Luhan avançait le long d'une route, au milieu d'un sorte de désert. Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il marchait, pourtant il n'était aucunement essoufflé.

Il était au bord de la route goudronnée, n'osant pas s'aventurer dessus, au cas où une voiture arriverait.

Ses pieds s'enfonçaient donc dans le sable, il en avait plein les chaussures.

Il s'arrêta et regarda aux alentours. Le paysage était informe. Des dunes identiques, un sol jamais plat et stable.

Luhan sentait le soleil sur son dos. Il avait chaud. Il avait soif.

Le découragement commençait à le gagner.

Il s'arrêta, se mis à genoux. Il posa une main sur le goudron et vit avec horreur qu'il n'était pas sec et qu'il était brûlant. Plus affreux encore, là où il était assis, ses pieds étaient aspirés, comme dans des sables mouvants.

Il se hissa avec ses coudes sur la route, ignorant la chaleur qui s'en dégageait, et rampa, puis tira de toute ses forces sur ses jambes et délivra ses pieds au prix d'un grand effort.

Le jeune homme était éreinté, désespéré.

Il se releva comme il pouvait. Il s'était aidé de ses avant bras. Les manches du sweat qu'il portait étaient déchirées, et on voyait entre les lambeaux de tissus la peau roussie. Ses bras et mains étaient gonflés et douloureux.

Luhan avança, mais à chaque pas, il trébuchait, et se relevait au plus vite pour ne pas se brûler.

Il continua ainsi jusqu'à ce que la douleur et la fatigue furent insoutenable.

Il tomba à genoux, en larmes, et leva la tête au ciel. Là haut, les nuages semblaient se moquer de lui. 

Luhan ferma les yeux et s'écroula.