C'est kawaii
Décidément, ca devient une manie... en même temps, en 3h, tu as largement de quoi fait un truc potable! Oui, j'écris en cours! Nan, jugez pas! x)
Enfin bref, enjoy!
Thomas et lui avaient une relation étrange. Amitié, amour? Les sentiments se mélangeaient et le troublait profondément. Mais il n'était pas le seul et l'autre garçon le lui montrait assez bien. Des regards en coin, des murmures et parfois, il levait la tête vers les nuages et s'y perdait. Puis il revenait invariablement vers le blond. Et quand leurs yeux se croisaient, ses prunelles marrons s'illuminaient, et ses lèvres laissaient apparaître ses dents.
Newt se forçait à détourner la tête, en rougissant et en se mordant la lippe. C'en était devenu un tic et il n'était pas rare qu'il sente le goût métallique du sang dans sa bouche.
Newt se demandait encore à quel stade était leur relation. Thomas ne trainait jamais bien loin de lui, le dévorant tout entier d'un simple coup d'oeil. Parfois, il faisait semblant de ne rien voir, mais la plupart du temps, il tournait la tête vers lui et lui rendait son regard. Etait-ce ça, l'amitié? Il en doutait.
Un jour il lui faudrait aller le voir pour mettre les choses au point. Mais Thomas était devenu un coureur et depuis, tout s'était enchaîné très vite. Le petit nouveau avait vite déserté le Bloc pour courir dans les couloirs avec Minho. Et il se retrouvait seul, avec ses milliards de questions restées en suspens, à devoir gérer les autres Blocards.
-Eh tocard! Minho l'interpella en traversant les portes qui se fermeraient le temps de la nuit.
-Minho. Salua Newt.
L'asiatique arriva à sa hauteur, et sortit une gourde de son sac. Il se mit à boire, puis suivit le regard de Newt. Thomas qui passait les portes à son tour, leur fit un signe de la main et partir en direction de la salle des cartes.
-Il apprend vite, le tocard. Dit Minho en avalant sa gorgée d'eau tout en le suivant du coin de l'oeil.
-Vraiment? Répondit Newt, les yeux dans le vague.
Minho claqua des doigts devant lui, le faisant redescendre sur terre.
-Hé ho! T'es au top niveau discrétion, toi!
-Quoi?
-T'étais en train de le bouffer! Même un steak m'aurait pas fait cet effet!
-Tu raconte n'importe quoi, Minho!
Newt planta sa pelle dans le sol et s'appuya dessus.
-Newt... T'es sûr qu'il ne se passe rien entre lui et toi?
-Quoi? T-Tommy et moi?
-Oui, T-Tommy et toi. Qui d'autre? Pourquoi tu rougis comme ça? Je t'ai grillé, c'est ça?
Newt plaqua ses mains sur ses joues. Voilà d'où venait la brusque bouffée de chaleur! Il se racla la gorge, et s'efforça de parler sans hésitation.
-Tu te trompe, dit-il, Tommy et moi sommes juste amis. Il ne se passe rien.
-Je crois que tu as oublié le "pour l'instant". Ça ne te déplairait pas, hein?
Minho lui dit un clin d'oeil malicieux. Newt essaya d'imaginer la scène. Lui, et Thomas, enlacés, se murmurant des choses dans le creux de l'oreille. Et soudain, cela le frappa comme une évidence. Comment avait-il pu être à ce point aveugle? Minho avait raison. Une fois de plus. Cela lui plaisait. Beaucoup en fait.
-T'es grillé, tocard. Se moqua l'asiatique aux cheveux noirs.
-Je... Tommy et...
-On parle de moi?
Newt se raidit. Une main douce et chaude se posa sur son épaule.
-Ca va, Newt?
Le brun lui fit un sourire ravageur. Newt tenta tant bien que mal de se concentrer sur ses yeux marrons qui le fixaient, amusé. Mais il se retrouva à admirer ses lèvres. Douces, délicates, pulpeuses... Il y avait tant d'adjectifs pour les décrire! Newt se mordit les siennes et secoua la tête.
