Chapitre 16

Hi! J'espère que vous allez bien?

Je vous remercie infiniment pour le temps que vous prenez à me laisser ces commentaires qui me touchent plus que tout. C'est tellement important pour moi alors je vous suis très reconnaissante.

J'espère que ce chapitre, un peu différent des précédents, vous plaira!

...

CHAPITRE 16

(Overcome_Skott)

Louis.

Je prends une grande inspiration, regardant mon corps presque nu dans le miroir en face de moi. Je ne porte qu'un boxer noir. Mes cheveux sont emmêlés et mes yeux cernés. Mais, bientôt, je serais parfait. Je porterais cette tenue que je n'ai encore jamais vu. Mes cernes auront disparues et je porterais du maquillage. Peut-être me remettront-ils du crayon. Je ne sais pas.

Je n'arrive pas à réfléchir correctement. Mon estomac est noué et je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Je ne saurais dire si l'un de nous a bien dormi, en fait. Le dortoir est resté silencieux mais il y avait cette tension de présente. Aucune respiration ne semblait calme et posée, comme lorsqu'on s'endort.

J'ai tourné plusieurs fois la tête en direction d'Harry. Son visage est toujours éclairé par la faible luminosité de sa lampe de chevet qu'il laisse allumer. Il m'a regardé en retour, plusieurs fois, lorsqu'il n'était pas perdu dans ses pensées. Et ,à chaque fois que nos regards se croisaient, je sentais ma cage thoracique se réchauffer. J'aurais aimé qu'on soit que tous les deux à ce moment-là. J'aurais aimé le rejoindre et l'embrasser afin de ressentir cette chaleur plutôt que le vide dans ma poitrine.

Je souris à cette pensée mais mon sourire disparait à la seconde où Paul entre dans la pièce. Je tourne la tête vers lui, la mâchoire serrée, et il me sourit timidement. Un sourire que je ne lui rend pas. C'est plus fort que moi. Notre conversation sur Harry tourne en boucle dans ma tête et je déteste les doutes qui restent forcément dans un coin. Mais je n'y crois pas. Paul et les autres mentors se trompent au sujet d'Harry.

Il ne ferait rien qui puisse être un frein au projet.

« Bonjour, Louis. Comment te sens-tu?

-Ça va. » Je réponds machinalement.

Paul se pince les lèvres et je pense qu'il doit se demander, tout comme moi, comment on a pu en arriver là. Lui qui était mon pilier. Lui à qui je me confiais. Lui qui m'a vu et m'a fait grandir. Depuis que nous sommes ici, on ne fait que s'éloigner un peu plus chaque jour. Le premier jour, il m'a dit que je serais toujours sa priorité. Il m'a dit à quel point il tenait à moi. Et, je le crois. Du moins, j'aimerais le croire s'il n'y avait pas cette question qui tournait en boucle dans ma tête depuis la veille.

« Paul? »

Mon mentor relève la tête vers moi et je sens ma gorge se nouer lorsque je commence en disant:

« Hier, tu m'as posé une question. Tu m'as demandé qui je choisirais entre Harry et le projet.

-Je suis désolé pour cette question, Louis. Je n'aurais...

-Et toi? » Je le coupe.

Paul relève son regard vers moi, pas sûr de comprendre. Quant à moi, je tente de rester neutre, de paraître détaché même si c'est tout le contraire. Même si je dois contrôler ma voix afin de ne pas l'entendre trembler lorsque je pose cette question qui me brulait les lèvres:

« Qui tu choisirais entre le projet et moi? »

Paul se fige et je sens mon coeur se serrer douloureusement. Parce que j'imagine que c'est ce à quoi je ressemblais hier lorsqu'il m'a posé cette même question. Je peux imaginer son coeur rater quelques battements et sa poitrine se serrer au point de lui donner l'impression de ne plus savoir respirer correctement. Paul me regarde et je sais à quel point il a envie de me répondre que ce jour où il devra choisir n'arrivera pas, comme j'ai pu répondre moi. Mais il se tait, parce qu'il sait que ça ne serait pas une bonne réponse.

Il continue de me regarder et il ne sait pas quoi répondre.

Ou peut-être qu'il le sait mais qu'il ne préfère pas le prononcer.

Je déglutis difficilement et, au moment où Paul entrouvre ses lèvres, sûrement pour s'excuser, il est coupé par l'arrivée des deux stylistes. Je tourne instinctivement la tête vers eux, ignorant les regards que me lancent Paul. Je reconnais les deux stylistes qui m'avaient également préparé pour le repas avec le commandant. L'un d'eux tient ma tenue, protégée par une bâche en tissus. L'autre tire une grosse valise avec tout le matériel à l'intérieur. Je me force à sourire lorsqu'ils me regardent et ils sourient en retour.

L'un d'eux s'approche de moi et vient effleurer ma joue du bout des doits. Je me surprends à ne pas forcément apprécier ce geste. A imaginer une autre main, d'autres doigts, venir frôler ma peau. C'est alors beaucoup plus réconfortant que le touché que je ressens à cet instant. J'aimerais être avec lui, là maintenant.

