Chapitre 7

Hi! J'espère que vous allez bien?

Encore merci infiniment pour vos commentaires et pour votre soutien. Les choses sérieuses commencent dans NINE et j'espère que ça vous plaira!

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CHAPITRE 7

(Human_Rag'n'Bone Man)

Harry.

Lorsque nous entrons dans l'immense gymnase avec Louis, je remarque rapidement que nous sommes les derniers à arriver. Toutes les têtes se tournent vers nous et je croise rapidement le regard bleu glacé d'Adelaide. Cette dernière se trouve en face de notre groupe avec, à côté d'elle, le mentor de Chiara et Michael qui reste en retrait, une tablette dans les mains. Est-ce qu'il est conscient qu'il ne ressemble qu'à un stupide valet comme ça? Attendant les ordres de sa reine. Mais mon attention est rapidement attirée par les petits écrans se trouvant sur le mur derrière Adelaide.

Il y en a neuf.

Neuf écrans pour le moment éteints. Et juste à côté du mentor de Chiara, il y a une table. Une table avec neuf bracelets. Du moins, ça ressemble à des bracelets. Des bracelets modernes qui ne ressemblent en rien à ceux que faisait Gwendoline avec des feuilles et des fleurs. Je fronce légèrement les sourcils en les regardant et je n'ai pas le temps de me demander ce qui nous attend que la voix de Adélaïde résonne:

« Mars, Saturne, approchez. »

Je tilt aux surnoms et lance un regard à Louis qui se pince les lèvres. J'ai l'impression qu'il ne s'y habitue pas non plus. Stupides noms de code. Alors qu'on s'approche du reste du groupe, je murmure à Louis:

« Tu crois qu'on peut leur trouver des noms de code à eux aussi? »

Je le vois sourire discrètement avant de me répondre tout aussi doucement:

« Je suis pas sûr que tu te contenterais de leur donner des noms de planètes.

-Effectivement, j'avais plutôt des noms d'insectes en tête. »

Louis apporte son poing au niveau de sa bouche, comme pour cacher son sourire grandissant. J'ai un rictus discret mais il disparaît lorsque j'entends en même temps qu'on a rejoint le groupe:

« Vous êtes en retard. »

C'est la voix du mentor de Chiara qui a résonné et, si Louis déglutit difficilement en baissant la tête, moi, je garde la tête haute en le regardant dans les yeux. Je sais que je me suis dis pas plus tard que lors du déjeuner que je devais me faire discret, que je devais malgré moi m'intégrer comme je le pouvais afin d'en apprendre plus sur la sous-base et sur le projet. Mais c'est plus fort que moi. Je suis sûrement trop sanguin parce que je ne lâche pas le mentor du regard, cherchant une réponse assez tranchante pour lui faire fermer sa gueule. La fatigue intense que je ressens me rend encore moins patient.

« Je ne me suis pas senti bien après le déjeuner et Harry est venu voir si tout allait bien. »

La voix de Louis me surprend et je tourne la tête vers lui en fronçant les sourcils. Mais, lui, ne me regarde pas. Il regarde plutôt le mentor, la tête haute, avant de terminer poliment:

« Désolé. »

Non, pas désolé! Je me mords l'intérieur de la joue et regarde de nouveau le mentor qui hoche la tête, les bras croisés dans le dos, portant fièrement son uniforme de la base une.

« Bien. Soyez à l'heure dorénavant. »

Je retiens un rire nerveux et secoue la tête. Louis me lance un regard et, malheureusement pour lui, il ne lit aucun merci dans le mien. On ne devrait pas avoir à nous justifier, bordel. Se faire discret va être beaucoup compliqué que je ne le pensais. Surtout que c'est frustrant de se forcer à l'être sans la promesse que ça serve à quelque chose à la fin. Je déteste l'idée de ne rien découvrir en retour. Mais comme l'a dit Chiara, ils nous cachent forcément quelque chose.

En parlant de cette dernière, je relève la tête pour la trouver pas loin de moi, debout entre Eden et Polly. Elle aussi a la tête baissée. Et est étonnamment silencieuse. Sentant sûrement mon regard sur elle, elle tourne la tête vers moi et je ne comprends pas la lueur dans ses yeux. Elle finit par baisser de nouveau la tête, tordant nerveusement ses doigts.

Je croise alors deux billes marrons. Zayn me regarde avant de regarder à son tour Chiara, les bras croisés devant lui. Puis, comme s'il comprenait ma pensée silencieuse où je me demande ce qu'elle a, il hausse simplement les épaules en me regardant à nouveau.

Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions que la voix d'Adelaide résonne dans le gymnase, nous faisant tous tourner la tête vers elle. Elle se tient droite, un sourire professionnel sur les lèvres et ses cheveux toujours aussi impeccablement coiffés dans un chignon blond.

« Bonjour, les neuf. Aujourd'hui est le premier jour de votre programme d'entrainement. Mais avant de parler de ce que nous allons faire ce matin, je voulais vous présenter les différents cours que vous allez recevoir à la sous-base. »

Elle tourne la tête vers Michael et tend simplement sa main, sans un mot. C'est un ordre silencieux auquel Michael répond directement en donnant la tablette qu'il avait dans la main. Je souris ironiquement, qu'est-ce que je disais? Ce n'est même plus un valet mais un chien de compagnie. Ça me ferait presque de la peine, parce que Michael n'est pas le plus détestable pour le moment. Mais j'ai bien dis presque. Il suffit que je me souvienne qu'il sait d'où je viens et ce que j'ai vécu pour que toute empathie quitte mon corps.

