25. And if... (c)
Nathan
Le reste du trajet se fait en silence. Je n'ai pas répondu à ses mots qui m'ont piqué au plus profond de moi. A vrai dire, c'est lui le premier qui a suggéré l'idée d'embrasser quelqu'un d'autre et de me faire une fille durant cette soirée. Et, il en rajoute une couche dans sa voiture en interprétant mes mots. Bon d'accord, j'ai dit ça pour le faire réagir. Pour qu'il puisse me révéler le vrai fond du problème, parce qu'il ne m'a encore rien dit à propos du fait qu'il a été distant cette semaine. Il n'a même pas nié...
Je grimace. J'aimerais bien ne pas réagir de la sorte et ne pas me poser toutes ces questions. En plus tout à l'heure, j'avais envie de passer à autre chose, rencontrer une fille et pourquoi pas aller plus loin, alors... Alors pourquoi maintenant je ne veux plus ?
Je soupire, tout en m'accoudant à la fenêtre pour regarder le paysage défiler sous mes yeux, dans l'obscurité. Je sens son regard sur moi qui pèse, mais je refuse de lui jeter ne serait-ce qu'un seul coup d'œil. Je suis énervé.
Mais ce qui est le plus marrant dans l'histoire, c'est que ce qui m'énerve le plus, c'est moi-même. Le fait est que je viens de réaliser que mon ami, Ash, a pris une très grande importance dans ma vie et en si peu de temps. C'est vrai, tout à l'heure je me sentais bien sur le terrain, je ne pensais à rien d'autre qu'à mon jeu et voyant la victoire, je me suis vraiment dit que j'allais sauter le pas, m'amuser. Seulement, dès que j'ai vu Ash tout près de moi, j'ai changé d'avis. Tout ce que je voulais, c'était l'embrasser, rester avec lui. Passer la soirée avec lui. Bon, lorsque Kyle nous a littéralement crié le fait qu'il faisait une soirée chez lui ce soir, pour fêter le score, tout de suite je me suis sentie heureux. Heureux de participer à ça et en plus avec Ash. Mais il a fallu qu'il interprète mal mes mots et me fasse penser à mon idée de départ : trouver une fille sympa avec qui passer la soirée. Maintenant, je me retrouve à avoir envie de rien. Je pourrais presque lui demander de me ramener chez moi, sauf que c'est impossible. Il se douterait que quelque chose cloche. Je n'ai aucune envie qu'il sache qu'il a une emprise sur moi.
Ash a une emprise sur moi, une forte emprise sur moi et maintenant je m'en rends compte. À cette pensée, mon cœur s'échauffe dans ma poitrine. C'est mal d'avoir une emprise sur les gens. Mon père a une emprise sur ma mère.
Je ferme les yeux lorsque cette phrase traverse mon esprit. Je ne veux pas penser à cela. J'ai trop mal en pensant à ça. Aussitôt, je me demande si je fais bien d'aller à cette soirée et de ne pas rentrer à la maison tout de suite. Ma mère est partie pour son travail depuis quelques heures, mais rien ne m'empêche de m'inquiéter. Rien ne peut m'empêcher.
— Nat ? Tu te sens bien ?
J'arrive à entendre l'inquiétude poindre dans la voix de Ash. Je me retourne doucement vers lui pour voir qu'il m'envoie quelques regards, en fronçant les sourcils. Puis, une de ses mains quitte le volant pour se poser sur ma cuisse. La chaleur de sa main se dépose sur mon pantalon, pour ensuite passer la barrière de tissu et se déposer sur ma peau. Je réagis immédiatement en serrant les dents. Brutalement, je repousse sa main. Le désir est trop puissant et si soudain.
Tout se bouscule dans ma tête, tandis que je vois la voiture se garer sur le bas-côté de la route. Ash reste silencieux, il se contente de retirer sa ceinture. Je ne dis rien non plus. Soudain, je sens mon corps trembler et mon cœur battre bien plus fort dans ma poitrine, dans mes tympans, ainsi que dans mes oreilles. Sans m'en rendre compte, je m'accroche à mon siège. Mes mains serrent tellement le cuire que mes jointures deviennent blanches.
Je ne vois même pas Ash sortir de sa voiture pour faire le tour et ouvrir ma portière. Tout doucement, en veillant à ne me toucher, il retire ma ceinture. Je refuse de le regarder parce que j'ai honte. Je sais exactement ce qui m'arrive et je ne veux pas qu'il assiste à ça. Ce genre de crise ne m'était pas arrivé depuis quelques années. Tout ce que j'ai envie maintenant c'est de fuir. Fuir loin. Loin de tout et surtout... de lui.
