Chapitre 55




- Et on irait où ensuite ? lui demanda Selena

- Dans un endroit sûr, déclara Taylor.

- Qui est ?

Tout le monde, dont Selena, se tourna vers Taylor, il avait une idée derrière la tête :

- Chez notre mère à Paris, elle pourra nous protéger. Nous préviendrons notre entourage et ils sauront quoi faire de nous pendant que nous décrypterons, ils pourront même nous aider parce que j'avoue que là...ça prend des proportions qui nous dépasse.

Un ange passa pendant que chacun assemblait les bouts de leur prochain plan.

- Donc, récapitula Cassiopée. On se téléporte en Ethiopie, dans la corne de l'Afrique, on rentre dans l'école Haile, on vole la Pierre, on récupère Zekaryah puis on s'abrite à Paris chez notre mère.

Tous furent d'accord.

- Sans oublier que l'EGN a investit Haile, il faudra donc redoubler de vigilance, avertit Taylor.

Ils hochèrent de la tête, approuvant le plan qu'ils venaient de concocter afin de décrypter la deuxième partie de la prophétie, nécessaire pour mettre fin à ce combat de l'EGN. Ils dînèrent en cette fin d'après-midi, des heures avant le début du service.

Il fut décidé de prendre un avion d'Addis Abeba, la capitale de l'Ethiopie, jusqu'à Paris sous de fausses identités. Pourquoi? Parce que quand on est recherchés, on ne nous attends pas forcément dans les endroits les plus évidents, avait avancé Cassiopée. Argument qui fut approuvé par tout un chacun. Ils prirent un billet en plus, pour Zekaryah, au cas où ils parviendraient à la trouver. Par cette occasion, ils découvrirent les capacités de Gianni à créer de faux papiers, capacité soit disant nécessaire quand il travaillait pour le gouvernement niléen et français.

Selena se chargea de se remémorer les lieux à l'aide d'un ordinateur dans le bureau de Gianni. Il fallait passer par les chutes de Tissisat en Ethiopie pour entrer à Haile mais elle n'était pas sûre de l'emplacement. Une fois la pierre volée et Zekaryah trouvée, il suffirait de se téléreporter jusqu'à l'aéroport de la capitale. À cause du décalage horaire, ils ne pouvaient se déplacer avant le lever du jour à Port-Vila pour arriver en plein milieu de la nuit en Ethiopie, alors ils s'occupèrent ainsi, trop tendus pour se coucher.

Cassiopée accorda un moment de complicité à son frère et son wagen. Ils devaient parler de ce qu'il venait de découvrir concernant son vrai père. Elle avait beau être son double, elle pensait ne pas encore être suffisamment proche pour qu'il se confesse à elle.

En attendant, elle se rendit à l'arrière du restaurant, qui donnait sur la mer. Il commençait à se faire tard, mais le soleil n'était pas encore prêt de se coucher. Une voix derrière elle se fit entendre :

- Vous voulez aller vous baigner ?

Elle se retourna pour faire face à Gianni.

- Je n'ai pas de maillot.

- Nous avons des combinaisons de plongée et puis je pense que vous découvrirez plus que vous ne le pensez.

Cassiopée réfléchit quelques secondes avant d'accepter l'offre. Le restaurateur partit chercher le matériel de plongée et en profita pour demander aux autres s'ils voulaient faire de même. Seule Selena déclina l'offre, les yeux rivés sur l'écran. Chacun partit revêtir une combinaison et Gianni donna à chacun un masque, un tuba et des palmes à peu près à leurs tailles.

- Vous ne venez pas avec nous, demanda Robert.

- Non, je...ça me fait beaucoup trop mal au cœur de plonger.