Adelaide tient la tablette entre ses mains et touche l'écran qui se met à être projeté dans le vide en face d'elle mais aussi en face de nous.

« Voici les différents cours prévus dans votre programme. »

Une première image est projetée avec une photo du mentor de Chiara, qui sourit à son image, et avec à côté une photo coupée en trois. On voit deux silhouettes noires se battre mais aussi une photo avec des machines de sports modernes et enfin une dernière photo avec... une arme?

« Entrainement physique, combat et cours de maniement des armes à feu. Qui seront donnés par Miguel, le mentor de Chiara. Un cours dans lequel vous allez apprendre à vous battre avec tout sauf vos facultés.

-Je comprends pas pourquoi on apprend pas à se battre avec nos facultés si c'est pourtant pour ça que vous nous avez choisi. » Intervient Luna en fronçant les sourcils.

A l'entente de sa question, Miguel fait un pas en avant pour expliquer:

« Parce que si vous vous retrouvez trop faibles pour utiliser votre faculté ou si vous perdez le contrôle de cette dernière pour je ne sais quelle raison, il ne restera que votre corps. Le corps d'une personne banale. Et on ne peut pas se contenter d'avoir des personnes banales dans ce projet. Vous devez être bien plus que ça, même si vous vous retrouvez sans faculté. Des faibles avec une faculté ne vaudront jamais mieux que des personnes entraînées avec des facultés. Tout projet demande des plans B. Apprendre à vous battre et savoir manier les armes sont votre plan B. Mais il me semble que, durant vos dix-huit premières années, vos mentors ont déjà commencé à vous entrainer et à vous apprendre au moins le combat sans armes.

-Oui. » Confirme Liam tandis que les autres hochent la tête.

Je me pince les lèvres. Non. Non on ne m'a jamais appris à me battre. On m'a battu, oui, mais on ne m'a jamais appris à le faire en retour. J'ai toujours été trop faible, de toute façon. Je repense tout de même à cette fois où je me suis battu, alors que j'avais douze ans. Un autre enfant du même âge à tenté de voler à Gwen un fruit qu'elle avait trouvé. Un petit et ridicule fruit qu'on ne pouvait même pas se partager à deux. Lorsque l'enfant affamé l'a vu, il s'est jeté sur elle pour le lui voler. A ce moment là, j'ai senti la colère et la haine exploser en moi et j'ai attrapé l'enfant par les cheveux pour le faire reculer. Je l'ai frappé au niveau du visage et du ventre. Pourtant, il avait lâché prise depuis longtemps. Mais c'était plus fort que moi. J'avais l'impression d'être possédé et de lâcher toute la haine que je ressentais depuis ma naissance sur ce pauvre garçon affamé et ayant perdu l'esprit également. Je revois son regard effrayé et sa bouche en sang. Je me souviens avoir simplement récupéré le fruit dans sa main pour le donner à Gwendoline qui, je le sais, se forçait à ne pas me montrer la peur qui venait de la traverser en me voyant dans un tel état.

« Mais comme vous vous le demandez, Luna, il y aura aussi des cours de maitrise de vos facultés. Donné par Silas, le mentor d'Harry, et moi-même. »

Je relève la tête vers Adelaide qui sourit en me regardant et je sais pourquoi c'est moi qu'elle regarde plus longuement. Parce que j'en ai besoin, de ces cours de maitrise. Cette faculté me dépasse complètement. Et, tout comme les entraînements de combat, je pense y trouver un avantage. Ils veulent m'apprendre à être plus fort, à être un soldat de plus dans leur armée.

J'espère alors pour eux qu'ils ne me cachent pas des détails qui feraient d'eux mon principal ennemi.

Adelaide finit par lâcher mon regard et les images se mettent à défiler en même temps qu'elle continue de présenter:

« Cours de survie avec Maryam, le mentor de Zayn. »

« Cours de navigation, avec Esteban, le mentor de Liam. »

« Cours sur l'équipement de la station spatiale de la base une, avec Owen, le mentor de Eden. »

« Formation en ingénierie avec Evelynn, mentor de Niall. »

« Cours de robotique avec Paul, le mentor de Louis. »

« Cours sur les sciences physiques avec Madilyn, le mentor de Polly. »

« Cours de biologie, avec Delilah, le mentor de Luna. »

Tous ces mots se bousculent dans ma tête, tout comme ces images qui montrent parfois des photos de robots, de molécules, de vaisseaux, de schéma scientifique... Je ne comprends absolument rien et, ce qui est effrayant, c'est que ça n'a pas l'air d'impressionner les autres. Ils ont déjà dû commencer à avoir ces connaissances également, bien sûr. Leurs mentors ont commencé à leur apprendre tout ça. Mais ce n'est pas mon cas.

« Et cours sur l'astronomie et sur l'histoire de la conquête spatiale avec Michael. » Termine Adelaide.

