Le crépuscule baignait le monde vide d’une lueur moribonde. Wilfried, désormais immortel, se tenait seul dans un royaume qu’il avait jadis rêvé de protéger. Les plaines désertiques s’étendaient à perte de vue, privées de toute vie, car Shemed avait tout consumé. Mais, au lieu de céder au désespoir, Wilfried planifiait.

Il savait qu’il n’avait pas d’autre choix que de tout recommencer. Tout le cycle. Il ne pouvait pas accepter que Malakh et Thierry, ses seuls véritables alliés, aient sacrifié leur existence pour un monde qui n’existait plus. Il ne pouvait non plus accepter que Shemed, le démon originel, se soit nourri de chaque âme et de chaque fragment d’espoir, ne laissant derrière lui qu’un silence assourdissant.

Wilfried étudiait depuis des jours, enfermé dans ses propres réflexions. Grâce à son intelligence démesurée, il avait calculé une série de simulations complexes. Chacune aboutissait à une seule conclusion : Shemed devait disparaître, non pas simplement être vaincu, mais effacé de toute existence, passé, présent et futur. Pour cela, il comptait user de sa Foi, cette capacité unique qui surpassait les limites de la logique et permettait d’imposer sa volonté au monde.

Il rédigea un dernier plan, gravant dans son esprit les moindres détails. Il devait revenir dans le passé, au moment précis où Dieu lui-même avait jeté Shemed dans le dixième cercle de l’enfer : Malicia. Ce serait là que tout changerait.

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Le dernier jour, avant de quitter ce monde déserté, il se rendit sur les hauteurs d’une colline où trônait une pierre noire. C’était tout ce qui restait de la demeure de Malakh, l’ange déchu qui lui avait enseigné la foi et la persévérance. Il posa sa main sur la pierre froide, la caressant comme s’il pouvait encore sentir sa chaleur.

« Malakh... ton sacrifice ne sera pas vain. »

Ses yeux se fermèrent un instant, laissant le poids des souvenirs l’envahir. Il revit les sourires de Malakh et Thierry, leurs voix pleines de courage, leurs regards résolus même face à l’inévitable. Ils étaient les seuls à avoir cru en lui, à avoir accepté sa vision.

Wilfried se détourna finalement, son cœur lourd mais son esprit imperturbable. Il murmura un adieu silencieux à ce monde vide avant de plonger dans l’abîme qui le mènerait à Malicia, le dixième cercle de l’enfer.

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Malicia était une vision de cauchemar. Un désert de cendres et de flammes où le temps semblait figé. Le ciel noir était percé d’éclairs rouges, et le sol brûlant palpitait comme un cœur malade. Au centre, Shemed attendait, gigantesque et déformé, entouré des âmes qu’il avait dévorées. Ces dernières hurlaient sans fin, prisonnières de son essence.

Wilfried apparut devant lui, son pas résonnant dans le silence infernal. Le démon originel l’accueillit d’un ricanement tonitruant, sa voix faisant trembler le sol.

« Toi, Wilfried. L’éternel survivant. Pourquoi es-tu venu ici, dans ce lieu de désespoir ? »

Wilfried resta immobile, son regard fixé sur le démon. Il n’y avait aucune peur dans ses yeux, seulement une détermination froide et implacable.

« Je suis venu mettre fin à ton existence. »

Shemed éclata de rire, son rire résonnant comme un écho sans fin dans l’immensité de Malicia. « Mettre fin à MON existence ? Petit humain, tu es seul. Tes alliés sont morts. Ils ont tout sacrifié pour toi, et malgré cela, tu es toujours aussi faible. »

À ces mots, deux figures apparurent derrière Wilfried : Malakh et Thierry. Le premier, un ange déchu aux ailes noires, portait encore les cicatrices de ses combats passés. Le second, Thierry, était un humain au regard perçant, son visage marqué par l’infatigable détermination qui l’avait conduit à se sacrifier.