Ne sachant pas quoi répondre, les garçons et Cassiopée plongèrent dans l'eau chaude du Pacifique. La lumière passait à travers l'eau et éclairait le spectacle sous-marin. Il y avait quelques poissons par-ci par-là à la recherche de nourriture. Amusée, Cassiopée plongea complètement pour partir à la rencontre des poissons qui se cachaient dans le corail couleur acajou. Elle nagea jusqu'à un plateau de corail marron et tenta de trouver une quelconque bestiole, mais rien. Tout ce qu'elle voyait, c'était cette pierre sombre avec des sortes d'algues qui flottaient, cela la dégoûtait. N'ayant plus d'air, elle remonta à la surface et découvrit que les garçons étaient allés un peu plus loin. Elle les rejoignit quand Taylor lui expliqua :

- Il y a beaucoup plus de poissons ici.

Leur faisant confiance, elle continua de nager à la surface. Effectivement, il y avait plus de couleurs dans le corail, quelques touches d'orange ou de bleu, mais principalement, la couleur dominante était le blanc. Du blanc à perte de vue et des formes si variées : des pointes, des sphères ou encore des plateau. On aurait dit une toile vierge en 3D, parsemée de quelques gouttes de peinture et cela avait quelque chose de très beau. Un corail ressortait en particulier grâce à sa couleur jaune vive. Elle s'en y approcha, jamais elle n'avait vu de couleur si...fluorescente presque. Les poissons tournaient autour vaquant à leurs occupations, eux aussi étaient de couleurs, de tailles et de formes différentes. C'était un spectacle magnifique.

Les nilées s'émerveillaient de la beauté qui s'offraient à eux, surtout dans une eau aussi chaude que celle du Pacifique. Mais le spectacle ne dura pas longtemps, car le soleil entamait sa descente et il devenait impossible d'admirer plus longtemps l'écosystème. Ils nagèrent alors jusqu'au rivage où Gianni les attendait, les bras croisés. Une pile de serviette se tenait à ses côtés pour les jeunes étudiants. Chacun se débarrassa de son attirail et s'enroula dans une serviette.

- Alors ?

- Alors, c'est dommage que vous ne soyez pas venu avec nous ! C'est trop beau, complimenta Taylor.

Gianni pinça des lèvres.

- Il y a quelque chose qui ne va pas Gianni, s'inquiéta Cassiopée.

- Qu'est-ce que vous y avez vu ?

- Au début pas grand chose, et puis plus loin par là-bas, pointa Robert, du magnifique corail blanc avec des poissons autour. Il y avait un corail qui était jaune fluorescent, j'avais jamais vu ça.

Il pinça à nouveau des lèvres.

- Gianni ?

- Vous avez été témoin de l'incroyable belle étape de la mort du corail.

- Pardon ? interpella Cassiopée

- Le corail marron que vous avez vu, lui est déjà mort. Il n'y avait pas de poissons n'est-ce pas ?

- Effectivement, répondit Taylor.

- Et le corail blanc n'est que le signe avant-coureur d'une mort imminente, déclara Gianni.

- Mais le corail, c'est du caillou, ce n'est pas vivant non ? voulut savoir Robert.

- Justement non. Le corail contient des plantes vivantes à l'intérieur qui sont en charge de la photosynthèse ou encore de nourrir ses hôtes.

- Aaaah, éluda Robert. Je viens d'apprendre un truc.

- Alors sachez également que le blanc est le squelette du corail. Si vous voyez du blanc, c'est que vous voyez les "os" du corail. Et cela se produit quand l'eau se réchauffe de deux degrés.

- Comme la Terre ?

- Exactement, ce qui est logique. Les gaz à effet de serre, produits par les hommes, emmagasinent la chaleur sur Terre, qui elle, est absorbée à 93% par les océans.

- Donc l'eau se réchauffe parce que la terre se réchauffe.

- Vous avez compris, Robert. Les hommes engendrent du CO2 qui retient la chaleur, qui elle, est absorbée par l'océan. Si l'océan ne faisait pas ce travail d'absorption, il ferait plus de 50 degrés sur Terre à l'heure qu'il est. Donc quand on dit que la température augmente de deux degrés, cela concerne aussi l'eau.

