7


Harry n'avait pas bougé depuis pas mal de temps. Il avait une crise de panique et Louis ne savait plus trop comment l'aider. Et prévenir Cara serait une mauvaise idée...Elle en profiterait sûrement pour s'incruster et insister pour rester.
Deux des proches du bouclé avaient disparus et Louis n'y était pour rien... Et il se sentait quand même un peu coupable. Peut-être était-ce sa faute? Après tout, ces événements étaient survenus depuis qu'il avait retrouvé Harry...simple coïncidence? Ou terrible coup du sort?
Louis avait beaucoup de défauts, mais il était assez intelligent pour ne pas se voiler la face... C'était quelqu'un qui se vengeait de lui en s'en prenant aux proches de celui qu'il aimait.
Il possédait de nombreux ennemis; mais jusque-là, personne n'avait réussi à le traquer et à réellement s'en prendre à lui. Comment ce quelqu'un avait-il réussi?

"Harry? Tu veux que j'appelle Cara pour te tenir compagnie? Je dois aller faire quelque chose."
Pas de réponse, ni même un vague hochement de tête ou un coup d'œil. Et Louis s'inquiétait encore plus.
"Harry, je dois vraiment y aller. Mais je reviendrai vite, promis."
Il quitta la chambre presque maladroitement, un peu déboussolé. Il ne pouvait pas le laisser seul...
L'homme appela donc Cara et elle accepta aussitôt, se téléportant presque jusqu'à destination.

"Merci d'être venu. Je dois aller voir les flics pour en apprendre plus. (Plus doucement) On va les retrouver, okay? Je vous le promets", dit-il en l'accueillant. Son visage était blême et comme délavé, comme si aucun sang ne montait plus là-haut. Et il s'en voulut de lui confier cette responsabilité, mais il n'avait pas non plus le choix. Au moins, elle réussit à acquiescer lentement avant de rejoindre l'étage.
Et il ne lui restait plus qu'une chose à faire: s'occuper de retrouver Halsey. Il la soupçonnait d'être derrière ces enlèvements. Surtout qu'elle ne décrochait plus depuis hier, et ça ce n'était pas de bonne augure.
Louis fut certain d'une chose qu'il avait toujours cru vraie: on ne pouvait faire confiance à personne.

*

Anne était de nouveau désorientée. Et se retrouvait avec un bandeau sur les yeux. Petite addition de plus: un chiffon l'empêchait de crier ou appeler à l'aide. Mais elle n'en avait même plus la force, ni la détermination. Elle se souvenait avoir attaqué son agresseur, celui-ci avait hurlé de douleur et perdu un peu de sang mais pas assez pour lui laisser le temps de s'échapper... Donc de retour à la case départ. Avec un partenaire supplémentaire apparemment.

"Anne? C'est vous? Harry va nous trouver, okay? On doit juste tenir le coup et ne pas l'énerver. Si on reste tranquille, elle ne nous fera plus rien, d'accord?", sa voix était tremblante mais se forçant à paraître optimiste. Et la femme reconnut cette voix.
"Zayn? Comment...non, non, non...", essayait-elle de répondre mais le chiffon était bien enfoncé.

"Écoutez-moi: Harry fera tout pour nous retrouver. Je lui fais confiance et je suis sûre que vous aussi. On doit juste rester calme et tout se passera bien."
Mais ces encouragements prirent un coup quand ils entendirent la porte s'ouvrir. Et visiblement, Zayn n'avait ni chiffon, ni bandeau lui bloquant la vue.
"Qu'est-ce que vous nous voulez? Harry n'a jamais rien fait de mal! Pourquoi vous voulez vous venger de lui? Expliquez-nous au moins!"
Il y eut un marmonnement dans une langue ne ressemblant pas à l'anglais...peut-être était ce du russe? Impossible d'en être certain pour Zayn.
"On mérite de savoir pourquoi vous nous avez enlevé. Vous nous devez au moins une réponse."