« Tu vas être parfait. » Dit le styliste en face de moi.

Avant de rajouter cette phrase qui me rappelle violemment pourquoi je suis là:

« Les gens n'oublieront jamais la première fois qu'ils t'ont rencontré. »

Zayn.

Assis sur une chaise, je sens les mains des stylistes dans mes cheveux. Je n'aime pas forcément ce moment. J'ai l'impression qu'on nous prépare pour un spectacle et, au fond, c'est peut-être un peu ça. Mais je n'aime pas être acteur de ce spectacle. Je crois que j'aurais préféré qu'on annonce notre existence sans qu'on ait forcément à se présenter. Mais j'imagine que ça aurait perdu tout intérêt. Que les gens auraient dû s'accrocher à une croyance sans en avoir les preuves. Ce qui, dans l'histoire, n'a pas été un frein pour tout le monde. Mais ça l'a été pour certains. Et la sous-base souhaite que tout le monde regarde dans la même direction. Elle souhaite que tout le monde y croit.

Alors on est leur preuve.

« J'ai regardé tes résultats de la semaine dernière. »

La voix de mon mentor résonne dans la pièce mais les stylistes ne semblent y donner aucune importance. Alors je regarde Myriam, debout dans un coin de la pièce, une tablette entre les mains. J'imagine qu'elle vient d'y afficher mes résultats et je ne suis pas sûr que le moment soit bien choisi pour en parler.

« Tu maintiens une bonne moyenne dans tous les domaines mais tu te démarques vraiment en cours de navigation.

-Ce ne sont que des simulateurs.

-Des simulateurs crée par la sous-base pour être au plus proche de la réalité. » Me reprend Myriam.

Je la regarde, mais ne répond rien. Peut-être que physiquement les simulateurs se rapprochent de la réalité. Peut-être qu'ils nous donnent vraiment l'impression d'y être et d'apprendre à piloter. Mais psychologiquement? Dans un simulateur, je n'ai pas l'angoisse de me dire qu'au moindre faux pas, on meurt. Pourtant c'est ce qui pourrait arriver le jour où ce décollage deviendra réalité. Nous avons des fusées qui, avec la technologie d'aujourd'hui, ne demandent pas beaucoup de pilotage de notre part. Elles sont programmées pour suivre une trajectoire bien spécifique mais elles auront toujours besoin d'une équipe de contrôleurs à l'intérieur et également au sol pour surveiller et ajuster le vol.

« Nous avons prévu de te présenter aujourd'hui comme le pilote du projet NINE, Zayn. »

La phrase de Myriam me sort violemment de mes pensées et je relève la tête vers elle. J'entends les stylistes râler au dessus de ma tête mais, à cet instant, je n'en ai pas grand chose à faire. Myriam doit remarquer la lueur de panique qui vient de traverser mon regard puisqu'elle tente un sourire réconfortant avant de s'approcher pour s'agenouiller en face de moi. Elle pose une main sur mon genoux qu'elle serre doucement lorsque je lui dis:

« C'est trop tôt.

-Zayn...

-Je ne suis pas sûr d'en être capable.

-Le commandant veut que ça soit toi, Zayn. »

Je déglutis difficilement et baisse un peu plus la tête. Un styliste se remet alors à râler:

« Est-ce que tu peux arrêter de...

-Laissez-nous. » Leur lâche froidement Myriam.

Ça pourrait presque paraître injuste, parce qu'ils font seulement leur travail, mais Myriam fait le sien aussi. Enfin, je me demande si elle travaille toujours à cet instant ou si ce côté protecteur qu'elle a envers moi est naturel. Myriam m'a élevé avec discipline et douceur à la fois. Elle savait comment me motiver mais également comment me calmer, me réconforter. Je ne l'ai jamais trouvé cruelle mais plutôt déterminée.

Les stylistes sortent un instant de la pièce et Myriam reste accroupit devant moi, tendant son bras vers moi. Alors qu'une main est toujours appuyée sur un genoux, l'autre est maintenant en train de caresser ma joue. J'ai l'impression de redevenir un enfant à ce geste. Mais je n'en suis plus un et c'est ce que Myriam tente de me faire comprendre.

« Tu as cette faculté qui est un grand avantage pour le pilotage. Tu es rapide. Mais tu es aussi intelligent. Les autres mentors te trouvent trop discret mais moi je sais que c'est parce que tu réfléchis toujours en silence. Tu analyses les situations sans parler. Tu n'as besoin de personne pour te confirmer ou non ta théorie parce que, si tu décides de l'exposer, c'est que tu as déjà prit le temps de l'analyser et de l'avoir retournée dans tous les sens afin d'en être sûr. Tu es important pour ton équipe et important pour le projet. Alors prend confiance parce que, d'ici quelques heures, tu seras également important pour des milliers de futurs survivants. »

Je prends une légère inspiration, les mots de Myriam tournant en boucle dans ma tête. Je finis par hocher simplement la tête et elle sourit à ce geste, lâchant finalement ma joue pour se redresser. Elle retourne ouvrir aux stylistes, leur ordonnant au passage de rattraper le temps qu'ils viennent de perdre. Puis elle retourne vers le coin de la pièce où elle a laissé sa tablette sur une table. Je la regarde la récupérer et, alors qu'elle tourne la tête vers moi pour me sourire, je lui souris faiblement en retour.

