10- L'appartement sur le port
De 7 mois à 9 mois sans Tom
De juin à aout : Nine quitte sa maison à Avignon pour repartir à la Rochelle
L'appartement qu'Evan m'a trouvé est sympa, au dernier étage avec une terrasse, deux chambres et déjà meublé. Je n'ai rien eu à faire, ce qui n'est pas normal, mais j'ai la flemme de m'en occuper. Je lui demanderai plus tard. J'ai emménagé début juin et depuis la terrasse avec un garde-corps vitré j'admire le port et l'océan, profitant d'une balancelle, d'un transat et d'une végétation luxuriante.
Notre maison à Avignon est en vente, vidée, Evan a passé un mois là-bas à fouiller nos affaires. Il m'a prévenu qu'il a stockés nos affaires, nos outils dans un garde meuble. Je pourrais les récupérer quand je veux.
C'est du harcèlement moral, cela veut dire : Mon petit gars bosse !
Je me demande comment il a encore le temps de s'occuper de tout ça en plus de sa clinique. C'est vrai qu'il a toujours eu une capacité de travail phénoménal. Je ne le lui ai pas dit, mais à mon avis il s'occupe mal de ses patients. Ensuite le veinard est allé en Grèce, tout le mois de juillet, dans leur maison familiale, pour se reposer.
L'été se termine et il est passé me voir pour vérifier mon installation, il m'a invité au restaurant. Je lui ai fait remarquer qu'il ne travaillait pas beaucoup : Il s'est étranglé dans son verre.
Il m'a rappelé mon amour.
J'ai remarqué à son doigt deux anneaux tressés en or, ouvragés. Des souvenirs de Tom me reviennent, il aimait le tressage de métal. Je les lui désigne.
─ Ils sont beaux, tu as trouvé quelqu'un ?
J'ai bien entendu quand il m'a avoué être gay, je n'ai juste pas bien su quoi répondre.
Je n'ai pas été surpris il me semble, mais je ne peux pas être le veinard qui l'aura. Après tout, il faut me résigner, j'ai déjà eu de la chance une fois dans ma vie et je dois avoir épuisé mon quota de bonheur.
Evan s'est encore étouffé avant de répondre.
─ C'est compliqué !
Je le tape dans le dos pour l'aider à reprendre sa respiration, je ne peux pas m'en empêcher, j'en profite pour me moquer de lui.
─ Un chirurgien maladroit, tu n'es pas rassurant comme mec, tu sais ?
Il ne répond pas il me fixe de ses immenses yeux bleus, je m'y perds dedans d'ailleurs.
─ Tu les trouves beaux ?
Il parle de quoi déjà ?...Ah oui les anneaux.
─ Magnifique. Je pense qu'ils te porteront chance.
─ Espérons ! Il sourit tout seul dans une blague personnelle.
Nous sommes dans un des meilleurs restaurants de la ville, j'admire le plateau de fruits de mer que le restaurateur nous apporte et au loin les vagues de l'océan.
Je ne travaille toujours pas. Mon capital est en train de fondre au soleil, c'est bête, mais je n'arrive pas à me lancer. J'ai consulté les annonces pour de l'ébénisterie il y a des offres. Je n'ai même pas fait mon CV, ce serait trop la honte.
J'imagine la ligne :
Chef d'entreprise d'une ébénisterie d'art 10 ans
Perte de la société du fait de son absence de jugeotte.
Evan me pose une question curieuse :
─ C'était quand votre rencontre, quand vous vous êtes mis ensemble ? Je n'ai jamais su ?
Je souris, heureux de me rappeler, en buvant une gorgée, je m'y revois.
J'avais obtenu des places gratuites pour une soirée sur un roof top luxueux au moment des vacances de printemps. Je savais qu'il était séparé de Linette, nous nous croisions souvent et je lui demandais parfois de l'aide. Il était avec ses amis, moi les miens. J'avais trop bu, pris un cachet pour planer et il m'a arraché des bras d'un gars qui ne me plaisait pas et ensuite je ne sais plus. Le lendemain matin je me suis réveillé dans un lit inconnu, en me maudissant, jusqu'à ce que je reconnaisse Tom allongé à côté de moi.
Le soulagement est immédiat, je l'ai surnommé secrètement mon sauveur. Il se tourne sur le côté et me regarde souriant.
─ Salut tu étais parti loin hier soir ! J'ai préféré t'emmener chez moi, en tout bien, tout honneur. Je n'ai pas osé te laisser seul.
Je détaille les lieux sans répondre. Réalisant que je suis dans le lit et dans la chambre du mec qui me fait vibrer. Lui continue de me parler, adorable.
─ Nous sommes tranquille, mes parents ne sont pas là.
Je n'arrive pas vraiment à parler alors je l'admire si beau, souriant et grimé.
J'ai un temps d'arrêt.
─ Tu as une bite dessinée sur la joue !
─ Oui merci, il rigole. Je n'arrive pas à l'enlever, encore un pari hier soir.
─ Tu fais des bêtises en soirée !
─ Tu crois ?
Il se penche et m'embrasse les lèvres doucement.
─ Nous ne sommes plus en soirée, donc ce n'est pas une bêtise, continue t'il.
Heeeinnn !!!!
