chapitre deux
Les jours de cours s'écoulèrent normalement, le train-train habituel avait repris, cours, manger, entraînement de basket. Même si certaines parties étaient plus attirantes que d'autres.
Un jour, le directeur convoqua Atsuya et ses amis dans son bureau.
- Je me demande ce qu'on a fait, s'interrogea Daiki sur le chemin du bureau du directeur. On a fait un truc de mal ces derniers temps ?
- Pas que je me souvienne, dit Eiji en secouant la tête.
- On verra bien, les rassura Yu, ça ne peut pas être trop grave.
Ils arrivèrent devant la porte du bureau du directeur et frappèrent, ce fut Mari, la fille du directeur, qui ouvrit.
- Ah vous voilà. Entrez vite !
Ils s'exécutèrent et furent très surpris de voir que le directeur n'était pas seul. Un homme se tenait dans l'ombre, des cheveux noirs hérissés dans tous les sens, un regard bleuté sinistre, une épée rangée à ses côtés et des cicatrices de brûlures un peu partout sur le corps. La peur s'empara des jeunes lycéens qui ne le trouvaient pas très accueillant, ni sympathique.
- Les enfants, je vous présente Damon, commença le directeur, et il est ici pour une raison bien précise.
- Laquelle ? Demanda Daiki de but en blanc.
Le chef de l'établissement Saturn High School se racla la gorge.
- Disons.... Que c'est un peu délicat mais... Je vais avoir besoin de votre aide.
- Hein ??
Ils n'avaient pas pu s'en empêcher, que le directeur demande de l'aide à des lycéens n'était pas très courant.
- Du calme. Tout d'abord je vais vous poser une question qui va sûrement vous sembler... Étrange.
Un calme plat régna dans la pièce, chacun retenait son souffle.
- Croyez-vous en la magie ?
La surprise se lut sur tous les visages, et certains durent faire un énorme effort pour ne pas éclater de rire ou demander « vous vous fichez de nous? ». Mais le directeur semblait très sérieux, ce qui les inquiéta encore plus sur sa santé mentale.
- Répondez, ordonna Damon.
Sa voix menaçante les firent sursauter.
- Disons que... Pas vraiment, avoua Daiki, on a passé l'âge des contes de fées.
- Ce n'est pas un mensonge, ni un conte de fée comme tu dis Daiki, expliqua calmement le directeur. La magie existe réellement mais elle représente une menace pour nous, les humains. Car ceux qui sont capables de l'utiliser n'en font que très rarement bon usage.
Il laissa planer un peu, leur laissant le temps d'assimiler les premières informations avant de reprendre.
- Sachez que Damon, ici présent, est un chasseur de mage très réputé.
- Pourquoi est-il là, alors ? Demanda innocemment Chikao.
- Car un sale mage traîne dans le coin ! Cracha le chasseur.
- Du calme voyons, vous leurs faîtes peur.
Il se tut, mais on voyait bien qu'il n'avait qu'une envie, se mettre en chasse.
- Comment vous pouvez le savoir ? Interrogea Eiji. Qu'il y a un mage ici, j'veux dire.
- Damon possède un objet qui est capable de mesurer les Noxals.
- Les quoi ??
Encore une fois, tous en chœur.
- Les Noxals, continua l'homme sans s'interrompre. Il s'agit d'une énergie qui est diffusée par les mages quand ils utilisent leurs pouvoirs. Et Damon en a détecté dans notre établissement. Il est donc de son devoir de le trouver. Mais n'étant pas un élève, il lui est difficile de se déplacer librement.
- Et c'est là que l'on intervient ? Osa Yu.
- Exactement. Vous allez participer aux recherches. Damon va vous fournir à chacun un détecteur de Noxals portable. Vous êtes des personnes de confiance, je compte donc sur vous pour cette mission.
- Mais... Et si le mage est dangereux ? S'inquiéta Daiki.
Damon se leva et dégaina son arme.
- Vous ne vous battrez pas contre lui, vous devrez juste me prévenir quand vous aurez quelque chose sur votre détecteur. Je me charge du reste. Hors de question que des gamins traînent dans mes pattes.
Les lycéens se renfrognèrent mais ne dirent rien, vexés par cette remarque.
- Que deviennent les mages capturés ? Demanda Yu.
- Ils sont exécutés, répondit froidement Damon.
Un frisson les parcourut.
Quand le directeur eut finit ses explications, il leur remit à chacun un petit détecteur de Noxals et leur conseilla d'en prendre soin.
Puis ils sortirent du bureau, dans le couloir ils croisèrent une jeune fille aux longs cheveux roses et aux yeux dorés qu'ils ne connaissaient pas. Yu sursauta et la fixa, mais elle ne lui adressa aucun regard.
- Yu ? Ça va ? Demanda Daiki, inquiet.
- Oui, c'est juste que... Non rien...
Pourtant, il était sûr d'avoir déjà vu cette fille quelque part, mais où ?
Il n'eut pas le temps de se poser plus de question, l'heure était venue de retourner en cours.
