Epilogue

Je m'accoudais au Trône de Fer, écoutant les plaintes du fermier qui venait d'arriver. Il avait perdu ses chèvres à cause d'un des dragons de Daenerys Targaryen. D'ailleurs, celle-ci m'avait laissé le Trône en échange de quoi elle pourrait se venger de toutes les personnes lui ayant causé du tord et d'une place en tant que main droite.

Je tournais la tête vers Jojen, assis à ma gauche. Ses sourcils étaient froncés et il semblait absorbé par le récit du fermier, à croire qu'il récupérait toutes les misères du monde sur ses épaules afin de rendre le moins de personnes malheureuses. C'était grâce à lui que j'avais pris toutes ces bonnes décisions qui avaient poussé le Royaume vers le haut, le faisant revivre.

Mystic était allongé entre nous deux, veillant sur nous même si actuellement, il dormait, la tête posée sur ses pattes avants. Mais je savais qu'il ne dormait que d'un œil... Il l'avait toujours fait. Sauf que maintenant, il n'était plus le seul à veiller sur moi. À cette pensée, un sourire niais m'échappa.

Un raclement de gorge me sortit de mes pensées, me faisant cligner des yeux et me redresser sur le Trône. Les yeux sombres de Jojen étaient posés sur moi, me regardant avec malice.

- Tu penses encore à moi ?

Je me tortillais, mal à l'aise, ce qui le fit sourire un peu plus. J'allais lui arracher la tête en sortant, je m'en faisais la promesse ! Je reportais mon attention sur le fermier mais ne parvenait pas à faire autre chose qu'ouvrir et refermer la bouche comme un poisson hors de l'eau. Je n'avais rien écouté. Résultat : je ne pouvais pas lui répondre. Pour quoi je passais maintenant ? Celle qui n'écoute pas son peuple et se fiche de lui ?

- Nous vous enverrons de nouvelle bêtes ainsi que deux cents écus d'or pour vous dédommager, annonça Jojen en souriant au paysan.

- Merci mon Roi. Veniat pax.

Et il tourna les talons, quittant la salle d'audience. Les gardes refermèrent la porte derrière lui en croisant leurs lances devant, signe que les plaintes étaient terminées. Je soupirais de soulagement.

- Ça fait trois fois que je te sauve la mise depuis que tu es assise sur ce Trône. Fais attention à ce que ça ne devienne pas une habitude, je pourrais te demander quelque chose en retour..., sourit-il malicieusement.

- Dois-je te rappeler grâce à qui tu poses ton joli postérieur sur ce trône ? répondis-je vicieusement.

- Au moins je sais ce que tu penses de mon postérieur.

Je levais les yeux au ciel. Ce garçon m'exaspérait quelques fois... Il se leva et vint se placer en face de moi, s'accroupissant à ma hauteur et prenant ma main dans la sienne avant de l'embrasser.

- La Reine accepterait-elle de m'accorder une danse ?

- Jojen... Il n'y a pas de musiciens ici, ce n'est pas une salle de bal.

- Je savais que tu dirais ça.

Son sourire s'élargit et quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit, laissant entrer quelques musiciens. Je soupirais avec néanmoins un sourire présent sur mes lèvres.

- Tu n'es pas possible...

- J'en avais envie.

Je me levais donc tandis qu'il se relevait, prenant mon bras et me faisant descendre les quelques marches qui menaient au centre de la vaste salle. Là, il se plaça en face de moi, prenant une de mes mains dans la sienne et passant son autre bras derrière mon dos, me rapprochant de lui. Je sentais son souffle sur mon visage et ne parvenais pas à quitter son regard. C'était comme si j'étais envoûtée... Des images resurgirent dans mon esprit. Des images de notre rencontre, de nos péripéties... Et de notre mariage, quelques semaines plus tôt.

Des images du jour où il est revenu alors que je le croyais mort s'ajoutèrent au reste. Ce jour là, Jojen m'avait finalement expliqué que s'il avait pu revenir, c'était grâce à ma haine. Mes pouvoirs avaient été décuplés et, sans le savoir, en communiquant avec l'arbre sacré, j'avais pu lui envoyer assez d'énergie pour faire revivre Jojen. Un miracle.

Nous commencions une valse, en rythme sur la musique. Je n'avais jamais été très douée pour danser alors, lorsque j'écrasai le  pied de Jojen, je ne m'en étonna même pas. Quant à lui, il se mît à rire, ce qui me fit pouffer. C'était bien le seul à ne pas me reprocher ma maladresse ! J'avais pourtant essayé je ne sais combien de fois et mon maître danseur avait fini par abandonner lorsque je m'étais emmêlé les pieds avant de me vautrer comme une otarie à ses pieds. Heureusement que Jojen était plus patient !

D'ailleurs, à la fin de la musique, il colla son front au mien et je fermais les yeux, profitant de cet instant car je savais que ce serait le seul moment calme de la journée, voire même de la semaine. Je souris en sentant ses lèvres se poser sur les miennes, déclenchant une douce chaleur dans tout mon corps, qui fut parcourut d'un frisson.

- Je t'aime Luna.

- Et moi donc, mon Roi.


Nous avions sauvé le Nord. Et plus que ça encore, nous nous étions sauvés, mutuellement.

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