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CHAPITRE 21
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It feels like a movie, gunshot wounds to the heart


É L E K T R A

Je relève la tête pour voir contre qui je viens de me cogner, et quand mes iris convergent vers les siens, je me sens revivre. Une joie que je ne me connaissais pas jusque là prend possession de mon corps et de mon esprit, si bien que j'en oublie le fait qu'Arthur est à mes trousses.

Mais bien évidemment, il fallait que ce sentiment positif soit de courte durée...

JE T'AVAIS PRÉVENU TU VAS LE REGRETTER !! cri Arthur de je ne sais où.

Je suis toujours plantée devant l'entrée, et le premier réflexe qui me vient c'est d'attraper la main de Jared et l'emmener avec moi plus loin. Je m'accroupis derrière le muret de ma maison, et essaie de retrouver un rythme de respiration normal. Impossible.

'Lektra, c'est quoi ce bordel ! dit-il bien plus fort qu'il ne le faudrait.

Ses yeux brillent de colère, ses sourcils sont froncés et sa mâchoire contractée. Et malgré tout, il reste très sexy.

Y'a vraiment que toi pour penser à ça dans une telle situation... me nargue ma conscience.

Je... Je sais pas... Il... Il m'a...

Impossible pour moi de sortir une phrase cohérente, mais heureusement pour moi, il abrège mes souffrances en me coupant :

Est-ce qu'il t'as fait du mal ?! s'exclame-t-il vibrant de colère.

Oui, il m'a fait mal quand il m'a agrippé la nuque et le poignet. J'avais l'impression que mon sang ne circulait plus.

Oui, il m'a fait mal, car je pensais qu'il m'aimait et je pensais le connaître. L'amour c'est de la connerie pure et dure.

Réponds, putain ! s'énerve-t-il en se levant, perdant patience.

Mes mains sont moites, et mon cœur va exploser d'une minute à l'autre. Il ne peut pas me laisser, et s'il me retrouvait ?

Non Jared revient me laisse pas seule, je t'en supplie... dis-je d'une voix tremblante.

Quelques larmes coulent à présent sur les joues. Pitié non pas ça...

Je dois vraiment faire peine à voir. Mon maquillage a sûrement coulé, et même si ce n'est clairement pas le plus important, je dois ressembler à rien, renforçant mon image de faible.

Je ne pleure même pas de tristesse. Je pleure de frustration, de colère, de peur. Je m'en veux d'avoir été aussi conne, de m'être attaché à quelqu'un d'aussi violent. Jamais je n'aurais pensé qu'il puisse être aussi brute avec moi, ni même qu'il puisse m'insulter ou insinuer vouloir me faire du mal.

Jared se baisse instantanément, les traits du visage tirés par l'inquiétude. Il passe ses pouces sur mes joues pour effacer mes larmes. Ma lèvre inférieure tremble lorsqu'il passe son pouce dessus. Et même si je n'aime pas me montrer en position de faiblesse devant lui, je ne peux pas faire autrement. J'ai un cœur moi aussi, des sentiments, et aujourd'hui c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Non, pleure pas, s'il te plaît, dit-il d'une voix étrangement douce qui me calme instantanément. Il ne te mérite pas, d'accord ? Je vais aller lui refaire le portrait à ce sale fils de chienne, termine-t-il en se levant, le visage déformé par la colère.

Il s'en va, me laissant seule derrière ce muret, mes jambes repliées contre ma poitrine. Il fait froid ce soir, mon corps est agité de soubresauts.

On m'a souvent parlé du karma, et de la roue qui tourne. Quand on fait du mal, un jour ça nous tombera forcément dessus. Et bien, je vois que le karma a fait son taff.

J A R E D

Quand les larmes d'Élektra ont inondé son si beau visage, une seule phrase a envahit mes sombres pensées : défonce le.

Et c'est ce que je vais faire. Il n'aurait jamais dû la toucher, ni même lui parler comme ça.

Mon corps tremble de colère, et lorsque j'aperçois sa vieille gueule passer l'embrasure de la porte, je me dirige à grandes enjambées vers lui.

Il fronce les sourcils, ne s'attendant sûrement pas à me voir. Mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, j'envoie mon poing valser dans sa mâchoire. La frappe est si forte que son corps tombe à la renverse, et j'en profite pour m'asseoir sur lui afin d'enchaîner les coups.

Mes phalanges doivent être en sang, vue la gueule qu'il a maintenant, mais je ne sens plus rien. La douleur n'est qu'un détail, ce qui m'anime est la colère. La colère qu'il ait pu toucher ne serait-ce qu'un seul cheveux d'Élektra, et l'adrénaline de lui refaire enfin le portrait. Ça fait un moment que j'ai envie de le buter.

