Chapitre 26

"-Est-ce que c'est moi ?"

Surprise, Cassiopée se tourna vers l'origine de la voix, en face d'elle se trouvait le garçon le plus beau qu'il lui fut permis de croiser. Sa peau couleur olive faisait ressortir ses immenses yeux verts océan. Les traits durs de sa mâchoire contrastaient avec la tendresse de son sourire. Elle fut étonnée par la proximité de son visage, mais encore plus par ses bras de chaque côté du corps de Cassiopée, supportant son propre poids. Il dégoulinait de partout et ses cheveux noirs gouttaient sans s'arrêter. Cassiopée fut si étonnée de la présence du jeune homme sortant de la rivière, de cette proximité avec lui et surtout de ne pas l'avoir vu ou entendu sortir de l'eau qu'elle n'aperçut qu'après la queue de poisson qui le retenait de suivre le courant de la rivière. Quand elle fit le lien entre la queue de poisson vert-bleu et le reste du corps du jeune homme, elle fut plus que choquée et entendit son amie rigoler à gorge déployée :

- Tu... Tenta Cassiopée.
- Oui ?

Il se repositionna sur ses mains .

Ne trouvant pas les mots, Cassiopée pointa timidement du doigt l'énorme queue de poisson.

- Ah ça ! Si ta question est de savoir si je suis une créature de l'eau...

Son visage était tellement proche du sien que leurs nez s'effleuraient presque et il reprit :

- ... Alors oui.

Et il sourit à nouveau. Bon dieu qu'il était attirant ! Cassiopée était en admiration devant cet être si beau qu'elle ne pouvait dire quoique ce soit. Chaque détail de son visage le rendait encore plus parfait qu'elle ne le pensait la seconde d'avant. Elle avait envie de plonger dans ses yeux si somptueux, elle voulait être avec lui, dans l'eau, se donner corps et âme pour ce bellâtre.

Sa contemplation fut interrompue par une voix trainante :

- Dégage Finner ! Elle n'a pas besoin de toi pour couler dans la rivière.

Il s'installa à sa gauche et dévisagea le dit Finner. Celui-ci retourna dans l'eau, pour le plus grand malheur de Cassiopée et continua quand même de la fixer avant de s'exprimer :

- Dommage, on aurait pu s'amuser .

Quand il sourit à nouveau, Cassiopée n'avait qu'une envie : de plonger le rejoindre. Il était beaucoup trop beau pour rester au bord de l'eau. Elle se sentit envahie par un sentiment pire qu'un coup de foudre.

- Oh ! Wilson . Regarde-moi .

Il lui attrapa le visage et la força à le regarder. En se rendant compte de ce geste, elle dégagea sa main. Sans y prêter attention, il lui demanda droit dans les yeux :

- Tu te serais noyée pour ses beaux yeux n'est-ce pas ?

Cassiopée ne dit rien. Elle jeta un coup d'œil à la rivière, à la recherche de son Apollon, mais il avait disparu. Elle était un peu perdue par les dernières minutes qu'elle venait de vivre et ne savait plus trop quoi penser :

- Ça, très chère, s'appelle l'influence des Roussalka. Ce thon de Finner se transforme en Roussalka, une sirène dans la mythologie slave, au contact de l'eau froide, tout comme Ondine la coloc de Katie, et avec cette transformation s'accompagne un pouvoir attirant.

- Quoi ? Demande Cassiopée ahurie par ce qu'elle venait d'entendre.

Son beau Finner ne pouvait pas être ce que racontait O'connor.

- Faut vraiment que je te répète ? Le regarder droit dans les yeux te fait succomber à un charme invisible qui t'incite à plonger avec lui dans la rivière. C'est inoffensif mais certaines créatures de l'eau prennent plaisir à noyer leurs proies.
- Mais il n'allait pas le faire ! Demanda Cassiopée, encore trop attachée au regard fougueux de l'homme d'eau douce.
- Non mais il t'aurait fait plonger toute habillée rien que pour la blague, répondit O'connor. Tu étais complètement obnubilée par lui c'en est ridicule !

Il roula des yeux en signe de dépit et regarda dans l'eau comme s'il s'assurait que Finner était bien parti.

- Tu veux dire que... Finner est une sirène comme celle que rencontre Ulysse ?

Il la regarda droit dans les yeux avant de rire :

- Tu l'as entendu chanter idiote ?