Myriam a raison. J'analyse les situations sans parler.

J'attends d'être sûr avant de dévoiler ma théorie.

Mais, ce qu'elle ne sait pas, c'est que c'est également ce que je fais depuis que je suis arrivé ici.

Et peut-être qu'elle devrait se mettre à me trouver trop discret, elle aussi.

Liam.

« Ok, tu te souviens de tout ce que je t'ai dit hier? » Me demande Esteban alors que les stylistes se mettent à appliquer de la crème sur mon visage.

Je regarde mon mentor et, au lieu de hocher la tête et de déranger les stylistes, je me contente de lui sourire pour lui faire comprendre que, oui, je me souviens très bien. Esteban regarde mon sourire confiant qui fait écho au sien.

« Bien. Tu dois être le meilleur aujourd'hui. »

Je fronce légèrement les sourcils, recevant un commentaire de la part d'un styliste qui me dit que ça va me créer des rides. J'essaie alors de rester neutre, ne regardant pas Esteban dans les yeux lorsque je lui répond:

« On doit tous donner le meilleur de nous-même, oui.

-Ce n'est pas ce que j'ai dis. J'ai dis que tu devais être le meilleur. »

Et c'est bien ce que j'avais compris la première fois. C'est ce que je comprends à chaque fois depuis ma naissance. Mais, pour la première fois aujourd'hui, je me surprends à ne pas réellement comprendre. Je mords nerveusement ma lèvres du bas, recevant un nouveau commentaire de la part de l'autre styliste qui pose son doigt sur ma bouche pour me faire cesser. Je soupire alors discrètement avant de répondre à mon mentor:

« Pourquoi je dois être le meilleur aujourd'hui? On est censé présenter notre... équipe. »

Un silence suit ma question et je commence déjà à regretter mes propos. J'entends les pas d'Esteban, signe qu'il se promène dans la pièce, mais je ne peux pas le voir avec les deux stylistes penchés au dessus de mon visage et se mettant à me maquiller.

« Toute équipe a besoin d'un leader, Liam.

-Je ne suis pas sûr que les autres veuillent d'un leader.

-Tu t'en fiches de ce qu'ils veulent ou non. Parce que crois-moi que lorsqu'un problème se présentera, ils chercheront un leader. C'est toujours comme ça que ça fonctionne dans une équipe. Ils disent vouloir être indépendant, ne pas vouloir recevoir d'ordres jusqu'à ce qu'ils se retrouvent perdus et qu'ils aient besoin d'un leader. Et s'il n'y a pas de leader alors ils chercheront quelqu'un sur qui rejeter la faute. Il ne peut pas ne pas y avoir de leader avec un tel projet. Et, pour l'instant, tu échoues lamentablement à cette tâche Liam.

-Quoi? » Je répond, perdu.

J'ai envie de me redresser, de regarder Esteban, mais je ne peux pas. Alors je reste la tête penchée en arrière, les yeux fermés et plongés dans le noir pendant que les mots de mon mentor résonnent autour de moi:

« Regarde ce qu'il s'est passé lors de l'exercice du drapeau. Harry et Chiara t'ont ridiculisés. Ton idée de chercher le drapeau en équipe était exactement ce qu'on attendait de vous mais, parce que tu n'as pas su t'imposer, ils ont tous écouté Harry et Chiara en prenant la mauvaise décision. Tu n'as impressionné personne ce jour-là. Tu n'as pas su impressionner huit personnes alors comment veux-tu impressionner le reste du monde? A part s'en prendre à toi à la moindre occasion, qu'est-ce qu'ils font? Tu les vois peut-être comme ton équipe mais pas sûr qu'ils te voient dans la leur. Alors impose toi, Liam. Si chercher à les comprendre ne fonctionne pas, impose toi. T'es là pour sauver l'humanité, pas pour te faire des amis. Qu'ils t'apprécient ou non, prends la place que tu mérites. Si tu crois que tout le monde apprécie le commandant, tu te trompes. Mais, en attendant, il est le commandant. Et il est en train de mettre en place le projet qui nous sauvera tous. »

La gorge nouée, je me tais.

« Alors reprend ta place dans cette équipe et arrête de me décevoir, Liam. »

J'écoute ses pas s'éloigner et je devine qu'il retourne à sa place initiale. Quant à moi, je garde les yeux fermés jusqu'à ce qu'ils se mettent à me piquer. Lorsque je les ouvre, une larme s'en échappe. Une larme remplie de colère et de tristesse à la fois. Les mots de mon mentor tournent en boucle dans mon esprit, se mêlant à tous ceux que j'entends depuis enfant.

