08 | Initiation

Ici Rainy ! (Comment ça on est pas dans une émission de télé ?—)
*se racle la gorge*
Alors voici le nouveau chapitre ^^' que j'ai bien galéré pour écrire xD
(Remerciez le pouvoir d'Internet pour faire des recherches—)

Comme il y a de plus en plus de personnages, je vais mettre un glossaire à la fin de TOUS les chapitres ^^'

(J'ai aussi testé d'enlever le gras des dialogues, pour faire plus 'livre' on va dire xD)
Merci énormément à ceux qui lisent/votent/commentent, je suis toujours étonnée de voir plus d'une vue sur les chapitres ahah x)

~

"Aide moi.

—Pardon ?

—Tu m'as très bien entendu.

—Je voulais dire : pour une fois que je dormais bien, tu aurais pu choisir un autre jour.

—Chut. Regarde et écoute mon histoire."

~


Ketleen se réveilla au doux son des hurlements aiguës d'une jeune femme.

Vraiment agréable pour les tympans.

Elle voulut bouger mais ses muscles protestèrent : des tiraillements les parcouraient, rendant leur utilisation impossible. 

Le plafond blanc totalement épuré au dessus d'elle ne lui évoquait rien.

Une blonde aux jolis yeux bleus lourdement cernés, entra dans son champ de vision. Ketleen tenta avec l'énergie du désespoir, de mettre un nom sur ce visage qui lui donnait un drôle sentiment de déjà-vu. 

Mylène ? Non, trop français.

Peut-être Maïwen, alors.

La jeune femme blonde traversa la pièce dans l'autre sens, sortant ainsi de la vision de l'auburn.

—"TU VEUX QUE JE TE LE RE-DISE ENCORE UNE FOIS ?! VA TE FAIRE FOUTRE, CASS' !!"

Une porte claqua, faisant trembler les murs. L'auburn grimaça à l'entente du dernier hurlement qui résonna l'intérieur de son cerveau.

La jeune anglaise se leva, faisant fit de la douleur de ses cuisses et se mit debout. Elle jeta un regard consterné sur le simple pyjama en toile qu'elle portait : Ketleen était sûre et certaine qu'elle n'en avait jamais possédé de cette sorte.

La jeune femme ré-apparut dans son champ de vision, ses mèches châtain clair ébouriffées dans tous les sens. Ses yeux bleus glace lançaient des éclairs, défiant quiconque d'avoir le courage de lui adresser la parole.

Voyant que Ketleen était debout et bien réveillée, la blonde prit une grande inspiration, ferma les yeux et les ouvrit, dans une tentative de se calmer.
—"Ketleen," dit la jeune femme. Ladite jeune fille tenta de répresser le sentiment de panique qui grandissait dans sa poitrine à l'entente de son nom. L'auburn se focalisa sur sa respiration, essayant de retrouver un rythme stable.
L'étudiante devait suivre sa logique et uniquement sa logique. Ses émotions ne comptaient pas.

Si cette femme connaissait son nom, dans l'esprit de Ketleen cela ne voulait dire qu'une seule chose : elle avait déjà rencontré la blonde, et malheureusement, l'auburn l'avait oubliée.
Refusant de céder à la panique comme la dernière fois (Il y avait eu une autre fois ?) l'anglaise creusa au plus profond de sa mémoire, avide de la moindre information sur cet endroit et son occupante.
Ses recherches n'étaient pas fructueuses.

La jeune fille était sur le point d'abandonner quand un mot lui revint clairement dans son esprit : "Diképhios". Cette expression était accompagnée de deux grands orbes verts émeraudes.
A qui appartenaient ces yeux, Ketleen n'en avait plus aucune idée.

Un toussotement la sortit de ses pensées.
—"Ketleen, je sais que le mur est un sujet d'étude passionnant, mais je ne s— Je ne me sens pas bien aujourd'hui... Alors, est ce que tu pourrais répondre à ma question ?"

L'auburn prit un air désolé juste pour faire bonne mesure et pour ne pas froisser la jeune femme plus qu'elle ne l'était déjà.
—"Hum, quelle était la question, déjà ? Ketleen adopta un ton qui se voulait décontracté.
—Ce n'en était pas vraiment une. Aujourd'hui, c'est Cass' ou Cassandra comme tu préfères, qui te donnera une première leçon. "
Au prénom "Cassandra", l'image d'une brune au petit air supérieur lui apparut devant les yeux.

