Tension.

        La tension régnait entre les parents des étudiants et les enseignants de l'académie UA. De nombreux parents ont d'ailleurs déjà fait transférés leurs enfants dans d'autres écoles. D'autres voulaient porter plainte contre le lycée.

        L'école ferma momentanément ses portes. Comme ils ne pouvaient pas arrêter les cours, au risque de pénaliser les élèves avec du retard, le proviseur proposa d'avancer les vacances d'été de quelques jours.

        Izuku était par conséquent rentré chez lui.

       De retour à sa vie monotone qui consistait à étudier et pratiquer la magie.

        Si d'ordinaire il était toujours très consciencieux et réussissait ses sorts du premier coup... aujourd'hui, il n'arrivait pas à se concentrer. Il avait la tête ailleurs. Il avait pris l'habitude de s'entraîner avec Shoto. De recevoir des conseils de son aîné. De se faire féliciter par une caresse dans les cheveux ou un baiser sur la joue.

        Maintenant qu'il y repensait, ses joues s'empourprèrent et il rata à nouveau le sort de verrouillage qu'il tentait d'apprendre.

— Mon chéri ça va ?

        Izuku eut un sursaut lorsque sa mère fit irruption dans sa chambre.

— Maman, tu aurais pu frapper...
— Je l'ai fait plusieurs fois mais tu ne m'as pas entendu on dirait.

        Rouge de honte, Izuku se gifla intérieurement. Jusqu'auparavant il était toujours très concentré sur ses leçons... Que lui arrivait-il ? Pourquoi ne pouvait-il pas s'empêcher de penser à Shoto ?

— C'est rare de te voir galérer avec un sort. Tu essaies d'apprendre quoi ?
— Un sort de verrouillage. Ça permet de verrouiller les portes et toute ce qui peut être fermé.
— Comme une serrure ?
— Entre autre oui, mais tu peux aussi verrouiller quelque chose qui n'a pas serrure, comme une boîte ou un livre.

        Sa mère réfléchit un peu, puis continua.

— Tu as appris des sorts bien plus difficiles du premier coup, non ?

        Sa fierté venait se prendre une flèche. Comparé à certains sorts qu'il avait déjà appris, celui-là était du niveau des débutants.

— Izuku, rassure-moi, tout va bien ? Avec tout ce qui s'est passé dans votre école, arrives-tu encore à étudier correctement ?
— Il s'est passé plein de choses, mais ne t'en fait pas, ça va aller.
— Cela dit, je n'aime vraiment pas l'idée que tu vas retourner étudier là-bas à la fin des vacances. Avec ce tueur qui rode à l'extérieur et celui qui est dans votre école, je ne suis pas du tout rassurée. Peut-être devrais-tu changer d'école ?

        Il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas peur chaque nuit à l'internat. La façon dont ont été tués Yaoyorozu et Kaminari étaient tellement violente et barbare. Mais il se donnait tous les jours du courage. C'était l'école où avait étudié le plus grand magicien qui n'ait jamais existé : Yagi Toshinori. Une légende. C'était grâce à lui qu'Izuku s'était découvert une grande passion pour la magie.

        Et puis,...

        Changer d'école signifierait ne plus voir Shoto. Ce génie, qui marchait sur les pas de son idole s'était intéressé à lui. Ils sortaient même ensemble. Une occasion pareille ne se reproduirait probablement jamais.

        Son portable vibra sur sa table de chevet. Un message de Katsuki lui demandant de le retrouver au parc près de chez eux.

***

        Quelques minutes plus tard, dans le parc. Katsuki l'attendait déjà, assis sur un banc. Sans rien dire, Izuku vint s'asseoir près de lui. Izuku attendit que Katsuki commence à parler de lui-même.

— Je sais qui a tué la meuf de troisième année et Kaminari.

        Le vert tourna toute son attention aux paroles de son ami. Plusieurs questions se bousculaient dans tête. Comment Katsuki pouvait savoir ça ? Pourquoi lui en parlait-il ? Qui était le meurtrier ?...

— C'est une fille de ma classe. Poursuivit Katsuki. Himiko Toga.
— Pourquoi penses-tu que ce serait elle ?
— Elle a été transféré en début d'année. Elle n'était pas d'UA en première année. Lors de sa présentation, elle a déclaré, devant tout le monde, adorer le sang et découper de la chair avec des couteaux.

        L'information avait du mal à passer dans le cerveau d'Izuku.