« C'est le cours que je préfère. » J'entends Niall dire tout bas à Luna.

Et ça ne fait que confirmer ce que je pensais quelques secondes plus tôt.

Ma mâchoire se serre et je déglutis difficilement. Si je ne me sentais déjà pas à ma place ici, je le suis encore moins dans ce groupe. Je n'ai pas leur niveau physiquement mais encore moins au niveau de ma culture, de mon intelligence, de mes connaissances en général. C'est comme me lancer dans une course où ils ont déjà dix tours d'avance, si ce n'est pas plus. Je n'arriverais jamais à rattraper dix-huit années. Je ne serais jamais à leur niveau.

« Les cours vous seront annoncés au fur et à mesure de la journée. Vos journées ne se ressembleront pas toujours. » Explique Adelaide.

Puis elle lance un regard à Miguel qui hoche la tête et reprend la parole:

« Et donc aujourd'hui, vous commencez avec moi. Nous n'allons pas avoir un cours classique. Nous allons commencer par une évaluation. »

Lorsqu'il lâche ce dernier mot, mon estomac se serre. Ça ne pouvait pas être pire.

« Vous allez tous enfiler un bracelet électronique qui calcule votre rythme cardiaque et la température de votre corps ainsi que la vitesse à laquelle vous courez. Mais il va aussi compter votre nombre de tour grâce à la borne accrochée sous le bureau. A chaque fois que vous passez devant, le bracelet détecte votre présence et compte un tour de plus. Vous allez tourner en rond dans le gymnase, suivant le cercle tracé au sol. Vous ne devez être ni à l'intérieur du cercle ni à l'extérieur. Afin que vous receviez tous la même évaluation. C'est pour connaitre votre niveau en ce premier jour d'entraînement et pouvoir le comparer aux prochaines évaluations durant les prochaines semaines. Chaque bracelet est connecté à un écran et y affichera vos résultats tout le long de la course. Je vous laisse en prendre un.»

Ce n'est pas vraiment une proposition mais, encore une fois, un ordre. Je laisse les autres s'avancer en premier alors que je me masse le front à cause de cette putain de migraine qui ne me lâche pas depuis que je suis debout. Je ne suis pas sûr qu'enchaîner une nuit blanche et un entrainement soit la meilleure idée mais il est hors de question que j'aille quémander quoi que ce soit. Et une part de moi, sûrement ma fierté, déteste l'idée d'être le plus faible d'entre eux. Même s'ils vont vite s'en rendre compte.

Je m'approche de la table à mon tour, sous le regard d'Adelaide. J'attrape un bracelet qui, à l'instant où je l'approche de mon poignet, s'enroule autour sans que je ne fasse quoi que ce soit. Il s'adapte seul à la taille de mon poignet et l'écran en face de moi s'allume alors en même temps que les autres. Il y a une photo de mon visage prise à l'instant. C'est l'écran qui a enregistré mon visage? Juste à côté est noté mon nom de code. MARS. Il y a mon rythme cardiaque, ma tension, et le nombre de tour qui, pour le moment, affiche le chiffre zéro.

« Les bouteilles d'eau, le seau, le sucre et les serviettes, Michael. » J'entends Adelaide demander.

Michael hoche la tête et s'approche d'une porte que je n'avais pas vu avant. Cette porte se trouve dans les murs du gymnase et Michael l'ouvre pour en sortir tout ce que Adelaide a demandé. Je me doute que ça a été préparé à l'avance.

« Nous allons commencer, mettez-vous en place. » Ordonne Miguel.

C'est donc ce que nous faisons. Je regarde une dernière fois mon visage sur cet écran avant de rejoindre les autres sur la ligne qui a été tracée pour montrer le départ. Mais surtout pour signaler où est-ce que le nombre de tour est comptabilisé. Je prends une grande inspiration, ignorant mes yeux qui me piquent sous la fatigue. Je sens le regard de Louis sur moi et, lorsque je tourne la tête vers lui à mon tour, je comprends qu'il fixe les cernes sous mes yeux.

Je réalise alors que, quoi qu'il arrive à cette évaluation, je pourrais le mettre sur le dos de ma nuit blanche.

Ils n'ont pas besoin de connaître la réelle raison. Qu'est-ce qu'ils en auraient à foutre de toute façon?

« T'es sûr que ça va aller? » Me chuchote Louis.

« Je pourrais te poser la même question. T'as pas plus dormi que moi et t'as rien mangé. »

Louis penche légèrement sa tête sur le côté dans une légère grimace qui me fait presque sourire d'amusement. Il ne peut que constater que j'ai raison. Même si son regard se fait plus triste durant quelques secondes durant lesquelles il doit se remémorer cette conversation avec son mentor. Conversation que je ne connais pas mais que, je devine, n'a pas été une partie de rigolade vu comment Louis est parti.

« Garde moi du sucre, alors. » Il finit par me répondre.

Nos regards se croisent une dernière fois et un sourire taquin orne ses lèvres. Je souris légèrement en retour, levant les yeux au ciel alors qu'on entend Niall dire en se tournant vers Zayn:

« Hey mais ça va être trop facile pour toi! C'est littéralement ta faculté de courir vite.

-Désolé pour toi le cracheur de feu.» Répond Zayn en haussant les épaules.