Il réussit à me flanquer un coup, qui me déstabilise un peu, et il en profite pour me pousser contre le mur de la maison. Il tente de se relever, et quand il tient sur un pied, je lui fais une balayette. Il retombe lourdement sur le sol, et je grimpe à nouveau sur lui pour continuer mon enchaînement de coup de poings.

Bordel, je commence à prendre goût à ça.

J'aime voir son visage ensanglanté sous les coups de mes poings, son visage complètement défiguré. J'aime avoir le dessus sur lui. J'aime le voir souffrir.

J'aimerais m'arrêter, parce que je sais que si je continue, je vais le tuer. Mais à chaque fois que je m'apprête à m'arrêter, une image de lui faisant du mal à 'Lektra ressurgit dans mon esprit, et ma colère remonte en flèche.

Il aurait pu toucher à n'importe qui, mais pas elle. Pas Élektra, merde !

En parlant d'elle, j'entends vaguement ses cris me disant d'arrêter. Je sais pas ce que foutent les voisins, mais on fait un bordel monstre et ils ne daignent même pas se plaindre.

C'est seulement lorsque ses mains entrent en contact avec ma peau que je m'immobilise. Je n'aimerais surtout pas lui donner un coup, je ne pourrais sûrement jamais me le pardonner. Parce que malgré tout les défauts que je pourrais avoir, frapper une fille n'en fait pas partie. C'est tout simplement hors de mes principes.

Pourtant tu l'as déjà giflé... me rappelle ma foutue conscience de merde.

Comme si je le savais pas. Sauf qu'à ce moment, je ne savais pas tempérer ma colère. Et même si ce n'est pas forcément une excuse valable, je m'en veux toujours autant. J'ai fais des efforts pour la maîtriser. Jusqu'à maintenant. Je me laisse carte blanche.

Jared... Stop, s'il te plaît... souffle-t-elle dans le creux de mon cou.

Sa poitrine collée à mon dos, et son nez fourré dans mon cou, je sens la chaleur embraser mon corps. Je stoppe tout mouvement, puis me relève lentement sans quitter des yeux Arthur. On ne sait jamais, peut-être qu'il pourrait tenter une attaque, quoique minable vu son état tout aussi pitoyable.

Je lui fou un dernier coup de pied dans les côtes, et dès que mon pied entre en contact avec sa peau, il se tord de douleur et roule sur le côté.

  Maintenant tu dégages, et t'as pas intérêt à t'approcher d'elle. Parce que je peux t'assurer que si tu me désobéis, tu auras à nouveau à faire à moi. Et ce ne sera pas Élektra qui m'empêchera de te buter, c'est clair ?! crié-je en attrapant violemment sa mâchoire.

Il hoche plusieurs fois la tête, sûrement apeuré par ma menace — car oui, je peux me montrer très persuasif des fois. Je relâche sa mâchoire et lui donne un dernier coup de poing dans le visage. Au moins là, il s'en souviendra et ne fera plus l'erreur de s'en prendre à Élektra.

Je me retourne ensuite vers cette dernière — qui à présent ne pleure plus — et la prend par la main pour nous réfugier dans sa maison. Une fois à l'intérieur, je ferme la porte à clef.

  Élektra ?

Elle a la tête baissée, mais je vois ses mains trembler. Elle s'appuie contre le mur, et se laisse retomber sur le sol, en position assise. Ses jambes sont repliées contre sa poitrine, elle semble tellement mal en point. Je ne l'ai jamais vu comme ça auparavant, dans un tel état de tristesse. Et ça m'fou en l'air de la voir comme ça !

  Dit moi ce qui ne va pas, je déteste te voir comme ça, murmuré-je en m'accroupissant à sa hauteur. Pourquoi tu te met dans un tel état ?

Cette question peut paraître bête, vu la situation, mais elle ne m'a pas affirmé qu'il lui ai fait du mal. Il avait l'air menaçant dans ses propos en lui criant dessus mais... Je ne sais pas, il y a autre chose. Ne vous méprenez pas, je ne le défend en rien, je ne lui cherche pas non plus des excuses, je cherche juste à comprendre le fond de pensée de mon amie. Car je sais qu'il n'y a pas que ça, même si le fait qu'il lui ai potentiellement fait du mal m'a mis dans une colère noire.

Je pose la paume de ma main contre sa joue, d'un geste qui se veut tendre. Je m'apprêtais à me faire remballer mais, pour mon plus grand bonheur, elle appuie sa tête contre ma main. Je souris en coin et lui relève le menton à l'aide de mon indexe. Je fronce aussitôt les sourcils quand je vois que ses pleurs sont à nouveaux en train d'inonder son visage.

