Chapitre Deux.
« Donc, eh, qu'est-ce que tu veux manger ce soir ? » commença Newt, ses yeux se posant nerveusement sur son petit-ami à côté de lui, qui conduisait. « Je pourrai faire cuire des patates, et faire du porc si tu en veux. Ou alors des sushis je suis sûr d'avoir assez d'ingrédients pour en faire. »
« Newt. » L'interrompit Thomas sans aucune intonation. Le blond se tut aussitôt. « A quoi est-ce que tu pensais quand tu as pris ce rendez-vous avec ce cinglé ? »
Newt tourna son regard vers la fenêtre, ses mains jouant nerveusement avec la fermeture éclair de sa veste verte kaki. « J'ai juste pensé qu'on pourrait utiliser un peu d'aide, tu vois », marmonna-t-il, toute trace de sourire ayant quitté son visage. Avait-ce été une erreur d'entraîner Jack dans leurs problèmes ? Tout ce qu'il voulait était retrouver son ancienne relation celle où Thomas lui faisait des câlins et l'embrassait et lui faisait l'amour tous les jours, pas ce glacial semblant de relation qu'ils avaient à présent.
Lorsque Thomas était devenu le leader de l'entreprise quand son frère en avait créé une nouvelle, il était devenu froid et distant. Il avait toujours été froid, c'était une particularité des Edison, mais il s'était laissé aller avec Newt, dans la sécurité de leur maison. Il avait même était souriant, alors.
Maintenant Newt ne parvenait même plus à se souvenir de la dernière fois où Thomas e lui avait souri. C'était déjà assez horrible qu'il ne puisse se rappeler du dernier sérieux baiser qu'ils aient partagé. Dieu, ça avait été tellement embarrassant de l'admettre au thérapeute. Bien que Jack soit probablement habitué à entendre ce genre de choses, vu sa profession.
Thomas plissa les yeux dans sa direction, mais se concentra de nouveau sur la route, ses mains raffermissant leur prise sur le volant. S'il y avait une chose qu'il haïssait par-dessus-tout, c'était qu'on se mêle de sa vie privée. Tout allait bien entre Newt et lui; il ne voyait pas l'intérêt d'aller consulter un thérapeute inutile qui donnait des 'devoirs' aussi ridicules que s'étreindre pendant cinq minutes. Vraiment, quelle utilité ?
Le dîner ce soir-là fut silencieux, comme toutes les soirées précédentes.
Newt effectivement fait cuire des patates, accompagnés de sushis et de porc frit avec du riz blanc.
Après dîner, Newt rangea sans bruit les restes au réfrigérateur, nettoya méthodiquement les plats et poêles avec du papier avant de le jeter à la poubelle, et procéda ensuite à faire la vaisselle aussi silencieusement qu'il le pouvait, sachant que Thomas détestait qu'il y ait du bruit quand il tentait de finir du travail.
Son regard se posa avec absence sur le grand jardin du Manoir des Edison, visible depuis la fenêtre qui lui faisait face. Même après deux années, il avait toujours du mal à le considérer comme sa propre maison principalement parce qu'il avait l'habitude de l'appeler le Manoir Edison depuis son enfance, quand il venait rendre visite à Thomas.
Le Manoir était immense, et possédait de nombreuses chambres, approprié au haut rang social des Edison. Quand Newt y était venu vivre officiellement, il avait fait sa mission de faire du manoir une vraie maison, et avait acheté des meubles confortables pour chaque pièce, remplaçant les teintes noires et blanches par du bleu foncé, du marron, occasionnellement du gris. Il y avait même une pièce entièrement peinte en orange, avec un bureau en bois foncé et un canapé bleu pâle, une chaise assortie au mur rangée près du bureau. C'était la chambre personnelle de Newt, où personne n'entrait à part lui. C'était ici qu'il préparait ses classes, imaginait les nouvelles activités qu'il ferait avec ses élèves, et parfois peignait ce qui lui passait par la tête.
Ce fut seulement quand toutes les pièces semblèrent accueillantes, et que la maison ne donna plus de désagréables frissons à Newt, qu'il osa y inviter quelques amis. Ces derniers avaient été réellement impressionnés par les changements qu'il avait apporté à l'endroit, et l'avaient félicité d'avoir transformé la glacial Manoir Edison en un chaleureux foyer.
Un léger sourire apparut sur les lèvres du blond quand il se remémora l'expression de Thomas lorsque ce dernier avait passé le seuil du manoir son petit ami avait hésité entre l'outrage de la transformation complète de sa maison d'enfance et la reconnaissance envers son partenaire qu'elle ne soit plus aussi froide. Finalement, Thomas avait fini par lui frapper la tête et l'embrasser simultanément.
Le sourire de Newt disparut et il soupira en essuyant la dernière assiette, la rangeant ensuite dans le placard. Ces derniers temps il s'estimait déjà heureux si Thomas le regardait ne serait-ce qu'un instant.
Pour la énième fois, l'homme aux cheveux dorés se demanda quand exactement leur relation avait commencé à péricliter. Est-ce que ça avait été quand Newt s'était soudainement trouvé très occupé, entre ses classes et l'aide qu'il apportait à Winston en le remplaçant à l'animalerie ? Ou bien quand Thomas avait repris la direction de la compagnie ?
Il ne savait pas. Il voulait savoir, mais Thomas n'avait jamais été un grand bavard. Parler de sentiments et de possibles problèmes, en dehors de ceux en relation avec son travail, lui était impossible.
