Sort n°9 : Time


         J'avais seulement cinq ans à l'époque. Je regardais la télévision avec ma mère. Nous regardions les exploits de ce grand magicien inégalé. Toshinori était capable de faire des prouesses. Si les sorciers ou mages étaient assez limités entre les sorts qu'ils pouvaient ou non apprendre, Toshinori était différent. Il pouvait à peu près tout faire. Ses sorts de télékinésie pouvaient soulever des immeubles. C'était aussi l'un des premiers à maîtriser la magie de téléportation. Il ne maîtrisait pas de sorts élémentaires, mais il s'en sortait incroyablement bien juste avec des sorts basiques.

        Contrairement lui, je pouvais pratiquer la magie élémentaire. J'ai hérité la maîtrise du feu par mon père et la glace par ma mère. Grâce à mes parents, j'ai aussi hérité d'une très grande quantité d'énergie magique, ce qui m'avait permis de pouvoir pratiquer à peu près la plupart des sorts qui existent.

        J'ai été gâté par la vie.

        Peut-être avais-je eu trop de chance. La vie elle-même avait décidé de tout m'enlever du jour au lendemain. En l'espace d'une seule nuit, j'avais tout perdu.

        Je me souviens encore des paroles de ma mère. Il y a très longtemps.

— Shoto, pourquoi est-ce que tu pleures ? Tu as cinq ans maintenant, tu es un grand garçon.

        Mes larmes ne voulaient pas s'arrêter. Je revenais de chez Momo ce jour-là. Elle venait de perdre son chien, donc nous l'avions enterré ensemble. C'était un chien assez âgé. Il avait été là depuis que Momo et moi étions petits.

— La maman de Momo, elle nous a dit que c'était le cycle de la vie et que c'était normal. Elle a dit que Shiro avait eu une vie bien remplie.
— C'est pour ça que tu pleures ?
— Quand je me suis imaginé un monde sans papa et toi... Je ne veux pas.
— Shoto. Il y a certaine chose dans la vie que personne ni aucune magie ne peut changer. Tout le monde a droit à une seule vie bien que chacun remplit de meilleurs souvenirs possible. Tout le monde quittera ce monde un jour ou l'autre. Certains avant les autres, mais c'est la vie. Il faut l'accepter et vivre avec. Je sais que tu es fort Shoto. Tu parviendras à l'accepter tu verras.

        J'étais déjà considéré comme un génie à l'époque. Un jeune petit génie encore inconscient des réalités de la vie. Ignorant encore les limites du possible.

        Si seulement, j'avais écouté maman.

        Nous n'en serions jamais arrivé là.

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        Les légers rayons de soleil qui filtraient à travers le rideau réveillèrent Shoto. Ses yeux s'ouvrirent lentement. Il y a longtemps qu'il n'avait pas eu un réveil aussi doux. Ce devait être la première fois qu'il s'était endormi sans faire de cauchemars.

        Il sourit lorsqu'il remarqua le visage endormi d'Izuku devant lui. 

        Un vrai petit ange.

        Le jeune prodige se leva doucement du lit. Veillant à ne pas réveiller son petit ami. Saisit son smartphone et sortit discrètement de la chambre.

        Traversa les couloirs encore très peu éclairés. Pianotant sur l'écran de son smartphone pour voir les nouvelles, mais l'appareil se mit à vibrer dans sa main.

        Il remonta l'écran sous ses yeux pour identifier la personne qui était en train de l'appeler. C'était un appel inconnu. Avec un air grave, il décrocha l'appel et apporta l'appareil à son oreille.

        Shoto ne dit rien et faisait attention aux bruits de fond à l'autre bout du fil.

        Son interlocuteur racla la gorge avant de parler d'une voix grave et impétueux.

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins : peu importe ce que tu t'apprêtes à faire, arrête avant qu'il ne soit trop tard.

        Shoto percevait de l'empathie dans le ton de la voix de son interlocuteur.

— Comment êtes-vous au courant ?

        Shoto sentait qu'il riait de l'autre côté.

— Je sais tout de toi, de ce qui est arrivé à ta famille et de ce que tu comptes faire pour les venger.

        Shoto éteignit son micro l'espace d'un instant. Le temps de murmurer une formule magique et lancer un sort de traçage d'appel.

— Qui es-tu ?

        Shoto essayait de gagner du temps pour parvenir à localiser l'appel.

— Le gamin dans ta chambre, tu y tiens pas vrai ?

        Même Shoto pouvait perdre son sang froid lorsqu'on savait comment s'y prendre.

