10. Play (c)
Dans la suite des évènements
Ashford
Je trottine jusqu'au terrain. Tout le monde est en train de s'étirer sur la pelouse. Pas d'exception. Aujourd'hui, Matt a prévu une série d'exercice d'entraînement, puis un match ou deux pour voir ce qu'on a dans le ventre. Sachant que la saison commence dans deux semaines, on a plutôt intérêt à nous tenir prêts et préparés pour cette nouvelle année à jouer contre les autres lycées. Et il faut pas se mentir, nous ne sommes pas les meilleurs. On fait quand même partie du haut du classement.
Lorsque j'arrive près des gars, Matt accroche mon épaule et m'intime tout bas de le suivre à l'écart. Je vois quelques regards nous suivre, notamment celui de Marcus et Paul. Heureusement, très vite, ils reprennent leur occupation.
Je grimace en voyant que les doigts de Matt resserrent leur prise sur mon épaule. Facilement, il vient se placer devant moi, la mine grave. Je connais cette expression, elle n'indique rien de bien. J'espère qu'il ne va pas s'énerver parce que son intervention pendant que j'étais au téléphone m'a mis légèrement sur les nerfs. Il a de la chance que je sois pas un mec violent.
— C'était qui au téléphone ?
Mon premier réflexe à sa question est de rire. Moi qui pensais que c'était une blague, en fait, je me rends vite compte qu'il est sérieux. Ses traits ne trahissent aucun signe de plaisanterie. Mon second réflexe sur le moment, c'est la défensive, mais...
— T'es pas ma mère Matt, tu sais. Tu ferais mieux de rester à ta place.
...il me connaît depuis le temps. Mes réactions, il les anticipe et du coup, il a une réponse à tout. Dieu ce que ça m'agace profondément sur le moment. Je serre les dents.
— Je suis ton capitaine et nous sommes sur le terrain, pendant un entraînement que tu as voulu toi aussi, donc c'est moi qui fixe les règles.
Son air supérieur me hérisse le poil.
— Et donc dans tes règles, je présume que l'une d'elles stipule que tu peux poser n'importe quelle question et que la réponse te doit d'être immédiate, c'est ça ?
Ma voix augmente en intensité. En réaction, Matt me sourit gentiment. Ses sourires qui peuvent séduire n'importe qui, même moi, parfois. Mais là, ça me refroidit plus qu'autre chose.
— Le prend pas mal, Ash. Je suis ton meilleur ami et le capitaine de cette putain d'équipe, et je veux gagner le plus de match pendant cette saison, tout comme toi.
— Et donc ça t'es indispensable de savoir à qui je téléphonais ?
Matt hoche la tête sans piper un mot. Il se trahit lui-même.
— Tu sais très bien qui c'était et tu te fais une joie de m'arracher cet aveu. Mais c'est quoi ton problème avec lui ?
Je l'observe serrer les poings et les dents. Bientôt, il me fusille du regard avant de rire. Son rire est amer.
— Toi aussi, tu le détestais au début, Ash. Qu'est-ce qui a changé putain ?
— J'ai appris à le connaître pendant les sessions. Et puis je suis pas un connard tout le temps.
Soudain, Matt se rapproche de moi, son nez frôlant le mien. Le sourire qu'il affiche est carnassier.
— Donc il a su toucher ton cœur ! Ou alors serait-ce ta bite qu'il a vite trouvé ? Tu as aimé ?
Sa voix est pleine de dégoût. Pendant une seconde, je ne comprends pas ce qu'il essaie de me dire, puis la seconde d'après mon cerveau chauffe. Sans réfléchir, je frappe le premier. Il me rend mon coup en pleine joue, bien sûr.
— J'ai touché la corde sensible ?
Son air moqueur me fait entrer dans une colère sans nom. Je le bouscule jusqu'à ce qu'il se retrouve cloué à la pelouse. Puis, je n'hésite pas une seconde, je me rue sur lui. Mes poings atteignent plusieurs zones de son visage et de son corps. Au bout de quelque temps, il renverse la position et cette fois, c'est moi qui reçoit une pluie de coups. Je me protège comme je peux.