— Nat ? Est-ce que je peux te toucher ? je l'entends me murmurer.
Mes muscles se détendent légèrement au son de sa voix. C'est ce qui me décide à lever la tête vers lui. Lorsque mes yeux se posent sur son visage, je me sens comme un minable. Il a l'air tellement apeuré et j'arrive à sentir qu'il se sent impuissant. Il est assis juste devant moi, les bras ballants contre son corps, luttant contre l'envie de me toucher.
Pour le rassurer, j'avance ma main vers la sienne, qu'il attrape tout de suite. Nos doigts se crochètent ensemble. Sa peau sur la mienne me fait le plus grand bien. Tout de suite la voix douce de ma mère me revient en mémoire, mais étrangement je me rends vite compte qu'il s'agit de Ash et que je suis dans ses bras, assis par terre, en plein milieu de la route. Une de ses mains dans mes cheveux et l'autre est toujours à serrer la mienne, alors qu'il me chuchote tout bas :
— Calme-toi, respire tranquillement. Je suis là, Nathan.
Puis, il me surprend quand ses lèvres se posent sur ma joue, en un baiser léger.
— Je t'en prie, laisse-moi t'aider. Te voir dans cet état si soudain, me fait peur.
Sa voix grelotte. Je me recule un peu, pour croiser ses yeux marron, éclairés par les lumières de la ville. On voit bien qu'il est toujours aussi inquiet, mais il semble pris dans un combat. Contre quoi ? Je ne sais pas. Mais je n'hésite pas. J'écrase mes lèvres contre les siennes. J'en ressens le besoin, j'en ai terriblement besoin. Et cela me fait tellement de bien. De toutes sortes de frissons viennent m'emparer entièrement. Ma main qui était sagement posée sur son torse, trouve sa place sur sa nuque, pour le rapprocher encore plus. Sa langue glisse tendrement sur la mienne, et je sens sa main se resserrer sur la mienne. Je crois bien même sentir Ash trembler tout contre moi, ou serait-ce moi ?
Subitement, quelque chose vibre entre nous. Je crois bien qu'il s'agit du portable de Ash. Alors que je m'apprête à lui dire de décrocher, Ash arrête de m'embrasser pour poser ses lèvres sur mon cou. J'ai chaud, tout à coup. Très chaud. Sa langue continue de taquiner ma peau sensible juste en dessous de mon oreille. Je me surprends à gémir et à onduler du bassin. Mon érection vient se frotter contre la sienne.
Je déglutis et j'arrête tout mouvement, en repoussant gentiment Ash de son côté. Il a l'air surpris, avant de se ressaisir. Il se racle la gorge et détourne les yeux. Je me sens rougir et c'est bien la première fois que je rougis dans ce genre de situation. Ma main abandonne sa nuque et la sienne desserre sa prise sur ma hanche droite.
— Excuse-moi, marmonna-t-il.
Je respire un bon coup, en sentant mon cœur ralentir le rythme à l'intérieur de ma poitrine. Puis sans réfléchir, je pose ma main sur la joue de Ash. Ses yeux viennent à nouveau plonger dans les miens et je me sens tout de suite mieux. Je souris timidement.
— C'est moi devrais m'excuser Ash, pas toi.
Il fronce les sourcils, avant de me sourire à son tour.
— Tu m'as fait peur. Tu... tu as fait un genre de crise non ?
Je hoche simplement la tête. Le silence vient peser entre nous. Ne le supportant pas, j'ajoute :
— Je faisais souvent ce genre de crise quand j'étais petit.
Ash a l'air d'abord surpris de mon aveu, puis il se calme en prenant une grande respiration. Il est tendu, ça se voit bien. Je risque de bouger un peu pour l'aider à se dégager, mais sa main me cloue sur place.
— Reste Nat.
Ses lèvres tremblent. Il semble prêt à me dire quelque chose. Quelque chose d'important visiblement parce qu'il n'arrive pas à me regarder dans les yeux. Je ne force pas, je me tais.
— Excuse-moi pour cette semaine...
J'ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne sort.
— Tu as raison, j'ai été distant avec toi. Mais ce que tu as insinué tout à l'heure est faux.
