Sort n°17 : Loop

Il y a huit ans de cela, Shoto avait assisté à la pire des horreurs qu'un enfant pouvait supporter. Si tout le monde pensait qu'il ne pouvait vivre pire, tous étaient dans l'erreur. Ce n'était pas la première scène d'horreur à laquelle l'enfant avait assisté.

Trois mois avant que le drame ne s'était produit, Touya et Shoto étaient tous les deux dans la chambre du plus grand. Le petit frère s'inquiétait beaucoup pour son aîné. Avec la magie il avait essayé de trouver un moyen de guérir son frère.

Malheureusement.

- Oublie ça Shoto. Tu sais très bien que la magie ne permet pas de soigner les gens.

L'un des interdits de la magie et de la sorcellerie : soigner. Il existe des sorts de soin, sauf que la magie a certaines limites. Il est impossible de soigner une maladie ou une blessure à partir de rien. C'était la raison pour laquelle les potions existaient.

- Si un magicien tente de soigner une personne, cette personne sera guérie, mais sa maladie sera transmise sur celui qui a jeté le sort. Expliqua Touya. Je préférerai mourir que te voir à ma place.

- Ne dit pas n'importe quoi Touya ! Tu ne vas pas mourir.

- Shoto, je ne vais pas bien. Je connais mon corps mieux que n'importe quel médecin qui est venu m'ausculter. Je n'en ai plus pour très longtemps.

Shoto le savait. Malgré que Touya soit l'aîné de la famille, il était plus petit que Natsu. Sa croissance avait été retardée par sa maladie. Sa peau était très pâle, se rapprochant même de la couleur de ses cheveux blancs comme la neige. Malgré cela, le grand frère gardait toujours une petite une certaine lueur d'espoir dans son regard azur.

- Shoto. Tu serais triste si je mourrai ?

- Bien sûr !

- Pardon.

Touya s'endormit ensuite. Le petit frère veilla sur son frère endormi pendant quelques heures. Lorsqu'il fut rassuré de voir que son frère dormait paisiblement, Shoto quitta la chambre.

Le soir venu, il revint dans la chambre de son frère pour le prévenir que le dîner allait être servi.

Telle ne fut sa frayeur lorsqu'il retrouva le corps de son frère à moitié carbonisé. Du sang noir s'écoulait des parties du corps non-brûlés. L'odeur dans la chambre était juste irrespirable.

L'enfant était resté silencieux. Des larmes coulaient goutte à goutte de ses yeux. Une grosse boule écrasait son estomac. Il avait envie de vomir. Il avait envie de hurler.

Les mots manquaient pour décrire ce qu'il ressentait.

Son frère était mort.

De la plus horrible des manières qui soit.



***


Shoto se réveilla en sueur. Encore le même cauchemar. Pouvait-on appeler cela un cauchemar ? C'était des souvenirs. D'horribles souvenirs que même le temps ne pourrait faire oublier.

Ces derniers temps, il faisait moins de cauchemars. Dès fois, il n'avait qu'Izuku dans la tête. Comment une seule personne pouvait-elle occuper autant de place dans sa tête ? Le laisser entrer dans sa vie était à la fois une bonne et une mauvaise idée.

Izuku était devenu sa bouée de sauvetage en quelque sorte. Malgré les airs qu'il s'était donné, la distance qu'il avait creusé auprès de son entourage, tout ce qu'il voulait c'était qu'on le comprenne sans le prendre en pitié. Tout ce dont il avait besoin, c'était une épaule sur laquelle pleurer. Après avoir perdu toutes les personnes qui lui étaient cher, il n'avait plus aucun repère.

C'était là qu'il était arrivé dans sa vie. Timidement. Gentiment. Au début, Shoto voulait juste quelqu'un avec qui discuter. Plus il passait du temps avec lui, plus son cœur glacé s'était réchauffé. Il ne pensait pas pouvoir retrouver un jour cette sensation de s'attacher à quelqu'un. D'avoir une personne sur qui il pouvait veiller. A quoi bon être le plus puissant des sorciers s'il n'avait personne à protéger ?

Ses pensées pour Izuku lui arrachèrent un sourire, lui faisant oublier l'horrible cauchemar qu'il venait de faire plus tôt.

Il saisit son portable sur sa table de chevet pour consulter l'heure : vingt-deux heures cinquante-six. Katsuki allait piéger la fille qui se faisait passer pour quelqu'un pour quelqu'un d'autre durant cette nuit.

Shoto quitta sa chambre pour retrouver Izuku devant l'entrée de l'école comme prévu.

- Shoto ! S'exclama Izuku, rassuré de voir Shoto.

- J'espère que tu ne m'as pas attendu trop longtemps.

- Non, ne t'inquiètes pas.

Shoto prit la main d'Izuku dans la sienne, arrachant un rougissement du plus jeune.

- Shoto, on n'attend pas Katchan ?

- Il saura où nous retrouver. Inutile de l'attendre.

- Mais...

Shoto était différent de celui qu'il était il y a huit ans. Cette fois, il protégerait la personne qu'il aimait.

Les deux garçons parcoururent discrètement les couloirs vides et sombres de l'école. Détourner les caméras de quelques secondes était un jeu d'enfant pour Shoto. Il se demandait même l'utilité des installation humaines de ce genre dans une école pour sorciers.

- Shoto. Tu crois que ça va bien se passer ? Et si... Katchan s'était trompé ?

- De toute façon je ne le supporte pas. Même quand je sais que vous êtes juste amis, je ne peux pas m'empêcher d'être jaloux. Ça m'énerve d'éprouver ce genre de sensation indigne de mon rang.

Ils montèrent les escaliers pour atteindre la terrasse. Une fois au sommet, il n'y avait personne sur la terrasse.

Shoto et consulta à nouveau son téléphone. Il était vingt-trois heures et quart.

Pourquoi n'y-avait-il personne ?

C'était pourtant bien l'endroit et l'heure à laquelle Katsuki leur avait donner rendez-vous avec le potentiel tueur.

Et où était Katsuki ?

Il allait appeler Katsuki, quand son téléphone explosa dans sa main.

- Katchan ne viendra pas.

Shoto se retourna lentement vers Izuku. L'expression qu'affichait Izuku n'avait rien à avoir avec lui. Ce sourire psychopathe ne lui allait pas du tout.

- Depuis quand ? Demanda Shoto.

- Va savoir ? Peut-être depuis le début ?

- Où est Izuku ?

Toujours avec l'apparence d'Izuku, la métamorphe sortit un couteau de sa poche.

- Je n'ai aucune chance de te battre si jamais on devait s'affronter. C'est pourquoi je l'ai pris en otage. S'il m'arrive quelque chose, je ne garantis rien à ce qui peut arriver à ton petit ami.

Himiko s'était montrée menaçante et avait bien démontré qu'elle avait eu une longueur d'avance sur eux. Elle ne comprenait donc pas le manque de réaction de Shoto. Pourquoi ne paniquait-il pas ?

Au contraire, Shoto lui lança un regard provocateur.

- Bakugo avait vu juste. Dit-il calmement. Tu es vraiment venue de ton plein gré.

🌟Hoshi_steph🌟

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