"Et pourquoi je vous devrai quoi que ce soit? À toi ou à la vieille? Hein? Je ne vous dois rien du tout. Ni à vous, ni à personne d'ailleurs."
L'adolescent eut un rire, mi-effrayé, mi-moqueur et il aurait pu durer encore plus longtemps si leur ravisseuse ne s'était pas précipitée sur lui. L'attrapant par la nuque, elle serra et il se stoppa net.
"Quelque chose dans cette situation te fait tant rire? Partage-nous ta blague, mon petit."

"Tu as oublié que je sais qui tu es. Je vois ton visage depuis le début et je sais ton nom. Quand on sortira d'ici, tu pourrira en prison."
Ce fut à son tour à elle de laisser l'hilarité submerger l'endroit charmant où ils se trouvaient. Zayn en resta bouche bée, attendant des explications.
"Tu crois vraiment que Halsey est mon vrai nom? Et que Louis le connaît? Et surtout... (Là, elle resserra sa prise sur le cou de l'adolescent et Anne, toujours aveugle, sentit et grogna) pourquoi crois-tu autant que tu vas t'en sortir? Peut-être que si je suis assez charitable, je la laisserai en vie. Mais toi...qui te regrettera vraiment?"
Zayn réussit à ne pas fondre en larmes, tentant seulement de garder une façade forte pour le bien de l'autre otage déjà bien éprouvée.

*

Louis avait été tellement stupide, lui qui souvent se vantait à lui-même sa propre intelligence et vivacité d'esprit... C'était bien malheureux de s'être laissé avoir par une cruche pareille. Il lui avait fallu un peu de patience pour arriver à ses fins, mais il avait fini par trouver ce qu'il désirait: le vrai nom de son ancienne compagne. Et il n'avait pas tardé à rassembler le petit puzzle: elle avait été la fille d'un célèbre mafieux russe. Un homme qui avait perdu la vie grâce à lui. Donc ce n'était qu'une simple affaire de vengeance. Quand il avait fait cette découverte, il avait hésité à communiquer ces infos à la police. Mais comment expliquerait-il le lien entre ce sale type et lui-même? Il était censé n'être qu'un avocat fraîchement débarqué en ville à leurs yeux.
Et s'ils avaient le moindre doute, le moindre indice ou une piste pour la suspecte, il aurait été mis au courant. S'ils faisaient correctement leur boulot, il aurait été mis au courant. Vu qu'il était le numéro d'urgence pour Harry depuis quelques jours...
L'adolescent avait été mêlé à cette sale affaire à cause de lui. Sa famille avait été injustement impliquée et son meilleur ami en avait également souffert... S'il l'apprenait, il ne lui pardonnerait jamais. Jamais. Et leur histoire s'arrêterait aussitôt alors qu'ils avaient droit à une seconde chance...
Alors il ne lui restait qu'une seule chose à faire: se débarrasser de cette salope sans cœur et récupérer Anne et Zayn.

*

"Louis...Louis?", réussit à marmonner indistinctement un bouclé sortant peu à peu du brouillard qui l'étouffait. Il était allongé sur son lit et se tourna pour découvrir une Cara pleurant silencieusement à ses côtés. Elle tenta de paraître plus fraîche quand elle lui fit face.

"Hey...tu vas mieux, on dirait. Tu m'as fait peur, mon chou... Tu veux quelque chose? À boire, quelque chose à manger?", sa voix tressautait et Harry l'a prit dans ses bras. Elle se laissa faire et parvint non sans difficulté à retenir d'autres larmes.
"Peut-être que ton Louis reviendra avec des bonnes nouvelles...", mais ces mots semblaient peu confiants. Harry recula un peu et lui releva le visage.
"Il est où? Tu sais quelque chose?"

"Il a juste dit qu'il allait voir les poulets...mais ça fait des heures...je n'ai aucunes nouvelles. Je ne sais pas quoi faire, Haz. On peut pas rester caché ici..."

