Chapitre 12 Les Sauvageons
Je regarde Jojen et Ser Jaremy se serrer la main, abasourdie. Jojen vient de dévoiler mon identité. En gros, maintenant, tout le monde sait que je suis une Stark. Mais à quoi il joue bordel ?!
- Donc, vous alliez au royaume des 7 couronnes ?
- Oui. Mais Luna voulait aussi aller voir Jon au Mur, répond Jojen.
Je lui lance un regard noir. Vas-y, dis en plus tant que tu y es ! Jojen si t'en dis plus, j'te tranche la gorge ! Je vois soudain Jojen sursauter et me lancer un regard. Sa bouche est grande ouverte. Quoi ? Il a vu un Hodor volant ou quoi ?
- Vous voulez toujours y aller ? Je pourrais peut être m'arranger pour que vous y restiez un ou deux jours, propose le Premier Patrouilleur.
- Ce sera pour une prochaine fois, je devance Jojen. On est pressés.
- Bien. Voulez-vous que je passe un message de votre part à Jon en rentrant ?
- Oui. Dites-lui que je suis en vie, et que je pars sauver un ami aux 7 couronnes. Et dites-lui que je reviendrais bientôt le voir.
- Très bien.
Je commence à faire demi-tour, tirant Jojen derrière moi, alors que les patrouilleurs remontent sur leurs chevaux. J'allais disparaître derrière les arbres, en direction du camp, derrière Mystic, lorsque Jaremy m'interpelle :
- Attendez !
Je soupire et me retourne. Qu'est-ce qu'il me veut encore ce trou du fion ? Jojen tourne d'un coup sec la tête vers moi et sourit, se retenant de rire. Il a quoi encore lui aussi ?
- Vous ne voulez pas de chevaux ?
- Vous en avez à nous prêter ? je demande.
- Non. Mais au Mur, ils pourraient vous en prêter, et vous en profiteriez pour voir Jon.
- Alors nous continuerons à pied. Je n'ai pas envie que nous fassions demi-tour alors que nous avons bien avancé.
- D'accord. À bientôt j'espère !
- C'est ça, je grommelle en me tournant déjà.
J'entends les cavaliers s'éloigner, et Jojen me suit. Il essaie d'attirer mon attention à plusieurs reprises, mais je l'ignore. Il accélère et se place alors devant moi, me barrant la route. Je soupire et croise les bras sur ma poitrine.
- Oui ? je demande, agacée.
- Pourquoi tu ne voulais pas passer par le Mur d'abord ? Je croyais que tu étais pressée de revoir ton frère.
- C'est le cas. Mais lui n'est pas en danger, contrairement à Tyrion. Alors il attendra un peu. Ça fait bien 10 ans que je ne l'ai pas vu, ça urge pas à la minute près.
- Ok.
Je me remet à avancer et il me laisse passer. J'arrive enfin au campement, Jojen sur mes talons. Je m'arrête subitement, voyant Mystic à quelques pas de moi en train de grogner vers l'endroit où nous avons dormi.
- Qu'y a-t-il mon grand ? je chuchote en caressant son dos et en me mettant à côté de lui.
- Luna...
- Attends Jojen !
Je lève les yeux et regarde devant moi. Je ne vois rien d'étrange, et regarde donc bizarrement Mystic.
- T'es schizophrène ? je lui demande en l'inspectant sous tous les angles.
- Luna..., répète Jojen, la voix tremblante.
- Quoi ? Toi aussi t'es pas rassuré de voir que j'ai un loup qui voit des fantômes ? Je t'avoue que c'est pas...
- Luna... On a un problème, me coupe-t-il.
Je tourne la tête vers le blond et me relève d'un bond, posant la main sur mon couteau, accroché à ma ceinture. Autour de nous, des sauvageons, qui nous encerclent. Et l'un d'entre eux tient Jojen et a un couteau placé sous sa jugulaire.
- Lâche ton couteau, ou j'hésiterai pas une seconde à l'égorger vif, me menace-t-il.
Je lui lance un regard noir, qui en dit long sur mes pensées. Puis je pose mon regard sur Jojen. Il me supplie du regard. Je n'hésite pas une seconde et pose lentement mon couteau au sol, levant ensuite les bras en l'air. Aussitôt, des sauvageons s'empressent de me tenir fermement et je grogne. Comme si j'allais essayer de m'enfuir et laisser Jojen ici... D'ailleurs, ce dernier me lance un regard reconnaissant.
- C'est bien, tu es raisonnable, ricane l'homme qui le tient, sans doute le chef.
- Vous pouvez le lâcher maintenant.