Niall rit et Liam annonce à tout le groupe:

« Concentrez-vous, ça va bientôt commencer. »

Je lève les yeux au ciel mais, effectivement, Miguel vient de prendre un sifflet dans sa main et a passé son autre main sous la table, comme pour activer la borne.

Je regarde Chiara suivre ses mouvements lorsqu'il apporte le sifflet à sa bouche et, si elle est toujours aussi silencieuse, son regard est plus froid que jamais.

Lorsque Miguel souffle enfin dans le sifflet, tout le monde se met à courir en même temps. Sans surprise, Zayn prend la tête et de loin. Et, encore, je crois qu'il fait exprès de ne pas utiliser sa faculté à son maximum. Sinon il aurait déjà fait dix tours. Il est suivi de Liam et de Louis qui n'est plus à mes côtés. Je le regarde courir avec facilité, lançant un coup d'oeil sur son écran qui montre un rythme cardiaque parfaitement normal. Derrière lui se trouvent Eden et Chiara qui m'ont rapidement dépassé. Puis c'est au tour de Polly, de Niall et de Luna. Je me retrouve rapidement dernier, sans surprise.

Dès le premier tour, je me rend compte que je ne sais pas contrôler ma respiration. Je respire par le nez, puis par la bouche, grimaçant lorsqu'un point de côté apparaît. Je passe une main dans mes cheveux, sentant déjà la transpiration prendre place dans mes racines et sur mon front. Je continue de respirer comme je peux, accélérant en voyant Liam derrière moi, prêt à rattraper mon tour avec Louis. Ils sont les premiers, je suis le dernier, et pourtant quelques mètres seulement nous séparent.

Ma fierté en prend un coup et je décide d'accélérer, déglutissant difficilement. Je déteste mon corps. Je déteste le sentir si faible et fragile. Je déteste mes jambes qui peinent à me porter et mon coeur qui s'emballe. Il suffit de lancer un coup d'oeil à mon écran pour voir mon rythme cardiaque être moins régulier que ceux des autres. Miguel le constate et note quelque chose dans un carnet avant d'en parler avec Adelaide qui ne me lâche pas du regard.

Son regard ne fait que m'énerver encore plus alors j'accélère à nouveau, même si mon corps tente de me rappeler ses limites. Mais je les connais, mes limites. Ça me replonge plusieurs mois en arrière, lorsque j'ai fugué de l'orphelinat avec un plan bien précis en tête. J'allais partir en éclairage et chercher de l'aide avant de revenir chercher Gwen et Ismael pour leur faire quitter cet endroit définitivement. J'ai couru en pleine nuit, crachant mes poumons pour retrouver le centre de la base dix. Mais une fois sur place, j'ai dû courir encore plus vite et me cacher lorsqu'un homme m'a poursuivi pour me voler mes vêtements. Des vêtements que je portais sur moi. Dans ma course, il a réussit à m'arracher un bout de t-shirt jusqu'à ce que je me cache dans ce qui ressemblait à une maison abandonnée. Le toit était cassé et tout à l'intérieur l'était aussi. Mais j'y ai trouvé une femme, d'une quarantaine d'année peut-être, sale et maigre. Elle m'a gardé pour la nuit mais n'avait rien à m'offrir. Elle refusait que j'aille à l'étage et j'ai compris pourquoi lorsque j'ai senti la mauvaise odeur depuis les escaliers. Et j'ai vomis après qu'elle m'ait confirmé mes doutes. Dans la chambre du haut se trouvaient les corps de son mari et de son enfant. Un mort de faim et l'autre mort d'un virus.

Lorsque j'ai dit à la femme que je cherchais un moyen de quitter la base dix, elle s'est mise à rire et pleurer en même temps. Je me suis dit qu'elle était folle. Puis je me suis souvenu qu'elle avait toutes les raisons de l'être. Et que je le deviendrais aussi. Elle m'a répondu que les murs séparants chaque bases nous en empêchaient. Je connaissais déjà l'existence des murs, Esha m'en avait parlé. J'ai parlé de la possibilité de les escalader, d'essayer d'avoir de l'aide. La femme m'a répondu que le peu de personnes à avoir essayé avaient été exécutés par les habitants de la base neuf. Aussi pauvres que nous, ils ne voulaient pas d'autres bouches à nourrir ou de personnes ramenant de nouveaux virus. J'ai deviné que ça devait être comme ça pour chaque base.

Je suis alors retourné à l'orphelinat le jour-même.

Annonçant à Gwendoline et Ismael que personne viendrait nous aider.

Je secoue la tête à ce souvenir et accélère encore plus. Je sens la sueur couler de mon front mais aussi dans ma nuque, dans mon dos. Mes poumons me brûlent, tout comme ma gorge. Je prends tout l'air que je peux, que ça soit par le nez ou par la bouche. Je sens même ma gorge me brûler de plus en plus alors que j'enchaine les tours, me donnant des nausées. Je ne sais pas combien j'en fais, je ne veux pas regarder. Je sais juste que mes jambes se mettent à trembler et que ma poitrine se met à bruler avec mes poumons. Ma respiration n'est plus régulière depuis longtemps et je relève la tête en voyant Liam passer devant moi, regardant droit devant lui. Il est rapidement suivi de Louis et, alors que je m'attends à ce qu'il me dépasse à son tour, il reste courir à mes côtés, tournant la tête vers moi.