"Tu as raison. Je vais aller le rejoindre."
Cara se leva en même temps que lui.
"D'abord, on mange un morceau. Si on est affamé, on sera encore plus inutile."

"J'y vais tout seul, Cara. Je voudrai que tu restes en sécurité chez moi. S'il te plaît."
Mais son amie n'avait pas l'air convaincue que c'était la meilleure option.
"Qu'est-ce qui se passe? Tu ne veux pas rester seule?" Et il pouvait comprendre ça.

"Ce n'est pas si sécurisé ici... Ta mère était ici quand elle a disparue, non? Donc j'aimerai ne pas rester ici toute seule. Et puis qu'est-ce que tu ferai sans moi si je me faisais aussi enlever? Hein?"
Elle esquissa un faible sourire pour compléter sa tentative de plaisanterie et Harry lui répondit par un sourire. Oubliant quelques secondes la situation actuelle. Il lui tendit la main et Cara l'attrapa.

"Tu as raison: on ne va pas se séparer maintenant. Ce serait stupide."

"Est-ce que t'as peur?", le bouclé aurait voulu pouvoir lui mentir ou alors être certain de sa force, mais...

"Bien sûr que j'ai peur. Je suis même tétanisé, mais ça ne doit pas nous empêcher de les chercher et de les sauver. Louis a sûrement trouvé des pistes, et on ira tous les trois les chercher, okay?"
Son amie ne répondit que par un simple faible hochement de tête déterminé.
"On ne doit pas perdre les pédales, compris? Toi, Louis et moi, on va les retrouver sains et saufs."
Malgré ses "encouragements", l'adolescent ne put effacer complètement de son esprit la vue de tout ce sang répandu au sol. Mais il devait redevenir fort. Pour sa mère, Zayn et Cara. Quoi qu'il arrivait.

*

Louis l'avait presque trop facilement retrouvée. C'était comme si elle avait fait exprès de ne pas se cacher...ce qui, pour lui, ressemblait "drôlement à un piège. Mais il était trop impatient de le sauver pour se poser davantage de questions. Il ne lui restait plus qu'à improviser. Et il restait confiant en ses capacités.
"Où sont-ils", demanda t-il en ouvrant brusquement la porte. Elle sursauta craintivement et ne fait aucun geste pour attaquer directement. Halsey avait presque l'air inoffensive...mais c'était bien elle qui avait enlevé et torturé 2 personnes.

"De qui est-ce que tu parles? Louis...tu es sûr que ça va?"

"Et dire que je te faisais quasiment confiance. Merci de m'avoir rouvert les yeux. Je ne me ferai plus avoir. Où sont Anne et Zayn? Ne joue même pas la carte de l'innocente. Je sais que c'est toi. Et je sais aussi pour quelle raison tu les as choisis eux. Pas envie de discuter: dis-moi où ils sont et on règlera la suite après."
Elle attrapa une des ses mèches bleue et la tortilla, comme jouant avec les nerfs de l'homme. Il avait opté pour un ton calme, réduisant sa rage au minimum. Et elle paraissait vouloir continuer de jouer l'innocente.

"Tu n'as aucune preuve. Et aucun indice pour te mener à eux. Si tu es ici...tu n'as rien de ton côté. Donc tu ne peux rien contre moi. (Renforçant sa voix) Et je n'ai pas peur de toi. Je ne l'ai jamais été. Tout ce que je veux, c'est te faire payer."
Elle arborait à présent un sourire carnassier, et il se demanda quelques secondes si elle avait déjà goûtée à la chair humaine. Réflexion un peu saugrenue mais...elle possédait presque des crocs. Sans aucune exagération.