« Nous ne sommes pas morts, Shemed, » dit Malakh, sa voix résonnant avec une gravité divine.

« Et même si nous devons disparaître pour affaiblir ton pouvoir, nous le ferons encore et encore, » ajouta Thierry.

Shemed grogna, sentant une partie de sa force vaciller alors que les deux alliés de Wilfried chargeaient. Leur attaque était une pure expression de leur volonté, chaque coup affaiblissant le démon originel. Pourtant, ce n’était pas suffisant.

Shemed hurla, déchaînant une vague de ténèbres pour repousser ses assaillants. Mais Malakh et Thierry tenaient bon, continuant à le frapper malgré leurs blessures grandissantes. Leurs corps s’effritaient, leurs âmes se désintégraient à chaque instant, mais ils souriaient.

Wilfried, témoin de leur sacrifice, sentit une rage froide s’éveiller en lui. Pas une rage destructrice, mais une force tranquille, une certitude absolue. Il ferma les yeux et murmura :

« Merci. Votre sacrifice ne sera pas vain. »

Au moment où Malakh et Thierry s’éteignaient complètement, une lueur dorée enveloppa Wilfried. Il ouvrit les yeux, désormais emplis d’une lumière divine. C’était le moment où Netzah, le Chemin Éternel, s’éveillait en lui.

Son corps se transforma, prenant une apparence qui surpassait toute compréhension humaine. Sa silhouette brillait d’un éclat qui rendait Shemed presque insignifiant. Pourtant, Wilfried ne montrait ni arrogance ni colère. Il se contenta de sourire, un sourire calme et confiant.

« Shemed, tu as consommé les âmes de ce monde entier, mais cela ne suffira pas. »

Le démon recula légèrement, une lueur d’inquiétude traversant son regard. « Que comptes-tu faire, Wilfried ? »

Wilfried avança lentement, ses pas résonnant comme des tambours funèbres. Il leva une main, et avec une voix emplie de Foi, déclara :

« Je vais te dévorer. »

Shemed éclata de rire une dernière fois. « Me dévorer ? Moi, qui ai dévoré des milliards d’âmes ? Moi, qui suis l’incarnation de la destruction ? Tu es fou, Wilfried. »

Mais Wilfried resta impassible. Il tendit sa main, et une énergie dévastatrice émana de lui, absorbant tout sur son passage. Shemed tenta de résister, mais chaque mouvement, chaque hurlement le rapprochait de son anéantissement.

« Leur sacrifice était un mal nécessaire, » murmura Wilfried en fermant les yeux, une larme solitaire roulant sur sa joue.

Finalement, Shemed fut englouti, ne laissant derrière lui qu’un silence apaisant. Wilfried, seul au milieu de Malicia, sentit le poids de son immortalité s’alourdir. Mais il n’y avait pas de regret.

Il avait un monde à reconstruire.

Après la paix : Deuxième partie

Dans le silence qui suivit l'anéantissement de Shemed, Wilfried se tenait seul, entouré par un vide oppressant. L’énergie sombre du démon originel bouillonnait désormais en lui, et son essence semblait fusionner avec la sienne. Il avait absorbé tout ce que Shemed avait été : sa puissance, ses souvenirs, et une fraction de sa haine.

Alors qu’il reprenait son souffle, une lumière éclatante fendit l’obscurité. Une voix claire, douce et pourtant infiniment puissante, résonna dans son esprit.

« Wilfried. »

Il leva les yeux, reconnaissant immédiatement la source de cet appel. C’était YHWH, le Créateur, celui qu’il avait cru perdu après l’arrivée de Shemed.

« Seigneur… » murmura-t-il, son ton empreint de respect et d’émerveillement.

La lumière se concentra, prenant la forme d’une silhouette indistincte mais familière.