- Mais deux degrés ce n'est rien, commenta Taylor.

- Détrompez-vous. Tout le monde pense que deux degrés dans l'air ce n''est rien. Que deux degrés, c'est même agréable à vivre tous les jours. On pense aux deux degrés comme une minime augmentation dans le climat. Mais il faut plutôt imaginer une augmentation de deux degrés de la température corporelle. Et qu'est-ce que cela signifie à l'échelle du corps humain ?

- C'est comme une fièvre, répondit Cassiopée.

- Tout à fait. Si vous prenez un corps humain à 37°C, deux degrés engendrent une fièvre. Il en va de même pour le corail qui réagit à une fièvre, à cette augmentation de température, en blanchissant.

- Mais, intervint Robert, je ne comprends pas. Je veux dire, j'avais déjà entendu les propos alarmistes sur la barrière de corail qui mourrait et tout, mais quelle est son importance ?

- Son importance ? répéta Gianni. S'il blanchit, alors il va mourir. Et si le corail meurt, il n'alimente plus les poissons autour, il est la base de l'océan. Or, l'océan, c'est la source de vie, sans océan en bonne santé, nous n'avons pas de planète en bonne santé.

Cassiopée comprit qu'il s'agissait d'un lien de cause à effet.

- Le corail est une sorte de pépinière de l'océan, résuma Cassiopée. Et sans cette pépinière, l'océan n'est pas en bonne santé et alors la Terre non plus.

- C'est ça. Pensez à toutes ces populations qui se nourrissent de la mer, que feraient-ils sans tous ces poissons qui ne peuvent se nourrir dans le corail ? Pensez à toutes les utilités de l'océan et les vertus du corail-

- Comment ça ? l'interrompit Robert

- Eh bien... Beaucoup de médicaments viennent de la mer, il y a des éléments du corail comme la bryostatine ou la prostaglandine, qui permettent de lutter contre le cancer.

- Aaah d'accord, je vois. Mais si le blanchiment est signe de mort imminente, le corail jaune fluo est bon signe non ?

- Pas du tout, Robert. C'est un signe tout autant alarmant. C'est tout nouveau, en fait, lorsqu'un corail est fluorescent, c'est en réalité un écran pour se protéger de la chaleur. Sauf qu'au bout d'un moment, cette protection ne suffit plus à lutter contre l'augmentation de la température de l'eau et les coraux deviennent blanc, puis marrons avec des algues, qui ne sont en fait que des lambeaux du corail. Reprenez cette image d'un corps humain qui s'applique de la crème solaire. Au bout d'un certain temps, celle-ci n'agit plus et de graves conséquences se répercutent sur l'être humain, qui peut en mourir.

Un ange passa tandis que chacun réalisait l'ampleur des dégâts.

- En fait, reprit Taylor, le blanchiment et les couleurs fluorescentes du corail n'est qu'une autre conséquence de la surpopulation et de la surconsommation.

Pour toute réponse, Gianni hocha de la tête.

- C'est pour ça que je n'arrive plus à plonger. Le changement de couleur est une façon de dire « regardez-moi » mais personne ne fait attention. On oublie comment, c'était avant, les couleurs et la prolifération des poissons. Regardez, vous avez été fasciné par un spectacle, qui, moi, me brise le cœur. Vous êtes émerveillés par du corail blanc et quelques poissons alors que cela devrait vous alarmer, mais comme vous n'avez pas connu le corail d'avant, si on puisse dire, alors il en devient difficile de juger. Si nous continuons ainsi, les coraux n'arriveront pas à suivre, à s'adapter et nous assisterons à l'effondrement d'un écosystème aux nombreuses répercussions.

Tout le monde prenait conscience de l'ampleur d'un simple changement de couleur de corail, jusqu'à ce qu'Alex, prenne la parole, chose qu'il n'avait pas faite depuis le début :

- En fait, il faut voir l'océan comme la Terre, dont la température augmente, les poissons comme les êtres humains et le corail comme...