"Et tu pourra essayer. Après les avoir libérer. Ils ne font pas partie de cette histoire. Les punir est simplement inutile."
Mais elle eut un sourire moqueur, légèrement dérangé.
"Tu es certain d'avoir tout compris? Je les ai choisi eux pour porter atteinte à ton pauvre petit chéri. Si lui souffre, toi aussi. C'est simple mais efficace."

"Et totalement prévisible."
Il s'approcha dangereusement mais sans sortir une arme ou tenter de la frapper: Louis avait besoin d'elle vivante malheureusement.
"Peut-être oui mais jamais une mauvaise idée, n'est-ce pas? Je te le répète: je n'ai pas peur de toi, compris? Je sais me défendre."

"C'est presque adorable que tu ai besoin de le dire pour t'en convaincre."
Il fit quelques pas supplémentaires et ce fut elle qui se jeta sur lui, crocs sortis. Louis la fit immédiatement valser contre le mur derrière lui, sans difficulté.
"Je te l'ai déjà dit: tu devrai manger plus. Et te muscler un peu."
Ce fut à son tour de laisser un léger rire s'échapper. Ses yeux brillaient de puissance et sa main gauche fouilla dans sa poche, sortant un long et fin couteau. Il avait l'air très aiguisé. Probablement un couteau de chasse, servant à se débarrasser des tripes des pauvres animaux. Halsey tenta de dissimuler sa peur grandissante et essaya de se relever avec un reste de dignité.

"Tu as voulu jouer avec moi, hein? Tu t'es cru plus forte parce-que ta petite vengeance était "justifiée", c'est ça? Mais je ne suis pas un amateur, moi. Tu avais déjà oubliée, petite conne?"
Elle le fixa droit dans les yeux et cracha par terre.
"Quoi qu'il arrive, tu paiera pour ce que tu as fait à mon père. Je l'ai promis et ça arrivera. Quoi qu'il en coûte."
Nouvel éclat de rire lui répondant.

"Ton père...pour être franc, je ne m'en souviens plus trop. Seule une chose me revient: il suppliait et pleurait comme une pauvre fillette quand je l'ai tué. Et ça, ça ne s'oublie pas. J'y repense souvent quand j'ai besoin de me détendre."
Cette fois, Pour se donner du courage, elle se jeta sur lui en criant comme une bête sauvage. Et elle arriva beaucoup plus vite. Déstabilisé, il tomba à terre et juste avant qu'il n'essaie de la frapper, elle fondit et lui mordit l'épaule. Très fort mais il resta silencieux, seulement se laissant faire un instant. Mais pas de sang versé malgré ses efforts.
Elle recula la tête en voyant le peu de résistance, interloquée.

"Tu ne te défends même pas un peu? C'est quoi, ça?", définitivement exaspérée.

"As-tu déjà entendu parler de diversion?", vu qu'il avait les mains libres, il put lui envoyer un coup de poing puissant en plein estomac, lui coupant le souffle. Il la fit rouler de lui et se positionna au-dessus d'elle, appuyant sur ses jambes et ses bras simultanément.
Elle tenta de se dégager de son emprise, mais il était plus massif qu'elle. Elle grogna telle une sauvageonne et il en rigola cruellement.

"Voilà comment on fait, ma petite. Maintenant, tu vas m'emmener les voir gentiment, compris?"

*

"Vous n'avez donc aucune piste? Rien du tout? Et vous prétendez assurer la sécurité des gens? Hein? Vous appelez ça faire votre boulot? Vous êtes tous des incapables! Que des putains de gros poulets inutiles! Ouais, c'est ça, enfermez-moi! Allez-y! Faites-le, pauvre con!", Harry réussit péniblement à faire passer Cara derrière lui, son corps tremblant de fureur. Et cela ne semblait pas passager...

"Désolé pour ça. Elle est juste...on s'inquiète beaucoup, c'est tout. S'il vous plaît, laissez-nous partir."
Les flics marmonnèrent entre eux, agités et susceptibles, un petit moment et finirent par les dégager du poste de police.