Le visage penché d'un styliste appairait dans mon champ de vision. Je le vois légèrement trouble mais je retiens tout ce que je ressens à cet instant. Le visage fermé et la mâchoire serrée, je maintiens le regard du styliste.

Puis, avec un sourire triste et discret, il vient essuyer les autres larmes qui menaçaient de couler.

Polly.

Je tourne en face du miroir, regardant la tenue qu'on vient de m'enfiler. C'est une combinaison toute blanche avec des traits bleus et très fins qui donnent un effet visuel particulier. Il y a plusieurs matières en une seule mais c'est toujours aussi confortable, étrangement. Pluton est inscrit dans mon dos. Mes cheveux ont été lissés et mon maquillage est également aux couleurs de la base une. Je ne me reconnais pas vraiment, comme ça, mais j'imagine que ce n'est pas le but. Ce n'est pas Polly qu'ils veulent montrer mais Pluton.

« Tu es parfaite. » Lâche un styliste derrière moi.

« Vraiment magnifique. » Rajoute le second.

Je leur souris légèrement, par politesse, et lance un regard à Madilyn qui n'a rien dit depuis le début de ma préparation. Je la trouve un peu bizarre, ces derniers temps. Ailleurs. Lorsqu'elle réalise enfin que je la regarde, elle relève la tête vers moi et sourit légèrement en me disant à son tour:

« Tu es très jolie.

-Mais ce n'est pas ce qu'on attend de moi. » Je réponds calmement.

Madilyn se pince les lèvres avant de hocher la tête. Elle regarde les stylistes et le remercie, leur faisant comprendre qu'ils peuvent s'en aller. Ce qu'ils font après avoir récupéré toutes leurs affaires.

« Gloire à la base une. » Ils récitent avant de quitter la pièce.

« Gloire aux survivants. » Nous répondons en choeur avec mon mentor.

Madilyn s'approche ensuite de moi et sourit simplement en me regardant. Mais je vois bien que quelque chose est différent.

« Est-ce que ça va? » Je lui demande alors.

« C'est plutôt moi qui devrait te demander ça. »

Je hausse les épaules, prenant une grande inspiration avant de soupirer:

« Ça va. Même si, parfois, je me demande ce que je fais là.

-Je comprends. Pourtant, tu fais tes preuves, Polly. Tu as réussi l'exercice du drapeau parce que tu as su être discrète et maligne. Tu as su réfléchir et utiliser ta faculté au bon moment. Physiquement, tu n'es peut-être pas celle avec le plus de force mais tu es souple et rapide lorsqu'il s'agit d'esquiver les coups des autres lors des cours de combat. Et toute ta force se trouve dans ton mental. Je ne t'ai pas vu craquer une seule fois depuis que nous sommes arrivés ici. Pourtant tu aurais le droit avec tous ces changements et toute cette pression. Puis c'est sans parler de tes résultats en robotique, sciences physiques et biologie...Tu es excellente, Polly.

-Si je suis excellente pourquoi toi tu sembles si triste? »

A l'entente de ma question, Madilyn se fige légèrement. Son regard reste coincé dans le mien et, pourtant, elle paraît si loin. Je fronce légèrement les sourcils, commençant à sentir mon coeur se serrer à l'idée que quelque chose n'aille pas. Puis, au bout de quelques secondes, un sourire apparaît sur son visage. Un sourire qui paraît si faux à mes yeux.

« Oh, non, je suis simplement impatiente et un peu nerveuse aussi à l'approche de la prestation. »

Elle continue de sourire tout en reculant de quelques pas.

« Je vais voir où en sont les autres, je reviens. » Elle finit par lâcher.

Je hoche simplement la tête, la suivant du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière la porte.

Et, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment.

Eden.

« Il y a une mèche qui dépasse là. Vous ne savez pas faire votre travail ou quoi?! »

Je regarde mon mentor s'approche des stylistes et de moi également. Il pousse les mains des stylistes qui font quelques pas en arrière, sans dire un mot. Je me retiens de les regarder d'un air désolé, me concentrant plutôt sur le regard d'Owen qui plisse les yeux en aplatissant quelques mèches au dessus de ma tête.

« Remettez de la laque. » Il ordonne ensuite.

Un styliste s'approche alors pour remettre de la laque pendant que Owen tourne autour de moi pour regarder le résultat. Il veut que tout soit parfait. Une fois que les stylistes ont terminé de faire les derniers arrangements, Owen leur demande de partir.

« Merci. » Je dis tout de même.

Les stylistes me regardent avec un sourire reconnaissant et je n'ai pas le temps de leur rendre qu'Owen prend soudainement mes mains entre les siennes. Je tourne alors la tête vers lui et ne peux m'empêcher de sourire en voyant son visage s'éclairer.

« On va ne voir que toi, Uranus. »

Il me fait ensuite tourner sur moi-même et je ne peux m'empêcher de sourire un peu plus. Il m'approche du miroir afin que je puisse mieux me regarder et un sentiment de fierté m'envahit en me voyant dans cette tenue. Je crois que cette prestation me fait réaliser un peu plus l'importance que j'ai. Je fais parti des neuf personnes choisies pour ce projet. Des neuf seules personnes à avoir une faculté. Et si c'est effrayant c'est aussi impressionnant.