« Tu as accompli l’impensable, » dit la voix divine. « Shemed est défait, et pourtant, le prix à payer est immense. »

Wilfried fronça les sourcils, devinant que le Créateur ne parlait pas seulement des sacrifices de Thierry et Malakh.

« Que voulez-vous dire ? » demanda-t-il.

La lumière sembla trembler légèrement, comme si le Créateur portait le poids d’une grande tristesse.

« Il n’y a plus d’humains sur Terre, Wilfried. Chaque âme a été consumée. Le monde que tu as juré de protéger est désormais vide. »

Les mots frappèrent Wilfried comme une lame glacée. Il se tint immobile, incapable de répondre.

« Cependant, tout n’est pas perdu, » continua le Créateur, sa voix se faisant plus ferme. « Je t’accorde une chance. Tu peux retourner dans le passé, avant que Shemed ne consomme ce monde. »

Les yeux de Wilfried s’illuminèrent d’espoir, mais il sentit aussi une pointe de méfiance.

« Pourquoi m’accordez-vous ce privilège ? » demanda-t-il, son ton empreint d’une prudence nouvelle.

La lumière sembla s’adoucir.

« Parce que tu as prouvé ta détermination, ton intelligence et ton dévouement. Et aussi parce que Malakh a été créé dans ce but : pour te guider vers cette opportunité. Le chemin que tu dois emprunter est difficile, mais je crois en toi. »

Wilfried inspira profondément, ses pensées tourbillonnant à une vitesse vertigineuse. Pourtant, il n’avait pas le luxe de refuser.

« J’accepte. »

La lumière se rétracta légèrement, et une énergie surnaturelle enveloppa Wilfried. Il sentit une force le transcender, mais au même moment, une étrange sensation s’empara de lui.

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Wilfried posa une main sur son torse, son cœur battant à un rythme irrégulier. Une douleur sourde traversa son corps, et il se plia légèrement, perplexe.

« Qu’est-ce que… ? »

Une voix familière résonna alors dans son esprit.

« Désolé, Wilfried. C’était nécessaire. »

C’était Thierry.

« Thierry ? Que fais-tu ? » demanda Wilfried, à la fois surpris et inquiet.

« Je t’ai offert un cadeau, » répondit Thierry avec un ton calme mais résolu. « Ton nom a été effacé du Livre de la Vie. Tu es désormais immortel. »

Les yeux de Wilfried s’écarquillèrent.

« Pourquoi ?! »

Thierry sembla sourire dans son esprit.

« Parce que quelqu’un devait le faire. Ton voyage ne s’arrête pas ici, Wilfried. Le monde a besoin de toi, et nous avons besoin que tu réussisses. C’est notre ultime sacrifice. »

Wilfried sentit une vague d’émotions contradictoires l’envahir. Il voulait protester, mais il savait que c’était inutile. Thierry avait pris sa décision, et il n’y avait pas de retour en arrière.

« Merci, » murmura-t-il finalement, une larme solitaire roulant sur sa joue.

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Fort de sa nouvelle immortalité, Wilfried se redressa, son esprit s’emplissant d’une clarté inédite. Chaque pensée semblait couler comme un ruisseau limpide, chaque détail s’alignant parfaitement dans un plan précis.

Pendant quinze minutes, il resta immobile, calculant et réfléchissant. Il visualisait chaque étape de son plan, chaque mouvement nécessaire pour non seulement battre Shemed, mais aussi assurer que le monde survive à l’avenir.

Quand il ouvrit enfin les yeux, une lumière dorée l’entoura. Il murmura doucement :

« Le moment est venu. »

Et il disparut dans un éclat éblouissant.

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Wilfried réapparut dans un monde différent. Le passé. L’époque où Shemed venait d’être vaincu par le Créateur et jeté dans le dixième cercle de l’enfer. Il se trouvait à l’entrée de Malicia, ce lieu maudit qu’il connaissait désormais mieux que quiconque.