Il pose sa main sur mon front comme pour prendre ma température, puis caresse ma pommette.
─ Temps mort ! Temps mort ! On rembobine ! je gueule.
─ Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demande Tom.
─ J'ai un doute.
─ Tu as un doute ?
Je ferme les yeux et il me caresse les joues.
─ Tu es imberbe ?
─ Mmmmhhhhh ?
Il m'énerve, de quoi je me mêle ! Je suis un mec comme les autres, bon ma pilosité venant de mes gènes anglais est quasiment inexistante et très claire, mais quand même ! Je me retourne pour ne plus lui parler.
─ Pas du matin ! Je te laisse te réveiller tranquille, rigole Tom qui se lève.
Seul, j'admire sa chambre que je découvre pour la première fois, avec la multitude de trophées sportifs. J'ai rêvé ou ses lèvres ont effleuré les miennes. Merde je ne sais plus, je pose mes mains sur mon visage pour essayer de réfléchir !
Un moment plus tard, je sors de sa chambre et du haut d'un escalier doré qui donne sur un séjour cathédral, je l'appelle.
─ Tom, elle est où ta douche ?
Il monte en courant et m'indique la porte.
Je renifle mon tee shirt qui sent mauvais, cela pue la fumée et l'alcool.
─ Tu as des fringues à me prêter ?
─ Ça va être un peu grand !
─ Frimeur !
Il m'a sorti un tee shirt vert à l'effigie d'un jeu vidéo j'adore ! Un survêt noir de marque cool, puis a ouvert une commode remplie de sous-vêtements et chaussettes.
─ Je te laisse piocher, tu vas flotter.
─ Du con je ne vais pas flotter, je suis parfait de partout !
─ De partout ?
─ De partout ! Je ne veux pas te montrer, car cela te donnerait des complexes, mais ne stresse pas pour moi.
Il rigole et se dirige vers la porte.
─ Tom ?
Il se retourne interrogatif.
─ Même avec une bite sur la joue tu es super mignon.
─ Je t'attends dans la cuisine, je te prépare ton petit déjeuner, tu veux quoi ?
Je me concentre sur la nourriture, cela me distrait de mes pensées coquines.
─ Chocolat chaud, jus d'orange, yaourt, j'adore les œufs le matin et deux croissants, j'ai faim.
─ Rien que ça ?
Je ne réponds pas, parce que je trouve que c'est déjà pas mal. Ce qu'il ne sait pas, c'est que si j'avais demandé un dixième de ces exigences à ma belle-mère Roseline, elle m'aurait jeté une casserole à la tête.
Je me demande pourquoi je me permets d'être aussi exigeant avec lui ?
Je suis allé sous une douche méga classe, mon sexe est raide, je suis bien membré je trouve. De toute façon il ne veut pas voir ça !
Je n'ai même pas la gueule de bois, alors je me savonne essayant tous les savons qui trainent. Sa cabine de douche est plus grande que ma salle de bain.
Je fais des dessins sur les vitres, cela lui fera un souvenir de moi, puis j'enfile les habits qu'il m'a préparé.
Je m'approche de la baie vitrée et la vache ! Sa chambre donne sur un balcon pour lui seul, et plus loin l'océan. Dans le jardin, j'admire une superbe piscine. Quand je descends il n'est pas là, il m'a laissé tout seul. À quoi il joue ? J'espère qu'il ne va pas m'accuser d'avoir piqué un truc.
Je vais admirer la piscine et repère sous une véranda lumineuse, une belle table décorée de mosaïque avec de la nourriture : une tasse avec un chocolat préparé et un yaourt, des œufs au plat, je m'assoie et bois.
Il arrive en moto deux minutes plus tard et sort des croissants qu'il dépose sur la table.
J'ai attrapé sa main sans réfléchir.
─ Pardon ne t'embête pas !
A la place il m'a embrassé et c'est comme si nous avions ouverts les vannes. Il m'a emmené dans sa chambre et nos vêtements ont volé.
Nu, l'un contre l'autre, j'ai eu peur de voir du dégout, des regrets dans son regard, non c'était juste une vraie tendresse. Ses lèvres parcourent mes clavicules, se perdent dans mon cou pour des petites morsures de vampire.
Il m'embrasse et me prend en bouche je ne m'y attendais pas. Je me cambre sous ses caresses.
Je réalise qu'il a dû lubrifiant.
─ Tu en avais besoin avec ta copine ? je demande étonné.
─ Nos familles étaient proches, je ne l'aimais pas, mais je n'arrivais pas à m'en défaire, désolé !
─ Et alors le gel ?
─ Je me suis renseigné sur l'amour homosexuel, puisque je craque sur un gars !
─ Tu craques sur qui ?
A peine ai-je posé ma question que j'ai compris et vu ses yeux amusés. Il m'embrasse, me presse contre lui.
─ Je vais t'aider à trouver : le gars est dans ma chambre, nu dans mon lit, tu vas arriver à deviner ?
─ Tu t'es renseigné pour moi ?
─ Oui et j'ai étudié la théorie à fond, alors j'aimerai passer à la pratique.
Je me suis serré dans ses bras émerveillé.
Voilà mon beau souvenir.
Evan rigole et veut bien admettre que c'est une belle histoire et une belle première fois.
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