Chapitre 19
Cassiopée ne savait pas à quoi s'attendre et elle suivit son professeur en dehors du château. Ils traversèrent le donjon et marchèrent un long moment avant de rejoindre l'une des nombreuses clairières. Ils s'arrêtèrent près d'un étang entouré d'arbres, entre lesquels perçait la lumière. Si Selena l'avait transporté jusqu'ici elle ne se serait jamais doutée qu'elle était encore sur le territoire de Senner!
Sur l'un des côtés, les pieds dans l'eau se tenait une jeune fille aux cheveux bouclés blonds attachés en deux couettes hautes. Deux rubans rouges tenaient en place ses cheveux soyeux. Lorsqu'elle se tourna vers Peeter et elle, Cassiopée fut subjuguée par ses grands yeux en amande et ses pommettes saillantes. On aurait dit une poupée.
- Coucou ! lança-t-elle en agitant la main.
Elle se releva pour faire face aux nouveaux arrivants.
- Cassiopée je te présente Katie, elle va nous aider aujourd'hui. Introduisit Peeter.
Cette dernière sourit à l'annonce de son prénom. Quand elle sourit, on aurait cru que ses yeux s'étaient fermés.
- Katie Bjorg, ravie de te rencontrer !
- De même !
- Bien ! commença Peeter, évidemment on attend toujours les mêmes...
- Qui est-ce qu'on attend ? demanda Cassiopée
Pour toute réponse, Peeter la toisa d'un regard digne d'un biker. Trop intriguée, Cassiopée se tourna vers la blonde :
- Katie, quelle est ta...Faculté ?
- Tu le verras assez vite, dit-elle avec un sourire.
Son visage était si parfait, que Cassiopée aurait pu croire que sa peau était en porcelaine. Entre son visage de poupée et ses yeux bridés, Cassiopée n'était pas certaine de ses origines, mais quoiqu'il en soit, elle était magnifique.
- Tu te demandes d'où je viens n'est-ce pas ?
Gênée, Cassiopée baissa la tête
- Mon père vient d'Odense, au Danemark et ma mère est originaire de Séoul en Corée du Sud . Improbable n'est-ce pas ?
Elle n'eut pas le temps de répondre car quelqu'un approchait.
Sa démarche assurée et ses vêtements colorés rappelèrent quelqu'un à Cassiopée. C'est lorsqu'elle la vit placer presque machinalement ses cheveux sur le côté que Cassiopée se souvint de son prénom:
- Cherry ?
- Tu es en retard, prononça Peeter
- En même temps quelle idée d'aller aussi loin ! Je ne suis pas en basket je vous rappelle!
Le regard de biker de Peeter la retint de poursuivre sa complainte.
- Cassiopée mets toi là.
Il désigna l'endroit où Katie était assise plus tôt et Cassiopée obéit.
- Tu ne bouges pas.
Les trois, par un regard de connivence s'éloignèrent de quelques mètres, derrière quelques arbres.
- Ferme les yeux ! entendit Cassiopée crier de la voix grave de Peeter
Elle s'exécuta. Au début elle n'entendit rien, que le vent caresser les feuilles. Puis des craquements dont le son était presque mélodieux. Soudain l'air paraissait plus humide, plus comblé. Comme à l'unisson, un bruit rugit si fort qu'elle se figea. Un second bruit en écho au deuxième, puis un troisième en rythme, cette fois ci le bruit ne formait pas une voix mais plusieurs, chacun y allait à son rythme. Elle ouvrit les yeux, pour se prouver qu'elle ne rêvait pas.
Sa respiration se bloqua à la vue des centaines de petites sphères de différents coloris, du vert au noir en passant par le marron. Devant elle se tenait ce qui semblait être des centaines de grenouilles qui croassaient encore et encore, comme pour lui signifier sa présence. Elle chercha une sortie, même si elle était trop tétanisée pour bouger, mais elle se rendit vite compte qu'elle était encerclée par des arbres si serrés les uns des autres que la seule lumière venait directement d'en haut.
- Ca va Cassiopée? entendit-elle au loin
Elle était trop effrayée pour répondre, elle avait si peur qu'elle ne pouvait même pas crier de terreur.
- Pas de nouvelle, bonne nouvelle c'est ça ? continua-il
Elle l'entendit prononcer autre chose mais la barrière végétale l'empêchait d'entendre.
Quand elle vit les arbres bouger à nouveau, elle devina qu'il s'était adressé à Cherry, celle qui contrôlait les arbres. Son esprit était trop bloqué pour penser sainement, elle assistait impuissante aux arbres qui se refermaient sur elle en même temps pour ne former qu'un cercle encore plus restreint qu'avant.
Pour conséquence, les grenouilles se rapprochaient d'elle. Elle se rendit compte qu'elle pouvait encore respirer car sa respiration était désormais saccadée. Les craquements qui d'abord lui paraissaient mélodieux n'était plus qu'une alerte lui signifiant que son cauchemar se resserrait. Les arbres s'approchaient encore et encore et Cassiopée était incapable de faire quoique ce soit.
La seule pensée censée qu'elle eut fut de fermer les yeux. Peut-être qu'au bout d'un moment tout ça aurait disparu. Quelle idiote. Quand elle les rouvrit, il y avait moins de grenouilles qu'avant mais les arbres étaient si proches qu'elle pouvait les toucher. La voilà sa sortie de secours.
- Laissez-moi sortir !
Sa tentative de crier était si minable qu'elle était sure que même les grenouilles ne l'avaient pas entendue.
Elle avait envie de vomir, elle avait envie de s'évanouir, seule l'idée d'être recouverte de ces bestioles gluantes l'empêchait de perdre conscience. Elle tenta d'avoir une grippe sur l'un des arbres pour s'évader par le ciel mais rien, Cherry avait délibérément choisi des arbres presque dénués de branches accessibles.
Elle respira un bon coup et tenta de toutes ses forces de crier mais rien, rien ne sortait, le son était bloqué au fond de sa gorge, elle ne pouvait rien dire. Elle s'entendait mentalement prononcer chaque mot mais son cerveau n'arrivait pas à faire la connexion avec ses cordes vocales. Elle se mit à pleurer encore et encore.
- Je vais vomir, fut tout ce qu'elle réussit à chuchoter entre deux sanglots.
- Ah non ! entendit-elle au loin
Comme en réaction à cette indignation, les grenouilles plongèrent à la file dans l'étang juste à côté d'elle. Quelques secondes après, les arbres reprirent ce qui semblait être leur place initiale. Elle entendit Cherry râler avant de l'apercevoir avec sa chevelure flamboyante :
- Katie !! On y était presque !
- On avait dit pas de souffrance animale.
Après s'être assurée que plus aucune grenouille n'était à terre, Cassiopée s'agenouilla et honora ses propos : elle vomit. Elle entendit les exclamations de dégout de ses camarades. Elle avait des spasmes, mais ne savait pas si c'était une réaction à ce qu'elle venait de vivre ou à ses vomissements. Ses larmes se mélangeaient à son vomi mais elle n'avait que faire.
- Si ça continue moi aussi je vais vomir ! Je retourne à mes entrainements !
Elle comprit que c'était Cherry mais elle n'en avait que faire. Elle ne pouvait penser à rien d'autre.
Elle sentit une main entourer son bras pour l'inviter à se relever:
- Aller c'est fini Cassiopée.
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Une première tentative de Révélation de ratée pour notre Cassiopée ... !
J'espère que ce chapitre vous a plu :)
Ariel
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