Chapitre Huit
« Je suis surpris que tu ais voulu nous voir, Fréro», les accueillit la voix de Térésa, douce comme de la soie, quand ils arrivèrent à l'endroit désigné du parc.
Elle était assise sur les genoux Minho sous un immense cerisier. Zart était assis à côté d'eux, fixant avec solennité le petit lac en face de lui. Chuck se chamaillait avec sa sœur, qui présentement le menaçait d'arracher ses parties génitales et de les enfoncer dans sa gorge. Une chose plutôt commune pour ces deux-là. Frypan, allongé sur le sol à côté de sa petite amie, fixait le ciel avec ennui. Ce qui n'était pas non plus surprenant.
Winston était également là, avec sa petite amie Harriet et son chien géant couché à leurs pieds, racontant avec excitation au mystérieux Ben tous les détails du nouveau jeu qu'il venait d'acheter. Ben portait toujours un long manteau vert foncé, avec un col qui cachait la plus grande partie de son visage et des lunettes de soleil noires qui couvraient entièrement ses yeux.
Clint, l'un des associés de Térésa, était assis près du lac et riait à ce que Joe, un autre ami de cette dernière, lui racontait. Probablement encore une blague vulgaire sur les femmes. Alby, l'expert financier de l'entreprise de Thomas, se tenait aux côtés Joe, le frappant parfois quand il devenait trop bruyant.
Billy et Georges, amis avec Térésa depuis qu'elle avait sept ans, conversaient tranquillement ensemble sur un banc.
Tobi n'était pas là. Newt voulait éviter que Mihno n'explose - quelqu'un.
Elly, Sonya et Britany gloussaient et se racontaient des potins sur un autre banc tandis que Scott mâchait des chips en les écoutant. Wes regarda le couple nouvellement arrivé avec des yeux froids et calculateurs. Il donnait toujours l'impression à Newt d'être passé sous rayons X. Flippant.
Gally, qui jusque-là regardait son frère et sa sœur se quereller sans aucun intérêt, leva les yeux en entendant Térésa et se dirigea vers Newt.
« Crois-moi, si j'avais eu le choix, ça ne serait pas arrivé » répondit Thomas glacialement.
« Tu es toujours aussi rayonnant de joie et de bonne humeur, mon cher frère », déclaraTérésa d'une voix traînante, avec un sourire en coin.
Minho la frappa sur le bras. « Comporte-toi bien, Térésa. »
« Je pense que c'est plutôt moi qui devrait dire ça à mon chère Edison », marmonna Newt.
« Qu'est-ce que tu viens de dire ? » La voix de Térésa était basse et menaçante.
« Rien. » répondit Newt, levant les yeux au ciel.
Il sourit en apercevant Gally.
« Je vois que tu as réussi à ne pas devenir fou » dit froidement l'homme aux yeux noisettes, regardant à peine Thomas qui s'était raidi et lui lançait à présent un regard assassin.
« Avec difficulté. » Newt sourit.
« Pas que votre compagnie me déplaise, mais y a-t-il une raison pour laquelle vous nous avez tous rassemblés ? » Winston haussa un sourcil, paraissant ingénument surpris.
« Eh bien, ça semblait être une bonne idée de se connaître tous un peu mieux. » Le sourire du blond se tendit.
Seul Gally était au courant des sessions avec Monsieur Jack le thérapeute, et il avait bien l'intention que ça reste comme ça. Il n'avait pas besoin des regards de pitié ou des 'je te l'avais bien dit' de ses amis. C'était déjà assez horrible que, dès le début, ils lui aient tous dit de rester à l'écart de Thomas. S'ils apprenaient pour la thérapie... Il en entendrait parler longtemps.
« Thomas, comment vas-tu ? » Sonya accourut dans leur direction et s'accrocha au bras de Thomas, ignorant le regard froid qu'il lui jeta.
« Hey, Newt » le salua t-elle avec un rapide coup d'œil, procédant ensuite à tirer Thomas jusqu'à ses deux amies.
Newt soupira et roula des yeux. Sonya n'avait jamais vraiment oublié son coup de cœur pour Thomas. Elle ne flirtait plus ouvertement avec lui, le faisait subtilement ça ne dérangeait pas vraiment Newt. Bien sûr, c'était un peu énervant de la voir draguer son petit ami, mais ce n'était pas comme si Thomas allait répondre à ses avances. Elle courait après lui depuis des années et tout ce qu'elle recevait en réponse était un 'hn' au mieux, un regard froid au pire.
Newt était plus inquiet que Thomas épouse son travail que d'elle.
« Est-ce l'un de vos 'devoirs' ? » lui demanda Gally à voix basse, regardant leurs amis.
