Chapitre 54


- La Quatrième est là-bas. Elle existe. Elle s'appelle Zekaryah, déclara Alex. 

- Comment a-t-il pu savoir une telle chose ? Il lui aurait fallu l'ADN de l'un de nous trois pour déterminer le Quatrième qui nous complète.

- Mais il l'avait cet ADN. 

Elle ne comprenait pas de quoi il lui parlait, tout ce qu'elle contenta de faire fut de serrer les mains de son wagen avant de lui demander :

- Comment ?

- Parce que Valentin est mon père.

Le corps de Cassiopée ne répondait plus, ni son esprit. Comment réagir à une telle nouvelle ? Comment Alex pouvait-il se sentir après une telle révélation ? Surtout quand on sait qu'elle a été révélée de cette façon. Elle pensait avoir mal entendu :

- Pardon ?

Il joua avec ses mèches bouclées et planta son regard dans le sien : 

- Tu m'as bien entendu Cassiopée, Valentin Coden est mon père. J'ai donc ses gènes... J'ai...vu sa... démarche. Il a fait un test de paternité il y a longtemps au laboratoire Niléen mais n'avait jamais voulu ouvrir la lettre contenant les résultats. Il l'a fait récemment. En fait, il avait depuis plusieurs années mon profil ADN qui correspondait en partie au sien comme le confirme la génétique. Etant donné que je suis son fils, je possède la moitié de ses gènes. Il a donc cherché quiconque pourrait lui être complémentaire - et ainsi être un wagen potentiel - ces derniers jours en utilisant son don pour savoir qui pourrait correspondre. Parce que si quelqu'un correspondait en partie à Valentin, il correspondrait sûrement à moi et donc à Taylor. Comme une sorte de recherche par critères et ça lui a pris un temps fou, parce qu'il y avait beaucoup de personnes qui correspondaient. Il a donc interrogé de façons variées ces personnes avant de tomber sur la bonne. Il a travaillé d'arrache-pieds et il a réussi parce que d'une certaine façon mon ADN complète en partie celui de Taylor, donc de la même manière, le mien complète aussi celui de la Quatrième. C'est elle, c'est Zekaryah à Haile. Son ADN ressemble légèrement au mien qui est complémentaire du tien et de celui de ton frère. Il faut nous voir comme un puzzle à quatre pièces m'a-t-il dit.

Elle n'en revenait pas et ne savait pas quoi dire. Ce n'était pas la Quatrième qui l'intéressait.

- Et toi ça va ?

- Comment si ca t'intéressait Wilson.

- Alex.

Elle le força à la regarder.

- Tu es ma moitié, bien évidemment que ça m'intéresse, que ça...me touche. C'est pour ça que je veux savoir comment tu vas ?

- Je...Je sais pas trop comment je vais ou comment je devrais réagir.

Il souffla et posa sa tête sur l'épaule de son âme-sœur.

- J'aurais aimé l'apprendre différemment, chuchota-t-il. J'aimerais comprendre pourquoi est-ce que je ne l'ai pas su ? Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? J'aimerais savoir qui est donc James O'Connor pour moi ? Il y a d'autres moyens que d'apprendre... à son fils... qui est son ...vrai père que par télépathie quand même ! Pourquoi je n'ai jamais grandi avec lui ? Est-ce qu'il voulait de moi ? Ou bien ne voulait pas de moi ? Et ma mère dans tout ça ? 

Tandis qu'il déballait tout ce qu'il avait sur le cœur, elle lui caressait tendrement les cheveux.

- Je n'ai plus aucun repère...

Il marqua à nouveau un temps de pause.

- Cassiopée.

Sa voix était brisée et elle le serra plus fort.

- C'est horrible de ne pas savoir qui on est... De ne plus savoir, plutôt...

Elle se sentait mal pour lui, car elle n'osait pas imaginer ce qu'il traversait, lui plein d'assurances se retrouvait sans rien, ni même de sa véritable famille : sa mère l'avait abandonné et son père n'était pas son père biologique. Quelqu'un entra dans la pièce, les interrompant dans ce moment intime.

