Noël dernier.

Je l'ai reçu à ce moment là. Elle était sortie il y a un bout de temps mais je n'ai jamais pu me la prendre. Le nouveau jouet de la Playtime Co.

Étant une immense fan des animaux, j'ai tout de suite adorée la pub avec les Smiling Critters. Et surtout lui...

Ce chat. Violet. Mon animal et ma couleur préférés. Qui me souriait à travers l'écran. Un sourire que je n'ai jamais connu. Puisque je n'ai jamais connu quelqu'un qui me sourit, pas même mes parents.

Ils sont morts il y a longtemps, apparemment. Ils m'ont laissé dans une garderie avec pension pendant qu'ils partaient pour leur travail, très important. Ils travaillaient dans quoi d'ailleurs ? Je n'ai jamais posé la question. Trop douloureux.

Je suis restée dans cette garderie. Dans cette maison avec des couloirs interminables et des pièces glauques où personne, pas même le personnel, ne se sent visiblement a l'aise. Je me demande pourquoi...

Pourtant cette maison est accueillante... vu de l'extérieur. On dirait un manoir. Mais l'intérieur m'évoque des choses étranges, enfouies dans le passé et en moi.

Je suis ici depuis 6 ans bientôt. Je suis habituée à cette sensation de malaise. Et aux incidents qui ont lieu quelques fois, comme un autre enfant qui tombe malade subitement, ou même qui disparaît, sans laisser de traces.

Étrange. Très étrange. N'est-ce pas ? Peut-être... Je crois qu'à rester ici aussi longtemps, j'ai perdu la notion du temps et la sensation du soleil sur la peau, et de l'air frais sur mon visage et dans mes poumons.

Mais ce n'est pas grave, car maintenant je ne suis plus seule. J'ai ce jouet. CatNap.

J'ai des insomnies depuis que mes parents m'ont laissés ici. Alors ils ont bien voulu m'en donner une car elle a une particularité : elle crache un sorte de gaz qui permet aux enfants de dormir. C'est très efficace.

Sauf que depuis quelques temps maintenant je fais des cauchemars. Sans cesse. Le même. Ce fameux rêve du couloir. Mais, avant, il n'y avant pas cette autre forme de CatNap à la fin du rêve, qui semble venir me réconforter.

Je l'aime bien. Même beaucoup. C'est le seul qui m'ait jamais sourit. Et le seul qui me réconforte.

Je me lève dans le dortoir commun. Tous les enfants sont en train de dormir. Certains bougent en tout sens, d'autres restent immobiles, comme s'ils étaient morts. Nous sommes 9. Pas un de plus ni de moins depuis hier. Ouf.

Aujourd'hui, comme tous les autres jours, nous allons déjeuner. Puis emmener à l'école pour certains tandis que d'autres, comme moi, restent ici à se morfondre, tester des nouveaux jouets dans des chambres individuelles avec un sorte de long miroir, presque invisibles, ce qui est très bizarre. Mais bon, à rester ici aussi longtemps, je suis habituée aux bizarreries de cette garderie.

J'ai oublié un détail. Je me trouve à PlayCare, la garderie/orphelinat créer par Elliot Ludwig, le patron de la Playtime Co.