chapitre sept

Aujourd'hui, Mao était retournée au même endroit que la veille, espérant retrouver de nouveau Ibuki. Elle avait beaucoup aimé le court moment qu'ils avaient passé ensemble tous les deux au café. Ça avait été... magique. Ce garçon l'avait littéralement envoûtée, et elle espérait de tout son cœur le recroiser aujourd'hui.

- Mao ?

Son cœur fit un saut périlleux dans sa poitrine et elle se retourna, pour se faire face à Ibuki.

- Tu es de nouveau là ?
- Oui, dit-elle en souriant, j'aime bien me promener dans le parc pendant les heures de pauses. Mais toi, tu ne vas pas au lycée ?
- Hum... disons que c'est un peu spécial. Mais, je vais bientôt être transférer à Saturn High School avec mes amis.

Elle se retint de lâcher un cri de joie. C'était encore plus beau que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Ibuki à Saturn High avec elle. Elle ne pouvait pas rêver mieux.

- Tu es tout seul ? Il n'y a pas... Shun ? C'est ça son prénom ?

Il hocha la tête.

- Il n'avait pas envie de venir.
- Eh bien, si on se baladait... au lieu de rester planté là ? Osa-t-elle demander.

Il lui sourit et commença à marcher.

- J'aime bien ton idée Mao, allons-y. Mais cette fois, ne compte pas sur moi pour te payer un muffin, la taquina-t-il.

Elle rigola et le suivit, les mains croisées dans le dos.

Au même moment, Atsuya était partit s'isoler. Il marchait dans les rues près du lycée et arriva au parc. Il s'assit contre un arbre et fixa le ciel. Cette journée allait vraiment de travers. Puis il se mit à fixer devant lui. Quelques personnes passaient en promenant leurs chiens. Il eut la surprise de voir Ibuki avec une fille qu'il ne connaissait pas. Il sourit. Pour certain la journée ne semblait pas perdue. Il aperçut aussi un garçon à l'air assez étrange. Il s'agissait d'un albinos avec un air endormi. Des cernes énormes creusaient sous ses yeux jaunes. Il le suivit du regard. Ce n'était pas quelqu'un de banal. Il semblait avancer sans but, comme si le monde n'avait aucune importance, qu'il devait juste avancer pour vivre. Comme s'il avait sentit son regard, l'albinos se tourna vers lui et le détailla de ses yeux profonds. Un frisson parcouru l'échine d'Atsuya, mais, à son grand soulagement, celui aux yeux jaunes se désintéressa bien vite de lui. Il continua juste sa route, jusqu'à disparaître hors du parc.

Quand il eut disparut, Atsuya entendit quelqu'un courir. Les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus de lui, et d'un buisson surgit la furie aux yeux de chats qui ne cessait de le harceler depuis quelques temps. Taeko.

- Ah, tu es là !

Elle semblait épuisée et peinait à reprendre son souffle. Il la regarda avec une impatience non dissimulée. Pourquoi s'acharnait-elle autant ? Elle ne savait pas abandonner ou quoi ?

- Je... voulais... te poser... une dernière question... réussit-elle à articuler.

Atsuya s'était levé, prêt à partir si elle l'énervait.

- Si j'y réponds, tu me laisseras tranquille ?
- Oui.
- Alors je t'écoute.
- Est-ce que tu me détestes ?

Sa question le prit totalement au dépourvu, il ne s'y attendait pas à celle-la. Mais pour être tranquille, il devait lui donner une réponse. Maintenant.

- Non.
- Alors pourquoi tu...
- Stop ! J'ai répondu. Maintenant, tu me fiches la paix.

Elle le regarda avec des yeux tristes, limite chien battu.

- Mais, je...
- Je ne veux pas savoir, vas t'en.

Il sentait sa patience diminuer. Si elle n'arrêtait pas, il risquait d'être beaucoup plus méchant que ça.

- Je ne te comprends pas... chuchota-t-elle. Un moment tu es malin, un autre tu es gentil et attentionné, et après tu dis des choses vraiment blessantes. Je ne te comprends pas !
- Parce que tu crois que ça m'amuse ?

Elle semblait au bord des larmes, elle avait les poings serrés.

- Alors... pourquoi ?
- Ça ne te regardes pas.
- Quand... quand on a quelque chose sur le cœur, il faut en parler. Ça soulage.
- Pas quand la personne qui veut que l'on se confie à elle est concernée.

Elle releva vivement la tête.

- Quoi ?

Mince, il se rendit compte qu'il en avait trop dit.