« Harry, tu devrais ralentir.

-Comme si je n'étais déjà pas assez lent. » Je réponds difficilement avec un faux sourire.

Ma tête est baissée et mon corps courbé contrairement aux autres qui courent dans une position parfaite. Moi j'ai l'impression de subir mon corps, de subir un énorme poids sur mes épaules, sur mon dos, me rapprochant de plus en plus du sol. Comme si j'étais destiné à ramper toute ma vie.

« Je rigole pas, Harry. »

La voix inquiète de Louis me perturbe et je tourne la tête vers lui qui semblait regarder mon écran. Mais je ne regarde toujours pas ce dernier. Louis baisse finalement les yeux sur mon visage et je le déteste d'avoir les joues à peine roses contrairement à mon visage qui, je le sais, est rouge et transpirant. Je ne sais pas comment il fait pour garder un visage si parfait lorsque le mien se décompose à chaque nouveau tour que je fais.

« Mêle-toi de ce qui te regarde. » Je finis par lâcher, sous la frustration.

La surprise traverse son regard, ou peut-être de la déception, et j'ignore la pointe de culpabilité qui prend place dans ma poitrine. Je fais déjà assez pitié pour avoir pitié des autres. Alors je décide d'accélérer à nouveau mais, soudainement, ma jambe fléchie et ma vue se trouble au même moment. Ma tête se met à tourner et je déglutis difficilement en sentant mon corps être de plus en plus lourd à porter.

« Harry! »

La voix de Louis retenti en même temps que je me retrouve au sol. La douleur dans mes genoux me fait comprendre que je suis tombée sans m'en rendre compte. Maintenant que je ne cours plus, je sens des fourmis dans mes jambes et mon coeur battre beaucoup trop fort dans ma poitrine, me donnant envie de vomir. Louis apparaît dans mon champ de vision et je crois que ce sont ses mains que je sens sur mes épaules.

« Continue l'exercice, Louis, on s'en occupe. » Retenti cette fois la voix d'Adelaide.

Louis relève la tête vers elle et me regarde une dernière fois avant de hocher la tête, prenant plus de temps qu'il ne le faut pour lâcher mes épaules et se remettre à courir. J'aperçois ensuite Michael et Miguel arriver pour m'aider à me relever et, lorsque je retrouve mes esprits, je me défais de leur emprise en disant:

« C'est bon, je peux marcher tout seul. »

Je les sens tout de même me suivre alors que je sors de la piste. Je lance un regard en direction de mon écran où on peut voir mon rythme cardiaque en rouge, contrairement à ceux des autres qui restent dans le vert. Je constate que Liam en est à son vingtième tour alors que je viens de m'arrêter à mon dixième. Louis et lui ont littéralement dix tours d'avance. Les autres les suivent de près. Sauf Zayn qui en est déjà à son trentième. Je secoue la tête, honteux, et pars m'asseoir à même le sol, contre un mur froid. Je laisse ma tête retomber en arrière, savourant la fraicheur contre l'arrière de ma tête et contre mon t-shirt trop collant à cause de la transpiration. Je tente de reprendre ma respiration, mon torse se soulevant rapidement, et j'ouvre de nouveau les yeux en sentant une présence à mes côtés.

Il s'agit d'Adelaide, tenant une boite de sucre et une bouteille d'eau.

Miguel et Michael, eux, continuent de surveiller les performances des autres.

« J'admire ton ambition, Harry, mais tu en a trop fait.

-Ou pas assez.

-Tu as failli t'évanouir.

-Pour de vrai cette fois? » Je demande avec un sourire mesquin.

Evidemment, je sais qu'Adelaide comprend tout de suite à quoi je fais référence. Elle ne risque pas d'oublier son propre mensonge. A moins qu'elle s'y perde à force d'en dire? Si elle m'a menti sur ça, elle peut me mentir sur n'importe quoi. Et si j'apprends qu'elle m'a menti sur sa promesse de donner à manger à l'orphelinat, j'espère pour elle que je n'aurais pas encore appris à maitriser ma faculté. Ni a utiliser une arme à feu.

Je tressaille à ma propre pensée.

Adelaide ne relève pas ma remarque, gardant un léger sourire imperturbable pour me tendre la bouteille et la boite de sucre. Même si je déteste lui être redevable, comme avec la nourriture, je prends ce qu'elle me tend, mon corps en ayant beaucoup trop besoin. Je bois plusieurs gorgées d'eau, m'en versant également sur le visage avant de croquer dans un sucre.

« Veux-tu que je demande à Michael de t'emmener à l'infirmerie?

-Non. » Je réponds froidement, sans la regarder.

Elle hoche la tête, restant debout à côté de moi, avant de me dire:

« Tu peux toujours rattraper leur niveau.