- ...nos ressources, compléta Cassiopée.

- Nos ressources qui meurent sous nos yeux, conclut Taylor.

Cette comparaison fit frissonner Cassiopée. Après avoir vu les conséquences d'un cyclone hors du commun, elle avait encore une autre preuve que le mode de vie actuel faisait des ravages. La majorité des hommes et des femmes ne le voyaient pas, ils étaient aveuglés par ce qui se produisaient sous leurs yeux. L'homme courait à sa perte sans s'en rendre compte. À côté, l'EGN paraissait bien futile. La prophétie n'était plus sa priorité désormais. Elle le savait, il y avait des enjeux qui dépassaient la nature de l'être humain : terrestre ou nilée. Sa mission n'était pas de combattre une sélection selon une prophétie, c'était un changement de mentalité à faire adopter. Et pour ça, il fallait d'abord en finir avec l'EGN.

Chacun se changea et retourna à ses occupations, sauf Cassiopée qui voulait encore méditer sur la question. Elle remarqua rapidement que son frère aussi était resté.

- Pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas vu avant Taylor ? Tout ça. Je veux dire : le surpeuplement, la surconsommation, les impacts écologiques...

- Parce que nous ne voulions pas y croire avant d'y être confronté. Souvent, les gens se sentent concernés par le suicide, car ils en ont connu un, de près ou de loin, et peut-être qu'il en va de même pour la planète et notre avenir. Ou peut-être que d'autres se disent : ce n'est pas ma faute ou ce n'est pas moi qui peut sauver notre planète.

- Mais justement...c'est notre avenir...comment peut-on encore être aussi aveugle ? Ne pas être solidaires?

Elle se tourna vers son frère, qui fixait comme elle l'horizon. De ses mèches, perlaient des gouttes d'eau, plus elle le fixait, plus des sentiments se mélangeaient en elle :

- Tu penses que c'est ça notre mission sur Terre ?

Il la fixa à son tour, elle avait cette impression bizarre de faire face à ses propres yeux.

- Sauver l'humanité ? Non, je ne pense pas, cela fait un peu prétentieux, rigola-t-il. Mais peut-être qu'en combattant l'EGN et leur course à la...priorité aux nilées, à la race, on pourrait leur montrer que, justement, la priorité c'est notre habitat, non pas les habitants. Il faut donc mettre fin à cette prophétie et faire en sorte qu'elle soit la solution pour sensibiliser le monde sur ce que nous sommes en train de faire de notre planète Terre.

Elle ne pouvait qu'adhérer. Tous deux se tournèrent à nouveau vers l'horizon.

- Comment tu te sens par rapport à la nouvelle de la Quatrième ?

- J'appréhende. Je me pose pas mal de questions, surtout par rapport à Selena.

- Elle ne sera pas jalouse, je la connais maintenant et puis les wagens ne s'aiment pas forcément. En plus, je suis sûre que vous allez bien vous entendre avec...Zekaryah.

- Oh je n'en doute pas. Je vois comment votre relation évolue avec Alex, moi qui désespérais au début.

Cassiopée repensa au début de sa relation avec le blond, qui l'eut cru qu'ils auraient vécu tout ça ? Elle rigola avant de questionner son jumeau :

- En parlant de lui, comment il va ?

- Mieux que quiconque apprendrait que son père n'est pas son père biologique.

Pour seule réponse, Cassiopée arqua un sourcil.

- Il est solide, Alex. Il ne se laisse pas si facilement abattre. Bien sûr que ça lui fait un choc monumental. Évidemment qu'il se pose pleins de questions et qu'il se remet en cause. Mais j'en connais pleins qui se seraient effondré face à une telle nouvelle. Et puis...j'ai l'impression qu'au fond de lui, il savait qu'il avait un lien particulier avec Valentin, notre directeur.

- Ah bon ? Comment ça ?