- Excusez-moi, mais on va manger puis partir. C'est tôt, je sais, mais il faut être en Afrique pour l'après-midi ce qui équivaut à la nuit chez nous.

Alex mit fin à leur étreinte et retrouva son air impassible.

- On arrive Sel'.

Il allait se lever, mais Cassiopée le retint en lui faisant face :

- On a beau se détester... je tiens à toi alors je serai toujours là quand tu en auras besoin.

Il la dévisagea en refrénant un sourire, malgré ses épaules affaissées. Elle le voyait, il était partagé entre l'envie de répliquer et de la remercier.

- Pas la peine de lire dans tes pensées, Alex, pour savoir à quoi tu penses.

Cette fois-ci il ne résista pas, laissant échapper son sourire. C'était ce qu'il lui avait dit en cours et maintenant elle le comprenait. Elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert autant que lui le pouvait sur elle. Ne sachant comment le réconforter, Cassiopée tira sur le bras d'Alex, le força à se pencher et elle déposa un léger baiser sur sa joue. Elle comprenait désormais, ce que cela faisait d'accepter l'autre comme son wagen, malgré leurs différences. Ses yeux bleus aux reflets si particuliers avaient encore la trace de cette terrible nouvelle, mais elle y décelait quelque chose d'autre. Quelque chose qu'elle n'arrivait pas à définir. Elle outrepassa ce qu'elle y voyait et le devança :

- Je sais que tu vas tenir le coup, car tu es le grand Alex, le Prince des chères nilées en peine d'amour !

Il pouffa de rire :

- Ah ce club...

Il l'avait dit d'une façon si triste.

- Est-ce que tu serais nostalgique à l'évocation de ton fan-club, O'Connor ?

- Nostalgique, oui, mais pas par rapport au club.

- À quoi alors ? 

- À nos soirées sur le divan.

Il pinça simplement des lèvres. Comme réponse, la seule chose qui venait en tête à Cassiopée fut de sortir de la pièce abruptement, et sans même le regarder elle lâcha :

- On nous attend pour le repas.

Intérieurement, son cœur s'était serré à l'évocation de leurs nuits passées dans la bibliothèque. Ils y avaient trouvé une sorte de réconfort et de paix, pas de disputes, très peu de mots, ils se découvraient. Lui regardant sans interruption le ciel étoilé et elle, le nez dans le bouquin qui les avait conduits jusqu'ici. Elle n'avait pas voulu lui avouer, mais ces moments aussi lui manquaient. Son cœur se serra encore plus à la nouvelle paternité d'Alex. Comment pouvait-il agir aussi normalement ? Elle était dévastée et n'osait même pas imaginer ce que lui pouvait ressentir.

Ils s'installèrent tous sur une table, le restaurant était encore fermé et donc vide. Alex en profita pour leur dévoiler ce qui s'était passé quelques instants plus tôt. Tous furent choqués par la nouvelle et ne surent quoi dire. Le blondinet balaya d'une main l'annonce de sa relation avec Valentin, comme si elle n'importait pas. Mais Cassiopée devina une discussion silencieuse entre son wagen et son frère, elle le sentait au plus profond d'elle. 

- Si l'E.G.N. est à Haile, il faut procéder autrement, argua Gianni. 

- Il faudrait y aller la nuit, proposa Cassiopée. Tout le monde dort et personne ne nous verra.

- Et lire la pierre dans la pénombre ?

- On pourrait la voler, proposa Robert.

Il avait toujours eu des idées farfelues et celle-ci fit rire ses amis, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'il était sérieux.

- Et on irait où ensuite ? lui demanda Selena

- Dans un endroit sûr, déclara Taylor.

- Qui est ?


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Coucou mes petits canards!

Vous comprenez mieux pourquoi j'ai voulu couper le chapitre précédent de cette façon, il y a pas mal d'informations à emmagasiner et je ne voulais pas trop vous surcharger ;)

Alors quelles sont vos réactions face à ce nouveau lien Valentin-Alex? Vous vous y attendiez ? Et puis quel est cet endroit sûr selon vous ?

Je vous laisse cogiter jusqu'à lundi, faites-moi part de toutes vos théories :p et en attendant je vous dis à lundi !



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