« Souviens-toi de ce que je t'ai dis le jour où nous sommes arrivés ici et que le projet t'a été dévoilé. » Dit Owen en venant se placer derrière moi, son reflet apparaissant dans le miroir à côté du mien.

« Imagines-toi de l'autre côté, avec les personnes qui attendent d'être sauvées. Et soi la personne que tu aurais rêvé d'avoir en face de toi. » Je récite.

« Exactement. » Sourit Owen.

Je lui souris en retour puis, après avoir prit une grande inspiration, je lui demande:

« Est-ce que c'est le moment d'y aller?

-Pas encore.

-Et est-ce que tu sais si Liam est prêt? »

Owen fronce légèrement les sourcils avant de me demander:

« Pourquoi veux-tu savoir ça?

-C'était juste pour savoir si je pouvais aller le voir et...

-Est-ce qu'il se passe quelque chose entre vous? » Me coupe soudainement la voix sèche de Owen.

Son changement de ton me surprend et je fronce doucement les sourcils en le regardant. Sa question résonne de nouveau en moi et j'ouvre un peu plus les yeux, un sentiment de gêne prenant place en moi. Est-ce que j'ai bien compris le sous-entendu?

« Quoi...? » Je bafouille presque.

-Tu as très bien compris. Et articule.

-Je voulais simplement m'assurer que Liam aille bien. » Je me reprend alors, mettant mon malaise de côté.

« Et pourquoi ça?

-Parce que l'approche de la prestation peut être déstabilisante.

-Et pourquoi c'est Liam que tu voulais voir et pas les autres?

-Parce qu'il est celui dont je suis la plus proche.

-Donc je te repose la question. Est-ce qu'il se passe quelque chose entre vous?

-Non! » Je m'exclame, sentant une pointe de colère me traverser.

« Ne me répond pas sur ce ton. » Lâche Owen d'une voix sévère.

Je me pince les lèvres et déglutis difficilement avant de reprendre d'une voix plus douce:

« Je suis désolée.

-Tu dois comprendre que je dois être au courant de ce genre de choses.

-Il ne se passe rien entre Liam et moi.

-Tant mieux. Tu es bien plus intelligente que ça. »

Je fronce légèrement les sourcils et Owen s'approche de moi, déjà plus détendu qu'il y a quelques secondes. Il sourit doucement avant de me confier:

« Tu dois être amoureuse du peuple que tu veux sauver et de personne d'autre, Eden. N'importe quel autre amour pourrait devenir un frein. Tu ne dois pas te laisser déconcentrer. Ta priorité doit rester le projet.

-Le projet est ma priorité. »

Owen sourit, satisfait.

« Alors c'est le plus important. » Il me répond.

Avant de rajouter d'une voix plus grave:

« Parce qu'il suffit parfois qu'un seul Homme change de priorité pour que ça ait des conséquences sur le reste de l'humanité. »

Luna.

Ça commence toujours comme ça. Par cette impression de ne plus savoir respirer. Une impression encore plus accentuée lorsque je me vois dans cette combinaison confortable et à la fois si serrée. C'est comme si je ressentais soudainement chaque parcelle du tissus contre ma peau. Je prends de grandes inspirations et pourtant j'ai l'impression qu'aucun air n'entre dans mes poumons. Une douleur prend place dans ma poitrine, m'obligeant à apporter ma main au niveau de mon coeur, alors que je respire de plus en plus fort.

« Luna. » J'entends Delilah m'appeler.

Sa voix est proche et, en même temps, elle me paraît si lointaine. Une nouvelle douleur éclate mais dans ma tête cette fois. Comme si mon crâne menaçait d'exploser. J'apporte mes mains à mes cheveux, sentant la laque sous mes doigts. Mes genoux me lâchent et je me retrouve rapidement par terre, à tenter de respirer correctement alors que des sanglots restent coincés dans ma gorge.

Je sens Delilah s'accroupir à côté de moi et, rapidement, mon visage se retrouve entre ses mains. Nos regards se croisent et son visage me semble flou à cause des larmes. Elle se pince les lèvres, tentant de garder une voix douce et calme lorsqu'elle me dit:

« On fait comme d'habitude. Tu cales ta respiration sur la mienne, ok? »

Je prends une grande inspiration mais hoche tout de même la tête. Je tente de me concentrer sur ses pouces qui caressent ma peau et sur ses yeux qui ne lâchent pas les miens. Ses lèvres s'entrouvrent et j'imagine l'air qui y entre en même temps que je l'imite. Je n'y arrive pas tout de suite, ayant l'impression de manquer d'air en respirant si peu mais, au fur et à mesure, ma respiration se calme et les battements de mon coeur avec.

« Ok, on continue comme ça. »

Je hoche la tête et continue de respirer sur le même rythme que mon mentor. Je ne sais pas combien de temps passe comme ça mais Delilah finit par lâcher mon visage et je me retrouve assise à même le sol, épuisée. C'est toujours comme ça après une crise d'angoisse. J'ai l'impression que je pourrais m'endormir sur place, mes paupières se fermant toute seule.