- Oublies ce que je viens de dire.

Il voulut partir, mettre de la distance entre elle et lui, mais elle l'en empêcha.

- Si ça me concerne, ça fait une deuxième bonne raison de m'en parler.

Ah ? Il y en avait eu une première ? Mais il en avait marre, elle était pire qu'une sangsue. Elle ferait tout pour lui faire cracher le morceau, et il était tellement fatiguée. Il voulait juste mettre un terme à tout ça.

- Mais tu n'en as pas marre ?! Je te signale que c'est à cause de toi que je ne parle plus à Daiki et aux autres. Tout simplement parce que j'ai dit ce que je devais dire pour éviter que cette connasse de Midori s'en prenne de nouveau à toi ! Mais tu es totalement incapable de rester en place ! Il faut toujours que tu saches tout !

Taeko le fixa avec... émotion ? Il avait donc fait cela pour la protéger ? Pour éviter qu'elle se fasse de nouveau frapper ? Elle ne savait plus où elle en était, il lui était totalement impossible de cerner le véritable caractère du garçon qui se tenait devant elle. Mais un énorme soulagement s'empara d'elle, et ce fut comme si un poids énorme disparaissait de ses frêles épaules. Elle fit alors quelque chose d'assez inattendu : elle se rapprocha du brun et l'enlaça.

Celui-ci fut très surpris. Il ne savait pas comment réagir. S'il la repoussait elle risquait d'être de nouveau triste, mais lui rendre n'était pas non plus une bonne idée. Il resta donc sans bouger, profitant de ce contact pas si désagréable que ça.

Taeko était soulagée, Atsuya ne la détestait pas. Au contraire, il avait tout fait pour la protéger. Mais sous le choc de cette révélation, elle avait un peu perdu ses moyens et ce fut Atsuya qui la réveilla.

- Euh... ça te dirait de me lâcher maintenant ?

Elle ne s'était pas rendu compte de son geste, elle recula vivement, les joues rouges de honte.

- Excuse-moi... je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris...
- Ce n'est pas grave. Mais, évites juste de recommencer, s'il te plaît.

Elle hocha la tête. Elle, ça ne l'aurait pas dérangé de recommencer. Mais pour un garçon ça devait être beaucoup plus gênant.

- Bon, vu que ça c'est réglé, je vais rentrer chez moi. Dit-il.
- Au fait Atsuya... avant que tu ne partes... j'aimerai savoir... est-ce que... est-ce que tu me considères comme une amie...?
- Hum... disons que je n'ai pas pour habitude de me disputer avec mes amis pour protéger quelqu'un pour qui je n'ai pas un minimum d'affection.

Il lui sourit doucement.

- Bien sûr qu'on est ami.

Cette phrase réchauffa le cœur de Taeko.

Yumi tournait en rond dans sa chambre/cellule. L'homme de l'ombre n'était toujours pas revenu la voir. Au moment où elle pensait ça, la porte s'ouvrit, et un garçon à l'allure étrange rentra. Il avait des cheveux argentés en bataille et des yeux aussi jaune que l'or pur.

- Tu es Ikeda Yumi ? Demanda-t-il.
- Oui. Et toi, tu es ?
- Kobayashi Ren.

Son ton ne donnait pas vraiment envie d'avoir une discussion avec lui, mais il semblait qu'elle n'ait pas le choix.

- Que me veux ? Demanda-t-elle.
- Savoir si tu acceptes sa proposition.

Elle garda le silence et réfléchit, alors lui aussi travaillait pour l'homme de l'ombre, et il était venu chercher une réponse. Avant de dire oui ou non, il fallait qu'elle se renseigne.

- Quel genre de travail devrai-je faire ?
- Je ne sais pas.
- Est-ce que c'est risqué ?
- Je ne sais pas.

Il ne savait rien du tout celui-là, donc il ne lui servait à rien, elle ferait plutôt mieux de vite déguerpir d'ici. Ce type ne semblait pas vraiment fort. Elle n'en ferait qu'une bouchée.

- Couteau !

Des couteaux se matérialisèrent dans ses mains et elle les lança sur l'albinos. Ses yeux jaunes se mirent à briller et il leva une main.

- Vecteur inverse.

Les couteaux se stoppèrent dans les airs et repartirent en marche arrière, frappant Yumi de plein fouet. Elle recula sous le choc et le regarda étonnée.

- Ikeda Yumi, laisses-moi te dire, que face à moi, tu n'as aucune chance de gagner.

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