-Tout va bien, Tommy. Faut que je parle à Minho, trente secondes...
Thomas fronça les sourcils, faisant disparaître son sourire.
-Ah. D'accord. Je vous laisse.
-Tu ne peux pas être au courant de tout dans le Bloc, Tommy! Lança-t-il alors que son ami tournait les talons et partait d'un pas rapide. Puis, il rajouta, comme pour lui-même: de toute façon, tu le sauras bientôt.
-Eh ben dis donc! Fit Minho en se laissant tomber sur les fesses dans l'herbe.
-Il faut que je prenne de la distance.
-Quoi?! S'exclama Minho. Wow, wow, Newt... Tu devrais foncer, au contraire!
Le blond baissa la tête.
-C'est juste que... Il releva la tête et le fixa intensément. Tu avais raison. Simplement, je ne peux pas... non, attends! En fait, je ME suis déjà dit que c'était assez étrange depuis qu'il est arrivé. Je veux dire, il y a ces regards, ces moments où l'on se dit tellement de chose sans un mot... Je... Je n'avais jamais vraiment... imaginé la scène, en fait.
-Donc tu admets qu'il te fait de l'effet, le petit tas de plonck?
-C'est pas un... Il soupira. Je crois bien, oui.
-Tu n'as pas besoin de croire, mon ami. La preuve est sous tes yeux. Tu crève d'amour pour ce tocard.
Minho se leva et lui tapota l'épaule.
-Avoue que tu le mate dans son sommeil et je te laisse tranquille.
Newt pouffa.
-Ce que tu ne sais pas, Minho, c'est que je mate TOUT le monde.
Ils rigolèrent et rejoignèrent la cantine. Thomas mangeait tout en écoutant Chuck d'une oreille. Quand il vit le duo s'approcher, il se décala d'un cran pour laisser la place à Newt la place de s'asseoir et continua à manger sans un mot. Minho s'assit aux côtés de Chuck avec un grand sourire.
-Ah les gars! S'écria Chuck. Je demandais à Thomas si vous pensez qu'avec le lierre on peut faire des supers trucs? Mais ce... tocard n'est pas très bavard, il préfère manger, alors du coup...
-Je ne sais pas, Chuck. Répondit Minho. Sûrement qu'on peut faire quelque chose d'utile. On s'occupera de ça après le repas, si tu veux.
-Oh, c'est vrai?! S'exclama le petit, les yeux brillants.
Newt avait très bien compris la manoeuvre de Minho. Tout ça pour qu'il aille parler à Thomas. Il lui fit un regard noir et tripota son poulet dans son assiette.
-Tu le mange?
Le blond releva la tête. Thomas faisait des allers-retours entre son plat et son visage.
-Tu mange ton poulet? Répéta-t-il.
-N-non. Tiens.
Newt versa le contenu de l'assiette dans celle du brun.
-Tu crève la dalle, Greenie? Demanda Minho en mettant sa fourchette dans la bouche.
-Grave. Répondit celui-ci, sans lever les yeux. Les courses dans le Labyrinthe m'achèvent.
-Au moins, tu ne risques pas de grossir. Tenta de plaisanter Newt.
Mais la blague tomba à plat et un silence gênant s'installa. Ok, alors visiblement, il lui en voulait. Pour quoi? Pour avoir voulu parler avec Minho pendant deux minutes? Ce n'était pas la première fois qu'on l'excluait d'une conversation. Surtout s'il était au coeur du sujet. Mais là, il ne pouvait pas savoir qu'ils allaient parler de lui. Alors pourquoi faisait-il la tête? Quelle était la vraie raison?
Newt haussa les épaules, dépassé par le comportement étrange de son camarade. S'il voulait faire la tête, ce serait une raison valable de ne pas aller le voir.