"Tu trouves ça normal, toi? Ils se préoccupent plus de leur déjeuner et de leurs pauvres cafés que d'enlèvements! Tu trouves ça normal? Harry...on peut pas s'en remettre à eux. J'ai pas confiance."

"Tu peux te calmer un peu? Tu me rends encore plus nerveux, Cara."
Derrière lui, plus aucun son et il put respirer plus facilement un instant. Mais avait-elle raison? Elle était certes allée un peu trop loin, mais...pourquoi aucun d'eux n'avait le moindre indice, la moindre piste? Faisaient-ils mal leur boulot ou n'y avait-il réellement rien à creuser? S'étaient-ils simplement volatilisés? Peut-être enlevés par des aliens? Il y avait du sang...beaucoup trop de sang d'ailleurs... Est-ce que les aliens s'emmerdaient vraiment à taillader leurs victimes avant de s'envoler? Le choc d'être face à eux aurait suffit à stopper n'importe qui... Donc c'était forcément quelqu'un d'humain...
Et s'ils étaient retrouvés, mais qu'ils étaient... Non, Harry n'osait même envisager cette possibilité. Que pouvaient-ils faire? L'adolescent était un journaliste en herbe, pas un foutu flic.

"Cara?", il se retourna et personne ne se trouvait là. Non, non, non, pas encore, ça n'allait pas recommencer... Il ne le permettrait pas. Mais il ne pouvait pas paniquer immédiatement.
"CARA! CARA! T'ES OÙ?", cria t'il quand même, tournant sur lui-même.
Il avança d'un côté, puis d'un autre mais sans réellement bouger. S'il quittait ce périmètre, comment pourrait-elle le rejoindre? Il fallait donc rester en position. Et prier pour qu'elle soit sauvé. Prier ne servait pourtant à rien: il essayait depuis déjà plus d'une semaine pour sa mère, puis pour son meilleur ami... Et aucune prière n'avait obtenue de réponse positive.
Il secoua sa tête, tel un chien s'ébrouant, pour chasser le désespoir revenant à pleine vitesse.

"CARA! J'TE JURE QUE SI TU TE CACHES, J'TE PÈTE LA GUEULE!"
Elle réapparut alors: pleine de vomi autour de la bouche et feuilles dans les cheveux. Harry en resta les bras ballants quelques secondes.
"C'est à cause de moi... Zayn a été enlevé à cause de moi...je l'ai abandonné là-bas. Comme une conne. Alors qu'on est meilleurs amis depuis tout petits... C'est à cause de moi..." Et elle éclata en sanglots, mélangeant morve et vomi pour parfaire un tableau charmant.
Le bouclé se précipita sur elle, n'hésitant pas pour l'étreindre fort. Mais il n'avait aucun mot réellement réconfortant à lui offrir... Il était à court de mots tout simplement.

"Tu m'en veux? J'te jure que...j'ai juste paniquée, je sais pas pourquoi j'ai laissé faire...je suis la pire amie...Et maintenant, on ne sait pas où ils sont...j'aurai pu l'aider..."
Il la serra plus fort, la berçant même légèrement. Mais il recula brusquement.
"Désolée, je t'en ai mis partout...désolée, Haz...", et de nouvelles larmes remplacèrent celles passées.

"Mais on est con! On est vraiment con! Cara, on doit aller là où Zayn a été enlevé! C'est là qu'on aura des réponses!"
Cara arrêta de pleurer presque instantanément et le regarda avec des grandes soucoupes. Harry ne souriait pas exactement mais il se sentit plein d'espoir d'un coup.
"Mais les flics...ils ont sûrement bloqué l'endroit. Avec leurs cordons ou quoi... On ne pourra pas y accéder."
"Cara, depuis quand on suit les règles, nous? Hein? C'est notre meilleure chance en plus! On peut toujours les sauver! On peut y aller et ça nous amènera forcément quelque part! (Se dirigeant vers la voiture de sa mère, l'enjoignant de ses bras à le rejoindre) Allez, bouge ton cul, on y va! Allez!"