-Vous êtes sûrs de ça où vous tentez juste de vous rassurer? Ça fait dix-huit ans qu'ils s'entrainent pour ce projet, même si vous aviez oublié de leur préciser ce dernier détail. »

Adelaide ne réagit pas et je prends une nouvelle gorgée avant de rire nerveusement en rajoutant:

« Par contre si certains d'entre nous meurent sur cette planète, je saurais au moins creuser nos tombes. Enterrer des enfants, je sais faire. »

Adelaide me laisse cracher ma colère sans faire de commentaire. Vaut mieux pour elle, finalement. Même si son silence et son air neutre m'agacent, je pense que la moindre de ses réponses sur ce sujet pourrait encore plus me faire craquer. Et elle doit l'avoir compris.

Un silence s'installe. Un silence durant lequel je regarde les autres continuer de courir. Chiara est derrière Louis, le regard perdu dans le vide. Je ne sais pas si elle est très concentrée ou juste totalement absente. Son corps la suit, dans tous les cas. Derrière elle se trouve Eden qui est parfaitement droite, sa queue de cheval se balançant dans son dos. Polly est tellement discrète que je réalise seulement maintenant qu'elle va bientôt dépasser Eden qui, elle, ne l'a même pas entendu arriver. Luna et Niall courent à la même allure et je les surprend en train de se donner de discrets coups d'épaules pour se déstabiliser. On dirait que leur concentration a ses limites. Si on oublie Zayn qui est définitivement le premier, Liam s'en sort vraiment pas mal, même si ça me tue de le constater. Il ne bronche même pas et a prit de l'avance sur Louis comme ce dernier s'est arrêté lorsque je suis tombé. Je regarde Louis courir, les muscles de ses jambes se contractant. Mais il ne semble pas fatigué pour autant. Lorsqu'il passe devant le mur où je suis assis, son regard croise le mien.

« Une personne normale ne pourrait pas rattraper leur niveau. » Reprend soudainement Adelaide.

Je relève la tête pour la regarder et elle reprend:

« Mais toi, si.

-Je pense pas que vous soyez venu chercher la bonne personne dans cet orphelinat.

-Ta faculté nous le confirme pourtant. Mais il n'y a pas que ça. »

Je fonce les sourcils et, en ayant marre de voir Adelaide debout et moi assis, me donnant une impression de soumission, je décide de me relever, m'appuyant tout de même contre le mur lorsque la terre se remet à tourner.

« Nous avons eu les résultats de ta prise de sang. » Annonce Adelaide.

Curieux, je tourne la tête vers elle pour l'inviter à continuer.

« Tu as exactement les mêmes molécules trouvées dans les prises de sang des huit autres. Ces molécules qui témoignent de défenses immunitaires exceptionnelles et uniques.

-C'est vrai que ça m'a sauté aux yeux sur la piste.

-Ton mode de vie ces dix-huit dernières années a affaibli ces molécules mais elles sont toujours là. Et tu vas retrouver cette force avec ta nouvelle hygiène de vie. Es-tu déjà tombé malade à l'orphelinat? As-tu eu une quelconque malformation à la naissance, comme la plupart des nouveaux-nés depuis la guerre et la grande explosion? As-tu déjà été victime d'un virus parmi les nombreuses pandémies qui ont frappées la base dix? »

Je déglutis difficilement. Non. J'étais le seul enfant à l'orphelinat a ne pas avoir été victime de malformation, de virus, d'infection. Gwen est née avec une main en moins, a perdu un oeil. Ismael n'a qu'une seule jambe. Un bébé est arrivé à l'orphelinat sourd et aveugle. Un autre avec le visage déformé. Le garçon avec qui je me suis battu pour ce stupide fruit est mort d'un virus, crachant du sang durant toute sa dernière semaine de vie.

Mais, moi, je n'ai jamais rien eu de tout ça. Les blessures que je me suis faites ont toujours finit par cicatriser. Elles ne se sont jamais infectées. Ou pas au point que ça soit trop grave ou que ça dure trop longtemps.

« Ton corps est bien plus fort que tu ne le pense, Harry. Parce que tu es comme les huit autres. Il faut juste du temps et de l'entraînement pour qu'il se réveille également. Tout comme ta faculté.»

Les mots d'Adelaide résonnent en moi et je prends une grande inspiration en regardant les autres courir. J'aimerais être avec eux. J'aimerais pouvoir compter sur mon corps. Parce que j'ai dis en arrivant ici que je ne pouvais compter que sur moi-même mais ça ne sera pas totalement le cas tant que je serais aussi faible. Je dois être à leur niveau. Quoi qu'il arrive, quoi que je décide de faire de ce projet, quoi que je découvre ou non, je dois être la meilleure version de moi-même. Je dois être fort. Savoir maitriser ma faculté, savoir me battre, savoir utiliser des armes. Pas pour leur projet mais pour moi. Mais, ça, ils ne sont pas obligé de le savoir.

Je souris discrètement et cache ce sourire en reprenant un air neutre pour demander à Adelaide:

« Comment faire alors, pour atteindre leur niveau?

-Redoubler d'efforts. Et apprendre des meilleurs. » Répond simplement Adelaide.

Je hoche lentement la tête et regarde Adelaide qui me sourit. Je force alors un sourire en retour qui, je l'espère, semble sincère.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, Harry.

-Ce n'est pas moi qui ai besoin de vous. Ce sont les personnes qui sont là où j'étais et qui n'ont aucune faculté pour les protéger des maladies et de la mort. » Je réponds calmement, étouffant ma colère.