Minho lui fit un signe de tête en direction de Thomas qui ingurgitait plus qu'il ne mangeait. Chuck continuait à parler de tout et de rien, et Minho se sentait obligé de ponctuer ses dires avec des "mmh" ou "moui" ou encore "même pas en rêve guignol".
Finalement, après s'être tordu les doigts dans tous les sens, le coeur battant à cent à l'heure et le visage aussi rouge que s'il avait fui un Griffeur, Newt s'éclaircit la voix.
Pas de panique. Pas de panique. Paaaaas de paniiiiiique.
-Thomas...
Le concerné avala sa bouchée et le dévisagea, attendant qu'il parle.
-Tu viendras avec moi quand tu auras fini... Il faut qu'on parle.
Newt crut discerner une lueur de panique dans le regard du nouveau coureur. Mais cela ne dira qu'un instant car il haussa les épaules et goba ce qui restait dans le récipient. Il se leva, donna son assiette à Poële-à-Frire qui semblait tout content que quelqu'un finisse son repas, puis revint vers le blond, toujours sans rien dire.
Newt se leva à son tour. Il ne pourrait pas y couper. Qui sait ce que l'avenir lui réservait? Des choses bien pires, sûrement. Il n'aurait pas toute la vie. Minho lui lança un regard d'encouragement et Chuck les salua de la main tout en continuant à parler au maton des coureurs.
Les deux garçons se dirigèrent vers le coin que Thomas avait choisi après sa fuite. La fille l'avait sacrément retourné. La fille. Il l'avait oublié. Le blondinet se mit à respirer beaucoup trop rapidement.
-Ca va? Demanda Thomas, devant lui, inquiet.
-N...Asseyons-nous un instant, tu veux?
-Dans les bois? Comme ça?
Newt n'attendit pas sa réponse et se laissa glisser au sol, le dos contre un tronc, les jambes tendues devant lui. Thomas l'imita. Ils se faisaient face. Les pieds du "Newbie" lui arrivait au niveau des hanches. Et Newt se mit à chercher des détails qui auraient pu lui échapper. Tiens, des feuilles mortes. Pourtant ce n'était pas encore l'automne.
-Qu'est-ce qu'il y a?
-D'abord... Pourquoi tu m'en veux? Qu'est-ce que j'ai fait?
-Rien.
Il prit une feuille et la tourna dans tous les sens. La situation était gênante pour les deux, c'était évident. Pourtant, aucun ne semblait réellement prêt à avancer. A faire un pas qui pourrait tout changer.
Newt s'était dit mille fois que Thomas avait un caractère bien trempé et qu'il voulait être tout le temps au courant de tout. S'il s'était pis les mêmes questions que lui, pourquoi n'osait-il pas en parler?
-Écoute, Thomas... On ne va pas y passer quatre heures. Dit Newt d'une voix un peu trop autoritaire.
-Tu ne m'appelle plus Tommy? Souffla le garçon en continuant à jouer avec sa feuille.
-Si bien sûr mais...
Il se passa la main sur le visage. Il faudrait bien commencer à un moment à un autre. Et malgré toutes les tentatives du blond, le brun ne semblait pas particulièrement réceptif. Ou alors il le faisait exprès? Pas moyen de le savoir.
Il inspira un bon coup et se lança.
-Tommy. Regarde-moi, s'il te plaît.
A contre-coeur, le brun posa sa feuille délicatement et en prenant tout son temps, puis son regard noisette sonda les yeux de Newt.
Déstabilisé, Newt déglutit.
- Bon, t'es nouveau, ça fait pas longtemps que tu es ici, tout ça... Enfin, le baratin qu'on sert aux nouveaux. Mais toi, mon vieux, je sais pas ce que tu fais ici.
Thomas ouvrit la bouche pour répondre mais Newt reprit:
-Nan mais sérieux! Tu débarque comme une fleur, tu bouleverse toutes les lois en deux temps trois mouvements et tu es incroyablement sexy et c'est super chiant!