J'ouvre la bouche pour parler, mais elle me devance :

  Je suis trop conne...

  Non, non, bien sûr que non ! Pourquoi tu dis ça ? m'empressé-je de dire en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.

Elle secoue la tête, en pinçant ses lèvres entre elles. Elle lève ensuite les yeux vers le plafond et essuie une larme qui vient juste de couler.

  Jared arrête ! Évidemment que je le suis. J'en ai marre, quand je m'attache à un gars, il faut toujours que ça foire ! Le karma j'te dis, le karma ! Ça m'apprendra à être une garce, cri-t-elle en faisant de grands gestes, les yeux brillants de colère.

Je ne peux que me sentir concerné par son pique, involontaire ou non. C'est vrai que notre relation a foiré, mais c'était ma faute. Moi et ma foutue jalousie envers Valentine. Je ne voulais pas partager ma meilleure amie avec Val', donc j'me suis barré. Comme un lâche, j'ai abandonné ma meilleure amie, ma soeur, ma moitié. Et, bordel, j'ai pas arrêté de lui faire la misère. Si je m'étais connu à l'époque, je me serais détesté.

Élektra, arrête ton charabia. Le karma n'existe pas, c'est qu'une superstition, comme les chats noirs qui portent malheur, c'est faux. Explique moi ce qu'il s'est passé s'il te plaît, car Dieu sait ce qui aurait pu se passer si je n'étais pas arrivé, dis-je en serrant les poings.

Il est actuellement 23 heures. Et dire que je devrais être en boîte, avec April et ma bande de potes. Mais je préfère mille fois être avec Élektra, et elle fait partie d'la bande. Et je suis particulièrement rassuré d'être arrivé au bon moment.

Au début quand je suis venu ici, c'était pour parler à Élektra de mes sensations bizarres de la journée. Comme par exemple le fait que je pense sans arrêt à elle, et que son visage me hante partout où je vais. Je voulais y voir plus clair, en lui parlant, mais ce n'est clairement pas le bon moment. Mes doutes peuvent bien attendre.

Je... J'étais en train de venir pour vous rejoindre car Zeyn m'a invitée... Puis Arthur m'a soûlée en me disant que je venais pour toi. Je lui ai dis que la base d'une relation c'était la confiance, et que s'il n'avait pas confiance en moi ça servait à rien... Ça lui a pas plu, alors il m'a empoigné par le bras et il a serré ma nuque et mon bras super fort... Jared, ses yeux... Ils étaient... noirs. Il m'a vraiment fait flipper et m'a proféré des menaces... bégaye-t-elle.

Sa voix part dans les aigüe à la fin de son monologue.

Je ferme les yeux un moment en me pinçant l'arrêt du nez. Il faut que je reste calme, Arthur a déjà pris des coups, pas assez à mon goût mais, il en a déjà pris.

J-Jared... I-Imagine que tu n'aurais pas été là à temps... Je... Je n'aurais pas réussi à le raisonner, c'est comme s'il était dans un état second ! Il-Il aurait pu me...

Elle ne finit pas sa phrase et éclate en sanglot en se réfugiant dans mes bras. Je la serre automatiquement fort contre mon torse, lui caressant doucement les cheveux. J'espère que ça l'apaisera.

Je suis là maintenant, tu n'as pas à t'en faire, Lektra, chuchoté-je en plantant un baiser dans ses cheveux.

Je sens ses larmes mouiller mon t-shirt, mais ça m'est égale. Si elle a besoin d'une épaule sur laquelle pleurer, je serais cette épaule. Comme toujours, et ça le sera éternellement.

Je suis qu'une faible... lâche-t-elle avec rage.

Je pose mes mains sur ses épaules et la recule, de sorte à voir son visage. Elle passe rageusement ses mains sur ses joues pour essuyer ses larmes.

N'importe quoi... dis-je en essayant de la réconforter.

Élektra n'est pas faible, c'est ce qu'elle pense, mais elle ne l'est pas. C'est vrai que devant les autres elle porte un masque, elle fait semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes, et fait souvent la garce avec les autres. Mais si elle agit comme ça c'est pour se forger une carapace, par peur d'être déçu.

À cause de toi ! souffle une petite voix dans ma tête, pleine de mépris.

Et je me déteste pour ça. Nous n'aurions jamais dû nous quitter.