—"D'accord, fit tout de même l'anglaise, qui ne voyait pas quoi dire d'autre.
—Va te préparer, tu as rangé tes affaires dans le placard hier soir, ordonna la blonde. L'anglaise fit comme si elle voyait de quoi elle parlait.
—Hum... (L'auburn se racla la gorge.) Maiwen ?
—Cela se prononce Miwen. Quoi ?"

La jeune fille auburn avait sa réponse; cette dernière secoua la tête négativement :
—"Non, rien... C'est bon."

Les pupilles bleues de Miwen qui n'exprimaient que de l'incrédulité, se posèrent sur elle. Cette dernière finit par secouer la tête, décoiffant un peu plus ses mèches blondes. Et elle disparut de nouveau dans une petite alcôve qui se situait vers la droite de la pièce.

Une cuisine, pensa Ketleen. Bientôt sa supposition fût confirmée : quand la jeune fille avança de quelques pas douloureux, elle remarqua une petite table munie d'une bouilloire. Non loin de là, se situait une petite plaque de cuisson à gaz suivie de ce qui ressemblait beaucoup à un frigidaire.
Miwen était attablée, la main tant serrée sur un mug de café que ses veines ressortaient sur sa peau.

Ketleen reporta bien vite son attention sur le placard, tout au fond. D'une démarche claudicante, l'auburn se déplaça jusqu'au meuble de bois et ouvrit en grand les deux battants. 
Sur les étagères supérieures étaient placées des robes en soie brillant doucement, et quelques pantalons bien coupés.
La jeune anglaise passa aux étages inférieurs.

Une simple tenue militaire était posée sur la planche de bois, avec à côté, une tenue de sport aussi aux couleurs kaki reconnaissables d'entre toutes.
Mais ce ne fût pas cela qui attira ses orbes. Ses yeux furent capturés par la liasse de papier placée à quelques centimètres.

Ses doigts, pris de soudain tremblements, déplièrent les feuilles. Ketleen appuya ses coudes sur ses genoux pour stabiliser ses mains, agitées de soubresauts qui l’empêchaient de lire correctement.
Les battements de cœur s'accélèrent jusqu'à ce que l'auburn put les entendre distinctement. Cela ne présageait rien de bon.

~


Ketleen marchait, un pied devant l'autre, tel un bon automate, dans les couloirs des dortoirs, tapissés de moquette.
Quand Cassandra avait toqué à la porte, Miwen et elle s'étaient affrontées du regard, pupilles brunes chocolatés contre pupilles bleues glacé.

L'auburn n'avait aucune idée de ce qui avait provoqué la colère de Miwen envers Cassandra. D'ailleurs, la jeune fille n'avait strictement aucune envie de s'opposer à la blonde, pour goûter à sa rage. Elle préférait être spectatrice, sans aucun doute.

Devant elle, la brune secoua la tête, faisant voler ses mèches de cheveux. Ketleen interdit tout commentaire ironique à franchir la barrière de ses lèvres.
Les deux jeunes femmes traversèrent le couloir pour atteindre l'ascenseur.
Sans manifester la moindre hésitation, Cassandra appuya sur un bouton portant le numéro -2. 
La cabine de fer descendit, obéissant aux commandes de la brune, emportant les deux soldates dans le sous-sol.
Profitant du long trajet en ascenseur, la jeune femme brune consulta immédiatement son reflet dans le miroir au fond de la cabine. Elle avait saisit un pinceau de son sac et s'appliquait du fond de teint, le front plissé de concentration.

La jeune étudiante se mordit la langue jusqu'à ce qu'un goût métallique envahisse sa bouche : c'était ses premiers jours ici ; il valait mieux ne pas commencer à se mettre des gens à dos.

Dans un 'cling', les portes s'ouvrirent. Cette fois-ci, cet étage ne disposait pas d'une jolie moquette mauve, absorbant tous les bruits de pas. Le sol bétonné était nu, à découvert. Cassandra s'engagea dans le couloir, les talons de ses bottes produisant un claquement régulier.

L'auburn se lança à sa suite, et bientôt les bruit de ses bottes contre le sol se joignirent à ceux de Cassandra.
Plus discret que ça, tu peux crever, railla intérieurement Ketleen, à défaut de ne pouvoir partager sa remarque à voix haute.

