Comme tous les matins, Élodéa se réveilla à 6h30. Elle ouvrit lentement les yeux et atteignit son réveil avant de quitter son lit et de se diriger vers la salle de bain. Pour ne pas changer, elle s'observa dans le miroir. La jeune femme toucha rapidement ses cheveux rouges et soupira. Elle prit son maquillage et se l'appliqua sur son visage avant de lisser ses cheveux. Elle se vêtit d'un pull ample et d'un jean et prit rapidement son petit-déjeuner. Toilette rapide et la voilà déjà partie. Elle dévala les escaliers de l'immeuble menant au hall afin de pas être en retard au bureau même si elle était sûre que cela n'arriverait pas.

-- Bon, est-ce que j'ai du courrier moi ? se demanda-t-elle.

Elle prit ses clés et ouvrit sa boîte aux lettres. Il n'y avait rien. Rien à part des publicités.

-- Au moins je n'ai pas de factures...

Alors qu'elle allait sortir, la jeune femme fut saluée par une charmante voix masculine.

-- Bonjour !

-- Oh... B-bonjour... Euh... Bonne journée, lança-t-elle avant de s'enfuir.

La jeune femme interpella précipitamment le premier taxi qu'elle vit, direction son travail.

-- Oh... Je me suis encore dégonflée...

Une vingtaine de minutes plus tard, elle descendit du véhicule, paya la course et s'engouffra dans l'imposant bâtiment. Elle emprunta l'ascenseur où elle rencontra ses collègues masculins.

-- Tu tombes bien Élodéa. Il me faudrait le dossier Perpin au plus vite.

-- Oui, pas de souci.

-- Et pour moi, ce sera un bon café, déclara un autre homme.

-- Et pour moi aussi.

-- Idem.

-- Pareil.

-- Tu pourrais mettre deux sucres dans le mien ?

-- Et aucun pour moi. Je suis pas comme cette chochotte ahah !

-- Oui bien sûr... Je vous fais ça.

-- Tu es un amour, répondit l'un d'entre eux en ébourrifant un peu les cheveux de sa locutrice.

Ils quittèrent l'ascenseur et chacun partit de son côté. Élodéa fit donc sept cafés pour ses collègues et les leur apporta, en plus du dossier demandé.

-- Gé-nial ! s'exclama l'un deux. Tu es une perle pour ce qui est de faire les cafés.

La jeune femme partit vers son bureau. Sur le chemin, elle croisa son patron.

-- Tiens, vous essayez le roux cette semaine ?

-- Ah ça ? Euh... Oui on peut dire ça.

Le vieil homme s'en alla mais il fit un demi-tour.

-- Au fait, j'ai décidé de vous donner une tâche de la plus haute importance aujourd'hui.

-- Ah oui ? s'emballa la jeune femme.

-- Évidemment.

Il laissa un petit silence qui ne fit que monter le suspense.

-- Occupez-vous du stagiaire vous voulez bien ?

-- Je me disais aussi...

-- Pardon ? questionna le patron.

-- Oh non rien. Tout va bien.

Élodéa posa donc enfin ses fesses sur sa chaise de bureau.

-- Bon, par quoi je commence ?

-- Excusez-moi, commença une voix inconnue hautaine. Je suis le stagiaire.

C'était un jeune adulte avec les cheveux blonds plaqués par du gel et un costume bleu foncé.

-- Vous devez être celle qui doit s'occuper de moi ? demanda-t-il en faisant un clin d'œil.

-- Euh... Oui mais pas forcément dans ce sens-là... Enfin bref, prenez une chaise, regardez et apprenez.

Il s'exécuta sans rechigner. Pendant un court instant, la jeune femme expliqua l'utilisation de certains logiciels et l'organisation de l'entreprise.

-- Mais je le sais tout cela, ria le jeune homme après le discours. Je suis le petit-fils de votre supérieur.

-- Le... petit-fils ?

-- Il ne vous l'a pas dit ? Voilà qui est étonnant, il est tellement fier de moi. Il m'a promis de me léguer son poste à sa retraite. Et c'est pour cela qu'il m'a déjà tout dit sur ce qu'il fallait savoir.

-- Mais que faîtes-vous là alors ?

-- Allez savoir.

-- Donc maintenant je suis baby-sitter... super, marmonna Élodéa.

-- Au fait, on m'a dit que vous faisiez de succulents cafés, vous pourriez m'en donner un ?

-- ... Naturellement ahah.

Elle se leva et se dirigea vers la machine à café.

-- Je ne peux pas me permettre de ne pas être agréable avec lui. Je risquerai de me faire virer.

Elle apporta ensuite la boisson avec un grand sourire.

-- Tenez.

-- Merci beaucoup.

-- Oh non ! Voilà que le logiciel fait encore des siennes, se plaignit un employé.

Élodéa allait se lever pour voir quel était le problème mais le stagiaire la stoppa.

-- Je m'en occupe.

-- Euh d'accord...

Journée type au bureau pour Élodéa, en répétant les demandes "Faîtes-moi un café", "Apportez-moi ce dossier" et "Imprimez ça pour moi" une bonne vingtaine de fois en plus du dit et redit "Tu es une perle pour ce genre de tâche".

Cela va-t-il continuer ainsi encore longtemps ? Je ne sais pas...