Jared, bordel ! Si j'te le dis ! Je suis qu'une faible ! Je pleure pourquoi ? Parce que le mec pour qui j'avais des « sentiments » s'avère être un psychopathe qui a voulu me faire du mal ! Je pleure parce que j'en ai marre ! Sean à l'hôpital, Arthur qui me fait sa crise, toi qui te barre sans donner de nouvelles, et cette journée chelou... souffle-t-elle en reniflant.

J'écoute tout ce qu'elle me dit, mais trois mots attirent particulièrement mon attention.

« Cette journée chelou ». Qu'est-ce que ça veut dire ?

Comment ça journée chelou ? je lui demande, intrigué pour le coup.

Elle hausse un sourcil et lève les yeux au Ciel.

T'es sérieux c'est tout ce que tu retiens ? Bah genre j'en sais rien, c'est gênant à dire... marmonne-t-elle en baissant les yeux.

Ses joues prennent une teinte écarlate, tandis qu'elle mort sa lèvre inférieure. Rien qu'en la voyant comme ça et se mordre la lèvre, je ne peux que me sentir attiré par elle.

Tu peux tout me dire, Sullivan.

Ouais... En fait pourquoi tu es venu chez moi ? Tu n'étais pas censé être en boîte ? Et pourquoi sur la photo d'Aiden tu n'avais pas l'air dans ton assiette ? me questionne-t-elle en vitesse.

Par miracle, j'arrive à mémoriser toutes ses questions.

Bon, il faut que je lui en parle. Peu importe que ce soit gênant ou pas le moment, il le faut. Et puis avec un peu de chance, sa journée chelou est peut-être pour la même raison ?

Élektra de base si je suis venu, c'était pour te parler d'un truc... « chelou » comme tu dirais. À moi aussi ma journée était bizarre... Enfin, elle l'était à cause de toi, déclaré-je en tentant de paraître calme.

Elle écarquille les yeux en fronçant les sourcils, comme si elle était perdue.

Tu n'as rien fais de mal hein ! m'empressé-je de dire en voyant sa moue dubitative. Enfin pas vraiment... Bref je ne vais pas tourner autour du pot. Aujourd'hui je sais pas pourquoi mais tu étais constamment dans ma tête... J'ai voulu en parler à quelqu'un pour savoir ce qui m'arrive, mais Sean est à l'hôpital, ton frère bah... C'est ton frère... Et Zeyn... Il a remarqué que j'étais à l'ouest mais comme April était derrière nous, je n'ai rien dis.

Elle me fixe en pinçant ses lèvres. Je remarques que ses joues prennent une teinte rosée, et les larmes ne dévalent plus sur celles-ci. C'est un point positif. En revanche, qu'elle ne dise rien, ça me fout les boules.

Tu veux dire que... Tu...

Que je quoi ? je lui demande, même si je sais déjà ce qu'elle va me sortir.

Tu as de potentiels sentiments pour moi ?

Je lève la tête vers elle et plante mes yeux dans les siens, affreusement... gêné ? Pourquoi est-ce que je suis gêné moi, déjà ? Je le suis jamais d'habitude !

En même temps c'est pas comme si tu avais l'habitude de parler de ce que tu ressens réellement avec une fille...

Élektra semble plus sérieuse que jamais, ce qui me fait flipper. Je ne sais pas comment réagir face à cette situation. Parler de sentiments n'a jamais été mon point fort, et je doute que ce soit le cas un jour. Je suis plus doué avec les actes qu'avec les paroles.

Hein ? Senti- quoi ? dis-je en riant nerveusement. Non non, je ne pense pas. Nous sommes justes amis, et puis je suis avec April. Tu es un peu comme ma soeur, tu vois ?

Je crois voir un voile de déception traverser ses yeux mais elle les fermes deux secondes pour les rouvrir. Il n'y a plus rien, si ce n'est qu'une neutre expression.

Elle a enfiler son masque.

Oui bien sûr, suis-je bête. Oublie, lâche-t-elle en se relevant et j'en fais de même. Bien, je vais aller me coucher je suis HS. Au revoir, Jared.

Je souris timidement et m'avance pour la prendre dans mes bras, mais elle recule, ce qui me fait froncer les sourcils.

Elle ne dit rien et s'en va, me laissant planté dans l'entrée, comme le crétin que je suis. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Et surtout, qu'est-ce qu'il me prend ?

Je grogne de frustration puis je tourne les talons pour sortir de la maison. Lorsque je me retourne pour continuer mon chemin dans l'allée jusqu'à ma voiture, je repère une silhouette qui marche difficilement en se tenant le visage, à quelques mètres de moi.

J'accélère le pas et je reconnais ses vêtements. Qu'est-ce qu'il fout encore ici ce connard ?!