Les deux soldates atteignirent d'abord un vestiaire, où elles revêtirent une tenue plus adaptée pour le sport. Ketleen laissa sans grands regrets son pantalon rembourré et son T-Shirt à manches longues dans le casier.

Cassandra la guida ensuite dans une salle de tir aux murs verts, pour changer du blanc et du gris.
En les entendant arriver, un grand jeune homme aux yeux verts brillants se tourna vers elles. Il leur donna un éclatant sourire et un petit signe de main avant de retourner à ses occupations.

La brune aux jolies boucles lui rendit son sourire, le visage débordant d'arrogance. L'auburn haussa légèrement les sourcils, ne sachant pas comment réagir. Un visage sans émotion ferait l'affaire.

Cassandra ne perdit pas une seconde de plus à faire signe au jeune homme; elle se tourna vers Ketleen, les mains posées sur les hanches :
—"Je ne sais pas ce qu'on dit sur la manière de tirer avec une arme sur Terre, mais une chose est sûre : manier un pistolet demande trois choses. (Elle fit une pause, ménageant son suspense.) Équilibre, technique et entraînement."

Dans un tiroir, la soldate brune sortit deux casques et deux paires de lunettes. Elle tendit à Ketleen les équipements et cette dernière les prit d'un air réticent.

Si l'auburn avait encore un doute quant aux intentions de Cassandra en l'amenant ici, ce ne fût plus le cas, lorsque la brune saisit un pistolet.
Déglutissant, Ketleen tenta de se concentrer sur ses battements de cœur pour les faire ralentir.

Pourtant, elle s'interdit de montrer tout signe de peur et d'inquiétude sur son visage.
La grande brune peu concernée par ses états d'âmes, mit soigneusement en place son casque, vérifiant que le pli de ses boucles n'était pas atteint.

La jeune anglaise roula des yeux, faute de ne pouvoir faire de remarque.
Cassandra s'approcha du stand de tir et fit reculer la cible d'une dizaine de mètres. La jeune femme se positionna rapidement, et avant que Ketleen puisse noter son placement, la brune leva le pistolet et pressa la détente.

La balle partit, en même temps que l'explosion de bruit atteignait les oreilles de Ketleen. Cette dernière grimaça, surprise de la soudaine action de la soldate.
Visiblement satisfaite, Cassandra appuya sur le bouton pour ramener la cible. Quand le bout de papier arriva sous leurs yeux, le centre du dessin était percé d'un trou de balle.

Ketleen fut forcée d'admettre que même si la brune était tout simplement insupportable, elle savait au moins bien viser avec un pistolet.
La jeune femme lui tendit son arme : 
"— Tu commences avec un semi-automatique, petit calibre. Ça convient mieux aux débutants."
 (La jeune anglaise haussa les épaules : c'était Cassandra l'experte, pas elle.)

Néanmoins, l'étudiante auburn s'empara prudemment du pistolet, gardant le canon pointé vers le sol. La soldate brune hocha la tête d'un coup bref, contente de l'initiative de Ketleen.

Après quelques instants de réflexion, Cassandra lui reprit l'arme des mains, comme si elle avait oublié de lui mentionner quelque chose.
Elle passa sa main sur le haut du pistolet :
—"J'avais oublié de préciser : ceci est la glissière. (La soldate la tira en arrière, faisant ainsi tomber quelques cartouches.) Il faut absolument que tu gardes tes pouces éloignés de sa zone d'action. Pour ta sécurité et celle des autres. Je vais te redonner l'arme, prends la avec ta main dominante. Et il faut que tu laisses ton index bien loin de la détente, c'est compris ?
—Oui.
—Bien. Maintenant, enfile ton casque et tes lunettes." (Quand l'auburn se fût exécutée, la jeune soldate lui tendit l'arme, canon vers le bas.)

Ketleen récupéra le pistolet de sa main droite, faisant très attention à continuer à viser le sol et à écarter son doigt de la gâchette.
La jeune femme brune changea de cible et la renvoy à une dizaine de mètres.
Suivant les instructions de la soldate, la jeune anglaise leva le canon et la pointa vers le morceau de papier.