« Je me doutais que ça arriverait. Tu as angoissée toute la semaine à l'approche de la prestation.

-Je suis désolée.

-Pas autant que moi. » Murmure Delilah en se relevant.

Je la suis du regard et la voit attraper une bouteille d'eau avant de revenir vers moi et de me la tendre. Je la remercie et en prend plusieurs gorgées avant qu'elle ne me demande:

« Est-ce que tu en avais déjà fait une depuis qu'on est ici?

-J'ai failli en faire une il y a peut-être trois semaines.

-Et tu as réussi à te calmer seule comme je te l'ai appris?

-En quelques sortes. C'était avant de se coucher. J'ai commencé à angoisser mais Niall m'a demandé si je dormais, de l'autre côté du rideau. J'ai répondu que non et on s'est mit à parler de tout et n'importe quoi. Niall s'est mit à imaginer d'autres êtres vivants sur cette nouvelle planète, des êtres vivants roses et oranges avec deux nez ou je sais plus trop quoi. C'était tellement ridicule mais, au moins, ça m'a fait penser à autre chose. »

Je retrouve légèrement le sourire à ce souvenir et Delilah sourit doucement aussi, me tendant sa main pour m'aider à me relever. Ce que je fais donc, lui rendant la bouteille après avoir bu quelques gorgées supplémentaires. Delilah regarde mon visage et vient tendrement essuyer les larmes sur mes joues ainsi que aux coins de mes yeux.

« Je vais devoir rappeler les stylistes pour tes cheveux et ton maquillage. J'aurais aimé qu'on discute un peu plus longtemps mais le temps presse.

-Je comprends. » Je réponds, même si je n'ai aucune envie de faire cette prestation maintenant.

Je me sens épuisée.

Niall.

« C'est super efficace votre truc! » Je m'exclame en voyant la façon dont mes cernes ont disparues.

Je me retourne vers les stylistes, levant deux pouces en l'air.

« Vous avez pas un truc pour dessiner des abdos aussi?

-Niall, arrêtes. » Gronde la voix de Evelynn.

Mon sourire amusé s'efface instinctivement et les stylistes m'ignorent pour commencer à ranger leur matériel. Je les regarde faire, les suivant du regard jusqu'à ce qu'ils sortent de la pièce. Evelynn, qui est tendue depuis ce matin, soupire une fois qu'ils sont sorti avant de s'approcher de moi pour me dire:

« Quand est-ce que tu comptes prendre ce projet au sérieux, au juste?

-Je... Je le prends au sérieux.

-Ah oui? Tu trouves? Tu veux qu'on parle de tes résultats? Tu n'est pas concentré, Niall, et je ne sais pas ce qu'il te faut pour réaliser l'importance de ce projet. Tu n'es plus un enfant, tu m'entends? Faire rire les autres ne les sauvera pas. »

Le regard sévère d'Evelynn parcourt tout mon visage et je déglutis, un sentiment de honte m'envahissant. Je finis par fuir son regard, ce qui la fait soupirer encore plus.

« Ils ont besoin d'un héros, pas d'un clown. »

Ses mots lacèrent mon estomac et je tente de ne rien laisser paraître lorsque je lui répond:

« Mais moi j'avais peut-être pas besoin d'en être un. »

Evelynn fronce les sourcils et je me racle la gorge avant de reprendre:

« On arrive ici et on apprend qu'on doit sauver le reste de l'humanité. Puis on m'engueule parce que je fais des blagues à longueur de journée. Mais il y a de quoi rire, non? C'est plutôt comique comme situation. Neuf adolescents avec des facultés, certes, mais qui n'ont jamais connu l'extérieur et à qui on demande soudainement d'aller sur une autre planète pour la rendre vivable et créer une nouvelle société. En fait, non, c'est pas drôle. C'est carrément flippant. Alors, tu vois, si j'y pense trop je flippe. Tu crois que je ne le prend pas au sérieux mais si. Je le prends très au sérieux. Je le prends tellement au sérieux que je me force à blaguer et à tenter de rire pour éviter d'exploser. »

Mon mentor continue de me regarder alors que je sens ma gorge se nouer. Je la vois soupirer discrètement et, alors qu'elle allait me répondre, je continue:

« Tu sais, il n'y a qu'une seule personne que j'essaie de faire rire depuis le début et c'est toi. »

Evelynn fronce légèrement les sourcils et je lui souris tristement avant de rajouter:

« J'ai toujours eu du mal à comprendre notre relation. Tu m'as expliqué très tôt que tu n'étais pas ma mère. Que tu étais simplement là pour prendre soin de moi. Mais prendre soin de quelqu'un c'est pas seulement s'assurer qu'il se nourrit bien, qu'il grandit bien, qu'il travaille son physique et son intelligence. J'avais besoin qu'on rigole avec moi. J'avais besoin de t'entendre rire aussi. Parce que ça n'aurait pas fait parti de tes obligations. Tu aurais juste ris avec moi parce que tu en avais envie. Mais tu ne l'as jamais fait. Et je comprends mieux pourquoi depuis que nous sommes là. Je n'étais qu'un poids pour toi. Une étape du projet à réussir. Un devoir qu'on t'a imposé. Je l'ai compris, c'est bon. Mais je ne veux pas que tu me reproche de chercher ce qui m'a manqué avec toi chez les autres. Parce que, maintenant, il y a ces garçons et ces filles qui m'écoutent. Il y en a que j'arrive à faire rire. Et ils ne sont pas obligé de rire, non, ils le font parce que c'est plus fort qu'eux. Parce que c'est spontané, naturel. Et peut-être aussi parce qu'ils en ont besoin.»

Je sens l'émotion nouer un peu plus ma gorge et commencer à noyer mes yeux malgré le sourire triste qui prend place sur mon visage. Evelynn continue de me regarder mais je n'arrive pas à déchiffrer les émotions sur son visage.

Et je ne veux plus chercher à le faire.

Alors je termine simplement en disant:

« Je connais mon devoir ici, ne t'inquiète pas. J'ai compris qu'on devait être des héros. Mais là où tu me reproches d'être un clown, je suis juste un garçon de dix-huit ans qui recherche un minimum d'attention. »

(Pacify Her_Melanie Martinez)

Chiara.

Je me regarde dans le miroir, maintenant seule dans la pièce. Et, pourtant, je ne pense qu'à ses regards posés sur moi. Comme s'ils me brulaient la peau. Comme si, en dessous de cette tenue, je pouvais retrouver des brulures. Des traces me rappelant par où son regard est passé. Il était là tout le long, à me fixer. Mais moi je fixais mon propre visage dans le miroir. Je regardais mes yeux vides et ma bouche scellée. Je suis restée calme, silencieuse. J'ai fais comme si mon coeur n'était pas en train de battre tellement fort que j'en avais mal à la poitrine. Comme si mon estomac ne se retournait pas dans tous les sens, me donnant envie de vomir à chaque nouvelle seconde passée sous ses yeux.

Je me fige lorsque j'entends la porte s'ouvrir de nouveau derrière moi. Ma gorge se noue instinctivement et je retiens déjà mon envie de hurler. Mais les pas qui résonnent dans la pièce ne sont pas les siens. Ce sont des talons. Je continue de fixer mon reflet dans le miroir jusqu'à ce que le reflet d'Adelaide apparaisse quelques mètres derrière moi. Elle me sourit poliment mais mon visage reste neutre. On se regarde comme ça durant de longues secondes silencieuses jusqu'à ce que je lui dise:

« Vous savez pourquoi je déteste Liam? »

Je me doute qu'elle en s'attendait pas à cette question. Mais aucune émotion ne la trahit. Les bras croisés le long de son corps, elle me répond simplement:

« Non. Pourquoi?

-Parce que je sais qu'il deviendra exactement ce que le commandant lui demandera de devenir. »

Adelaide penche légèrement la tête sur le côté, m'invitant à continuer.

« Et j'ai peur des hommes qui finiront par diriger la nouvelle société que vous voulez créer.

-Il y aura des femmes également.

-Des femmes qui n'ont pas été foutues de protéger une gamine. »

Je crache presque ces mots et me retourne violemment vers Adelaide qui ne recule pas lorsque j'avance vers elle. Son regard reste ancré dans le mien et toute la haine que je retiens depuis tout à l'heure, non, depuis toute une vie, vient faire trembler ma voix lorsque je lui demande:

« Pourquoi vous n'avez rien fait?! »

Sans que je ne puisse les retenir, des larmes de rage et de douleur prennent place dans mes yeux. Et je sais qu'Adelaide les voit. Je sais qu'elle voit à quel point je suis foutue. Elle l'a vu dès le premier jour. Ce jour où je me suis retrouvée à genoux devant elle, dans cette infirmerie, à pleurer tous les mots que je retenais depuis des années.

Avant de réaliser qu'elle le savait déjà.

« J'ai voulu faire quelque chose. Le commandant a refusé. » Elle me répond d'une voix presque robotique.

Je ris nerveusement et secoue violemment la tête avant de presque lui cracher au visage:

« Alors je risque ma vie pour un projet où on laisse une gamine se faire violer. »

Un silence suit ma phrase. Je sens mes larmes se mettre à couleur alors que la haine se transforme en une douleur beaucoup trop forte. Une douleur insupportable que je supporte pourtant. Mon visage se déforme et j'essuie rageusement les larmes qui viennent inonder mes joues. J'ai envie de hurler. Envie d'arracher cette tenue. J'ai envie de tous leur faire payer. Mais ils savent que je suis complètement dépendante de lui. Ils savent à quel point il a cette emprise sur moi. Et tout ce que je peux leur souhaiter, c'est que je ne réussisse jamais à m'en défaire.

« Et si je te dis que tu pourras te venger? » Lâche soudainement Adelaide.