*

"T'es là? T'es sûre que c'est pas un piège? Parce-que si c'en est un, tu le regrettera, crois-moi."
Elle acquiesça seulement et il arrêta la voiture devant la grange en piteux état. L'endroit idéal pour séquestrer deux personnes quasi incognito. Louis sortit du véhicule, gardant Halsey à l'œil puis l'attrapa violemment pour lui emboîter le pas. Elle avançait difficilement il faillit trébucher à cause d'elle.

"Arrête de faire ta victime, Halsey. Avance plus vite ou je te promets une morte lente et atroce."

"Et si je t'obéis, ce sera rapide, peut-être?", tenta de répondre ironiquement la jeune femme. Mais il sentait sa peur bien dissimulée: après tout, Louis n'était pas novice dans ce domaine-là.

"On verra bien. J'ai toujours adoré faire des surprises."
Il la poussa plus en avant et elle faillit tomber tête première par terre mais il la rattrapa d'un bras expert. Et fort. Il en avait peut-être quelque chose à faire d'elle, peut-être qu'elle s'en sortirai indemne. Une lueur d'espoir les éclairait tous les deux pour différentes raisons.
Louis les stoppa net à environ 5 mètres de l'entrée de la grange et elle tenta de jeter un coup d'œil derrière pour l'observer. Mais il la fit se plier et mettre genoux à terre, comme prête à supplier une punition gracieuse.

"Je te le répète une dernière fois: si on entre là-dedans et qu'il n'y a personne, je t'abattrai direct, compris? Je trouverai tout seul la solution, pas de problème."

"Et si des gars à moi sont à l'intérieur? Prêts à fondre sur toi à mon signal? Qu'est-ce que tu fera à ce moment-là, Tomlinson?"
Tentant de garder une voix stable et presque convaincante.
"Ça m'étonnerait beaucoup. Mais si c'est le cas, toi, ma belle (Il se baissa à son niveau et lui caressa presque gentiment la joue), tu sera la dernière à y rester. Et ce sera un vrai massacre. Après ça, je ne pourrai que te remercier de m'avoir fourni telle occasion... Ça faisait un bail."
Il retrouva son fameux sourire carnassier, ses canines luisantes et ressemblant quasiment à des crocs. Il était incontestablement excité par une pareille perspective. L'attente de refaire couler du sang semblait toucher à sa fin.

"Tu aimes vraiment ça, hein? Tu fais ça depuis combien de temps exactement? T'es un psychopathe depuis combien d'années, Tomlinson?"
Il parut étinceler à cette remarque: fier de cette appellation.
"Ah...je vais vraiment me faire un plaisir à répondre à ces questions. Mais j'ai toujours préféré montrer et agir plutôt que juste en parler. Reprenons notre chemin gentiment d'abord."

Il la releva presque délicatement et l'enjoignait à entrer la première dans la grange. Celle-ci était à peine éclairée même avec la lumière du jour qui venait d'y pénétrer. Et il y faisait terriblement chaud, c'en était presque suffoquant... Étaient-ils vraiment encore en Angleterre? Louis se posait réellement la question. Il ne parvenait pas à cerner grand-chose dans cette obscurité étouffante.
"J'imagine qu'il n'y a pas de lampes ici?", clairement exaspéré de ne pas avoir pensé à s'armer de lampes torches. Et elle ne lui répondit que par un rire moqueur.
"Tu devrai peut-être changer ton attitude, ma belle. Dans notre situation, c'est toi qui est dans la merde."

