionna face à la classe et se présenta, ses yeux dorés similaires aux ceux d'un chat brillaient.

- Bonjour à tous, je m'appelle Chiba Taeko, j'espère passer une excellente année parmi vous.

Et elle s'inclina, la plupart des garçons semblaient baver devant elle et ne la lâchaient pas du regard.

- Bien, maintenant que tu es présentée, va t'installer... Voyons... Il y a une place de libre à côté d'Atsuya là-bas. Il s'agit du brun contre la fenêtre.

Elle posa son regard sur lui et afficha un grand sourire, puis elle se dirigea vers sa nouvelle place d'un pas léger. Atsuya sentit les regards furieux des autres peser sur lui, mais il n'avait rien demandé. Tous ce dont il était sûr, c'est que sa tranquillité était terminée.

- Comme on se retrouve, dit-elle en souriant.
- Oui, quel hasard, maugréa-t-il.

Cette remarque sembla la refroidir et son sourire s'évanouit de son visage. Elle sortit des cahiers de son sac ainsi que sa trousse et se concentra sur le cours. Au moins elle ne serait pas une voisine bavarde, enfin, c'est ce qu'espérait Atsuya.

Quand l'heure de la récréation fut venue, Taeko sortit rapidement sans un mot, mais très vite elle se retrouva entourée par les garçons de la classe qui commencèrent à la harceler de questions. Atsuya passa à côté d'eux, toujours sans comprendre ce qu'ils pouvaient lui trouver. Il retrouva Daiki et les autres sur des bancs dans la cour.

- Salut Atsuya, alors ces premières heures de cours ? Demanda le rose.
- Bof, ennuyeuse comme toujours.
- On est tous dans le même bateau au moins, plaisanta Eiji.
- Non, je trouve que c'est assez intéressant moi, protesta Yu, l'intello de service.
- Il n'y a que toi pour trouver ça intéressant, se moqua Chikao.

Yu se renfrogna et fit mine de bouder.

- Atsuya ?

L'interpellé sursauta et se retourna. Quelle surprise de tomber sur Taeko. Mais que diable lui voulait-elle ?

- Tiens ? C'est qui elle ? Ta petite amie ? Ricana Daiki.
- Pas du tout ! Je viens juste d'arriver ! S'exclama-t-elle, vivement. Et pour le moment, je ne connais personne.
- Tu semblais bien entourée pourtant, lâcha le brun.

Elle fixa le sol en jouant avec une mèche de ses cheveux châtains.

- Disons que ce n'est pas comparable. Et puis, je t'aime bien.

Une grande fatigue s'empara d'Atsuya, mais il préféra ne rien dire.

- Moi je veux bien être ton ami ! Se proposa Chikao.
- Ouais !! Nous aussi !! S'exclamèrent ses amis, en chœur.

Le monde ne tournait vraiment pas rond, même ses amis devenaient cinglés en présence de cette fille. Mais pourquoi ? Ça commençait à l'énerver au plus haut point. Il partit et laissa tous en plan, même si aucun d'entre eux ne remarqua son départ. Il n'aimait pas cette fille, et il comptait bien comprendre pourquoi tout le monde se jetait sur elle de cette manière.

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