« Je suis d'accord avec toi. Et j'ai tenu parole. Nous avons envoyé de la nourriture mais aussi du matériel médical. Mais ils n'auront bientôt plus besoin de tout ça grâce au projet NINE. »

Je me retiens de rire nerveusement, subtile le fait de me rappeler ce détail pour mieux faire avaler la pilule. Hey il y a eu plein de morts et vous avez soufferts le martyre durant des années mais soyez rassurés et souriez parce que le projet NINE va nous sauver. À la place, je me concentre sur le début de sa phrase et essaie d'y croire de toutes mes forces. Ils m'ont endormi parce qu'ils devaient m'emmener ici sans que je ne vois comment on accède à la sous-base une. Et ce n'était pas la chose la plus honnête qu'ils aient fait mais Adelaide n'aurait aucun intérêt à me mentir sur sa promesse. S'ils ont su emmener de la nourriture une première fois, ça ne devrait rien leur coûter de continuer à le faire. Du moins j'espère. Parce qu'ils me la feront pas à moi l'histoire du manque de ressource. Je ne leur demande pas de nourrir toute la base dix, même si c'est ce que j'aimerais, mais au moins l'orphelinat c'est le minimum.

« Gloire à la base une, Harry. » Termine Adelaide en me regardant.

Sachant sûrement que je ne vais pas lui donner la réponse attendue, Adelaide s'éloigne pour retrouver Miguel et Michael. Quant à moi, je reste adossé au mur, soupirant longuement alors que les mots d'Adelaide continuent de résonner dans mon esprit.

Redoubler d'efforts.

Au même moment, mon regard tombe sur Louis qui, sous la surprise de ceux qui le regardent, finit par arriver à la hauteur de Liam. Il a accéléré et Liam lance un regard en biais en voyant Louis le dépasser et continuer de courir plusieurs mètres devant lui. Adelaide lance un coup d'oeil vers son écran, constatant que son rythme cardiaque est toujours dans le vert. Elle se met alors à sourire et, discrètement, je souris aussi.

Et apprendre des meilleurs. Résonne en moi au même moment.

(Daylight_David Kushner)

Louis.

Je pose une main sur ma poitrine lorsque l'évaluation se termine. Je tente de reprendre ma respiration, mon visage me donnant l'impression de brûler. Je passe une main dans mes cheveux trempés par la transpiration et remercie Miguel lorsque ce dernier s'approche de moi avec une serviette propre et une bouteille d'eau.

« Second derrière Zayn, très belle performance Louis. »

Je souris légèrement, récupérant la bouteille d'eau et la serviette que j'enroule autour de ma nuque.

« Merci. » Je réponds en même temps.

« Si tu commences avec un tel niveau, ton évolution risque d'être très interessante. C'est exactement ce qu'il nous fallait pour le projet. Tu ne vois peut-être qu'un bon nombre de tours sur un écran mais moi je vois un futur homme indispensable pour sauver l'humanité. »

J'ai du mal à assimiler tout ce qu'il me dit. Je suis d'abord touché, sans pouvoir le contrôler. Et l'idée d'être une personne importante dans l'équipe me rend plus fier que ce que je ne le pensais. Même si j'ai encore du mal à réaliser qu'on attend de nous de sauver l'humanité. Je me pince les lèvres, regardant ma bouteille d'eau avec envie. Mais au lieu de prendre une gorgée, je demande à Miguel:

« Vous pensez vraiment qu'on peut y arriver? »

Son air reste sérieux mais il n'hésite pas une seule seconde avant de hocher la tête. Miguel a l'air d'être un homme froid et surtout très sévère. Et c'est pourquoi je suis surpris lorsqu'il pose soudainement sa main sur mon épaule, dans un geste étonnamment réconfortant. Mais sa prise reste ferme, encore plus lorsqu'il me répond:

« Si tu continues comme ça et que tout le monde fait comme toi, oui j'y crois. »

Je souris légèrement puis Miguel rajoute plus bas:

« Mais aussi si tu ne te laisse pas distraire. »

Je ne comprends pas tout de suite sa phrase jusqu'à ce qu'il retire sa main de mon épaule, lançant un regard en direction d'Harry qui, je le remarque seulement maintenant, me regarde aussi depuis le bord de la piste. Alors que mon regard se perd dans ses yeux verts, j'entends Miguel dire en s'éloignant:

« A l'heure, la prochaine fois. »

Et je pense alors comprendre sa phrase sur la distraction. Je déglutis difficilement, me pinçant les lèvres avant d'enfin prendre une gorgée d'eau. Les mots de Miguel tournent en boucle dans ma tête malgré moi. Surtout la partie où je suis un bon élément pour sauver l'humanité. J'ai dit à Paul, pas plus tard que ce matin, que j'avais besoin de temps. Et c'est le cas.

Mais, en fait, je ne vois aucune autre option que de participer à ce projet.

Je ne sais toujours pas qui est Saturne. Je ne suis pas sûr de bien connaître Louis. Celui qui a grandit seul avec un homme qu'il considérait comme son père mais qui ne l'a jamais été. Mais je sais qu'il y a cette force que je ressens en moi, cette faculté qui est comme une boule de feu coincé dans ma poitrine. La performance que je viens de faire, qu'on vient tous de faire, n'est pas quelque chose d'anodin. Nous sommes en forme. Nous ne sommes pas malades. Nous avons cette chance que les autres, à l'extérieur, n'ont pas.

