14-Sur la jetée
TW : chapitre dur psychologiquement.
18 mois sans Tom
Mai : Nine blessé à la main est arrêté.
Clara m'a donné rendez-vous à la jetée, soufflant que c'était urgent. J'ai un mauvais pressentiment et j'ai couru dans les rues de la ville.
─ C'était bien ta journée ? demande t'elle, en se retournant déjà vers l'océan quand je la rejoins.
Sous l'échelle de fer rouillée, les vagues déchainées frappent les pierres en grondant.
─ Oui, ils ont dit que mes cadeaux étaient cools. Tu vas bien ? Tu m'as appelé pourquoi Clara ?
Je ne vais pas lui parler tout de suite de mon idée qu'elle rencontre Sophia, qui est psy. Je sens que ce n'est pas le moment. Je voudrais aussi éviter de me faire envoyer bouler par ma sœur une deuxième fois dans la journée, après Evan.
─ J'ai déjà avorté une fois. Après avoir couché au lycée.
Je n'ose rien dire et reste silencieux me demandant que dire.
─ Ta maman, ...
Elle me coupe, de toute façon je ne savais pas très bien ce que j'aurais pu dire.
─ J'ai une réputation tu t'en doutes ! J'ai recommencé à merder, j'ai cru un gars de mon école. J'espérais qu'il m'aimait bien, il se foutait de moi.
C'est si cruel et injuste, je la serre dans mes bras. Les vagues se fracassent à mes oreilles ! Je m'appuie contre elle à court de mots.
─ Je suis enceinte à nouveau et tu ne vas pas le croire, j'ai fait un déni de grossesse, et pas un petit, le bébé va arriver et je vais le faire adopter.
─ Quoi ?
─ Je vais accoucher dans quelques jours Nine et je ne veux pas ! Je n'en veux pas !
─ Mais non ! mais non ! Ne dis pas ça, je ne sais pas encore comment on va se débrouiller, mais ne dis pas ça. On va y arriver, pardon de ne pas avoir été là, j'ai été le plus nul des grands frères.
Je repousse mes cheveux, ils piquant sans doute en l'air, cherchant que dire pour la convaincre.
Evan m'appelle, je ne décroche pas, parce que là ce n'est pas du tout le moment.
─ Tu fais quoi sur la digue ?
─ À ton avis ? J'ai envie de sauter ! J'ai déjà planté mon année, personne ne m'aime et ce gosse maintenant ! Je n'en peux plus !
─ Merde Clara tu arrêtes tes conneries, parce que je te jure que si tu sautes, je saute aussi.
─ Tu es chiant !
─ Je t'aime ! Pardon de ne pas avoir été là plus tôt, mais je suis là maintenant.
Clara pleure et m'enlace. Je la serre contre moi, il n'y a rien à dire pour l'instant.
─ Tu étais heureux au moins ?
Je sursaute, puis je réalise qu'elle m'interroge sur mon histoire avec Tom.
─ Très heureux.
C'était la pure vérité, j'ai vécu un bonheur intense, sans interruption, aimé. Cela n'a pas de prix de se sentir aimé et désiré.
─ La vie vaut le coup de vivre ?
─ Oui, merde oui, Clara écoute ! je vais le garder le bébé, moi, le temps que tu te décides et cela fera du bien à maman.
─ Tu dis maman et pas Roseline ?
Elle cligne des yeux alors qu'une vague plus forte nous éclabousse nous obligeant à nous reculer.
─ J'ai muri je suis devenu raisonnable.
─ Si tu le gardes, ce sera à vie, parce que je ne le récupèrerais pas.
─ On va s'occuper de l'enfant au mieux et on avisera.
Nous quittons enfin la jetée, sans réaliser vraiment dans quoi je viens de m'embarquer.
─ Alors on va le dire aux parents, décrète Clara.
Ça me rappelle quand nous étions petit et que nous allions parler aux parents ensemble, pour leur avouer nos bêtises. La petite Clara toujours déterminée à protéger son grand frère.
Enlacés, nous rentrons à la maison et dès que nous sommes arrivés, Clara balance tout.
Pas de cris !
Mon père s'est transformé en carpe et Roseline a les larmes aux yeux et grimace de douleurs.
─ Si je comprends bien,... tu es ...enceinte de huit mois, tu n'en ...veux pas et tu ...veux que Nine l'élève, souffle Roseline après un moment.
De sa voix hachée, cela sonne plutôt mal et bien étrange.
Clara hoche la tête, les yeux brillants, moi je n'ai pas osé dire un mot.
─ Je vais être grand-mère, sourit Roseline. J'ai des affaires au grenier je n'ai rien jeté.
─ Cool, je marmonne.
Dans quoi je me suis engagé moi encore et je n'ai toujours pas parlé à Evan. Ma société démarre à peine je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire pour élever un enfant.
─ Je sais déjà ce que je vais faire demain matin, je glisse.
Nous sommes tous les quatre dans le salon à nous remettre de nos émotions.
─ Quoi ? demande Clara.
─ Allez acheter la peluche pieuvre elle est trop bien.
Elle éclate de rire en me frappant et en rouspétant.
─ Ça fait trop mal, arrête de me faire rire.
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