Heureusement, les gars interviennent vite, nous tenant loin de l'autre. Marcus et Paul m'entourent. Moi, je regarde Matt, avec hargne. Merde qu'est-ce qui lui a pris ? Je le reconnais pas.
— Putain mec, tu saignes au nez, s'exclame Paul.
Je ne l'écoute pas, je suis tellement obnubilé par cette bagarre qu'a provoqué mon meilleur ami. Brutalement, ses paroles viennent m'assommer. Il a osé insinuer que l'amitié que j'ai développé avec Nathan tiens d'une putain de... putain de fellation entre mecs ! Il a carrément avancé le fait que Nathan m'aurait sucé et que j'aurai aimé ça ! Que ce geste vaut une amitié !
— On n'a pas fini de discuter Ash !
Matt me crie ces mots avant de rejoindre le milieu du terrain. Marcus et Paul restent à mes côtés, le temps que je me remette.
— Tu te sens prêt à attaquer cette matinée de foot avec lui ?
C'est Marcus qui vient de me poser la question. Je pose mes yeux sur lui, mais je ne sais pas quoi répondre. On dirait que je n'ai pas la force.
— Ash, tu connais Matt, il débite des conneries à la minute. Et...
Paul essaie d'arranger les choses, assez penaud face à ce qui s'est passé, mais Marcus reprend les rênes.
— Dis-le Ash, si tu le sens pas, on comprendra.
Il jette un coup d'oeil derrière nous. Matt est en train de donner quelques directives aux autres. Il est de nouveau concentré sur le jeu et non sur ma vie privée.
— Putain, je comprends pas ce qui lui a pris.
Je prends une grande respiration. Moi non plus, je comprends pas.
— Je suis prêt à disputer cette saison et cet entraînement. Et oui, Paul, je connais Matt et c'est un putain de connard parfois. Même avec moi. Mais il a dépassé les bornes, putain.
Paul déglutit difficilement. Je pose une main rassurante sur son épaule.
— Mais c'est pas pour ça que je vais me dégonfler. Allez sur le terrain, je vous rejoins dans deux minutes.
Marcus et Paul hochent la tête, avant de rejoindre le milieu du terrain. Pendant ce temps, je file dans les vestiaires pour me passer de l'eau sur le visage. Lorsque je regarde mon reflet dans le miroir, j'ai envie de vomir. En effet, je saigne du nez, et j'ai également deux bleus. Pas des petits en plus. J'en arbore un sur la joue et un autre autour de mon oeil gauche. Il m'a pas raté.
Je pose mes mains à plat sur le lavabo et laisse ses paroles m'envahir. Subitement, je me demande d'où lui est venue cette idée que Nathan et moi, on puisse... je sais pas moi, j'arrive même pas à poser un mot dessus. Il sait très bien que je suis hétéro et que jamais je n'ai osé m'aventurer ailleurs que dans le corps d'une fille. L'idée même de toucher un autre gars, plus intimement que nos accolades viriles, ne m'est jamais venu à l'esprit.
Il est clair que depuis deux mois, on s'est vachement rapproché Nathan et moi, pendant ces sessions. J'ai appris à le connaître, parce que depuis cette nuit dans ma voiture avec lui, à rouler dans les rues de Brooklyn, j'ai eu un déclic. Je me suis dit que j'avais peut-être plus de chose en commun avec ce gars que je le croyais. D'accord, au début je voulais vraiment le détester et je l'ai détesté ouais, merde. Mais j'ai changé d'avis sur son compte et sur celui d'Iliana aussi, par la suite.
Sauf que la compétition est encore ouverte et que lors de son épreuve finale, Nathan va mordre la poussière. Parfois, en voyant son air déterminé pendant les sessions, j'ai envie de lui dire que Matt fera tout pour qu'il ne soit pas l'un des nôtres, mais j'abandonne à chaque fois. Matt a beau être un connard, c'est mon meilleur ami. Et en général, je ne trahis personne. Ou seulement lorsque je juge que la situation va trop loin. Ici, je n'ai encore rien vu de violent entre Nathan et Matt et je ne préfère pas l'imaginer. Qui choisirais-je ?
Je souffle un bon coup, en me regardant une dernière fois dans le miroir. Ma tête est à faire peur. On dirait que je viens de me faire passer à tabac. Ce qui est en quelques sortes le cas. Mais je préfère ne plus y penser.