Je me fige et fronce les sourcils en tournant la tête vers elle. Non. Elle me manipule. C'est tout ce qu'elle essaie de faire. Gagner du temps. Me calmer pour que je sois obéissante et consentante à ce projet. Me promettre une vengeance que je n'aurais jamais. Je continue tout de même de la regarder et la voit s'approcher de moi de quelques pas avant de dire plus bas:

« La plus grande erreur des hommes commence lorsqu'ils ne nous en croient pas capable, Chiara. »

Harry.

Je dois fixer l'horloge depuis une bonne vingtaine de minutes. Les stylistes sont parti depuis un moment maintenant et je me retiens de passer ma main dans mes cheveux à cause de cette foutue laque. Assis sur une chaise, je ne peux m'empêcher de laisser ma jambe tressauter à cause de l'appréhension qui s'installe en moi. Silas est parti sans un mot tout à l'heure et je ne sais même pas ce que j'attends. Qu'il revienne me chercher pour la prestation? Qu'il revienne me donner des conseils? Quels conseils, de toute façon? Harry, évite de faire voler tous les gens de cette foutue base une?

Je soupire à cette pensée et ne peux m'empêcher de penser à Gwendoline. Est-ce qu'elle se trouve devant l'écran installé dans la base dix? Est-ce que Esha y est aussi? Et Ismael? Les autres enfants? Ils y sont forcément, puisque c'est une obligation. Une annonce politique. Qu'est-ce qu'ils vont penser en me voyant à l'écran? Qu'est-ce qu'ils vont penser en me voyant dans cette tenue? J'imagine Gwendoline avoir les larmes aux yeux en me voyant alors que, moi, je n'ai aucune chance de la voir en retour alors que son manque creuse un peu plus ma poitrine chaque jours.

J'ai le réflexe de vouloir me tirer les cheveux à cette pensée mais je lâche un gémissement de frustration lorsque je repense à cette foutue laque. Je me relève donc rapidement, poussant légèrement ma chaise au passage. Je commence à faire les cent pas, enfermé dans ma cage dorée où on me fait tout beau avant de m'envoyer au front juste pour servir les intérêts.

Il faut que je sorte de cette pièce. Les autres sont dans des salles à côté, je devrais rapidement trouver celle de Louis. Oui, je veux voir Louis. Je veux juste le voir. Lui parler de tout sauf de cette prestation. Être à ses côtés et oublier le temps de quelques secondes toute la pression qu'on a sur nos épaules à l'idée de bientôt dévoiler le projet ainsi que notre identité.

Mais alors que je m'approche de la porte, cette dernière s'ouvre soudainement sur Silas. Son regard noir croise le mien et il sourit légèrement avant de me dire:

« Je suis agréablement surpris de te retrouver bien coiffé.

-Une minute de plus et tu ne me retrouvais pas du tout. »

Silas sourit un peu plus et s'approche de moi. Il me regarde de la tête aux pieds avant de me dire tout en désignant la porte toujours ouverte.

« Désolé pour l'attente. Je voulais simplement te présenter la psychologue de la sous-base. Celle dont je t'ai parlé.

-Je n'ai pas envie de... »

Mes mots restent coincés dans ma gorge lorsque je vois la psychologue en question entrer dans la salle. Mon rythme cardiaque s'accélère alors que j'entends Silas dire à côté de moi:

« Enfin, tu la connais déjà. »

Mary.

L'infirmière qui s'est occupée de moi à mon arrivée mais également avant le diner avec le commandant.

Mais ,surtout, celle qui a tracé le nom de Esha dans ma main.

Mary s'approche de moi tandis que Silas retourne près de la porte en disant:

« Je ne te demande pas de faire un choix maintenant, surtout que nous devons y aller. »

Je hoche rapidement la tête et regarde Mary arriver en face de moi. Elle sourit poliment en me disant:

« Bonjour, Harry. Comme te l'a dit Silas, je suis également psychologue dans la sous-base. Si tu as un jour besoin de venir me parler, il faudra simplement le signaler à Silas qui t'accompagnera avant de nous laisser seuls tous les deux. »

Seuls. C'est la seule opportunité que j'aurais à me retrouver seul avec elle. Mais on sera forcément filmés et sous écoute? Je ne vois pas pourquoi la sous-base s'inquiéterait maintenant de mon intimité. Je ne sais toujours pas si je peux avoir confiance en Mary mais je n'aurais pas plus de réponses en l'ignorant. Et, en attendant, elle connaît le prénom de Esha.

« Nous allons devoir y aller. » Annonce Silas derrière nous.

Je hoche la tête et Mary me regarde une dernière fois avant de lâcher tout bas, presque dans un murmure:

« Gloire aux survivants, Harry. »

...

J'espère que ce chapitre vous aura plu...?

Plusieurs informations lâchées dans ce chapitre ainsi que des relations plus détaillées entre les neuf et leurs mentors... Mary...!

Et ce n'est que le début des prises de tête.

L'action vous attend dès le prochain chapitre alors je vous dis à la semaine prochaine!

Encore merci infiniment pour tout!❤️

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