Je fronce les sourcils, ne me souvenant plus de ce que j'ai dit. Il tousse légèrement avant d'affronter mon regard. Son regard est triste. Je n'ai qu'une seule envie, tout de suite, l'enlacer dans mes bras, le sentir encore plus près de moi et effacer cet air triste de son visage. Sauf que je ne bouge pas. J'essaie de calmer mes pulsions. Mes pulsions, qui d'ailleurs, ne sont plus du tout liées au désir que je ressentais pendant notre baiser. Non, elles sont liées à autre chose mais je n'arrive pas mettre la main dessus. Tout ce que je sais, c'est que de le voir dans cet état me pèse sur le cœur et que j'ai du mal à garder ce poids en moi.
— Je n'ai pas parlé à Matt de la semaine et encore moins en soirée. Tout ce dont j'avais envie c'est que tu sois avec moi Nathan...
Moi aussi, j'avais envie de ça. Je m'apprête à lui dire que c'est aussi le cas pour moi mais il est plus rapide que moi et me coupe le sifflet par la même occasion.
— Mais mon père et mes obligations futures sont constamment là.
Brutalement, une larme coule le long de sa joue. Aussi vivement que je le peux, je pose ma main sur sa joue pour l'attraper et l'empêcher de couler plus loin, jusqu'à son menton. Ash ferme les yeux. C'est là que je ressens le poids lourd qui gagne son cœur, à lui aussi, pendant cet instant.
— Je viens de m'en rendre compte, mais...
Une autre larme coule sur son visage. Je fronce les sourcils, sensible. D'habitude, je ne suis pas aussi sensible et surtout pas pour un mec. Mais comme je l'ai dit, Ash m'a sous son emprise et je m'en rends de plus en plus compte. Le voir comme ça me fait tellement mal.
— Mais...
Il avale difficilement, pendant que je sèche ses larmes silencieuses.
— Même si je voudrais arrêter de me sentir comme quelqu'un d'autre, je n'ai pas le choix et surtout je dois accepter ce que ma famille m'offre.
J'ai l'impression qu'en disant ses mots, son cœur pèse lourd et qu'il est si triste. Mais moi, je le trouve courageux à ce moment-là, même si ça me déchire qu'il ne puisse pas être qui il veut être.
— Ma petite sœur est fière de moi, elle te l'a dit, et je ne peux pas la décevoir. Mon père m'a dit de penser à elle et de lui donner le bon exemple. Sauf que ce qu'il ne sait pas, c'est que je pense à elle tout le temps, tous les jours de ma vie. Je l'aime tellement.
— Elle aussi, elle t'aime tellement Ash.
Tout d'un coup, il fuit mon regard. Son corps se contracte. L'inquiétude me gagne comme si une flèche m'avait transpercé. Je sens que la suite ne va me plaire.
— Dis-le, Ash, je prononce à voix basse.
— Mon père exige des choses, des obligations auxquelles je dois me plier et dont je n'ai pas forcément envie d'obéir. Pour certaines choses, j'ai envie d'être libre de faire mes choix.
— Quelles choses ?
Ses yeux me percutent à nouveau et je me sens comme hypnotisé, cloué sur place.
— Comme le fait d'avoir une petite amie par exemple.
Violemment, le fait d'imaginer une fille au bras de mon ami, une fille qu'il prendrait dans ses bras, qu'il embrasserait de tout son soûl, qu'il ferait rire, etc... me donne envie de frapper quelque chose. Je sens mes poings se serrer sans que je le veuille. Ash le voit aussi. Mais visiblement, il choisit de ne pas s'en rendre compte et d'effacer mon geste par d'autres paroles.
— Je veux prendre mon temps et tomber amoureux de quelqu'un que j'aimerais vraiment et toute ma vie, avec qui je me marierais et je ne veux pas que mes parents, que le sens de la famille ou les affaires interfèrent là dessus. Sauf que ce n'est pas l'avis de mon père.
— Ton père tu l'emmerdes et puis c'est tout, j'énonce d'une voix forte.
Ash écarquille les yeux.
— Quoi ? C'est bien vrai non ?
Il lève les yeux au ciel. Je le vois, sa main bouge pour atteindre ma joue, mais malheureusement elle ne le fait jamais. Son contact s'éloigne de moi.
— Tu as raison. Mais le fait est que je ne veux pas me précipiter et choisir quelqu'un à aimer au hasard.
Il répète ses mots d'une voix forte mais il semble perdu dans ses pensées. J'ai la sensation qu'il lui reste des choses à me dire, à me confesser mais qu'il n'est pas près. Et surtout, surtout que ces mots me sont plus destinés qu'à son père. Peut-être que lui aussi, il sent qu'il glisse, glisse sur quelque chose de plus fort entre nous.