"Pas forcément...", essayant un timbre mystérieux qui ne démonta pas du tout Louis. Il était clairement conscient qu'elle était incapable de se mesurer à lui. Et personne ne viendrait aider cette pauvre cruche. Esseulée, mise de côté, ignorée... Louis connaissait bien ce genre de situation, mais la prendre en pitié? Il faudrait être réellement stupide. Elle avait aussi fait couler du sang. Donc elle n'était pas aussi faible qu'il voulait le penser.
Ouvrir largement les portes de la grange serait prendre un énorme risque: elle pourrait vite se faufiler, il n'était pas naïf.

"Allez, debout. Montre-moi ce que nous avons là." Elle ne bougea pourtant pas. Louis dut la pousser de nouveau, plus impatiemment que plus tôt.
Au début, il n'entendit rien du tout et il pria pour qu'elle se grille elle-même et qu'il puisse la saigner ici et maintenant. Puis des marmonnements, des sortes de grognements surgissent de l'ombre et il crut qu'un animal sauvage était dans le coin, à le guetter faire le moindre faux mouvement et qu'il se retrouverai vite déchiqueté.
Il n'était pas vraiment effrayé, juste un peu surpris. Il se concentra vraiment pour avoir une idée d'où venaient ces bruits. Et ce n'était pas un chien enragé...
Il empoigna Halsey sans ménagement cette fois et la jeta dans le coin où ça s'agitait de plus en plus rapidement. Et il eut une illumination: son portable faisait lampe torche! Il secoua la tête, ahuri par sa connerie.
Il le sortit et le braqua sur l'ombre: deux personnes étaient bien attachés sur des chaises devant lui. Bâillonnés, blessés mais bien sains et saufs. Il eut un rire soulagé et les détacha rapidement.
Anne eut plus de mal à se lever mais Zayn l'attrapa fermement, la soutenant.

"Comment vous nous avez trouvé?", hallucinant de voir le Louis de leur Harry ici à la place de la police.
"Ce n'est pas la première fois que je mène une enquête. (Regardant Anne) Elle va bien? Elle a besoin de secours?"

"Elle saigne encore un peu mais elle va s'en sortir. Je pense. Elle va s'en sortir?", Zayn tremblait encore mais Louis s'approcha d'eux et inspecta la plaie de la femme: elle avait été plantée, et éraflée à plusieurs endroits mais ça n'avait pas l'air très profond. Et le sang commençait à tarir, c'était bon signe. Il acquiesça face à un Zayn toujours paniqué.
"Oui, elle ira bien. Elle se remettra vite. Elle est forte, hein, Madame Styles?", mais cette dernière ne réussit qu'à secouer la tête avec peu d'énergie.
"Fais-la monter dans ma voiture devant. Les secours sont en route, okay? Vous êtes sortis d'affaire."
Sourire rassurant et l'adolescent l'entoura d'un bras un instant, reconnaissant. Il quitta la grange lentement mais sûrement.

"Tu n'as même pas essayé de les attaquer de nouveau? Tu voulais qu'ils s'en sortent en fin de compte. J'ai raison?", Louis posa un genou à terre et la fixa.

"C'est toi que je veux supprimer, pas ces pauvres innocents. Mais tu n'aura pas le temps de jouer les héros."
Elle se jeta sur lui et enfonça une lame dans son ventre. Mais Louis n'eut pas l'air de trouver ça dérangeant. Il la retira calmement, l'observa et la balança plus loin.
"C'est avec ça que tu comptais en finir avec moi? Tu es encore plus ridicule que je le croyais... J'ai bien fait de ne pas te fouiller: je voulais goûter à une surprise ou deux avant d'en finir."

"Louis! Y a personne qui arrive! C'est normal?", cria un Zayn revenu à l'entrée de la grange. Étrangement, il n'avait pas l'air plus calme.

"Rappelle-les alors", répondit-il sans se retourner.

"On fait quoi d'elle? Tu avais aussi appelé les flics?"

"Je m'en occupe, Malik. Appelle une ambulance et ne dis pas qu'elle est à l'intérieur. Ils s'occuperont de vous deux: c'est le plus important."
Halsey le fusillait toujours du regard et lui souriait cruellement.