— Touche à ne serait-ce qu'une mèche de ses cheveux et je te ferai connaître l'enfer avant de t'y envoyer pour l'éternité.
— C'est qu'il a dû mordant le petit dernier de la famille Todoroki. Le railla l'inconnu. Je ne toucherai pas à ton petit copain. Mais si tu persistes à vouloir continuer dans cette voie, d'autres risquent de s'en prendre à lui pour t'atteindre.

        Il laissa passer quelques secondes pour laisser Shoto assimiler l'information.

— Todoroki Shoto, ne commets pas la même erreur deux fois. A moins que tu ne veuilles te retrouver seul à nouveau.

        Il raccrocha dès sa menace terminée.

        Shoto laissa ses mains tomber le long de son corps. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas été aussi en colère. Qui que ce soit, cette personne le connaissait bien. Trop bien. Il savait exactement où frapper pour toucher Shoto.

— Todoroki-senpai ? Quelque chose ne va pas ?

        Voir le visage innocent d'Izuku réussit à le calmer et l'apaiser légèrement.

        Il ne répondit cependant pas. Il consulta son smartphone et grâce au sort qu'il avait lancé, il avait réussit à localiser l'endroit d'où cette étrange personne l'avait appelé. En associant les bruits de fond durant l'appel avec le lieu.

        Il comprit aussitôt qui l'avait appelé.

— Midoriya... Pardonne-moi de te demander ça maintenant mais, peux-tu te rendre au commissariat ? Je pense qu'ils vont bientôt mettre la main sur les restes d'un cadavre brûlé.

        La phrase qu'avait prononcé Shoto avant de dormir lui revient en tête. Izuku ne voulait pas y croire mais...

— Todoroki-senpai, dis-moi que tu n'as rien à voir avec ces meurtres !



***

       Yū, dans son bureau au commissariat de police, épingla la photo de la nouvelle victime sur un tableau. Un tableau déjà bien remplis étant donné le nombre de personnes ayant déjà succombées aux flammes.

— Toujours rien ? Lui demanda son collègue en posant une tasse de café sur son bureau. Ce n'est pas bien de se surmener.
— Il y a eu plusieurs meurtres successifs à début. Puis, silence radio pendant un long moment. Et voilà qu'on entend à nouveau parler de lui. J'ai beau éplucher les dossiers des victimes, ils n'ont pratiquement aucun lien entre eux.

        Tsukauchi s'approcha du tableau. Il observa chacune des photos et commentaires écrits dessus.

— Il ne faut pas chercher loin. Dit-il. Les tueurs en série ne sont pas aussi compliqués qu'ils en ont l'air. Leur pensé est souvent assez pure et nette. Fouille bien le dossier. Même un détail qui peut sembler insignifiant peut nous servir.
— Bien.

         Yū se hâta de poursuivre son investigation.

        Toute la journée, elle n'avait fait que parcourir les mêmes dossiers sous un autre angle.

        Et ses efforts ont finis par payer.


***

Dis-moi que tu n'as rien à voir avec ces meurtres. Todoroki-senpai...

        Shoto le regarda étonné. Il reprit vite son calme.

— Je n'ai rien à voir avec ces meurtres. Comment peux-tu penser une seule seconde à m'associer à ça ? Midoriya.
— Je suis désolé ! S'écria-t-il. C'est parce que tu as dit des choses étranges hier...

        Shoto s'approcha de lui et saisit son visage dans ses deux mains. Il releva la tête de son petit ami pour pouvoir le regarder dans les yeux.

— Midoriya. Qu'est-ce que je t'ai dit ?
— Que quand tu étais avec moi, tu avais l'impression d'être autre chose qu'un meurtrier...

        Shoto soupira.

— J'étais trop détendu hier. Je gardais ça trop longtemps au fond de moi. Ça a finit par m'échapper.
— Est-ce que tu es un meurtrier ?
— Selon toi ?

        Izuku l'embrassa furtivement sur la joue.

— Non. Tu es trop gentil pour être un meurtrier.
— Toi aussi, tu es trop gentil.

       Shoto invita Izuku à le suivre dans l'ancien bureau de son père.

— Midoriya. Je ne raconterai cela qu'à toi. Pour te prouver à quel point tu comptes pour moi.

        Shoto releva doucement les mèches qui masquaient une partie de sa cicatrice autour de son œil gauche.

— Cette cicatrice n'est pas un accident. C'est une punition.
— Pourquoi ? Trembla Izuku. Pourquoi as-tu été aussi sévèrement puni ?

        Shoto posa cette fois sa main par dessus son œil gauche.

— C'est moi qui ai tué les membres de ma famille.


🌟Hoshi_steph & Koizakura🌸

       

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