—"Ton pouce doit être placé sur le côté de la crosse et tes autres doigts serrés de l'autre, juste en dessous de la détente. (En même temps que Cassandra parlait, l'auburn arrangeait la position de sa main.) Maintenant, tu rajoutes ton autre main par dessus la dominante pour la stabiliser."

Ketleen ramena sa main gauche pour la poser sur la droite. La jeune femme inspecta le placement des doigts de l'anglaise d'un œil expert. 
—"Aligne tes deux pouces : ça t'aideras, tu verras. (Elle ajouta :) Je te le redit une dernière fois : ne laisse pas traîner tes doigts sur le chemin de la glissière. Tous  les novices que j'ai supervisé n'ont jamais fait cette erreur, alors évite d'être la première.
—Tout dépend des explications de l'enseignant, répliqua l'auburn. Si elles sont mauvaises, je n'y peux rien."

Cassandra la gratifia d'un regard noir, auquel Ketleen répondit avec un sourire suffisant, nullement impressionnée.
Elle était morte sur Terre, elle allait bientôt mourir sur Diképhios : qu'est-ce qu'il pouvait lui arriver de pire ?
Rien.

La brune sembla retenir l'envie pressante de se jeter sur elle pour lui asséner une claque. Se ravisant pour continuer de jouer son rôle de professeure jusqu'au bout, elle se mit à miner la position adaptée, les jambes écartées de la largeur des épaules et le pied gauche environ un pas derrière le droit.

L'anglaise tenta de reproduire au mieux le placement des jambes.
—"Penche toi en-avant. Plie légèrement les genoux. (La brune observa les corrections apportées, puis hocha la tête.) Maintenant pour viser, il faut que tu alignes le guidon ou le viseur avant, avec le viseur arrière. Pour exécuter un tir précis, il faut que le guidon soit juste en dessous du point d'impact désiré."

Ketleen leva son pistolet déchargé vers la cible, son œil gauche fermé. Après quelques essais, Cassandra dût la sentir prête car elle lui ordonna d'une voix ferme de baisser le canon vers le sol.
La brune lui tendit quelques balles. Ketleen s'en empara, avec toujours autant de précision. 

Suivant les instructions de Cassandra, l'auburn inséra les munitions dans le chargeur. Puis, elle releva le canon vers la cible à une dizaine de mètres d'elle et reprit sa position initiale.

—"Essaie de synchroniser ta respiration avec le moment où tu tires. Presse doucement la détente, sinon ça risque de gâcher ta visée. Enchaîne les tirs jusqu'à ce que toutes les balles soient épuisées."

La jeune fille retira la sécurité et tira la glissière en arrière pour charger une balle dans la chambre.

Ketleen prit une grande inspiration, les battements de son coeur augmentant à chaque seconde passée avec ce pistolet au poing.
Expiration.
Feu.

Le recul du coup se répercuta dans ses bras. Refusant de laisser la panique et la surprise la submerger, Ketleen plaça de nouveau l'arme dans sa position initiale : le guidon sous le bord du cercle du centre de la cible.
Inspiration. Expiration.
Feu.

C'était comme un cercle, une boucle sans fin.
Inspiration. Expiration. 
Feu.

Même le bruit n'arrivait plus à la surprendre.
Inspiration. Expiration. 
Feu.

C'était si facile de s'imaginer un corps en face d'elle, à la place de la simple cible de papier.
La balle percuterait la personne, perforant les tissus de la peau. Mais elle continuerait de se frayer un chemin parmi le sang, les organes, les vaisseaux sanguins pour atteindre son but ultime : le cœur.
Et elle transpercerait alors l'organe vital.
Inspiration. Expiration. 
Feu.

—"C'était la dernière. Maintenant, décharge cette arme et pose la sur le rebord." fit la soldate, qui jusque-là était restée en retrait.
Sans protester, Ketleen s'exécuta. Toute en surveillant ses gestes, Cassandra ramena la cible.

Des cinq balles tirées, deux avaient été perdues, et les deux autres étaient placées sur les cercles les plus au bord, loin du centre. Seule la dernière se trouvait à un cercle du milieu.

La soldate brune écarquilla les yeux à cette découverte, en même temps que Ketleen qui ne s'attendait pas à réussir à toucher la cible.
Le grand jeune homme brun qui avait sourit à l'auburn à son entrée, s'était approché.
— "Oh ? Une plutôt près du centre dès le début ? C'est rare, ça, Ketleen !"