- Pourquoi ? Vous pourriez nous servir après tout.
- La fille oui, mais le garçon, tu veux en faire quoi ? demande un des hommes tandis que je grimace de dégoût.
- Il pourrait nous être utile si elle tente quoi que ce soit de stupide, répond le chef en me lançant un regard plein de sous-entendus.
C'est ça, fais le malin en plus !
- Ouais, on s'amuse un peu avec et après on le tue ! lance un sauvageon, encouragé par ses camarades qui lancent des cris de guerre.
- Essaies un peu pour voir ! je crache. Tu touches un seul de ses cheveux, et t'es mort, compris ?
- Ouh mais elle est rebelle ! J'aime ça !
Il s'avance et pose une main sur ma joue mais je tourne violemment la tête pour qu'il l'enlève. Ça les fait rire et je leur lance des regards noirs.
- Allez, on y va, emmenez-les, lance le chef en s'éloignant, laissant Jojen à ses chiens.
Je tourne la tête vers Mystic, qui est tenu à l'aide d'une chaîne par plusieurs sauvageons. Reste calme Mystic. Alors qu'il se débattait, il s'arrête d'un coup et les suis docilement. Je fronce les sourcils. Bizarre...
Je me sens soudain poussée en avant.
- Allez ma belle on avance, me dit le sauvage qui me tient en ricanant.
Je grogne mais m'exécute, marchant derrière Jojen. Celui-ci ne dit plus rien et regarde droit devant lui, le visage fermé.
On arrive bientôt dans un campement. Des sauvages font à manger, d'autres s'occupent de leurs chevaux, d'autres encore se reposent, et les enfants de coursent en riant.
Un hennissement se fait entendre, et je tourne la tête pour voir une jument, allongée contre un arbre, tremblant. Ses yeux semblent sortir de leur orbite et elle bat des pattes en soufflant bruyamment. Je me crispe. Elle a des complications... N'ayant pas le temps de réagir, je suis brutalement poussée en avant.
- Avance ! m'ordonne le sauvage qui me suit depuis tout à l'heure.
- Elle a besoin d'aide, je répond sans bouger.
Il jette un bref coup d'œil à la jument et me regarde à nouveau.
- Non. Toutes les juments souffrent en mettant au monde leur petit. Elle va y arriver toute seule.
- Non ! Regardez comme elle a du mal ! je m'écris en me détachant de son emprise.
- Je te dis qu'elle va y arriver !
- Vous n'avez donc aucune compassion ? Laissez-moi l'aider ! je crie, attirant l'attention de tout le camp.
- Et comment tu veux l'aider, madame je sais tout faire ? Tu es shaman peut être ? se moque-t-il.
- Fergo. Laisse-la faire, dit une femme qui me lance un regard encourageant.
Je la remercie d'un bref hochement de tête et m'avance vers la jument. Je m'approche doucement, pour ne pas l'affoler et tend les bras en un geste apaisant. Lorsqu'elle me voit, elle lâche un hennissement et lève un peu la tête avant de la reposer lorsque de nouvelles convulsions arrivent.
Je me positionne au niveau de sa tête et approche ma main de sa joue, que je caresse en chuchotant des mots apaisants.
- Ça va aller ma belle. Tu vas y arriver.
Une fois la jument calmée et en confiance, je me décale pour venir me positionner au niveau de sa croupe. Je lui donne deux petites tapes dessus et l'encourage ensuite. Lorsque les contractions reprennent et que la jument pousse, je lève sa queue et attends. Les pattes antérieures du poulain ne tardent pas à sortir et je continue à encourager la jument. Voyant qu'elle n'y arrive pas plus, je commence à tirer les pattes du poulain, l'aidant ainsi.
Je ne sais combien de temps je tire, mais lorsque le petit finit enfin par sortir, je suis essoufflée. Une fois le poulain expulsé, je retombe brutalement sur les fesses. Je reste allongée quelques instants, et lorsque je me redresse, la jument s'occupe de son poulain. Je souris face à cette scène. Une sauvage vient vers moi en souriant.
- Merci. C'est ma jument, et vous lui avez sauvé la vie, ainsi qu'à son petit ! Je vous en suis reconnaissante !
- C'est normal. Je n'allais pas la laisser comme ça sans rien tenter.
Elle m'aide à me relever et je rejoins les grosses brutes, contente de ma bonne action. Jojen me sourit, me regardant même avec admiration.
Je ne suis même pas remerciée et nous sommes emmenés sous un arbre, où ils nous attachent. Après s'est assurés que la corde tenait bien, ils repartent, sans nous avoir donné à manger. Je sens que le séjour va être long...
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