- Il le voyait en séances particulières, parce qu'ils avaient un don similaire. Alex me racontait que Valentin voulait tester ses limites, comme quoi elles n'étaient pas atteintes. Et il avait raison, regarde, maintenant, il peut nous faire faire ce qu'il veut par la pensée.

Taylor pouffa à sa propre remarque.

- Mais il n'empêche qu'un peu de réconfort ne lui ferait pas de mal, sourit son frère.

- Tu n'es pas très subtil, Taylor.

- Quoi ? Moi ? Mais je n'ai rien dit, prétendit ce dernier.

Elle rigola face à ce mensonge mal caché.

- Je ne rigole pas, Cassie. Je sais qu'il t'a réconforté par le passé et qu'il s'inquiétait pour toi. Maintenant, je te vois t'inquiéter pour lui. Peut-être que tu trouveras comment le réconforter aussi.

- Mais je l'ai déjà fait comme je le pouvais. Je l'ai rassuré et j'ai essayé de rigoler avec lui.

- Rigoler ? Mais sur quoi ?

- Ben son fan-club.

- Cassiopée...rigola Taylor.

Elle le vit lever les yeux au ciel.

- Tu peux essayer autre chose, juste pour voir si cela le réconfortera mieux que le fan-club.

- Juste pour voir hein ?

- Oui, juste pour voir, insista son frère les yeux remplis de sous-entendus.

- Alors toi aussi, tu devrais réconforter Selena, lui dire que Zekaryah ne changera rien. Je sais qu'elle en a besoin.

Ils se sourirent mutuellement avant de se lever. Taylor se dirigea vers Selena, occupée sur l'ordinateur et elle rejoignit Robert et Alex, sur le point de dormir sur un énorme matelas qu'ils partageaient à trois. Gianni devait gérer son restaurant avec de rattraper quelques heures de sommeil. Elle s'installa à côté d'Alex, pour lui faire face et interrogea ses amis.

- J'éteins la lumière ?

- Oui Bouclette ! Bonne nuit  mes amours!

Cassiopée rigola et s'exécuta. Quand la pénombre s'installa dans leur chambre, elle mit du temps à percevoir ce qui l'entourait. Elle distinguait la silhouette d'Alex , sa main posée entre eux et son souffle mais ne le voyait pas. Ce n'était pas bien grave, cela ne l'empêcha pas de fixer les traits de son visage. Que devait-elle dire ? Ou faire ? Elle aurait voulu communiquer par téléphatie avec lui, échanger sur leurs pensées et parler tranquillement et intimement, sans déranger Robert. Mais que lui aurait-elle dit ? Je suis désolée ? J'espère que tu vas bien ? Plus elle réfléchissait à la question, plus elle commençait à distinguer ses yeux, jusqu'à y apercevoir ses iris qui la fixaient. Son visage était inexpressif et figé, seul le clignement de ses yeux, lui prouvaient qu'il la regardait aussi. Qu'est-ce qu'elle aurait donné pour entendre ses pensées, juste cette fois-ci, comprendre à quoi il pensait.

De toute façon, que pouvait-elle bien faire dans une situation comme celle-ci ? Elle n'avait pas les bons mots et puis l'embrasser, comme le suggérait son frère, était assez inapproprié. Elle voulait le réconforter comme lui avait pu le faire. Et puis elle repensa à ce que lui avait dit Taylor : « il s'inquiétait pour toi », mais quand ? Jamais il ne l'avait montré. Elle comprit qu'elle venait de froncer les sourcils quand elle le vit faire de même. Cassiopée sourit face à son imitation et il fit pareil. C'est alors qu'elle décida de faire ce qu'elle avait l'habitude de faire quand elle n'avait pas la réponse.