Bordel. Avait-elle vraiment rencontré tous les soldats ici ?

— "Merci. Qui es-tu ? Je ne me souviens pas de ton nom." (L'auburn était sûrement beaucoup trop directe mais elle n'avait pas envie de perdre du temps sur des formalités inutiles.)
Le soldat eut un mouvement de recul, les yeux écarquillés de stupeur. Ketleen aurait presque pu se sentir mal devant sa réaction. Presque.

Cassandra lui jeta un coup d’œil incrédule avant de secouer la tête.
— "Lewis Horton. (Le brun tendit sa main ouverte.) Enchanté de te rencontrer de nouveau."
Ketleen ne put s’empêcher de remarquer que son sourire avait perdu un peu de son éclat.

— "Ravie. (Cassandra s'étouffa dans son dos. L'auburn l'ignora.) Je vais encore oublier ton nom, tu sais ?
— Je m'y ferais, assura Lewis. La jeune fille le trouva étonnement confiant.
— Non, je crois que tu n'as pas compris," insista tout de même Ketleen. Le jeune homme avait le droit de savoir, après tout.
"Je l'oublierais, encore et encore. Et à chaque matin, tu devras me le rappeler. Et si ce n'est pas ton prénom que j'oublie, ce sera ton visage ou ta voix. Et à chaque fois, tu devras tout me réexpliquer depuis le début. Tu verras, tu te serras lassé de ce petit jeu au bout d'une semaine."

Un silence s’abattit sur le stand de tir après la déclaration de l'auburn.
— "Ne t'inquiète pas, ça m'amusera : j'aime entendre et raconter les histoires."

La jeune anglaise s'apprêtait à ouvrir la bouche pour répondre avec plus de véhémence cette fois-ci, mais Cassandra décida qu'elle en avait assez entendu.
—"D'accord, c'est très bien : maintenant Ketleen, on continue l'entraînement. Ce n'est pas parce que tu as réussi à toucher une fois la cible, que ce sera pareil quand tu auras quelqu'un en face de toi, qui lui n'hésitera pas à faire feu en premier.
—Ah bon, tu crois ? railla l'étudiante. Je croyais que si je leur demandais gentiment, ils me laisseraient le temps de les tuer."

La soldate brune ignora sa dernière réplique, prenant le temps d'enlever son casque pour vérifier que ses boucles n'étaient pas aplaties. Lewis eut un sourire désolé pour la jeune fille auburn, avant de retourner à ses occupations.
Ketleen prit une grande inspiration :  la journée allait être longue.

~

— "Alors ? Ce n'était qu'un avant goût.
— Je vous l'ai dit : vous faîtes erreur sur la personne. Demandez à mon frère, il sera ravi, lui.
— Tu insinues que je me suis trompée ?
— Cela arrive à tout le monde.
— Pas à moi.
— Bon sang de bonsoir ! Je vous le répète encore une fois : je ne suis en aucun cas la bonne personne !
— Ne me force pas à employer la manière forte."

~

Ketleen avait des crampes dans le bras droit. Il lui semblait étonnement lourd et chaque mouvement lui apportait un peu plus de douleur.
Après avoir terminé sa première leçon de tir au pistolet, Cassandra s'était volatilisée, prétendant avoir besoin de prendre une douche et de retoucher son maquillage. L'anglaise n'avait pas protesté.

D'après Lewis, c'était lui qui avait été chargé de son intégration par un des généraux. Ce fût donc ensemble, qu'ils se mirent à terminer la visiter des derniers endroits.
—"Voilà la cour," fit le jeune homme avec beaucoup trop d'entrain.

L'anglaise observa le paysage autour d'elle. Cette immense cour pavée était entourée de bâtiments, si bien que pour un œil peu habitué, on ne distinguait plus la porte principale. 

L'auburn tourna sur elle-même pour tenter d'apercevoir le bâtiment d'où elle venait, qui comportait la salle d'entraînement.
Evidemment elle échoua, chaque mur ressemblant à un autre.
Ketleen essaya de se repérer avec les quelques arbres plantés entre les pavés mais, étrangement leur placement était symétrique.

