chapitre cinq

Une nouvelle journée commençait à Saturn High School. Aujourd'hui, Taeko avait pris la décision de s'excuser pour la veille, vu que la possibilité ne lui avait pas été offerte avant.

La matinée se passa dans un grand silence, ni elle ni Atsuya n'avaient abordé le sujet de « la crise de larmes » de la veille, et d'un côté cela lui pesait. Elle avait l'impression d'avoir un poids sur les épaules, et elle voulait s'en défaire le plus rapidement possible.

Elle n'eut pas l'occasion de l'aborder durant la récréation, à croire que le sort était contre elle.

Quand arriva l'heure de manger, elle se dirigea vers le self en traînant des pieds, cette journée n'était pas vraiment bonne, en plus l'endroit était bondé, il n'y avait plus de place nulle part. Même si des garçons un peu partout lui faisaient de grands signes pour qu'elle se joigne à eux, mais elle n'avait pas la tête à ça. Elle voulait juste manger tranquillement, était-ce trop demandé ?

C'est alors que Daiki apparut à côté d'elle, un pichet d'eau à la main.

- Salut Taeko, tu veux venir manger avec nous ? On a une place de libre.

Il désigna la grande table où les basketteurs étaient en train de manger en parlant et riant. Elle lui fit un petit sourire.

- Merci c'est gentil.

Et elle le suivit, bien sûr, personne ne s'opposa à ce qu'elle s'installe avec eux, surtout pas les garçons (c'est à dire la grande majorité). Elle se retrouva à côté d'un garçon aux cheveux et aux yeux rouges, un sourire accueillant sur les lèvres.

- Salut, moi c'est Yu.
- Et moi Taeko, répondit-elle distraitement, n'ayant aucune envie de parler.

Mais ça aurait été trop beau. Très vite, tous les garçons se mirent à la questionner, elle commençait à se sentir étouffer et oppresser, elle voulait que cela cesse.

- Vous allez lui foutre la paix oui ?!

Les garçons sursautèrent et se tournèrent vers l'une des filles, celle qui avait les cheveux bruns et les yeux verts.

- Mais Yuka... minauda Daiki.

La dénommée Yuka lui jeta un regard noir, prit son plateau et partit, furax. Un silence anormal tomba sur la table. Jusqu'à ce qu'Atsuya recule de sa chaise et se lève.

- Je vais y aller aussi.

Personne ne lui répondit, trop occupé à broyer du noir. Ils n'aimaient pas voir Yuka en colère. Mais pour Taeko, c'était un bon moment pour en savoir un peu plus sur Atsuya.

- Yu, je peux te poser une question ?
- Oui, bien sûr.
- Atsuya... C'est quel genre de personne ?

Il sembla déçu qu'elle s'intéresse au brun plutôt qu'à lui, mais il lui apporta quand même une réponse.

- Eh bien, il est du genre calme, patient, réservé, discret, et assez attentionné. Mais il vaut mieux éviter de le mettre en colère. Il attire aussi beaucoup les filles, mais il a l'air de s'en taper totalement. Il ne se rend pas compte de la chance qu'il a...
- Ok merci, le coupa-t-elle.

Et elle se leva en vitesse, elle avait enfin trouvé du courage.

- Tu pars déjà ? Demanda tristement Eiji.
- Oui, j'ai un truc à faire.

La jeune Oguri Mao, nouvelle dans le lycée, avait décidé de sortir manger dehors, avec son bento, elle s'était installée à l'ombre d'un arbre dans un parc, elle mangeait tranquillement en regardant les gens se promener. Elle aimait bien ces petits moments de calme et de paix.

Quand elle se prépara à entamer son dessert, elle entendit un sifflement et quelque chose tomba sur son repas qui vola en l'air, adieu son délicieux muffin au chocolat. Elle contempla les débris de son repas étendus au sol, le coupable était un ballon de basket.

- Excuses-moi ! Je suis vraiment désolé !!

Elle vit accourir un jeune garçon en short et t-shirt, il avait des yeux bleu gris et des cheveux en bataille de la même couleur que l'acier. Elle fut très vite charmée par son joli minois et ses muscles seyants.

- Ce n'est pas grave, je n'ai juste plus de dessert, soupira-t-elle.
- Je suis vraiment désolé ! La balle m'a échappé et... Paf, elle est tombée là.
- Tu es vraiment maladroit, le glaçon !

Elle regarda à qui appartenait cette nouvelle voix, il s'agissait d'un autre basketteur, ses cheveux étaient châtain clair un peu en bataille et des yeux semblaient plus malicieux que ceux du premier, orange et sarcastique.

- Ferme là, l'alumette, je ne l'ai pas fait exprès.
- Alors fais-toi pardonner. Offre-lui un autre dessert.

L'idée plu tout de suite à Mao, qui se leva en ramassant sa boîte.

- Bon, d'accord, marmonna-t-il.

Le châtain ricana et s'éloigna avec le ballon sous le bras.

- Je suis Ibuki, et toi ?
- Mao.
- Ok, bon bah... Tu étais censée manger quoi comme dessert ?