Très vite, à grande foulée, je rejoins le groupe. Ils ont déjà commencé les activités. En silence, je m'accorde à les suivre. Après avoir passé les activités, nous commençons à jouer. Bien évidemment, j'ai mon équipe et Matt a la sienne. Il fallait bien s'en douter, qu'il ferait un truc pareil.
Durant tout le jeu, il se montre mordant. Je serre les dents pour me retenir, mais à la fin du match, je craque. Je m'avance vers lui et le pousse légèrement en arrière. Les gars veulent intervenir mais Matt les arrête dans un geste.
— Pour quelqu'un qui n'est pas violent, je trouve que tu y prends goût.
Je l'entends rire, et je vrille. Putain, il n'est pas aussi con d'habitude.
— Pourquoi t'agis comme ça Matt ? On dirait que t'es jaloux de Nathan ?
Tout à coup, il s'arrête de rire et me fusille du regard. Puis, il jette un coup d'oeil carnassier au reste de nos coéquipiers. Il veut tout dire ce regard. Sans un mot, ils partent vers les vestiaires. Lorsque nous sommes seuls, Matt baisse légèrement la garde.
— Tu passes toutes tes sessions d'entraînements avec lui et au lycée on se voit mais sans se voir. Je suis pas jaloux parce que bon sang je suis pas pédé, ni amoureux de toi. Mais je suis ton meilleur ami et pas lui. Parfois, j'ai l'impression que tu ne me dis plus rien.
Je lève les yeux au ciel.
— Et puis on avait dit qu'on voulait pas de lui. Tout à coup, tu deviens ami avec lui et cette Roussette.
J'essaie de rester calme.
— Tu devrais essayer d'apprendre à connaître réellement les gens, Matt.
— Ouais, mais c'est seulement nous deux, Ash. Les deux grands du lycée à qui personne ne veut se frotter.
— On va avoir dix-huit ans et l'année prochaine, c'est l'université, tu devrais grandir comme moi depuis deux mois.
Il rit amèrement.
— Ce type t'a fait un lavage de cerveau ou quoi ?
— Peut-être bien que oui, mais pas qu'à moi. Les gars l'apprécient en tant que personne et joueur, Matt. Il a sa place. La compet' c'était avant. Maintenant, on a un vrai enjeu avec les représentants d'université qui viennent nous voir jouer cette année. Pas le temps pour des jeux de "qui pissera le plus loin" tu sais.
Pendant un instant, j'ai l'impression qu'il ne comprend pas ce que j'essaie de lui dire, puis le sourire qui apparaît sur ses lèvres me fait souffler de soulagement.
— Check mon pote ?
Je porte ma main vers la sienne pour qu'on puisse réaliser notre check instauré depuis trois ans d'amitié au lycée.
— Check.
Nous partons tous les deux en direction des vestiaires, le cœur plus léger.
— Alors avec Olivia...
Matt me sourit comme le font les amoureux et me raconte la surprise qu'il a prévu de lui faire pendant les vacances de Noël. Je l'écoute attentivement en me disant que moi aussi, j'aimerai bien me trouver une fille avec qui je pourrais passer toutes mes soirées à rigoler, batifoler, et parler.
*
**
J'avance prudemment avec ma Maserati rouge dans la rue de Ocean Hill. Mon oeil est attentif. Il cherche minutieusement le seul terrain grillagé qu'a énoncé Nathan, tout à l'heure au téléphone. Heureusement, au bout de quelques minutes, je trouve le lieu tant recherché. Il faut dire que le terrain est enfoncé derrière les habitations, dans un petit parc.
Aussitôt, je me garre à la première place que je trouve. Sans vraiment le vouloir, je fais crisser mes pneus sur les graviers. Le bruit stoppe le jeu et fait tourner les têtes de chacun des joueurs, même des gens qui sont assis dans les gradins. Mes yeux entrent en collision avec ceux de Nathan. J'arrive à voir que lui aussi, arbore de magnifiques couleurs sur son visage.