—"Par où on est entrés ? demanda Ketleen. Elle tenait à avoir une réponse.
—Par là-bas, (Lewis pointa le bâtiment qui se trouvait derrière eux. Cela lui semblait plutôt logique, à y réfléchir.) Les nouvelles recrues se perdent tout le temps. Moi-même j'ai mis un bon mois avant de savoir m'orienter."

Jamais l'anglaise ne s'y retrouverait, pas avec sa mémoire défaillante en tout cas. Elle aurait parié tout ce qu'il lui restait sans hésiter.
Son accompagnant reprit la parole : 
—" Donc, à gauche se trouve le bâtiment principal, qui comporte l'unique entrée et sortie des Quartiers Généraux. C'est aussi là où se trouve tout ce qui est administratif, notamment l'accueil des nouveaux et les bureaux des cinq généraux. (Il se tourna vers la droite.) Ici, ce sont tous les dortoirs.
— Je ne me souviens pas avoir traversé cette cour, intervint immédiatement Ketleen.
— C'est parce que je t'ai fait emprunter un autre passage, qui était souterrain. Généralement, on prend des chemins sous terre, reliant les bâtiments. Cela nous fait gagner du temps, tu verras."

L'auburn haussa les épaules.
—"Et devant nous ? Là où l'on se dirige : tu ne m'as pas dit ce que c'était.
— Excuse moi, sourit le brun, Cet endroit comporte la salle de repos, les douches, le réfectoire... Tout ce qui est nécessaire pour vivre et qui ne se trouve pas dans les chambres, pour faire simple.
— J'ai une petite salle de bain, et cuisine dans mon dortoir, fit Ketleen d'un ton plat, Pourquoi ?"

Les yeux de Lewis s'agrandirent tandis que ses sourcils montaient vers le haut.
— "Tu ne serais pas en colocation avec Son— Miwen ? demanda t-il, hésitant sur quelques syllabes.
— Oui.
— Je voulais être sûr. (Il se racla la gorge.) Tu es au courant que Diképhios possède un roi, avec une famille royale ? (L'auburn hocha la tête.) Eh bien... (Lewis sembla se souvenir que l'anglaise aimait recevoir les informations sans discours inutiles.) Miwen est la fille aîné du roi. Ou Son Altesse Royale Miwen Leidster, comme elle était appelée à l'époque."

Ketleen dévisagea longuement Lewis, tentant de déterminer si ce dernier se fichait d'elle. Apparemment ce n'était pas le cas.
— "C'était un titre à rallonge, si tu veux mon avis," commenta la jeune fille. Ce fût l'une des seule chose qui lui vint à l'esprit. Elle ajouta après un temps : "Mais que fait-elle ici ?"

Ce fut au tour de Lewis de hausser les épaules.
— "Personne ne sait."

Ketleen ne répondit pas : elle n'avait rien à rajouter.
Le soldat brun brisa peu de temps après, le silence qui s'était installé : 
— "On est arrivés : après toi, je t'en prie."

La jeune anglaise était sûre que c'était une scène qu'elle avait déjà vécu. Elle passa devant Lewis, qui tenait la porte du bâtiment ouverte, lui donnant un bref signe de tête en guise de remerciement. C'était tout ce qu'elle avait à offrir.

Après encore quelques minutes de marche, les deux soldats arrivèrent devant les vestiaires.
— "Je te laisse prendre ta douche. (Il désigna le symbole "femme" marquée sur la porte.) Je dois prendre la mienne aussi ; je reste pas loin.
— D'accord," dit simplement l'étudiante.

Lewis avait déjà commencé à s'éloigner et Ketleen était sur le point de pousser la porte, quand des éclats de voix lui parvinrent.
— "JE N'EN SAIS RIEN CASS', BORDEL ! (L'auburn cligna des paupières plusieurs fois. Était ce réellement la voix de Miwen ? Ou était-ce son cerveau qui lui jouait des tours ?)
— Je- Calme toi, s'il te plait !"

Une autre voix lui parvint, un peu plus étouffée que la précédente.
—"Ce n'est absolument pas le jour ! Tu continues d'insister sur un sujet CLOS, OK si tu veux. Tu me demandes des foutus dossiers, OK si tu veux. Mais maintenant, FOUS MOI LA PAIX ! !"