Atsuya alla s'asseoir à sa place, Taeko était déjà à la sienne et lui sourit. A chaque cours, elle essayait de lui parler où de lui faire entamer une conversation, mais le brun n'avait aucune envie de parler. Il voulait juste du calme. En plus, il ne savait toujours pas pourquoi tous les garçons étaient à ses pieds, et cela le hérissait. Mais, il devait avouer qu'il avait quand même une petite hypothèse. Cela serait difficile de la vérifier, mais il savait qu'il en était capable. Il suffisait juste d'attendre le bon moment.
Pendant ce temps, dans la classe de Yu, le professeur avait annoncé l'arrivé d'un nouvel élève.
- Eh bien, on peut dire que ça fuse les nouveaux en ce moment, remarqua un élève du fond de classe.
- C'est cool les nouveaux, bailla Daiki. Si ça se trouve, ils aiment aussi le basket.
Yu laissa échapper un soupir, ce pauvre Daiki ne pensait vraiment qu'à cela.
La porte s'ouvrit et laissa entrer le nouvel élève, enfin la nouvelle, encore une fois. Mais, à la grande surprise générale, Yu se redressa inconsciemment.
- Bah mec, y'a quoi ? Demanda Daiki.
Un autre élève lui donna un coup de coude pour le faire taire.
- Je vous présente Shigaraki Haru. Elle est une ancienne élève de la Royalty High School, comme toi Yu.
Le rouge comprit enfin pourquoi elle lui avait semblé familière tout à l'heure. Il l'avait sûrement déjà croisé à plusieurs à la Royalty High School puisqu'elle était la fille de Shigaraki Naraku, le plus grand connard de cette dernière décennie.
La fameuse Haru ne leur prêta aucune attention et alla s'asseoir au fond de la salle seule à sa table.
Que signifiait donc sa présence ici ? Pourquoi a-t-elle quitté la Royalty High School pour venir à Saturn High School ? Que manigance Shigaraki Naraku ?
A la fin des cours de la journée, ils se réunirent tous pour leur entraînement de basket quotidien, Daiki était remonté à bloc. Mais avant cela Yu les prévient de la présence de la fille de Shigaraki Nakaru.
- Elle vient foutre quoi ici ? S'étonna Chikao.
- Si ça se trouve, c'est ce connard de Shigaraki qui l'a envoyé nous espionner... Soupira Eiji.
Cette hypothèse leur fit froid dans le dos, et il s'entraînèrent avec moins d'entrain que d'habitude.
Quand l'heure de rentrer fut venue, chacun se dépêcha, personne ne voulait traîner, ils avaient peur que Shigaraki Nakaru ne trame encore un mauvais coup, et ils étaient bien placés pour savoir de quoi il était capable.
Sur le chemin du retour, Daiki qui jouait avec son ballon, percuta quelqu'un de plein fouet et faillit se retrouver les fesses au sol.
- Excusez-moi !! Dit-il précipitamment, en s'inclinant devant la personne concernée.
Il s'agissait d'un jeune garçon, il avait une chevelure argentée en bataille. Il tourna son regard vers Daiki. Il était perçant et inexpressif. La couleur jaune qui le caractérisait effraya légèrement le basketteur. Ce garçon était un peu plus grand que lui, et plus musclé. L'impression qu'il lui donnait faisait penser à un fantôme. Daiki le voyait comme ça : un fantôme sortit de sa tombe et qui a perdu son chemin sur le monde des vivants.
- Pas grave, dit-il d'un ton neutre avant de partir.
Daiki resta sur place quelques minutes. On voyait rarement des gens comme lui au Japon. Un albinos c'était plutôt rare. Et ses yeux jaunes étaient beaucoup plus effrayant que ceux oranges de son ami Shun. Il frissonna rien qu'en y repensant. Avec un peu de chance, il ne reverrait pas ce fantôme de sitôt.
Cela lui donna une raison de plus de rentrer chez au plus vite, il ne voulait plus faire de rencontre bizarre ce soir, d'abord la fille de Shigaraki, probablement envoyée par celui-ci et maintenant ce type ? Il en avait assez eut pour la journée.
Atsuya rentrait aussi chez lui, le soleil commençait à se coucher et le ciel se teintait d'orange, laissant parfois entrevoir un rouge clair. Il tourna à un coin de rue quand il entendit quelqu'un pester.
- Mais c'est incroyable ça ! J'ai encore raté !
Il continua sa route et se retrouva face à une jeune fille, ses cheveux étaient bleu très pâles, et ses yeux étaient bleu foncé et clair à la fois. Quand elle se rendit compte de sa présence, elle sursauta et cacha ses mains dans son dos. Son regard était froid et semblait dire « tu n'as rien vu ».
Le jeune brun ne lui prêta pas attention et continua tranquillement son chemin, il n'avait pas vraiment le temps de s'occuper d'elle. Quand il passa à coté, un frisson lui traversa le dos et un mince sourire se dessina sur ses lèvres. Mais il fit comme si de rien n'était et rentra sans rien dire. Il sentait les yeux de la fille le suivre, jusqu'à ce qu'il disparaisse dans une ruelle.
Pendant ce temps, chez elle, Taeko fixait dehors au travers de sa fenêtre. Quelque chose ne tournait pas rond. Elle n'aimait pas que quelqu'un lui échappe. Ce type ne regardait même pas et l'ignorait, et ce royalement. Ses vaines tentatives pour entamer une discussion avaient été vouées à l'échec. Dans ce cas, il ne lui restait plus qu'une seule solution.
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