En voyant qu'ils me dévisagent tous, et depuis quelques minutes déjà, je sors tranquillement de la voiture. Mes cheveux sont encore mouillés de la douche que je viens à peine de prendre et le pull ainsi que le jean que je porte, sont tout justes propres. Mes baskets blanches, elles, ne le resteront pas longtemps. Tant pis, je m'en fous.
Malgré les légers tiraillements que je ressens dans mes cuisses, j'avance vers le terrain, dans une démarche qui se veut décontractée, même si je sens bien qu'à travers leurs regards, ma venue n'est pas forcément la bienvenue. Je pouvais m'y attendre. Un gars riche qui vient s'imposer dans une partie de sport avec de gens qui ignorent tout de mon quotidien, c'est comme entrer dans un terrain miné et se tirer une balle dans le pied. Pourtant, la première fois que Nathan m'a proposé ce match, je n'ai pas hésité. C'est toujours le cas, alors que je m'approche de lui.
— Hé, c'est qui ce type ? Il s'est pris pour James Dean ou quoi ?
— Non, pas James Dean, Rico. Seulement un type des quartiers à gosses de riches. Il a rien à faire ici.
J'entends toutes sortes de remarques autour de moi, de ce ton. Pour autant, je reste calme et ne montre pas la moindre faiblesse. Ces discours, au fond, arrivent à atteindre mon cœur, mais je les repousse aussi sec.
Les regards restent accrochés sur moi. Les gars sur le terrains, tous vêtus de t-shirts et de shorts, se rapprochent de moi, au fur à mesure que j'arrive vers eux. Ils ont cet air de défi sur le visage, qui devrait me faire reculer. Sauf que moi, j'avance. Toujours.
En jetant un œil dans les gradins, je repère Paco la tatoueur et son patron. Ils sont accompagnés d'une femme tatouée. Une collègue, je suppose. En voyant que je le regarde furtivement, Paco m'adresse un sourire et un hochement de tête. Je fais de même pour le saluer. Puis, je repère Nathan.
Au milieu de ces gars qui essaient de jouer les gros bras, il cherche à rester en retrait. On dirait qu'il réfléchit, tout en m'observant. Mais réfléchir à quoi ? Peut être que je ne suis pas habillé pour les circonstances. J'ai essayé de faire de mon mieux. Bon... comparé à son short et son haut sans-manches, qui fait d'ailleurs ressortir sa musculature, mes vêtements font tâches. Totalement opposés.
— C'est quoi ton nom ? me lance un gars, près de moi.
Je perds le regard de Nathan, pour faire face à mon interlocuteur. Il doit bien mesurer dix centimètres de plus que moi. Sachant que je fais un mètre quatre vingt cinq et que je dois encore grandir, le mec est un géant. Enfin, définitivement pour moi.
— Ton nom, mon gars ? Si tu veux participer au match, tu dois me le dire.
— Ash. Je m'appelle Ash.
L'armoire à glace rigole avant de partir vers les gradins où deux personnes sont assises derrière un petit bureau. Ils doivent sûrement servir d'arbitres.
— Étrange comme prénom !
Je laisse filer et m'avance vers Nathan. Lorsque je me poste devant lui, il ne me regarde pas. Non, il inspecte autour de lui. Ses yeux font des tours sur eux-mêmes sans s'arrêter. Je fronce les sourcils.
— Mon pote, est-ce que ça va ?
Il ne répond pas. Au lieu de ça, il fixe un point derrière moi. Je sais très bien ce qu'il regarde. Je les sens encore derrière moi, m'observer. Mais j'en ai rien à faire. Je viens ici en position amicale et pas pour la bagarre. J'ai déjà donné aujourd'hui.
Je décide de partir sur un autre sujet de discussion, avant que le match commence.
— C'est vilain ce que tu as à l'oeil. Les mecs y sont pas allés de mains mortes.
Il ne me répond toujours pas. Sans réfléchir, je lève ma main pour poser mes doigts sur sa joue. Pendant quelques secondes, je laisse le bout de mes doigts caresser le contour de son œil qui est bien gonflé. Puis, je dérive sur le bleu qui borde sa joue droite. Nathan m'arrête avant que je puisse atteindre la vilaine coupure sur ses lèvres. C'est peut être mieux ainsi.
