La nuit nous enveloppe doucement.
On est assis, Êto, Yuri et moi sur un rebord de trottoir. Le silence règne. On est rentré du chalet il y'a quelques minutes a peine. Il fait un peu froid ducoup on se serre comme des sardines pour essayer de garder un peu du chaleur.

Je fume une clope. Oui encore une. La fumée envahie mes poumons comme un poison mortel. Le bâton de nicotine se consume lentement entre mes doigts gelés. Je souffle des ronds de fumée grisâtre. Tout est calme.

Et puis soudain, le téléphone de Yuri se met à sonner et nous fait tous sursauter. Il décroche aussitôt. Sa voix résonne dans le silence.

-Allô ?

C'est sa grande soeur au bout du fil. Ils échangent quelques paroles.

D'un seul coup, le temps semble s'arrêter, il lâche le téléphone qui s'écrase par terre dans un bruit mat. Ses yeux sont écarquillés et sa bouche grande ouverte. Il se met a crier ;

-Raphaël est sorti du coma !

On se met tout les trois à hurler de joie en se serrant dans nos bras. C'est la libération. Nos cris résonnent dans la rue vide. Tant pis pour ceux qui dorment déjà.

Puis Êto se penche pour ramasser le téléphone explosé par terre. Yuri est face à moi et sourit. Il semble rayonner. C'est la première fois que je le vois comme ça.

J'ai l'impression de me faire happer par ses yeux verts qui pétillent de joie.
Ses cheveux rouges volent dans tous les sens. Tout tourne autour de moi. Je ne vois que lui. Mon coeur cogne tellement fort que j'ai peur que ma poitrine se déchire en mille morceaux. Je fixe ses lèvres rosés. Je meure d'envie de le serrer contre moi.

Je ne contrôle plus rien du tout.

Et on s'embrasse. 

Enfin.