Je n'arrive pas à croire qu'en si peu de temps, en si peu de jours, que nos simples baisers aient créé quelque chose de plus fort entre nous. Ce n'est pas de l'amour, mais c'est... je n'arrive pas à mettre de mots dessus. Subitement, j'imagine l'air satisfait et les mots "je te l'avais bien dit" sortir de la bouche de Iliana. Mais comme elle me l'a si bien dit, je dois faire attention à mon cœur et il en est encore temps.
Je bouge doucement. Ash comprend ce que je veux faire et m'aide à me relever sans bruit. Il ne dit rien lorsqu'on rentre dans sa voiture et que je lâche d'une voix morne :
— Tu peux me ramener chez moi, s'il te plaît.
Non, il se contente de regarder la route. Moi, je soupire. Je pensais bêtement qu'il allait vraiment me dire les choses à propos de cette distance, mais bien qu'il se soit confié sur le sujet, je sens bien qu'il ne m'a pas tout dit. Encore des non-dits qui s'ajoutent entre nous, génial.
Quand il s'arrête devant chez moi, le silence est encore plus lourd qu'il y a quelques minutes. Je me sens obligée de répondre quelque chose.
— Tu as raison, Ash.
Aussitôt je parle, aussitôt Ash se tourne vers moi. Il me regarde attentivement.
— Tu as le droit d'aimer qui tu veux et d'ailleurs, on ne choisit pas de qui on tombe amoureux à vrai dire, donc ton père ne peut pas t'obliger à aimer quelqu'un sinon ça serait te rendre malheureux. Et qui peut accepter de voir son enfant malheureux ?
Il a un rire nerveux.
— Mon père ne pense pas au bonheur des gens, ni même celui de ses enfants, non. Il pense à l'argent et à son entreprise florissante.
— Alors, je suis désolé pour toi.
Puis sur ses paroles, j'ouvre la portière, mais la main de Ash se pose sur la mienne.
— Nat... je crois que j'aurais toujours peur.
Ses mots sont comme un électrochoc pour moi. Je repense à cette soirée où je l'ai serré dans mes bras et que je lui ai promis qu'il n'aurait plus jamais peur. Il a raison sur cela aussi, je n'aurais pas dû promettre une telle chose. C'est pour ça que je lui réponds :
— Les peurs, on les combat Ash. Mais il faut du temps.
— Et si je n'en avais pas ?
Je me fige et me retourne vers lui, intrigué.
— Et si je tombais amoureux de quelqu'un que je ne peux pas avoir ?
Je reste sans voix.
— Qu'est-ce que je devrais faire, Nat ?
Je souffle difficilement, tout en fermant les yeux. Cette fois-ci, c'est moi qui détourne le regard.
— Pardon, je n'aurais pas dû...
— Tu feras ce que tu penses être le mieux pour toi, Ash. Et seulement pour toi...
Ma voix est enrouée. Je suis triste. Parce que si j'interprète bien ses paroles, je sais exactement de qui il parle sous cette mystérieuse personne dont il pourrait tomber amoureux. Et ça me fait mal. Mon cœur cogne brutalement, comme s'il voulait sortir, se libérer de ce lourd poids que Ash me donne.
— Nat...
Il semble hésitant en prononçant mon nom, ce qui me fait relever la tête. Une larme coule sur sa joue mais il la fait disparaître instantanément.
— Embrasse-moi Nat.
Je me redresse sur mon siège et accède à sa requête. Ses lèvres ont un goût salé quand je pose les miennes dessus. Je le vois presser les yeux avant de les ouvrir en grand. Notre baiser dure quelques secondes, avant que Ash ne s'enlève. Il semble encore malheureux. Encore une fois, je meurs d'envie de le prendre dans mes bras, mais je ne le fais pas.
— Et si... commence Ash.
Son téléphone vibre à nouveau dans sa poche. Cette fois, il l'attrape et regarde qui est l'auteur de cet appel. Il grimace légèrement. A ce moment-là, je reçois un message. C'est Iliana qui me demande où je suis, si je compte venir à la fête parce qu'apparemment elle, y est. C'est à mon tour de grimacer. Je lui réponds seulement que je me sentais fatigué et que je suis retourné chez moi. Elle me répond tranquillement que nous en reparlerons lundi ou peut-être ce week-end en s'appelant. Puis, au passage, elle m'envoie un autre texto pour me faire savoir que Marcus l'a embrassé, enfin. Je souris immédiatement, content pour elle.