Et je me trouverais égoïste si je gardais cette chance pour moi.

Je dois les aider. On doit les aider.

Même si je ne suis pas d'accord avec tout ce que m'a dit Liam en sortant des douches, il avait au moins raison sur une chose.

Je ne veux pas que d'autres enfants se retrouvent sans parents, à chercher leur identité toute leur vie.

Parce que lorsque je sens mon coeur se serrer, je sais que ça fait beaucoup trop mal.

D'avoir l'impression d'être seul.

Et, encore, ces enfants n'ont pas tous la chance que j'ai eu d'être nourri et logé.

Je ne peux même pas imaginer ce que ça doit être, de grandir sans parents mais en plus en voyant la mort partout, la maladie, en enterrant des proches et en mourant de faim, de soif.

En même temps que ces pensées me traversent, je vois Harry s'approcher de moi. Je ne le lâche pas du regard, jusqu'à ce qu'il arrive à ma hauteur et qu'il tende soudainement sa main vers moi. Je ne comprends pas tout de suite son geste et, alors que je baisse mon regard sur sa main, je tente de retenir un sourire en voyant le sucre qu'il me tend.

Garde moi du sucre, alors.

« Merci. » Je réponds simplement en prenant ce dernier.

Je dois avouer que je suis surpris par son geste, lui qui m'a envoyé boulé la dernière fois que je lui ai parlé.

« Faut que tu m'aides à m'entraîner. » Lâche soudainement Harry.

Je fronce les sourcils, refermant ma bouche alors que j'allais croquer dans le morceau de sucre. Oh. Ok. C'est pour ça le sucre. Mais je ne suis pas sûr de le suivre pour autant.

« On va avoir des cours pour ça.

-Ça ne suffit pas. Je veux que tu m'aides à m'entrainer, à me battre, lorsqu'on aura du temps libre. »

Voyant toujours la surprise dans mon regard, il rajoute:

« Je n'étais pas très assidu lors de ces cours avec mon mentor. Mais j'aimerais me rattraper.

-Et pourquoi ça? »

Harry fronce les sourcils à ma question et je fais exprès de rajouter:

«À moins que je me mêle à nouveau de ce qui ne me regarde pas? »

La surprise traverse les yeux d'Harry qui sourit discrètement.

« Je l'ai pas volé celle-là. » Il avoue.

Ce ne sont pas des excuses mais ça me fait sourire malgré-moi. Puis, sans que je m'y attende, Harry reprend en ancrant son regard dans le mien:

« Et pour ta question, on va dire que je veux être suffisamment prêt s'il faut sauver l'humanité. »

Je suis encore une fois surpris. Mais plutôt agréablement. Je ne pensais pas l'entendre me dire ça. Comme quoi Liam se trompait bien au sujet d'Harry. Ce dernier détourne le regard un moment, baissant la tête quelques secondes et j'imagine qu'il attend juste ma réponse. Je connais déjà cette dernière mais je préfère me venger encore un peu:

« Pourquoi tu ne demande pas à Liam? Il doit être plus fort que moi au combat.

-Liam? Sérieusement? » Répond Harry avec un regard blasé.

Je n'arrive pas à retenir le rire qui s'échappe d'entre mes lèvres et en profite pour mettre le sucre dans ma bouche, le croquant tout en regardant Harry avec amusement. Il sourit légèrement aussi, ayant compris que je ne faisais rien d'autre que l'emmerder un peu.

« Mais du coup? Pourquoi moi? » J'insiste.

Je veux juste l'entendre me dire que c'est parce que je suis le meilleur, même si ça doit lui bruler la gorge de le faire. Enfin, ça serait faux vu que c'est Zayn le meilleur. Mais Harry et moi avons déjà discuté et peut-être qu'il se sent plus en confiance avec moi? Même si, à ce stade, le mot confiance n'est pas vraiment celui qui correspond le mieux.

Harry semble réfléchir, sans me lâcher du regard. Puis une lueur traverse ses yeux et il sourit un peu plus en coin, lâchant cette phrase qui fait écho à une question posée un peu plus tôt dans la journée:

« Parce que Saturne est ma planète préférée. »

Et si Harry n'était pas dos aux écrans, il aurait pu voir mon rythme cardiaque s'accélérer sans que je ne puisse le contrôler.

« Ok, je vais t'entraîner. »

...

J'espère que ce chapitre vous aura plu...?

Tout d'abord, un retour sur cette évaluation?

Mais aussi sur la dernière scène entre Harry et Louis...?

Dans tous les cas, Mars et Saturne sont bien différents, à commencer par la façon dont ils ont grandi mais aussi par leur passé.

Je suis curieuse de connaitre vos points de vue avant qu'on apprenne de plus en plus à connaitre nos petites planètes.

On va aussi se concentrer sur les autres planètes, dont les plus discrètes! Parce que tous les personnages ont leur importance et seront mît en avant tout au long de l'histoire.

En tout cas j'espère que l'histoire vous plait et je vous dis à très vite pour la suite!

Encore merci pour tout.❤️

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