Quand j'arrive à sa hauteur — derrière son dos —, je le pousse tandis qu'il atterrit lourdement au sol en gémissant de douleur. Je pourrais presque avoir de la peine pour lui, mais bon, il s'appelle Arthur donc je ne peux pas en avoir.

  Fait attention où tu marches, crétin ! craché-je en lui lançant un regard noir.

  Jared c'est bon je crois que j'ai assez pris cher, grogne-t-il en tentant de se relever.

Je rigole amèrement et me retiens de ne pas lui envoyer mon poing en pleine gueule. Rien que le son de sa voix m'irrite, et le pire c'est que je préfère même Harry comparé à ce connard. Lui au moins n'a fait aucun mal à ma meilleure amie.

  J'crois pas non, si Lektra n'avait pas été là, tu serais mort et enterré six pieds sous terre. Donc à ta place j'me la fermerais.

Il me regarde quelques secondes en haussant les sourcils, puis contre toute attente il lâche un rire. Est-ce qu'il est vraiment en train de rire ?

Je m'avance dangereusement vers lui, le poing en l'air près à s'abattre contre sa mâchoire, mais il place ses mains droits devant lui comme pour se cacher le visage. Ma mâchoire est contractée, mes veines saillent sur mon cou.

  Attend attend ! Me casse pas la gueule parce que j'en peux vraiment plus là, c'est bon ! Je capitule, ok ?! dit-il en levant ses mains en l'air. T'as gagné. Tu l'aimes vraiment cette fille, hein ?

Je laisse mon bras retomber contre mon corps, et le regarde déstabilisé.

  C'est normal, c'est ma meilleure amie, déclaré-je normalement.

Il sourit en coin, puis secoue la tête. Il se masse la mâchoire puis la nuque, et coule un regard vers moi.

  Tu la considère plus que comme ta meilleure amie, mec, dit-il tandis que je détourne le regard, gêné. T'as vu l'état d'ma tronche ? Même le plus aimant des meilleurs amis n'aurait pas défiguré un mec comme ça pour la protéger.

Je laisse un blanc de quelques minutes, réfléchissant sur ses propos, puis il continue :

  Tu sais, même si ça ne se voit pas, j'aime vraiment Élektra. J'ai conscience d'avoir joué au con ce soir, mais je n'étais pas dans mon état normal... Tu lui diras que j'en suis sincèrement désolé, car je pense qu'après ce soir elle ne voudra plus jamais me voir, souffle-t-il tristement. Enfin bref, je vois bien la complicité et la relation fusionnel que vous entretenez. Ce n'est pas que de l'amitié, tu peux m'croire. Et même si ça m'tue d'le dire, il faut se l'avouer : tu es dans le déni. Vous, êtes dans le déni.

Sur ses mots, il s'en va. C'est la deuxième fois ce soir qu'on me plante comme un abruti. Je le regarde s'en aller jusqu'à ce que son corps disparaisse dans la pénombre de la nuit. Son discours tourne en boucle dans ma tête, comme un disque sans fin.

Et s'il avait raison ? Et si je considérais Élektra plus que comme ma meilleure amie ? Et si j'avais des senti... Non. Beaucoup trop de « Et si », ça ne sert à rien de penser à tout ça ce soir. C'est la fatigue qui parle, je ne réfléchis pas normalement.

Je monte dans ma voiture, et m'engage sur la route pour rentrer chez moi, qui est à quelques rues d'ici. N'empêche que parler avec Arthur a été vraiment... bizarre. Il se comporte comme un connard avec Élektra, je lui casse la gueule, puis une dizaine de minutes plus tard je suis près à de nouveau lui flanquer un coup bien placé et finalement il me fait la morale sur ma relation avec Élektra.

Je ris de la situation. Franchement, pourquoi m'a vie n'est-elle pas aussi simple qu'elle l'était avant ? Je mangeais, je baisais, je faisais la fête, je dormais. Mais il a fallut que cette fille s'insinue dans mon esprit, s'ancre dans ma peau comme un tatouage ineffaçable.

Ça fait quelques semaines que je ne pense qu'à elle, que je m'amuse à la touchée pour lui provoquer des frissons, les sensations. Je lui ai également proposé de voir si elle aimait réellement Arthur ou non. J'ai fais beaucoup de choses bizarres ces dernières semaines, et beaucoup de choses ambigüe.

Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce qui a changé, merde ?



Hellooo guys !
Je n'ai de spécial à dire mais...

Que pensez vous de Jared ?
Arthur ?
Élektra ?
Est-ce que vous auriez des réponses à donner à Jared pour ses questions en fin de chapitre ?😏

TO BE CONTINUED...

xoxo

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