Il s'installa sur le canapé, un plaid blanc étalé en travers de ses jambes, et commença à regarder un genre de programme nature sur les renards. Ces malignes créatures avaient toujours réussi à fasciner Newt, mais il ce soir il ne parvenait à maintenir son attention sur l'écran.
D'innombrables pensées parcouraient son esprit, et toutes étaient centrées sur un certain homme aux cheveux brun à l'étage supérieur.
Newt mordit sa lèvre, fixant sans la voir la télévision, où une maman renard s'occupait de ses petits. A nouveau, il se demanda si aller voir un thérapeute sexuel avait été la meilleure des idées pour résoudre leur problématique relation. Peut-être aurait-il dû attendre plus longtemps ? Voir si ça allait changer ?
Il secoua aussitôt la tête non, il avait attendu assez longtemps. Il avait gardé le silence dans l'espoir que ça s'améliorerait avec le temps, mais ça n'avait pas été le cas. Et s'il ne faisait pas quelque chose maintenant, ce serait trop tard, et il voulait éviter ça à tout prix. Il ne voulait pas perdre Thomas. Il avait eu du mal à l'avoir, et ne le laisserait pas si facilement. S'il le devait, il menotterait Thomas et le traînerait aux rendez-vous avec Jack.
Levant les yeux vers l'horloge accrochée au mur, il remarqua qu'il était déjà plus de onze heures. Grand temps d'aller se coucher, alors.
Avec un profond bâillement, Newt s'étira et éteignit la télévision, repliant le plaid et le posant sur le canapé. Il se glissa dans la salle de bain et se brossa rapidement les dents, décidant qu'il se doucherait dans la matinée.
Il entra ensuite dans le chambre principale, qu'il partageait avec Thomas, et passa le placard en revue jusqu'à ce qu'il trouve un t-shirt noir et un jogging gris– son pyjama.
Prenant une profonde inspiration, il se dirigea sur la pointe des pieds en direction du bureau de Thomas, frappant doucement sur la porte close. Un grognement lui fit savoir qu'il pouvait entrer, et il entrebâilla la porte, jetant un coup d'œil à l'intérieur.
Son petit ami était assis à son bureau, la lumière de son ordinateur créant des ombres sur son visage. Il était en train de taper quelque chose, regardant de temps à autre un document à côté de lui sur le bureau. Le bruit de ses doigts sur le clavier emplissait la pièce autrement silencieuse.
« Eh, tommy, tu viens te coucher ? » demanda Newt, frottant ses yeux qui commençaient à le brûler du manque de sommeil qu'il avait accumulé depuis quelques jours. Damnés soient ces stupides bulletins.
« Pas maintenant, Newt » fut la réponse, marmonnée avec absence. Il farfouilla une pile de feuilles avec des mouvements agacés, « J'ai encore des choses à faire. »
« Oh. » Newt mordit sa lèvre inférieure, et se souvenant de leur 'devoir' s'approcha de Thomas, retenant sa respiration quand ces yeux vifs, perçants, se fixèrent soudainement sur lui le figeant comme s'il était une biche face à des phares de voiture.
Ne sois pas aussi foutrement effrayé, se fustigea-t-il. Ce n'est pas comme si Thomas allait me tuer. Enfin j'espère.
« Quoi ? » La voix irritée de Thomas le sortit de ses réflexions.
« Eh bien, nous sommes censés nous faire un câlin, tu te souviens ? » interrogea Newt avec un sourire forcé, joignant ses mains dans son dos. « Jack a dit que nous avions à le faire tous les soirs et tous les matins, pendant au moins 5 minutes. »
Thomas massa ses tempes douloureuses. « Devons-nous le faire maintenant ? Ce travail ne fera pas tout seul », grinça-t-il.
« Juste cinq putains de minutes, enfoiré ! C'est tout ce que je demande. » Renvoya Newt sur le même ton.
Bien, c'était un bon début.
« Très bien ! » Thomas repoussa violemment sa chaise et se dirigea vers Newt, entourant roidement la taille de ce dernier de ses bras.
Lentement, le blond mit les siens autour de Thomas, craignant à chaque seconde que l'autre n'en ait assez et se détourne. Le brun n'avait jamais été du genre à faire des câlins, après tout.
Avec précaution il posa la tête sur le ferme torse de Thomas, entendant son cœur battre lentement et sentant sa respiration soulevant sa poitrine et la quittant rythmiquement. Il ferma les yeux et réduisit l'écart entre eux, collant leurs deux corps l'un à l'autre.
Thomas ne se relaxa pas un instant durant leur étreinte, mais Newt se sentit néanmoins bien dans ses bras, en sécurité. Les bras chauds reposaient fermement sur le bas de son dos, et Newt ne put s'empêcher de sourire. C'était tellement agréable. Après des mois sans qu'ils ne se touchent, vivant presque l'un à côte de l'autre plutôt que l'un avec l'autre, c'était bon d'étreindre Thomas de nouveau. Il avait presque oublié à quel point son petit ami était chaud.
Newt sursauta quand la chaleur l'entourant le quitta abruptement, et il cligna des yeux en voyant Thomas retourner à son bureau, ses mains parcourant le clavier noir avec adresse.
Je suppose que nos cinq minutes sont écoulées, se dit-t-il tristement avant de se détourner. « Bonne nuit, Thomas. »
« Hn » fut la seule réponse qu'il obtint avant qu'il ne ferme la porte et ne retourne dans leur chambre.
Bon, pensa Newt alors qu'il grimpait dans l'immense lit et éteignait la lampe, s'enfonçant profondément dans les moelleuses couvertures, au moins nous nous sommes fait un câlin pour la première fois depuis des mois.
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