Le ciel était enflammé, et le sol tremblait sous ses pieds. Au loin, il vit une silhouette gigantesque tomber dans les profondeurs. C’était Shemed, affaibli, mais toujours aussi dangereux.

Wilfried marcha calmement, ses pas calculés. Il savait que le temps était compté.

Shemed leva les yeux vers lui, surpris de voir quelqu’un dans ce lieu de désolation.

« Toi ? Comment… ? » grogna le démon.

Wilfried ne répondit pas immédiatement. Il s’arrêta à quelques mètres de Shemed, son regard perçant le démon comme une lame.

« Shemed, c’est ici que tout se termine. Cette fois, tu ne te relèveras pas. »

Le démon éclata d’un rire amer.

« Tu penses pouvoir m’arrêter ? Moi, le destructeur de mondes ? Tu n’es qu’un humain insignifiant. »

Wilfried esquissa un sourire.

« Je ne suis plus un simple humain. »

Avant que Shemed ne puisse répondre, Wilfried chargea. Son corps, désormais imprégné des pouvoirs de Netzah, bougeait avec une fluidité surnaturelle. Chaque mouvement semblait prédestiné, chaque coup atteignant son objectif avec une précision implacable.

Shemed tenta de riposter, déchaînant des vagues de ténèbres et des flammes infernales, mais rien n’atteignait Wilfried. Le pouvoir du Chemin Éternel le protégeait, rejetant toutes les attaques.

« Impossible… » murmura Shemed, sentant ses forces diminuer à une vitesse alarmante.

Wilfried leva une main, l’énergie divine scintillant autour de lui.

« Ton règne s’achève ici, Shemed. Cette fois, je vais te détruire définitivement. »

Shemed hurla, mais c’était inutile. Wilfried activa toute sa puissance, invoquant les capacités qu’il avait acquises en absorbant le démon une première fois.

Avec une force colossale, il frappa Shemed, et le démon fut réduit en poussière. Mais Wilfried n’en resta pas là. Il tendit sa main, absorbant les dernières traces de Shemed, dévorant son essence une seconde fois.

Cette fois, il s’assura que rien ne subsiste.

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Lorsqu’il rouvrit les yeux, tout était calme. Le monde semblait enfin en paix, débarrassé de l’ombre de Shemed.

Wilfried se redressa, son corps imprégné d’une puissance nouvelle. Il était seul, mais il savait que le sacrifice de Malakh, de Thierry et de tant d’autres n’avait pas été vain.

Un sourire calme se dessina sur son visage.

« Maintenant, il est temps de reconstruire. »

Après la paix : Troisième partie

Wilfried se tenait au sommet d’une colline, observant le monde qu’il venait de sauver. Les cendres des batailles passées avaient laissé place à une terre fertile, prête à renaître. Pourtant, le poids de sa tâche l’écrasait. Ce monde, bien qu’épargné par Shemed, portait encore les germes de sa chute future. Les erreurs des ancêtres, leurs ambitions démesurées et leur soif de pouvoir étaient toujours présentes.

Mais cette fois, Wilfried ne laisserait rien au hasard.

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La fondation du Saint Empire de Pangée

En quelques années, Wilfried s'imposa comme un leader incontesté, unissant les royaumes humains sous une seule bannière. Il écrasa toute opposition, utilisant sa force surnaturelle et son intelligence inégalée pour renverser les dirigeants corrompus et manipuler les alliances.

Chaque coup d’État, chaque conquête, était calculé avec une précision froide. Wilfried n’éprouvait ni joie ni satisfaction dans ses actes, mais il savait qu’ils étaient nécessaires. Les ancêtres de ceux qui, dans son ancienne temporalité, causeraient la chute de l’empire Pangée furent traqués et éliminés.

Il comprenait que ces mesures drastiques étaient un mal nécessaire. Il avait vu l’avenir et savait qu’un sacrifice immédiat, aussi cruel soit-il, éviterait des siècles de souffrance.