"Comment ça? Tu t'en occupes? Ça veut dire quoi?"

"Tu veux qu'elle s'en tire? Tu veux qu'elle s'en prenne de nouveau à vous? Ou à Harry? Tu veux qu'elle fasse encore plus de mal à Harry?"

"Non, bien sûr que non, mais... Elle ira en prison si on appelle les flics et qu'on leur raconte tout."

"Tu crois vraiment qu'elle va croupir des années pour ça? Elle a de l'argent: elle s'en sortira facilement. Et moi, je ne peux pas accepter cette option. Non, elle ne sortira pas d'ici."
Zayn parut vouloir le contredire, l'exhorter à faire le bon choix, le persuader de laisser la loi s'en occuper, mais...il imagina Halsey retomber sur eux. Ou torturer Harry cette fois. Et il ne se pardonnerait jamais si cela arriverait...
"Tu vas vraiment t'occuper de ça? Louis...on pourrait...juste l'enfermer et la laisser décrépir ici, non?"
Louis, délicieusement choqué, se retourna finalement vers l'ami d'Harry.

"Je suis impressionné. Je ne pensais pas que tu proposerai un truc pareil."

"Impressionné? Je veux juste...qu'elle paye pour ce qu'elle a fait, mais...peut-être qu'on devrait la laisser aux autorités." D'un coup, il paraissait moins courageux et peu soucieux de se salir les mains. Louis soupira doucement.
"Retourne dehors, Malik. Anne doit s'en sortir, tu te souviens?"
L'adolescent hésita un moment mais finit par ressortir.

"Ah les jeunes et leur morale... Ne pas céder à la vengeance et laisser faire la justice et toutes ces conneries indigestes... Ça te donne pas envie de dégueuler ça, petite salope?"
Elle cracha avec violence sur lui et il s'essuya avec dignité.
"Alors...lentement ou rapido? T'en penses quoi?", mais son ton n'avait pas l'air de se préoccuper de la teneur de la réponse qu'on lui offrirait.

"Il y a un témoin dehors qui risquerait de te faire tomber, Tomlinson. Tu veux vraiment tomber à cause de moi? Tu devrai faire gaffe."

"Oh crois-moi, je ferai gaffe. Aie un peu confiance. Je réussirai à le convaincre que c'était la seule solution et je serai comme un héros pour eux."

"Héros et psychopathe à la fois? Vraiment incroyable... Alors? Qui t'a touché quand tu étais petit? Ton frère, ton oncle, ton papa? Qui a fait de toi ce monstre?"
Louis ne put empêcher son fou rire: elle faisait partie de ces gens qui pensaient que les tueurs ne venaient que de foyers où des abus sexuels avaient eu lieu... C'était vraiment hilarant. Pas la partie abus, bien entendu, mais pourquoi fallait-il toujours essayer de chercher un traumatisme qui pousserait à commettre des crimes? C'était ridicule comme base.

"J'avais une famille tout à fait normale, merci de t'y intéresser, ma belle. Mais assez de papotages...", il fouilla dans sa botte un instant et en ressortit une belle lame, parfaitement aiguisée. Elle l'observe lui, puis le couteau. Lui regardait amoureusement l'arme...
"Si tu savais combien de tripes j'ai arraché avec cette merveille...je pourrai l'embrasser maintenant, mais...ma tradition, c'est de le faire après."

"Tu gardes toujours aussi un souvenir, j'imagine?", rassemblant le peu de courage qu'il lui restait. Louis s'esclaffa une fois de plus et lorgna ce visage si joli, si lisse...il ne resterait plus grand-chose très prochainement.

"Oh toujours...comme tous les chasseurs... Un dernier sourire, ma chérie?"

Zayn ne put ignorer le cri effroyable qui résonna dans la grange. Et les tremblements auraient dû mal à s'arrêter.

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