Il ouvrit de grands yeux, se rendant compte de ce qu'il venait de dire. Trop tard pour faire marche arrière. Autant y aller jusqu'au bout.
-Et puis, ajouta-t-il, avec tes regards et tes sourires, tu me rends fou. Je ne sais même pas si on est amis ou plus. Et chaque fois que tu pars, j'ai peur que tu ne revienne pas. La première fois, j'ai tenté de te retenir, pas en temps qu'ami, en tant que co-leader. Mais tu es revenu et j'étais si soulagé que pendant un instant j'ai oublié que tu étais nouveau. C'était comme si tu avais toujours été là. Comme si... tu avais trouvé ta place dans ce groupe. Près de nous. Près de moi.... A la fin...
-Newt, interrompit Thomas en posant sa main chaude et douce sur la jambe du blond. Calme-toi. D'accord? Tout va bien.
Il lui fit un sourire charmeur. Oui, bien sûr que tout irait bien. Ils étaient tous les deux, dans les bois, loin de toute l'agitation habituelle du Bloc, Minho et Chuck étaient occupés et Newt avait trouvé le courage de dire tout ce qu'il avait sur le coeur.
-À vrai dire, quand je suis arrivé par la Boîte, j'ai pensé que je ne m'adapterai jamais. Que je n'avais pas ma place ici. Et tu es arrivé. Et tu as illuminé mes journées. Ca peut paraît un peu cucul la praline, tout ça, dit-il en se grattant l'arrière de la tête, mais Newt, tu as un charme... tellement puissant...
Il fronçait les sourcils, réfléchissant. Newt le trouvait terriblement mignon comme ça, avec cet air concentré. Et alors qu'il allait lui demander à quoi il pensait, le voilà soudain à quelques centimètres de lui.
Thomas eut un sourire arrogant et plaqua ses lèvres sur celles du blond. Newt ne savait pas quoi faire. Après tout, il ne saurait jamais s'il avait eu une copine, ou un copain dans son ancienne vie, s'ils s'étaient déjà embrassé... Et s'ils étaient allés plus loin? Alors oui, quand Thomas l'avait embrassé, il avait paniqué. Paniqué au point d'ouvrir de grand yeux et de le repousser.
Le brun le regarda sans comprendre. Et il s'en voulut terriblement.
-Tu...
Il secoua la tête, au bord des larmes. Pourtant, il le voulait. Au fond de lui, il savait qu'il le désirait, tout entier et qu'il était fou de lui.
C'est en tombant qu'on apprend.
Thomas recula, vexé.
-Ce... Ce n'est pas ce que tu crois. Parvient-il à articuler.
-Comment peux-tu savoir ce que je crois?
Il allait pleurer, il en était sûr. Il détestait pleurer. C'était lui montrer combien il est vulnérable. Combien il est faible. Et il refusait de le lui prouver. Il secoua la tête, une énième fois.
-Je te jure! Dit-il d'une voix remplie de sanglots. Je t'en prie, Tommy.
Il lui demandait une seconde chance. Mais l'autre refusait de le regarder. Refusait manifestement sa demande. Pourquoi?
-Je suis désolé. Dit Newt.
Thomas se leva et partit, sans un mot, le laissant seul, assis contre ce tronc. Il avait tout fait foirer. Tout. Quel con, mais quel con!
Newt ne bougea pas, même quand le soleil se coucha derrière les murs immenses du Labyrinthe, même quand la nuit s'installa au coeur du bois et que seule la noirceur des lieux lui tenait compagnie. Les portes se fermèrent et le silence revint. Il n'y avait rien de mieux pour le consoler. Le silence et le noir. Mais il se repassait la scène en boucle. Pourquoi? Pourquoi est-ce qu'il avait fait ça? Il aurait tout simplement pu répondre, sans se prendre la tête, sans réfléchir à des souvenirs qui n'existaient même pas. Thomas était sa chance. Et voilà qu'il l'avait fait fuir. Il se mordit violemment la lèvre. Il faudrait bien retourner là-bas, affronter les autres et surtout le brun.