Ash se racle la gorge. Je relève les yeux sur lui.
— Les gars me demandent ce qu'on fait.
— Je viens de dire à l'instant à Iliana que je me sentais fatigué et j'étais rentré.
— D'accord, je vais dire ça aux gars.
Je fronce les sourcils, étonné qu'il n'aille pas à la fête, lui.
— Tu n'y vas pas ?
— Je n'ai plus vraiment envie.
Je hoche simplement la tête à ses paroles. Je comprends tout à fait. J'ai tout gâché en faisant ma crise, tout ça parce qu'il a eu le malheur de me toucher pendant que je pensais à l'emprise qu'a mon père sur ma mère. J'ai mal réagit.
— Je suis désolé pour tout à l'heure, je lance piteusement.
Un sourire brouille ses traits.
— Ce n'est pas de ta faute. Je peux comprendre, rassure-toi.
Un sentiment de satisfaction se réveille en moi et m'enveloppe, en voyant qu'il a l'air plus apaisé. En voyant que son moteur est toujours allumé, je descends de la voiture, puis je ferme la portière. Je m'avance vers ma porte, seulement Ash n'est toujours pas parti. Je me retourne pour voir qu'il s'est allumé une cigarette et qu'il observe la rue éclairée devant lui.
— Ash !
Il relève les yeux sur moi, la mine confuse.
— Ah oui, pardon, il faut que je retourne chez moi.
Il se passe la main sur la nuque, tout en tirant sur sa cigarette une seconde fois. Puis avant de partir, il me salue de la main. Je réponds par un simple hochement de tête. Une fois à l'intérieur de la maison, j'enlève mes chaussures pour éviter de faire du bruit. Mon père regarde la télévision. Heureusement il ne m'entend pas. Je file dans ma chambre et saute entre mes draps. J'attrape mon casque et lance ma playlist. Je n'ai pas envie de dormir, pas après tout ce que Ash a dit et sous-entendu.
Et quand je ferme les yeux, je revois sa mine confuse, effrayée et triste.
Il est vers deux heures du matin, quand je reçois un message sur Messenger de Ash. Je le lis attentivement.
Ash : Ne pense plus à ce que je t'ai dit Nat, j'étais mal et je pense que j'ai paniqué quand je t'ai vu faire cette crise.
Je fronce les sourcils, mes poings se resserrent d'eux-même. Il ment. La sincérité était présente dans ses yeux quand il me parlait tout à l'heure et ça m'a bouffé de le voir comme ça.
Moi : Tu mens, tu étais toi-même. Tu cherches seulement à te protéger, mais il faut que tu combattes cette peur, tu te souviens.
Je repose mon portable sur ma poitrine. Il ne tarde pas à vibrer une nouvelle fois.
Ash : Je ne sais pas si je suis assez courageux pour ça.
Je réponds du tac au tac.
Moi : Je crois en toi.
Je vois les trois points s'agiter pour me dire qu'il est en train de répondre. Ils apparaissent et disparaissent plusieurs fois, avant de s'éteindre pour de bon.
Moi : Tu seras courageux Ash et tu sais pourquoi ?
Je vois qu'il a vu mon message mais il n'y répond pas. Je serre les dents pour ne pas hurler, c'est tellement insultant quand quelqu'un voit ton message mais n'y répond pas.
Moi : Comme tu l'as dit, ton chemin est tout tracé et tu comptes bien le suivre, mais un jour je sais au fond de moi, que tu diras merde à tout ça et que tu seras enfin toi. Et je t'aiderais à le faire. Après tout, nous sommes assez proches.
Cette fois-ci, il me répond.
Ash : Oui, les amis agissent de cette façon, tu as raison. Merci Nathan.
Je reste figé sur ce message pendant quelques minutes, puis j'éteins mon téléphone en le posant sur ma table de nuit. Au final, malgré ses mots qu'il a eu, ses suppositions que j'ai peut-être mal interprétées, il ne retient que ça : nous sommes amis. Tout à coup, je sens une barrière se dresser entre nous. Une barrière imposée mais belle et bien là. Et je la sens s'incruster en moi, me déchirer, me faire mal comme jamais personne ne m'a fait mal auparavant.
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Hey ! J'ai oublié de publier ce chapitre avant le 26, donc le voilà Quelle gourde je fais ! J'espère que le chapitre 25 vous a plu, et j'attends avec impatience vos commentaires !!
Plein de bisous.
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