— Tu ne trouves pas que c'est un peu trop facile ?
— Je parie que tous les autres imbéciles dans ton genre penseraient la même chose. Elle était assise à côté de moi depuis le début de l'année. Dès fois, elle arrivait en cours avec sa tenue tâchée de sang.
— Et tu n'as rien dit ?
— Bah, ça aurait pu être du sang de n'importe quoi. En plus, les filles ça saigne une fois par mois.
— ça n'a rien à avoir avec le sujet alors ne parle pas de ça.

        Izuku perçut tout le sérieux dont Katsuki faisait preuve.

— Est-ce vraiment suffisant pour dire qu'elle a tué deux personnes ?
— Elle n'est pas venue en cours depuis une semaine. Je me suis donc permis de fouiller dans son casier et son bureau. J'avoue je n'ai rien trouvé de compromettant, juste des photos dans un cahier qu'elle avait oublié dans le casier de son bureau. Le cahier était verrouillé à l'aide d'un sort.
— Le sort de verrouillage. Mais comment as-tu fais pour l'ouvrir ?
— J'ai demandé à Aizawa-sensei de l'ouvrir.

        Izuku se rappela que le professeur principal de la classe de Katsuki avait un talent particulier pour l'annulation des sorts. Ce qui pouvait s'avérer très pratique dans une école de magie pour annuler certaines bourdes des élèves.

— Dedans, il y avait des photos de certains étudiants de l'école. Elle s'était prise en photo avec des amis. Du moins, c'est ce que se dirait une personne normale en regardant ces photos. Parmi ces clichés, il y en avait trois qui sortaient du lot. Toga n'était pas dessus. Sur trois photos, elle n'était pas présente. L'une était une photo de Yaoyorozu et son amie Jiro ; et l'autre était une photo de Kaminari et Kirishima.

        Le vert tentait de suivre le raisonnement de Katsuki, mais il n'arrivait pas à voir où il voulait en venir.

— Himiko Toga fait partie des rares sorcières spécialisée dans la magie de métamorphose.

        Izuku fit enfin le lien. Les deux meurtres n'avaient présenté aucune trace de lutte. Les victimes ne s'étaient pas méfiées de leur agresseur. Ce qui signifiait qu'ils le connaissaient. Or, Yaoyorozu était en troisième année et Kaminari en deuxième année, ils ne se connaissaient pas et pourtant ils s'étaient fait tués par la même personne.

— Toga aurait donc prit l'apparence de Jiro et Kirishima pour ne pas éveiller de soupçon et faire baisser la garde des deux autres ? En conclu Izuku. Est-ce que tu as déjà discuté de ça avec la police ?
— Non. J'attends encore de confirmer ma théorie avant de leur en parler.
— Ne me dit pas que... Tu as dis que trois photos sortaient du lot... Tu veux attendre qu'il y ait un autre meurtre ?

        L'air grave, Katsuki hocha la tête.

— Ce n'est encore que ma théorie à moi. Si la prochaine victime est bien la personne sur le troisième cliché on sera fixé. Par contre s'il ne se passe rien, on sera dans une très mauvaise posture.
— Pourquoi est-ce que tu me racontes tout ça ?

         Au fond, Izuku se doutait de la réponse.

— Les élèves sur le dernier cliché... Hésita Izuku. Est-ce que...
— Ouais. Il s'agit de toi et de double face.

        L'angoisse montait à l'intérieur d'Izuku. La prochaine victime pourrait donc être soit lui, soit Todoroki.

— Ce sera probablement double face. Lança Katsuki. Je ne connais pas encore ses motivations, mais elle semble ne tuer que les gosses de riches. Ce qui était le cas de Yaoyorozu et Kaminari.
— Katchan, il faut à tout prix qu'on en parle à la police. On peut en parler à mon père.
— Non. Pas tant qu'on n'a pas encore réunis assez de preuves. De plus, j'aimerai attraper moi-même cette pourriture qui a assassiné Kaminari.

        La haine et la colère qu'éprouvait Katsuki s'entendaient dans sa façon de parler. Il était plus que sérieux.

— Qu'est-ce que tu veux faire ?
— Lui tendre un piège. Mais pour que ça marche, ça devra rester uniquement entre nous. N'essaie surtout pas d'en toucher un mot à ton précieux double face.
— Mais-
— Si tu insistes autant pour l'aider, tâche au moins de réussir à le protéger sur ce coup-là.

        Shoto en avait fait beaucoup pour lui. Il était temps de lui rendre la pareille. Et quoi de mieux que d'arriver à le protéger d'un tueur qui allait essayer de l'assassiner.

        Ce fut avec une expression déterminée qu'il fit face à son ami.

— Dis-moi ce qu'il faut que je fasse.

🌟Hoshi_steph🌟