Newt hocha la tête. « Oui, le thérapeute nous a dit que ça serait bien de faire plus ample connaissance avec nos amis respectifs. »
« Sera-t-il responsable pour tout bain de sang ensuivant ? » questionna Gally, haussant un sourcil inexistant.
Newt se demanda comment est-ce qu'il arrivait même à faire ça.
Le blond rit nerveusement et se gratta la tête. « Ça ne va pas être si horrible que ça. », affirma t-il, mais il lança un regard malaisé à Thomas.
Gally renifla, mais décida de ne pas briser les illusions de Newt.
« Comment se passent tes classes, Newt ? » demanda Térésa, prenant une gorgée de son eau.
« Ça va très bien » Newt sourit et s'assit à côté d'elle, acceptant une bouteille de limonade de Minho. « On prépare un voyage à la côte dans deux semaines, mais on à du mal à trouver des transports. Ma classe comporte 20 élèves et une autre classe d'un collègue se joint à nous avec 30 élèves, donc on ne peut pas utiliser de voitures. »
« Je pourrais vous prêter des bus ! » Joe se joignit à la conversation. Il dirigeait une entreprise de location de voitures. Billy et lui étaient les directeurs - tandis que Joe parlait avec les clients potentiels et ramenait les contrats, Billy veillait au bon fonctionnement de la compagnie et gérait l'aspect financier, parce que Joe était une vraie merde à ça.
« Vraiment ? » s'étonna Newt.
« Putain mais ouais, pourquoi pas ? Je peux vous faire une réduction, aussi. » Joe sourit.
« Je suis sûr que Monsieur le Précieux Bâtard là-bas » il désigna Billy de la tête, qui en retour lui lança un regard assassin, « sera d'accord. »
« Ça serait génial, merci mec » Newt lui rendit son sourire.
Tandis que Newt s'amusait avec les amis de Thomas, ou plus exactement avec des gens avec qui il s'entendait assez bien, Thomas tentait de contrôler son envie de tuer quelqu'un. Passer du temps avec l'entourage de Newt avait seulement confirmé son idée première : c'était une bande d'idiots sans cervelle. Frypan était un feignant Brenda une pétasse violente Chuck et Winston de bruyants emmerdeurs Ben un mec bizarre Scott un nourriture-addict et Elly et Sonya étaient des banshees hurlantes. Seules Britany et Harriet étaient relativement normales.
Il jeta un rapide coup d'œil à sa montre et constata avec soulagement qu'il était l'heure de partir. Bien, il pouvait retourner dans son bureau, là où tout était calme et paisible et surtout là où il n'y avait pas d'imbéciles écervelés pour lui donner la migraine.
Il se leva et s'écarta du groupe, bousculant Elly et Sonya qui tentaient une fois encore de s'agripper à lui.
N'apprendraient-elles donc jamais ?
« Nous partons, Newt » informa Thomas, qui le regarda avec déception.
« Okay, juste une seconde. Je veux dire au revoir à tout le monde », dit-il avec un sourire.
« Pourquoi ne peux-tu être aussi amical que ton petit-ami Newt, petit frère ? » demanda Térésa avec un sourire en coin.
« Va te faire! » cracha Thomas avant de se diriger vers l'entrée du parc, se demandant si, oui ou non, ce serait une bonne idée de laisser le blond ici. Ça lui garantirait quelques heures de paix, mais il savait qu'il se ferait passer un savon en rentrant, et il ne désirait absolument pas une autre migraine, donc il se résigna à attendre.
Il ne montra pas sa surprise quand Gally apparut soudainement en face de lui. Comment avait-il réussi à s'approcher sans se faire voir ?
« Ecoute-moi bien, Thomas » commença froidement Gally.
« Je ne sais pas ce que Newt voit en toi et franchement j'aimerais qu'il m'écoute un peu, mais il est vraiment obstiné. Alors tu ferais mieux de faire marcher ces sessions, parce que je le jure devant Dieu, si tu rends Newt misérable, je te tuerai. »
« Pour qui est-ce que tu te prends ? » siffla Thomas, serrant les poings.
« Pour quelqu'un qui se soucie du bonheur de Newt » rétorqua sèchement Gally.
« Et là tout de suite tu me tape vraiment sur les nerfs. Ne me fais pas faire quelque chose qui rendra Newt triste. »
Avant que Thomas ne puisse répondre quoi que ce soit, Gally s'éloigna, étreignant Newt au passage alors que ce dernier se dirigeait vers Thomas.
« Ce n'était pas si horrible, tu vois ? » demanda joyeusement Newt en prenant place à côté de son petit ami dans sa coûteuse Mercedes.
« Parle pour toi », fut sa courte, sombre réponse.
Newt soupira et tourna son regard vers les flashs verts qui traversaient sa fenêtre. Au moins Thomas s'était comporté poliment. C'était tout ce qu'il pouvait lui demander.
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