Il se leva difficilement à cause de cette satanée jambe. Encore un mauvais souvenir. A croire qu'il n'y avait rien de joyeux dans ce Bloc. Que des souvenirs dérangeants, des morts, encore et toujours, des bannissements, des nouveaux... la routine. Encore et toujours. Et Thomas. Il ferma les yeux. Ouais, ce gars avait changé son quotidien mais ce n'était pas pour autant qu'il était content de sa vie.
Il se traîna jusque vers la ferme où ses amis avaient l'habitude d'aller après manger. En général, ils faisaient des jeux avec les autres Blocards. Il retrouva Minho, Chuck et quelques garçons. La plupart étaient déjà partis s'installer au coeur du Bloc pour dormir. Il eut beau regarder partout, il n'y avait aucune trace de Thomas. Il se laissa tomber sur un banc à côté de son ami.
-Ben dis donc, t'en tire une tronche.
-On a vu passer Thomas dans le même état. Vous avez discuté combien de temps? Demanda Chuck. Il est sorti du bois et après, il est parti je sais pas où. Et depuis, il reste introuvable. Mais il n'a pas pu retourner dans le Labyrinthe? Nest-ce pas, Minho? S'il y était retourné... Ça voudrait dire que...
-Chuck, coupa Minho en posant sa main sur l'épaule du jeune garçon. Tu veux pas aller jouer avec les autres cinq minutes?
Chuck afficha une mine boudeuse et s'éloigna à contre-coeur. Une fois seuls, Minho leva un sourcil interrogateur. Newt lui raconta mollement les événements qui s'étaient produits. Son comportement minable. Ses doutes. Tout.
-Tu sais où il est, hein? Dit Minho quand il eut terminé.
Le blond hocha doucement la tête.
-Alors fonce le voir. Je vois pas ce que tu fiche encore ici! Allez! Du vent!
Il força Newt à se lever. Mais celui-ci ne bougea pas pour autant.
-Newt. Newt, regarde-moi.
Il leva les yeux vers Minho. Son précieux ami et confident.
-Tu vas aller le voir et le forcer à t'écouter, d'accord? Il avait l'air aussi mal que toi. Vous devez vous parler. Et pour une fois, lance-toi. On a qu'une vie, bon sang! Vis-la à fond... Même si elle est pourrie dans ce Bloc. Tu ne vivras pas éternellement et qu'importe ce qui nous attend quand on sortira de ce trou, tu devras le lui dire un jour. Tu ne tiendras pas sans faire une...
Il mit sa main devant sa bouche avant de dire une bêtise. Mais Newt avait compris.
-Tentative. Ouais.
Il pivota et s'en alla vers le coin que le brun affectionnait tant.
-Hey.
-Oh, salut.
-Je peux m'asseoir?
-Fais ce que tu veux.
La conversation était décidément mal partie. Mais le jeune homme aux cheveux clairs ne s'avoua pas vaincu. Certes ça s'était mal passé mais ce n'était pas une raison pour ne plus se parler. Et maintenant, il devait le faire comprendre à Thomas avec des mots justes et doux. Il comprendrait. Mais il était assez têtu. Il s'asseya à côté de lui.
-Tommy...
-Attends, Newt.
Le brun leva la main en l'air pour l'interrompre.
-C'est à propos de tout à l'heure, n'est-ce pas?
Un simple hochement de tête confirma ses soupçons.
-Je le savais.
-J'aimerais...
-Je suis désolé. Je ne pensais pas que... enfin, tu vois...
-Oui, je vois tout à fait. Mais je te le dis et je te le répète, c'est juste que j'étais... comment dire...
Il se força à respirer. Lui dire la vérité? C'est vraiment bête comme raison. Il n'y croirait pas et au lieu de rétablir les choses, il les aggraverait.