Cassiopée ouvrit la bouche et la referma sans rien dire. Elle reprenait peu à peu ses esprits, et réalisa qu'une fois de plus, les mythes qu'elle pensait connaître étaient inspirés d'histoires vraies chez les nilées. Taylor et Robert les rejoignirent au bord de la rivière :

- Il fait une de ces chaleurs ! Ça fait du bien ! S'exclama Robert. Pas d'entraînement avec Peeter aujourd'hui ?

Cassiopée secoua la tête.

- T'en fais pas Bouclette, ça va venir ! La rassura Robert avec un sourire enfantin mais radieux.
- D'ailleurs comment le tien est apparu ?
- Comme je te l'ai dit dans l'avion, mes yeux ont commencé à changer de couleur après le décès de ma mère et mon père m'apprit ma vraie nature quand j'étais au collège. J'ai eu comme toi des séances de stimulations et au bout de la deuxième, je me suis transformé en machine à pain.
- Quoi ? Rigola Cassiopée.
- Ervelyne était en charge de ma stimulation, cette fois-ci, elle joua sur la disparition de ma mère, j'ai été si triste que je me suis transformé en machine à pain, car tous les jours, ma mère cuisinait son propre pain et quand j'y ai pensé... je me suis transformé.

Cassiopée se sentit peinée et gênée d'avoir ri. Une fois de plus la manière de s'exprimer contrastait avec son air enfantin et son sourire perpétuel. Face à ce triste souvenir à l'évocation de sa mère, Cassiopée ne savait pas quoi dire.
Il poursuivit :

- Si ça peut te rassurer, je n'ai appris à contrôler mon don qu'au bout d'un an.
- Moi, il m'a fallu deux ans. Je crois que si Adrastée n'avait pas été là, j'aurais été l'enfant avec le plus d'avis de recherche du monde !

Selena rigola à sa propre remarque et entraina ses amis dans son rire.

- Bon désolé les gars mais j'ai trop chaud, je retourne à l'intérieur, s'exprima Robert en soulevant sa masse de cheveux bouclés.
- Moi aussi ! Compléta Selena

Tout le monde fut d'accord pour rentrer au frais.

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And we are back on track !

J'espère que l'attente ne fut pas trop longue ! Pour la peine, je vous offre deux chapitres aujourd'hui!

Celui-ci est une fois de plus une manière d'adapter nos mythes à la réalité, j'espère que cela vous a plu !

Ariel

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Pour les curieux, quelques explications :


Dans ce chapitre, notre chère Cassiopée est envoûtée par "ce thon de Finner" qui est en fait un roussalka, un mythe nordique ayant inspiré les sirènes que l'on connait. Voici ce qu'en dit le Petit Larousse Illustré des Légendes et des Mythes (très bon livre d'ailleurs!):

"Les roussalki (pluriel de roussalka) étaient des nymphes des eaux connus pour leur chant envoûtant. A l'origines, elles peuplaient probablement des lacs particuliers, et présidaient à la fertilité et au pouvoir fécondant de l'eau. Mais elles furent plus tard assimilées aux âmes des enfants morts en bas âge et aux femmes noyées, qui chantaient pour attirer les passants au fond de l'eau. On raconte que l'une d'elles, éprise d'un prince mortel, gagna la terre ferme et renonce à sa voix pour survivre hors de l'eau. Son amant ayant fini par la quitter pour une autre mortelle, elle disparut de nouveau sous les eaux."

Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose?

Et oui Hans Christian Andersen s'est inspiré de cette légende pour écrire La Petite Sirène, qui a donné naissance au Disney. Pour ceux qui n'ont pas lu le conte originel, sachez qu'il n'est pas aussi joyeux : pour devenir humaine, la petite sirène se fait couper la langue, avoir des jambes est une torture (il me semble qu'elle compare ça à des coups de couteaux en permanence) et enfin le prince ne veut pas d'elle et elle meurt sur la plage, seule et malheureuse, se transformant en écume. Merci, au revoir Andersen.

C'est ce conte qui a fait que la ville d'Odense au Danemark est connue - son lieu de naissance - alors qu'il détestait cet endroit (il y a carrément un musée qui lui est consacré mais c'est cher pour ce que c'est...Bon en même temps il n'y a pas grand chose à Odense... PARDON JE M'EGARE!) . C'est aussi ce conte qui est à l'origine de la petite statue et de son regard triste à Copenhague.

Bon excusez- la qualité de ma photo mais c'est la faute de tous les touristes qui sont devant et du coup toutes mes photos sont des zooms. J'aurai pu vous mettre une photo normale mais ce jour-là, il y avait un oiseau, c'est plutôt "rigolo" (oui il m'en faut peu pour rigoler) !

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