Le lendemain matin Nicolas se lève fatigué, une migraine étreint son crâne. « Il doit s'agir des odeurs de peinture fraîche » songe-t-il. Un bref détour par la salle d'eau, et il file prendre son petit-déjeuner dehors.

Journée tranquille au boulot, il commence à pénétrer ses fonctions en profondeur, ses collègues l'apprécient et il pense à organiser très vite une crémaillère histoire de lier connaissance plus avant encore.

En fin de journée il rentre en métro, impatient de pouvoir ranger quelques affaires.

Entré dans son salon Nicolas se fige, interdit. La tache est encore là. Interloqué, il frictionne ses orbites et s'avance. La marque paraît plus vive. Il s'étonne, se gratte la tête, ébouriffe ses cheveux et se dit : « Impossible, je n'ai quand même pas passé un révélateur de couleurs ! » Nico cherche les pots de peintures achetés la veille, farfouille au milieu des cartons et finit par se poster les mains sur les hanches. Incroyable, l'ingénieur ne parvient plus à se remémorer où il a bien pu les ranger. Cette histoire l'a énervé. Fatigué il part pieuter, décidé à racheter de la peinture épaisse et faire disparaître définitivement cette plaque d'eczéma.

Ce soir là, Nicolas fier et ravi, accueille ses amis et collègues de travail pour célébrer la crémaillère du quatre-vingt-dix avenue Roger Salengro. L'entrée dans un appart', une fête à organiser lorsque tout n'est pas encore en place, plus facile pour le ménage en fin de soirée.

Un curieux pose enfin directement la question à Nicolas à propos du pan de mur défiguré :

« Mais qu'est-il arrivé à... » Nicolas le coupe.

« Je te raconte l'histoire en deux mots. Désolé, mais ça m'exaspère. Figure toi : à mon arrivée ici j'ai trouvé ce... truc défigurant mon salon, soigneusement caché derrière cette armoire gigantesque par les soins des anciens proprios. Evidemment, impossible de les joindre pour leur demander une explication. J'ai tenté de peindre par dessus, aucun effet, pire j'ai l'impression que ça s'est amplifié. La cata quoi. Depuis ce jour impossible de mettre la main sur mes pinceaux histoire de refiler un coup. »

Il faudrait également préciser ceci : Nicolas oublie systématiquement de racheter peintures et pinceaux depuis dix jours déjà. Une fois même, il était rentré les mains vides du centre commercial, sa liste de courses égarée et incapable de se rappeler les ustensiles à acheter.