Il semblait affreusement gêné. Il ne devait pas avoir l'habitude de se retrouver seul avec une fille, surtout après lui avoir tiré un ballon dans la tête. Mais, elle lui sourit. Il lui rendit son sourire et ils se dirigèrent vers un petit café pour remplacer son dessert perdu.

Pendant ce temps, Taeko sortait du self et cherchait Atsuya du regard. Elle le trouva couché sous un arbre. Il avait enlevé sa veste, détail qui semblait l'intéresser même si elle ne comprenait pas pourquoi. Elle se rapprocha et s'assit à ses côtés. Il ne broncha pas, même s'il savait qu'elle était là. Ils restèrent comment ça pendant une dizaine de minutes, personnes ne brisait ce silence qui semblait tabou. Elle en profita pour l'observer un peu, il était assez grand, ses cheveux noirs avaient des reflets argentés, un teint halé, et des muscles plutôt... Elle mit immédiatement fin à ses pensées, s'il la surprenait en train de l'observer de cette manière il se poserait de drôles de questions.

Elle fixa donc son regard ailleurs, le soleil tapait fort, et à son tour elle enleva sa veste, laissant ses bras à l'air. Puis, le silence fut finalement rompu.

- Alors, que voulais-tu me dire ?

Elle sursauta, ne s'attendant pas à ce qu'il prenne la parole, mais il fixait le ciel, c'était sûrement mieux ainsi, elle ne risquait pas de perdre ses moyens au moins.

- Je... Je voulais m'excuser...

Il tourna vivement la tête et se redressa sur ses coudes.

- T'excuser ?

Soit il avait la mémoire courte, soit il n'était pas rancunier.

- Oui, pour hier... Je n'ai pas vraiment été très gentille...
- Arrête un peu. Ne commences pas à me sortir des excuses.

Elle ne savait pas comment le prendre, mais cela lui fit un peu mal. Rejetait-il ses excuses qu'elle avait eu tant de mal à prononcer ?

- Après tout, moi aussi je me suis un peu emporté, avoua-t-il. Désolé.

Elle était interloquée, ce n'était pas à lui de s'excuser au départ.

- Mais non, ce n'est pas grave, c'est moi qui t'ai à moitié agressé et puis je...

Encore une fois, il la fit taire. Il posa de nouveau un doigt sur ses lèvres et elle se tut aussitôt.

- Ce n'est pas grave, commença-t-il, tu me dis ça comme si c'était vrai. Tu me dis que ce n'est pas grave, mais rappelles moi qui a pleuré hier après mon excès de colère ? Je n'aime pas vraiment faire pleurer les gens, et encore moins les filles.

Elle garda le silence, ce n'était pas vraiment ses paroles qui l'avait blessée, mais plutôt son ton, et puis surtout elle avait pleuré à cause de sa stupidité, de vouloir se croire le centre du monde.

- Tu sais Taeko, tu es le genre de personne qui s'attarde trop sur le passé. Il faut savoir avancer aussi, tu sais ?

Elle hocha la tête, il avait un don pour lui remonter le moral, mais aussi pour la chambouler.

- Bien, dit-il en se levant. Maintenant que ça va mieux, je te laisse, Daiki et les autres doivent me chercher. On se revoit en classe.

Il lui fit un signe de la main et partit, elle le suivit du regard sans bouger, puis quand il eut disparu, elle se leva à son tour. Mais à peine après avoir fait dix mètres, cinq filles avec un air peu amicales lui tombèrent dessus.

Haru regardait le monde. Il semblait si petit vu d'en haut, perchée sur le toit du lycée. Elle avait une vue d'ensemble et elle aimait ça, pouvoir tout voir. Mais elle se sentait quand même seule, à cause de la réputation de son père, personne ne voulait l'approcher et lui parler. Elle était habituée à être seule, mais cela lui faisait mal quand même, d'autant plus qu'elle détestait son père plus que tout au monde. Il n'avait de père que le nom, car jamais il ne s'était occupé d'elle, sauf pour l'utiliser pour ses plans machiavéliques et démoniaques. Elle qui avait toujours rêvé d'une vie normale, de vivre d'amour et d'eau fraîche. Mais pour le moment, l'amour ne semblait pas disposé à vouloir venir lui rendre visite.

- Il ne faut pas perdre espoir, se murmura-t-elle.

Elle ferma les yeux et laissa le vent frais fouetter son visage. Quand elle les rouvrit, ils se posèrent sur quelque chose de suspect. Cinq filles semblaient entraîner de force une sixième dans un endroit sombre et à l'écart, et ce n'était sûrement pas pour lui demander de rejoindre leur super groupe de copines.

Elle hésita un instant, elle pouvait agir vu qu'elle avait vu qu'il se tramait quelque chose de louche. Mais allait-elle le faire ? Peut-être que cette fille n'en valait pas la peine, ou alors, peut-être qu'elle serait sa première amie dans ce lycée. Elle prit son courage à deux mains et descendit du toit par les escaliers à la vitesse grand V.

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