Ketleen sursauta, surprise lorsque que la voix de Miwen partit dans les aiguës.
Elle fût également étonnée du vocabulaire de la jeune femme : ce n'était pas le langage soutenu que l'on aurait pu imaginer de la part d'une princesse.

Un vacarme retentit dans la pièce, comme si des bancs venaient d'être renversés ; puis des bruits de pas s'approchèrent de la porte. 
Paniquée à l'idée d'être considérée comme une fouineuse, l'anglaise se jeta en arrière. Une seconde plus tard, la porte s'ouvrit sur une Miwen aux les cheveux encore humides.
—"Tu as écouté ? demanda sèchement la blonde.
— J'allais entrer. Difficile de ne pas vous entendre," ironisa l'anglaise.

Si l'ancienne princesse fût satisfaite de cette réponse, elle ne le montra pas. D'un coup d'épaule, elle dégagea Ketleen du passage et disparut dans le couloir.
Quand l'auburn passa sa tête dans les vestiaires, on aurait pu croire qu'une tornade était passée par là. Les casiers étaient renversés au sol, leur contenu étalé. Quelques habits étaient déchirés, reposant en lambeaux par terre. Au milieu des bancs jetés dans tous les sens, se tenait Cassandra, telle l'unique survivante d'une tempête mortelle.

Ketleen était assise sur son lit, en train de lire ses fiches quand la porte s'ouvrit. Après avoir laissé une Cassandra hébétée dans les douches, Lewis l'avait très gentiment raccompagnée dans sa chambre.

L'auburn ne tenta pas de masquer sa surprise quand la silhouette bien dessinée de la brune se découpa de l'encadrement de la pièce.

— "Qu'est ce que tu veux ? attaqua Ketleen. Tu n'es pas Miwen à ce que je sache : tu n'habites pas ici.

—C'est à toi que je voulais parler, répliqua la soldate. Tu es une puissante mage de terre–

—Qu'est ce qui te fais dire ça ? coupa abruptement la jeune fille. Cassandra battit des paupières avant de répondre : 

— Je sais reconnaître mes semblables. Surtout s'ils sont puissants. (Ketleen, peu convaincue, lui laissa le bénéfice du doute.) Donc, que dirais-tu de rejoindre ma– ma guilde ? On pourrait réaliser de grandes choses ensemble, tu sais."

Une soudaine envie de rire prit l'auburn : cette phrase semblait sortie tout droit d'un mauvais roman.

— "Pardon ? (Ketleen fit semblant de ne pas avoir remarqué le crispement d'épaules de Cassandra.) Est-ce que tu es au courant qu'on est pas dans un jeu vidéo ? 

— Est ce que tu es au courant que nos pouvoirs et ceux des autres membres combinés, pourraient sauver le monde de l'emprise de Treikomos ? !"

L'anglaise évita de lui répondre qu'elle n'avait plus aucune idée de ce qu'était Treikomos. Cela n'était pas très important pour le moment.

— "Tu veux que je te dise quelque chose ? commença l'auburn. J'en ai strictement rien à foutre si Diképhios est en danger ou si ses habitants sont rongés par la magie. J'en ai strictement rien à foutre si je suis moi-même concernée : je suis déjà morte une fois, alors pourquoi pas deux ? C'est non et ce sera encore non dans le futur !"

La jeune anglaise s'était attendue à voir de l’arrogance piétinée dans le regard de Cassandra, ou alors de la colère pure et dure. Mais rien ne l'avait préparée à l’immense regret présent dans les orbes de la jeune femme brune.

~

— "Tu ne m'as pas laissé le choix.

— Vous le saviez ! Et vous en avez profité !

— C'est toi-même qui m'a poussée à cette extrémité.

— Dès que je vous trouve, je vous ferais la peau.

— C'est gentil, mais malheureusement pour toi, je suis déjà morte."

___

:3
Alors, on passe paix petites questions xD
Comment trouvez-vous Cassandra ? (Au bûcher ou non xD ?)
Et cette leçon de tir au pistolet ? (Merci Google xD Non non, ce n'est pas un placement de produit—)

Et qu'elle est cette conversation qu'on a par petit bout tout au long du chapitre, selon vous :3 ?

Voilà ! Un gros merci à vous si vous lisez et bien évidement, n'hésitez surtout pas à EXPLOSER la petite étoile jaune ^^
Bisous !

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