Je ne sais pas ce qui m'a pris de le toucher. Je sais juste que j'en avais besoin. Maintenant, j'ai son entière attention.
— Ta joue est horrible, mec !
Je ris. Nathan m'adresse un sourire. Fragile mais franc.
— Ta face n'est pas mieux. Tu t'es vu dans un miroir avant de venir ici ?
— Ouais, plus d'une fois. On m'a pas raté non plus.
Nathan fronce les sourcils.
— Matt ?
Je grimace mais je ne réponds pas à sa question. Nathan comprend ma gestuelle et laisse passer un grand soupir.
— Tu es sûr de vouloir jouer ?
Surpris par sa question, je reste sans voix. Comme pour lui répondre, j'enlève mon pull. Je vois son regard dériver sur mes bras et sur mon torse moulé par le tissu. Mes poils s'hérissent aussitôt. Pour échapper à cette tension que je ne suis pas sûr de pouvoir qualifier, je pars chercher un brassard jaune que j'installe à mon biceps droit. Je fais donc partie de l'équipe jaune.
J'attends quelques minutes que le jeu se mette en place. Nathan se trouve être dans l'équipe opposée à la mienne, celle des sans couleurs. Ils se débrouillent pas mal, mais nous sommes meilleurs. Après avoir fait plusieurs bonnes passes à mes coéquipiers, on me passe plus le ballon. Je réussis même à marquer. A ce moment là, tout le monde siffle et Nathan me gratifie d'un sourire agacé. Je lui fais un clin d'oeil en échange.
Le match s'étend dans l'après midi. A la fin, le score délibère sur un match nul. Tandis que je salue quelques uns de mes coéquipiers qui partent et que je repose mon brassard sur le bureau de nos deux arbitres, mes yeux s'accrochent à Nathan. Enfin, plutôt à l'encre je perçois sur son omoplate. J'arrive à voir quelques courbures de son tatouage mais pas l'intégralité, puisque le noir sur sa peau s'étend au-delà et surtout en-dessous de son haut. Je suis curieux de savoir ce que sait, mais je ne lui demande pas.
Je marche vers ma voiture. Nathan, lui, va parler un peu avec Paco, le patron et la femme. Ils rigolent ensemble avant qu'il les salue. Adossé à ma voiture, je le regarde arriver vers moi.
— Tu t'es bien débrouillé Ash.
— Toi aussi, Nathan. On va manger quelque part ?
Il grimace avant de se gratter la nuque. Je fronce les sourcils, en l'interrogeant silencieusement.
— J'ai pas de thune et puis ma mère doit être rentrée à la maison.
Je lui souris gentiment.
— Je comprends. Je suis épuisé, je ne demande qu'une seule chose, une douche.
— Moi aussi. À plus, Ash.
Il se retourne. Encore une fois, son tatouage me fait de l'oeil. J'aimerais tellement savoir ce qu'il représente et ce qu'il signifie pour lui. Un tatouage c'est pas quelque chose qu'on fait à la légère, ça a forcément une signification pour la personne. Comme mon frère qui s'est fait tatoué une tulipe, la fleur préférée de son épouse. Une belle preuve d'amour.
— Tu me montreras ton tatouage, un jour ?
Nathan s'arrête net. Il se retourne vers moi. Le regard qu'il cloue sur moi me perturbe autant qu'il m'hypnotise. C'est comme si le temps s'arrêtait durant l'espace de quelques secondes.
— Comme tu dis, un jour. Ou alors peut-être une nuit.
Il disparaît sur ces mots tandis que je reste sans voix. Je le regarde partir l'espace d'une minute, tout en reprenant mes esprits. Puis, je monte à l'intérieur de ma voiture pour prendre la direction de chez moi. A chaque instant qui retrace le trajet, je me demande ce qu'il a voulu dire à travers sa dernière phrase. J'espère réellement qu'un jour, je pourrai voir son tatouage. Par curiosité mais pas seulement... aussi par envie de paraître plus intimes, comme le sont de véritables amis.
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Coucou tout le monde ! J'espère que vous allez bien ? Voici un autre chapitre ! J'espère que vous avez aimé ? J'attends vos commentaires avec hâte !
Ce soir, le chapitre 11 va être posté à la suite ! Bonne lecture !
Bises.
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