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Les sacrifices aux animaux

L’un des aspects les plus sombres de son règne fut la pratique des sacrifices humains. Wilfried se chargea lui-même de ces actes terrifiants, offrant les femmes et les enfants des familles qu’il considérait responsables des maux futurs à des bêtes affamées.

Ces bêtes, créées par sa propre magie, étaient des prédateurs implacables, symboles du cycle de survie qu’il incarnait désormais. Le sang des sacrifiés nourrissait non seulement la terre mais aussi les rituels qu’il effectuait pour garantir que les âmes des victimes ne reviennent jamais alimenter une force maléfique comme Shemed.

Wilfried ne tirait aucun plaisir de ces actes. Chaque sacrifice était un rappel de son immortalité, de la solitude et des décisions impossibles qu’elle impliquait.

« Si quelqu’un doit porter ce fardeau, autant que ce soit moi, » murmura-t-il un jour, après un rituel particulièrement éprouvant.

Il savait que personne d’autre ne pourrait comprendre, encore moins supporter, une telle responsabilité.

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Une paix totale

Au fil des décennies, le Saint Empire de Pangée s’épanouit sous son règne. Les guerres disparurent. La famine devint un souvenir lointain grâce à des réformes agricoles et des systèmes de distribution équitables qu’il mit en place.

Wilfried développa une boisson spéciale qu’il offrait aux habitants de son empire. Chaque gorgée renforçait leur corps et leur esprit tout en augmentant leur loyauté envers lui. Ces améliorations garantissaient une population unie et prospère, bien qu’elles réduisent légèrement leur espérance de vie.

Il établit des lois strictes, mais justes, et éradiqua les dissidences avant qu’elles ne prennent racine. Ses actions étaient implacables, mais leur efficacité était indéniable.

Les générations futures vénérèrent Wilfried comme un dieu. Bien sûr, elles ne connaissaient pas les sacrifices sanglants qu’il avait faits pour garantir leur sécurité.

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L’immortalité et la solitude

Son nom effacé du Livre de la Vie, Wilfried échappait à tout jugement. Ni le Créateur ni les lois naturelles ne pouvaient le condamner. Cette liberté totale était à la fois une bénédiction et une malédiction.

Il observait les années passer, les visages changer, les civilisations évoluer. Mais lui restait immuable, une ombre silencieuse qui veillait sur le monde qu’il avait recréé.

Malgré tout, une pensée persistait dans son esprit : Thierry et Malakh. Ils s’étaient sacrifiés pour lui, et il leur devait ce monde nouveau. Chaque action qu’il entreprenait, aussi terrible ou glorieuse soit-elle, était un hommage à leur mémoire.

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Un sacrifice consenti

Lors d’une cérémonie marquant le centième anniversaire du Saint Empire de Pangée, Wilfried monta sur l’estrade principale, observant la foule immense réunie devant lui.

« Peuple de Pangée, » commença-t-il, sa voix résonnant comme un tonnerre dans le silence respectueux. « Ce monde est vôtre. Vous avez prouvé que l’humanité est capable de grandeurs infinies. »

Un murmure parcourut la foule, les visages illuminés par l’admiration et la dévotion.

« Mais sachez ceci : tout ce que nous avons bâti ensemble a un prix. Et ce prix, je l’ai payé pour vous. »

Son regard balaya la foule, mais il ne chercha pas à expliquer ses paroles. Ils ne comprendraient pas.

En quittant la scène, Wilfried sentit un poids écrasant sur ses épaules. Il savait que cette paix ne durerait peut-être pas éternellement, mais il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour l’assurer.

« Que ce monde prospère, même si je dois en porter le poids seul, » murmura-t-il en regardant le ciel étoilé.

Et ainsi, Wilfried, l’immortel, continua son voyage éternel, un protecteur invisible du monde qu’il avait sauvé.

Quoique....

C'est ce qu'il veut faire croire.

Il est juste logique.