-Oui?
Ah oui, il attendait.
-Ben... C'est que je... J'ai paniqué en fait.
Voilà, ça, c'était fait. Il pouvait passer à autre chose.
-Mais... Pourquoi?
Pourquoi voulait-il toujours tout savoir? Ne pouvait-il pas se contenter d'acquiescer et retenter sa chance au lieu de chercher des réponses? Tout le monde en cherchait ici, et pourtant personne ne posait autant de questions que lui! C'était agaçant à la fin!
-Newt?
-Arrête avec tes questions. Dit-il un peu trop sèchement.
Et il ne sait quelle mouche le piqua, mais aussi calmement que s'il devait parler à Gally qui avait tendance à s'énerver très vite, il s'avança vers lui et l'embrassa tendrement.
Le baiser sembla durer une éternité mais en réalité, il ne serait pas écoulé plus de deux minutes. Thomas passa ses mains dans son dos et l'attira contre lui. Newt posa sa tête contre son torse, écoutant le rythme régulier de son coeur. Qu'est-ce qu'il était bien, comme ça, tout contre lui. Il ferma les yeux, se laissant bercer.
-Je suis désolé.
Il ouvrit les paupières.
-Quoi?
-Excuse-moi.
Newt se redressa et le regarda, confus.
-Je pensais que c'était de ma faute.
Le blondinet sourit. Il venait de lui prouver combien il l'aimait. Thomas - même s'il le connaissait depuis peu de temps - n'avait pas le pardon facile. Et là, sans hésitation, il s'excusait pour une chose même pas importante. Après réflexion, il l'avait déjà fait un peu plus tôt, mais il n'avait pas relevé, trop concentré sur ce qu'il voulait dire.
-C'est moi qui doit m'excuser. Dit-il en se recouchant sur lui. Parce que j'ai eu peur.
-Peur de quoi?
-Tommy... Tu sais que tu es pénible avec tes questions?
-Ce n'est pas une réponse.
Newt sentit sa main lui caresser doucement les cheveux. Il ferma les yeux.
-Alors? Demanda-t-il après un long silence.
Le blond ne répondit pas tout de suite. Avec un peu de chance, il allait croire qu'il s'était endormi et le laisserait tranquille avec ses questions.
-Je sais que tu ne dors pas.
Newt se mordit la lèvre. Comment avait-il deviné? Il hésita à lui dire la vérité. C'était vraiment trop nulle comme raison. Il allait se moquer à coup sûr.
-Pourquoi tu ne veux pas répondre?
-Parce que c'est la raison la plus stupide qui existe. Tu ne sais pas commencer tes phrases autrement que par "Pourquoi"?
-Dis-moi quand même.
-Tu vas te moquer.
-Je ne rigolerai pas. Je te le promets.
Newt souffla bruyamment. Qu'est ce qu'il était agaçant!
-Parce que je me demandais si j'avais déjà connu ça avant d'arriver dans le Bloc. Je veux dire, une relation identique. Je n'y avais jamais vraiment songé jusqu'à ce que tu débarque.
Le brun continua ses caresses mais ne répondit rien.
-C'est mon charme légendaire qui te rend fou de moi?
Newt rigola et le tapa gentiment dans le ventre.
-On doit quand même le dire aux autres, chuchota Thomas alors qu'un feu crépitait au coeur du Bloc.
-Pas forcément, murmura Newt, non loin du sommeil. Minho le sait déjà de toute façon. Et il n'est pas une balance, tandis que si on le dit à Chuck, tout le monde sera au courant dans les cinq minutes qui suivront.
-Tu préfère garder ça secret, donc?
Newt haussa mollement les épaules.
-Fais comme tu veux.
Il sentit son esprit dériver lorsqu'une dernière phrase percuta son esprit et s'y inscrivit.
Le souffle chaud du garçon dans son oreille le fit frissonner.
-Il y a une phrase qui ne commence pas par "pourquoi". Je t'aime.
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