J'ajustai mon sac à dos sur mes épaules et traversai les couloirs animés du lycée, les yeux fixés sur le sol pour éviter les regards curieux. J'étais connue pour mon intelligence brillante et ma beauté discrète, mais je préférais passer inaperçue. Ma routine quotidienne était bien rodée : cours, bibliothèque, et retour à la maison. Mais ce jour-là, quelque chose d'inattendu allait bouleverser ma vie.

Aujourd'hui, c'était la rentrée. Contrairement à beaucoup, j'adorais ce jour. Retrouver la bibliothèque ou mes amis était un réconfort que j'appréciais plus que tout. Quant aux cours, je ne m'en faisais pas, j'étais studieuse et intelligente, alors je m'en sortais assez bien. Les couloirs étaient remplis de bruits et de mouvements, des groupes d'élèves discutant, riant et se retrouvant après les vacances d'été. Les murs ornés de casiers aux couleurs vives et de posters d'événements à venir ajoutaient à l'atmosphère animée. Perdue dans mes pensées, je me dirigeais maladroitement vers mon casier, quand tout à coup, je heurtai quelqu'un.

Ses cheveux en bataille, d'un marron clair, ses yeux bleus perçants qui semblaient sonder mon âme, sa mâchoire définie et son corps impressionnant... Tout chez lui me stupéfiait. Il portait l'uniforme du lycée, mais même ce costume réglementaire ne parvenait pas à masquer son allure assurée. Sa chemise blanche était légèrement ouverte, révélant un collier pendant sur la fin de son cou. La cravate, supposée être parfaitement nouée, pendait autour de son cou avec désinvolture. Son pantalon sombre tombait impeccablement sur ses chaussures, ajoutant à son allure générale de bad-boy au charme indéniable.

Il dégageait une aura de confiance qui me laissait sans voix.

- Oh pardon, je ne t'avais pas vu, dis-je malgré moi. Alex, c'est ça ?

- En chair et en os, belle demoiselle, répondit-il avec un sourire en coin. T'inquiète, y'a pas mort d'homme, par contre tu viens de tacher mon sac à dos avec ton café. Je vais être obligé de te demander un dédommagement.

Quelle débile, pensai-je pour moi-même. Il fallait que je renverse quelqu'un dès le premier jour. Mon cœur battait la chamade, et je sentis mes joues s'empourprer de gêne. Autour de nous, les élèves continuaient de vaquer à leurs occupations, ignorant notre petite scène. Les bruits de casiers qui s'ouvrent et se ferment, les discussions et les rires formaient une cacophonie en arrière-plan.

- Ah heu, pas de problème, que veux-tu comme dédommagement ? demandai-je, nerveuse.

- Pour commencer, ton prénom et ensuite ton numéro, dit-il directement, comme si la réponse était évidente.

- Je m'appelle Léana, et mon numéro n'est réservé qu'aux gens que je connais, pas aux beaux inconnus, répondis-je, tentant de paraître assurée.

Attends quoi ? Qu'est-ce qui m'a pris de lui sortir ça ? Je suis trop conne.

- Le bel inconnu te prévient que Léana ne va pas s'en sortir comme ça, et qu'il finira par avoir son numéro de téléphone avant la fin du mois, chuchota-t-il à mon oreille, si près que je pouvais deviner la senteur de son gel douche, un mélange boisé.

Sans prévenir, il recala une mèche de cheveux derrière mon oreille, effleurant ma peau du bout des doigts. Un frisson parcourut mon échine. Puis, d'un geste nonchalant, il tourna les talons et s'éloigna, me laissant plantée là, le cœur battant.

Encore sous le choc de cette rencontre, je me dirigeai vers la liste des classes. À mesure que j'avançais dans le couloir, je revoyais la scène dans ma tête, analysant chaque mot et chaque geste. À la pause, je rejoignis mes amies à notre point de rendez-vous habituel. Elles étaient en pleine discussion animée sur leurs vacances, mais dès qu'elles me virent, elles se turent, visiblement curieuses de savoir pourquoi j'avais l'air si troublée. J'improvisai un mensonge aussi-tôt, je n'avais pas envie de parler d'Alex a mes amies puisqu'il ne comptait pas pour moi.