Elle se rapprocha de lui, hésitante, pendant qu'il la regardait faire sans rien dire. Elle poussa sa main, qui les séparait, doutant de ses propres gestes, mais il se laissait faire. Elle inspira, peu sûre de ce qu'il allait dire et se blottit contre lui. Sa seule réaction à lui, fut de l'encercler de sa main qu'elle attrapa. Elle le sentait se détendre. Cassiopée était sûre d'avoir fait le bon choix : enlacés ainsi, il dormirait paisiblement, de ce doux sentiment de bien-être. Et peut-être qu'elle aussi.

Elle dormit si bien qu'elle eut l'impression de n'avoir dormi que quelques minutes. Le fait qu'ils n'aient pas bougé de position, renforçait sa confusion sur le temps passé à dormir. Mais les premiers rayons de soleil qui transperçaient la fenêtre lui prouva le contraire. Rien ne fut échangé entre elle et Alex. Encore sonnés, assis sur le lit qu'ils partageaient avec Robert, tentant de se réveiller, Alex se contenta de déposer un bisou sur l'épaule de Cassiopée.

- Moi aussi je peux avoir un bisou ? s'amusa Robert.

Alex ne paraissait pas suffisamment réveillé pour parler à voix haute mais Cassiopée devina qu'ils avaient échangé par télépathie quand Robert explosa de rire, tout seul.

- Allez debout les enfants, intima Selena, il faut être en forme pour voler une pierre ancestrale dans une école envahie par des tarés extrémistes !

Cassiopée se demandait comment elle faisait pour être en forme alors qu'ils n'avaient clairement pas eu le meilleur rythme de sommeil ces derniers jours. Cassiopée et Alex se levèrent, sous les regards amusés de leurs amis et chacun se prépara en silence.

Quand l'heure vint, la tension était palpable. C'était dangereux ce qu'ils s'apprêtaient à faire, bancal comme le disait Robert, mais ils n'avaient pas d'autres solutions. Les nilées et le terrestre formèrent un cercle autour de Selena, tendue :

- Gianni, je dois vous prévenir que pour un terreste, cela risque de vous secouer.

- Sans souci.

Il sourit avec un éclat d'excitation dans les yeux.

Tous s'accrochèrent à Selena qui souffla une dernière fois, comme pour évacuer le stress, et ils disparurent au moment où le soleil apparaissait entièrement.


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Coucou mes petites marques de lessive préférées (choisissez celle qui vous convient )

Alors déjà, pas de "il est trop court ce chapitre" car celui-ci fait 3274 mots exactement 😜

Petite parenthèse : j'ai écrit un nouveau livre : "Résilience", c'est un roman pour adolescents, c'est complètement différent de Nilées, mais peut-être que cela vous plaira 😊

~•~•~•~•

J'aurais pu écrire un article sur le corail mais je pense avoir tout dit dans ce chapitre, donc je vais simplement vous mettre des photos. En attendant, j'aimerai bien savoir ce que vous en pensez. Que saviez-vous du danger et de la protection de la barrière de corail par exemple? Est-ce que vous l'aviez remarqué (car c'est un phénomène planétaire) ?

Personnellement c'est mon père qui m'a ouvert les yeux, très petite sur le phénomène, et peu importe l'année, peu importe le lieu, je voyais ce corail souffrir à cause de nous.

J'espère que la prochaine fois que vous vous baignerez vous penserez à ce chapitre, mais que vous ne le verrez pas. Espérons que ces crises de blanchissement des coraux ne se répèteront pas...

Voici du corail mort




Ci-dessous, des photos prises à deux mois d'intervalles en 2015 je crois


(Oui vous voyez la mention Netflix, car cette photo est tirée du film Chasing Corals, qui résume un peu ce que je vous ai dit, je vous le conseille fortement)

Ici, du corail sur le point de mourir (squelette visible)

Et là, le bleu et le jaune, sont les couleurs de l'écran de protection du corail:

Enfin, la bande annonce en anglais, de Chasing Corals :

[Un GIF ou vidéo devrait être inséré ici. Veuillez mettre à jour l'application pour le voir.]


Si jamais vous le regardez ou si vous l'avez vu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Surtout qu'il y a des passages en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu 😉

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